1903. Mary Mackenzie, jeune écossaise de 19 ans, part en Chine rejoindre son fiancé Richard, attaché militaire britannique. Mariage qui s'avère fort peu épanouissant. Elle tombe alors amoureuse d'un officier japonais. « Mise au ban de la société » car enceinte de son amant, reniée par son mari, elle se réfugie au Japon pour tenter un nouveau départ.
«
Une odeur de gingembre », voici un livre qui gagne à être connu, pour moi c'est un coup de coeur, un destin de femme passionnant, une plume remarquable pour un portrait tout en finesse. Mary est une femme attachante, courageuse, intelligente mais délicieusement imparfaite. le contexte historique est décrit très subtilement car juste à travers ses yeux. En effet, le récit se compose uniquement de ses lettres et d'extraits de son journal... Elle dépeint ce qui est autour d'elle bien sûr mais il n'y a jamais ni description, ni mise en contexte de l'auteur.
J'ai trouvé bouleversant le destin de cette femme qui quitte le giron de sa mère, ignare du monde, mais qui, par son intelligence, son courage, sa remarquable ouverture d'esprit se construit une place dans une société où elle n'était pas censée en avoir une. Curieuse, moderne, débrouillarde mais étouffée par la vie corsetée qu'on lui destinait, Mary trace sa route, tombe, se relève et poursuit encore son chemin. Seule, elle essaie de s'affranchir de sa subordination aux hommes.
Le contexte historique m'a captivée (attention, seul le point de vue de Mary est développé) : l'histoire se déroule de la fin de l'ère Meiji à la Seconde Guerre mondiale, Mary est confrontée à la fois à l'impérialisme nippon et au colonialisme européen...
En résumé, un contexte dépaysant, une héroïne attachante, un destin riche en enseignements, un portait juste et sensible d'une femme qu'on n'a pas envie de quitter une fois le livre fermé. Je recommande, ce roman est un petit bijou !