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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais offert ce livre à ma fille croyant lui faire plaisir, elle qui est avide de culture asiatique et plus particulièrement du Japon. Malheureusement elle n'a pas vraiment adhéré aux aventures ni au personnage de Mary MacKenzie, et elle n'a pas poursuivi sa lecture. Il m'a paru judicieux de prendre le relais et je ne le regrette pas du tout. D'ailleurs ce roman a fait partie de mon Top 6 de l'année 2019. Je me suis plongée avec plaisir dans l'épopée de cette jeune femme aventureuse et féministe, du début du 20ème siècle.

A travers son journal intime et sa correspondance, ce sont 40 ans de sa vie, qui nous sont contés avec subtilité et délicatesse par un écrivain masculin. Tout commence en 1903, Mary MacKenzie, une jeune fille de tout juste 20 ans, issue de la bonne société écossaise, embarque avec son chaperon, sur un navire à destination de Pékin. Elle va épouser un attaché militaire britannique, qu'elle connaît à peine, mais auquel elle a été promise. Un brin naïve, mais volontaire et éprise de liberté, Mary vogue vers l'inconnu rêvant d'une nouvelle vie pleine de découvertes et d'exotisme.
Hélas de nombreuses désillusions l'attendent : mari peu empressé et souvent absent, ennui quotidien, inadaptation à une société coloniale conservatrice où la place de la femme est insignifiante…
Un écart de conduite, une aventure amoureuse avec un officier japonais, dont elle tombera enceinte l'excluront définitivement de la communauté. Elle sera rejetée par sa famille puis condamnée à fuir dans des conditions précaires au Japon, pays à l'époque peu hospitalier, où elle parviendra malgré les épreuves successives à s'assumer et à conquérir son indépendance.

C'est avec plaisir et enthousiasme que j'ai lu Une odeur de gingembre, ce roman passionnant qui nous fait découvrir des cultures et traditions si différentes de celles de l'Europe, l'évolution économique fulgurante du Japon et une période historique tourmentée qui mènera à des conflits sanglants.
C'est aussi le récit d'une émancipation, celle d'une femme attachante, féministe avant l'heure, qui à force de caractère et de volonté, parvient à se libérer du carcan d'une société conservatrice. L'auteur, quoiqu'étant un homme, réussit parfaitement à transcrire les sentiments et désirs d'indépendance de son héroïne.
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Quel voyage! et quelle vie! Ce roman épistolaire est l'histoire d'une résiliente, aux traumatismes multiples, qui nous enseigne qu'un "déraciné" peut développer tout de même ses propres racines, que nous pouvons assumer nos différences et vivre au milieu des regards stigmatisants sans honte en faisant sa place envers et contre tout.
Dans l'émission "la grande librairie" du 24 février 2021, Chantal Thomas a déclaré qu'elle ne croyait pas aux phénomènes de causes à effet, qu'elle ne partageait pas le point de vue de Lionel Duroy qui déclarait qu'on devient la conséquence de ce qu'on a vécu. Elle pense que nous vivons dans un chaos permanent et que nos choix se limitent à s'adapter aux événements "en direct". Peut-être qu'il y a un lien entre l'histoire de ce livre et ces deux points de vue.
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Quel merveilleux roman que cette odeur de gingembre !

Mary, jeune bourgeoise écossaise prend le bateau en 1903, afin de retrouver son futur époux, en poste comme attaché militaire à Pékin. Elle va assez rapidement déchanter : le jeune époux se révèle radin, peu affectueux et peu compréhensif. La vie conjugale s'écoule entre ennui, déception et réceptions mondaines dans un milieu très conservateur et une maternité arrivée presque trop rapidement. Jusqu'au jour où poussée par une impulsion soudaine, Mary va nouer une brève relation adultère avec un officier japonais. Cette rencontre va bouleverser sa vie.

Le roman est écrit sous forme de journal intime et de lettres que Mary envoie à son amie française. Il se déroule de 1903 à 1942.
L'écriture est classique mais élégante, très agréable à lire. L'ambiance au départ m'a fait penser aux romans de Forster (Avec vue sur l'Arno notamment).

J'ai adoré ce livre qui m'a fait voyager en Chine et au Japon et permet d'appréhender un peu mieux l'histoire et les mentalités de ces pays au début du 20ème siècle, et qui explique la montée du nationalisme japonais.

J'ai aimé aussi ce beau portrait féminin écrit avec pudeur par Oswald Wind. Amateurs de grands mélodrames, ce livre ne me semble pas pour vous car Mary restera toujours très sobre sur ses sentiments même aux pires moments. C'est avec une plume délicate, sans pathos, qu'il nous est raconté la vie et l'adaptation de Mary à une culture qui lui est totalement étrangère.
Ce portrait bien qu'écrit par un homme comporte des accents féministes car Mary s'avère rapidement être une femme volontaire, libre et voulant s'affranchir avant l'heure de tout appui masculin.
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Une odeur de gingembre : le temps d'une vie . 1903, Mary Mackenzie, 20 ans, quitte son Ecosse natale pour aller épouser Richard Collingsworth, attaché militaire à l'ambassade de Pékin, qu'elle n'a rencontré qu'une fois. Composé uniquement des lettres écrites par Mary dès son embarquement sur le paquebot qui la mène en Chine, puis tout au long de sa vie (à sa mère, à une amie), le récit est celui de son voyage, de son arrivée, de son mariage, puis de toutes les péripéties et tragédies qui vont s'ensuivre, dans un pays dont elle ne connaît ni la langue, ni la culture, à une époque (coloniale) figée par les traditions, les convenances et le patriarcat. La force de ce livre réside autant dans la finesse psychologique de son héroïne et dans sa capacité d'adaptation, que dans la temporalité du récit : on lit cette vie en même temps qu'elle se construit, on suit Mary dans ses faits et gestes, ses pensées, quasiment en temps réel, dans le même présent incertain qu'elle. Ce qui m'a littéralement embarquée, dans un moment de lecture assez troublant et très prenant.
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En anglais le nom est "tree", soit "arbre", d'où le titre original du livre : The Ginger Tree. le titre français n'est pas éloigné en reprenant la thématique végétale et la symbolique de la plante dont l'odeur est si caractéristique. 
Le gingembre survit malgré les mauvaises intentions de Sato et malgré le cataclysme qui ravage la maison et le jardin.
L'arbre est robuste, tenace et résistant. Mary Mackenzy le considère comme un "présage" et le place de manière à ce qu'il domine "la colline artificielle" (p 346) et ce, bien qu'elle ait conscience que "[s]on arbre à l'odeur de gingembre (...) reste un étranger obstiné" (p 361).
Il est à son image.
Ce titre fait partie de ma liste "Titres d'ordre végétal".
voir plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2020/11/17/oswald-wynd-une-odeur-de-gingembre/
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Un bonheur de lecture . Complet ,au sens propre comme au sens figuré - intrigue ,narration , références historiques et culturelles.
Voici un roman gracieux,pudique et subtil .
Merci à la communauté Babeliolienne qui m'amena à cette lecture .
Beau voyage dans le temps et l'espace ( terrestre et pas intersidéral : c'est pas obligatoire )
Je viens de tourner la dernière page et déjà je m'ennuie .
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Janvier 1903. Mary Mackenzie, jeune écossaise de vingt ans, quitte Edimbourg et embarque sur le SS Mooldera en compagnie de son vertueux chaperon, Mme Carswell. Elle rejoint Pekin pour y épouser Richard Collingsworth, qu'elle connait à peine. Mary tient un journal de bord qu'elle utilise dans la correspondance régulièrement échangée avec sa mère, Isabelle Mackenzie. Arrivée à Pekin, elle va rapidement déchanter devant la décevante existence que lui offre Richard, de nature peu chaleureuse. Après la naissance de sa fille Jane en 1904, un drame conjugal lui fera quitter sa famille et la Chine pour le Japon … Afin de ne pas trop dévoiler l'intrigue de ce chef-d'oeuvre, je ne vous en révèlerai pas plus.

Oswald Wynd signe un roman d'une beauté à couper le souffle. Son héroïne, à travers ses confidences épistolaires (et historiques) de grande qualité, nous fait découvrir (pour notre plus grand bonheur) deux pays somptueux, dont les descriptions détaillées sont on ne peut plus captivantes ! le récit de ces périples et mésaventures intimes – superbement bien rédigé sous forme de mémoires – (de 1903 à 1942) en fait incontestablement une très belle réussite littéraire !

Ce serait vraiment dommage, je vous le garantis, de passer à côté d'un tel bijou !
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Quittant candidement en 1903 à 20 ans son Ecosse pour épouser Richard, attaché militaire à Pekin, Mary Mackenzie évoluera au gré de ses rencontres nous faisant découvrir, discrètement ponctué de faits historiques, autant la haute société anglaise de Pékin que la débrouillardise à Tokyo.

Elle le raconte dans son journal avec une incommensurable pudeur qui pourrait faire sourire et nous rend d'autant plus attachante cette courageuse héroïne privée de ses enfants.
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En 1903, la jeune Ecossaise Mary Mackenzie part en Chine épouser un attaché militaire anglais basé à Pékin. Vite à l'étroit dans un mariage peu heureux et dans la vie corsetée d'une très conservatrice et conventionnelle colonie européenne, Mary ne tarde pas à cumuler les désillusions. Lorsqu'elle tombe enceinte de son amant japonais, elle est bannie par son mari et par toute sa communauté, mais parvient, dans des conditions dramatiques, sans ressources, à se réfugier au Japon. Dans ce pays peu ouvert aux étrangers, elle devra braver l'ostracisme général pour trouver sa place dans une société et une culture en tout point aux antipodes de l'Occident.


Vus depuis la colonie européenne en Chine, puis de l'intérieur du Japon au travers de Mary, ce sont quarante ans d'histoire nippone que nous retrace cette fresque passionnante et colorée, depuis la fin de l'Ere Meiji et le basculement du pays de la féodalité au système industriel occidental, jusqu'à sa politique expansionniste qui finit par mettre toute l'Asie à feu et à sang bien avant le point d'orgue de la seconde guerre mondiale. L'expérience de Mary est l'occasion de découvrir la relation du Japon au reste du monde pendant toute cette période, en pénétrant l'organisation de toute la société nippone et en se confrontant aussi bien à son état d'esprit d'alors qu'à ses particularités culturelles. Toute l'originalité du propos vient du parallélisme proposé par l'auteur entre les prétentions colonialistes européennes et expansionnistes japonaises, entre les conventionnalismes tout aussi rigoristes d'un côté comme de l'autre, notamment en ce qui concerne la condition féminine et la structure familiale.


En choisissant l'angle de vue d'une occidentale rejetée par sa communauté et obligée de s'adapter pour survivre à une culture et à un mode de vie différents, en usant qui plus est du contraste entre le formalisme contraint des lettres de Mary à ses proches et la sincérité de son journal intime, le roman met en lumière les préjugés et les incompréhensions, qui, tels de véritables oeillères, viennent présider au choc entre deux civilisations aussi hautaines l'une que l'autre dans leur vision du reste du monde.


Quoi qu'il en soit, le plus grand point commun entre l'Europe et le Japon d'alors, reste finalement le sort réservé aux femmes : leur subordination aux hommes, leur contingentement à la stricte sphère familiale, et surtout la violence développée à l'encontre de celles qui osent sortir des règles établies.


Grande fresque historique, découverte d'une culture japonaise souvent désarçonnante pour les Occidentaux, magnifique portrait d'une figure féminine hors du commun restituée avec justesse et sensibilité, L'odeur du gingembre est une lecture addictive et fascinante qui ne se quitte qu'à regret. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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"Nous sommes en 1903. Mary McKenzie a vingt ans et quitte son Ecosse natale, seule avec sa gouvernante, pour rejoindre son futur époux nommé en Chine. C'est un bond vers l'inconnu et un destin hors du commun qui se dessine. A bord du bateau, Mary écoute avec intérêt les discussions de celles et ceux qui rejoignent le corps diplomatique à Pékin et à Shanghai. Conversations futiles mais aussi interrogations sur l'avenir de cette partie du monde où menace la guerre russo-japonaise annonciatrice des guerres du XXe siècle. L'intelligence de Mary capte les moindres mouvements de ce nouvel environnement. Ce sera un capital précieux.

Arrivée en Chine, elle doit très vite s'adapter à l'inconfort de sa demeure et se prêter au jeu des mondanités lors des réceptions données par les ambassades et les légations. Elle écoute, regarde et s'instruit des usages. Quelques mots de chinois et déjà des liens se tissent pour aboutir à des moments de vie incongrus, telle cette journée où elle s'enhardit à aller en ville faire le marché avec le domestique Yao. « Je me sentais fagotée dans mes vêtements, avec mes jupes bien trop longues… » « Il m'est apparu tout à coup que nous devions leur sembler bien étranges, avec leur style si dépouillé, nous qui ne sommes que chichis et falbalas ! … J'ai eu subitement envie de leur dire de me regarder tant qu'ils le voudraient, car j'étais effectivement un objet de curiosité. »

Très vite, une liaison avec un officier japonais lui fait prendre conscience que, comme elle le pressentait, son mariage n'est pas celui qu'elle avait espéré. Chassée de sa maison, elle quitte la Chine et arrive au Japon, où les difficultés qu'elle va rencontrer vont trouver un bel écho dans sa capacité d'adaptation. Elle décide de poser sa vie dans cet univers inconnu, étudie le japonais et noue une amitié avec une baronne, sorte de suffragette japonaise divorcée, sur laquelle elle va pouvoir compter dans l'adversité. Autonome, elle va au théâtre, lit beaucoup et, s'appuyant sur sa culture occidentale et sa connaissance de l'environnement japonais, fait face à ses interlocuteurs sans fausses notes. « Je commence à en savoir long sur les courbettes japonaises. On pourrait écrire un livre sur l'art des courbettes, qui est soumis à des règles encore plus strictes que la composition florale… »

Quant à la vie affective de Mary, pas de bonheur conventionnel mais une relation simple, sans promesses illusoires. Entre ces deux-là, les cultures s'affrontent, se questionnent et en même temps, se reconnaissent. Au fil des jours, Mary réussit à s'affranchir de la peur, celle des tremblements de terre, celle du quotidien qui devient de moins en moins favorable aux Occidentaux, celle de l'avenir incertain. « Il m'arrive de me sentir tout à fait anéantie… mais cela ne dure pas longtemps. »

Lors d'une promenade, elle aperçoit sa future maison… « cachée sous un épais toit de tuiles, au jardin cerné d'une barrière en bois affaissée et sur le point de s'effondrer par endroits… Je suis restée là à la contempler… » Plus tard, dans le jardin, elle découvre un arbuste chétif qui déplaît fortement au jardinier. « Sato vient de Kyushu où le climat presque subtropical donne beaucoup de variétés exotiques, mais il n'a jamais vu d'arbre de ce genre. Il dit avec une sorte de haine dans la voix que c'est une chose étrangère. En réalité, cet arbre tout à fait inoffensif ne pousse pas bien vite et a d'assez jolies feuilles pointues qui rougissent en automne. Quand on froisse une de ces feuilles entre les doigts, il se dégage une légère odeur de gingembre… » L'équilibre du monde s'effondre. Pour un temps encore, Mary est dans sa maison où « l'arbre à l'odeur de gingembre… reste un étranger obstiné » !… Un beau portrait de femme."

Elisabeth Dong
Lien : https://revuelitteraire.fr/l..
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