Tu n'as pas le choix. Tu dois être empereur, et tu le seras. Je ne vis que pour cela.
Ce que j’admire le plus chez Néron, c’est sa lucidité et sa sincérité. Ce qui me dérange le plus chez lui ? Ce sont ses crises de larmes, son apitoiement sur lui-même.”
Avec ma mère je ne sais jamais si ce qu’elle dit est vrai ou si cela est inventé dans l’instant pour ornementer la légende dorée de sa famille qu’elle ne cesse d’enjoliver. […] D’évidence l’histoire qu’elle me raconte est une histoire et non l’Histoire.
Mais n’est-il pas ainsi depuis la nuit des temps? Pourquoi croirais-je plus les historiens besogneux que me faire lire Sénèque?
(Albin Michel, p. 86)
Je veux que tu vives, mais si tu m’aimes comme tu le dis, tue-moi, ma main tremble trop. De cela aussi, je suis incapable. Vis et dis-leur qui était Néron… Le vrai. Non, c’est sans importance, la légende noire est en marche.
Britannicus deviendra empereur et tes amis ou plutôt, toi, tu ne le veux pas. Tandis que moi, j’en rêve. J’ai honte pour toi.
Je perçois des nuages trop rouges, trop noirs. Je ne veux pas être empereur. S’il te plaît.
Pourquoi tu ne me réponds jamais lorsque je te pose des questions ? Les rares fois où je te vois, tu me grondes. C’est drôle, les grandes personnes ne veulent pas entendre ce que pense un enfant. Sénèque, ce nouveau maître que tu m’as donné est comme toi. Il le tourne autrement, mais ça revient au même !
“A quoi sert d’être empereur si le Sénat ne vous obéit pas ? Je voulais faire de Rome une république, je ne vais rien faire du tout.”
“Moi, empereur, je ne veux pas le devenir et si, par malheur, j’y suis obligé, je ne serai pas un empereur comme les autres, car rien de ce que font ce qui gouvernent ne me plaît.”