Citations sur Gabacho (77)
« Tu sais à quoi ça ressemble la mer, banane ?
- C’est bleu.
- C’est bien plus que bleu, c’est comme un tremblement de terre blotti dans sa propre écume, blanche.
- Boss, pourquoi vous êtes pas devenu poète ?
- D’où tu sors ça, hein, mouche à merde ?
- Parce qu’y a des fois où je comprends que dalle à ce que vous racontez. »
Le soir commence à tomber à flots nuageux. Le soleil a déjà décliné et s’en va comme tous les jours, rebondissant, orange entre les cirrus. (…) Les gisquettes roulent du postérieur comme des bribes d’ombre expansives, minijupesques.
Et sans que je vois venir le truc, elle me serre contre elle, comme ça, fort comme un typhon, comme un tsunami nucléaire. Elle m'entoure de ses bras et plante sa tête dans mon cou. L'odeur de ses cheveux m'humidifie les ganglions. je croise mes bras autour d'elle et la perçoit tout entière. L'éternité s'arrête, apocalyptique; je sens que tout fuse autour de nous dans l'Univers, sauf elle et moi. Je sens que l'humus de la planète change de tonalité sous la lumière du crépuscule, que la Terre tourne comme une toupie, s'éveille, s'endort, s'endort, s'éveille, qu'en un clin d’œil, la boucle est bouclée. j'ai l'impression que tout défile en accéléré autour de nous deux, enlacés, accroupis, hors du temps, cachés derrière des voitures au milieu de ce monde pourri.
Ca fait longtemps que je me suis fait la remarque que les fils à papa, ils se tiennent toujours droits comme des i ; nous autres, paumés, crevards, guignols ou mectons, on marche tous comme des singes, comme si on avait pas été touchés par l'évolution. On dirait qu'on se sent inférieur et que si on se tient le dos courbé, c'est à cause de notre queue rose de mandrill. Comme si on était déjà battus d'avance, que c'était une clause divine, charonique, une saloperie de destin irréversible.
Faut pas grand chose pour survivre. Pour vivre, par contre, je sais pas.
J'arrive à l'arrêt de bus et m'écrase sur le banc. Je lève les yeux, je regarde à travers ses brisées la librairie qui se dresse devant moi, lapidée, blessée à mort, enterrée. J'aiguise mon regard et distingue le Boss toujours plié en deux, comme s'il priait devant sa librairie crucifiée.
C'est très facile de perdre le contrôle, fiston; ce qui est difficile, c'est de le garder.
Fuuuuuuuuuuck !
J'imaginais pas que c’était possible, j’aurais pas cru, mais si, je pouvais encore tomber plus bas; y a toujous un endroit plus bas, plus profond, aussi caverneux qu'une tombe pleine de vers.
Ca fait longtemps que je me suis fait la remarque que les fils à papa, ils se tiennent toujours droits comme des I ; nous autres, paumés, crevards, guignols ou mectons, on marche tous comme des singes, comme si on avait pas été touchés par l'évolution. On dirait qu'on se sent inférieurs et que si on se tient le dos courbé, c'est à cause de notre queue rose de mandrill. Comme si on était déjà battus d'avance, que c'était une clause divine, charonique, une saloperie de destin irréversible.
Le 9 novembre, c’était mon second combat, au Palacio de Gatbrick cette fois-ci. Grâce à l’article que la double V avait écrit et que plusieurs médias locaux avaient relayé, notamment le Chronica News et le Daily News Open, quelques latinos étaient venus voir : « Le descendant de Moctezuma, le Quetzalcóatl des Sumériens. L’Inca des babyloniens. L’Hercule aztèque… », et mille autres trucs qui lui étaient passés par la tête à cette folle au moment d’écrire.