Si l'éternité avait l'extension de cet instant, l'Univers entrerait dans la pointe d'un atome. Seuls ses yeux paraboliques sont capables d'enflammer les miens.
C'est la première fois que je sens sa main dans la mienne. En un instant, je palpe chacune de ses empreintes digitales, chacune de ses phalanges et chacun de ses ongles de bronze ; je la sens labyrinthique.
Ses lèvres de coquillage se répandent dans l'air en cercles concentriques et éclatent contre mes tympans comme des pétales de pacotille sur le trottoir, comme des aigrettes de pissenlits qui s'envoleraient et deviendraient transparentes, aériennes, au contact de l'eau ou du soleil.
Même s'il y a toujours de l'espoir au loin et qu'en général, on obtient jamais ce qu'on désire, la sentir là, tout près de moi, me donne envie d'aspirer encore plus d'air pour l'exhaler sous la forme de longs soupirs
Un jour, dans la librairie du Boss, j'ai lu que l'amour, c'était si difficile à trouver que quand on le trouvait, il fallait pas le lâcher, parce que peut-être qu'il réapparaitrait jamais
Elle me regarde dans les yeux, droit dans les yeux comme un météore, une supernova qui me ferait prendre feu en touchant la fibre nue de mon âme.
J'étais si loin d'elle, de l'autre côté du monde ; de l'autre côté de la rue ; aux antipodes de toute rencontre avec la plus belle femme de la Terre. Moi qui étais invisible même pour l'air, l'avoir comme amie, c'est plus que suffisant. J'ai pas besoin de plus.
Quand je la regarde, j'ai l'impression que le monde tourne un peu plus rond.
Ses mains referment une à une toutes mes plaies tandis que ses yeux sublimissimes m'en ouvrent de nouvelles
Je sens son regard me transpercer jusqu'à l'âme
Parce que le soleil, c'est lui qui donne la vie, mais il peut la prendre aussi