AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Gabacho (99)

Ca fait longtemps que je me suis fait la remarque que les fils à papa, ils se tiennent toujours droits comme des I ; nous autres, paumés, crevards, guignols ou mectons, on marche tous comme des singes, comme si on avait pas été touchés par l'évolution. On dirait qu'on se sent inférieurs et que si on se tient le dos courbé, c'est à cause de notre queue rose de mandrill. Comme si on était déjà battus d'avance, que c'était une clause divine, charonique, une saloperie de destin irréversible.
Commenter  J’apprécie          10
C'est peut-être ça l'amour, une pluie de miroirs qui reflètent notre propre vide ?
Commenter  J’apprécie          00
Le 9 novembre, c’était mon second combat, au Palacio de Gatbrick cette fois-ci. Grâce à l’article que la double V avait écrit et que plusieurs médias locaux avaient relayé, notamment le Chronica News et le Daily News Open, quelques latinos étaient venus voir : « Le descendant de Moctezuma, le Quetzalcóatl des Sumériens. L’Inca des babyloniens. L’Hercule aztèque… », et mille autres trucs qui lui étaient passés par la tête à cette folle au moment d’écrire.
Commenter  J’apprécie          10
Mais je me suis vite rendu compte que la littérature avait absolument rien à voir avec la vie de tous les jours. Du moins, je pouvais pas m’empêcher de penser que personne pouvait savoir à quoi je pensais quand je m’allongeais pour contempler des écureuils ou des arbres. Parfois, j’essayais de savoir à quoi ils pensaient, ceux qui étaient à côté de moi, le Boss, les clients de la librairie, Madame, l’Argentin, les crevards, les guignols, les mecs, les gonzesses, la fille du 7-Eleven, les ploucs et les hypoténuses. C’est pour ça que je trouvais que ça sonnait tellement faux dans les pages des livres, avec leurs pensées toutes linéaires, sans le tohu-bohu de tout ce qui nous passe par la tête quand on marche dans la rue, renfermés sur nous-mêmes ; leurs méandres aussi, ils avaient l’air pipeau, c’était tellement bien rangé qu’y avait rien qui dépassait dans la marge, ni des mots, ni des faits.
Commenter  J’apprécie          00
Quand je suis venu à bout de mes idées de classement, je me suis mis à trier les romans en fonction de la tronche de leurs auteurs sur la photo : ceux qui avaient l'air de crevards, clochardesques, moches à souhait, je les plaçais tout devant, histoire que ce soient eux qu'on voie en premier quand on rentrait par hasard dans la librairie. Les autres, les écrivains jolis-coeurs qui portaient la cravate et prenaient une pose d'intello prétentieux sur leur photo, avec un look aussi propret que leurs mots bien comme il faut, je les plaçais tout en bas, dans l'enfer des livres, histoire que même leur mère, elle puisse pas mettre la main dessus : ils étaient trop imbus d'eux-mêmes, ces trous de balle.
Commenter  J’apprécie          00
Les immeubles sont très hauts ; on dirait des crayons en train de dessiner le ciel. Je me reflète dans leurs immenses fenêtres. Certains ont des fontaines où l’eau change de couleur et qui fonctionnent même à cette heure-ci. C’est que les fontaines des immeubles chic, ça marche quarante-huit heures par jour, comme si c’était leur sang qui faisait des bulles à leurs pieds.
Commenter  J’apprécie          00
Gabacho est un terme dérivé de l'occitan qui à l'origine, pour les Espagnols, désignaient les Français. Mais au Mexique il est très vite devenu synonyme de "gringo", c'est à dire toute personne américaine ou venue du Nord et parlant mal l'espagnol. Par extension "le Gabacho" est aussi pour les Mexicains une façon de nommer le territoire américain.
Commenter  J’apprécie          00
Je suis dans une ville étrangère. J'ai pas le moindre pote ici. L'avenir, j'imaginais, que ça reviendrait à tracer ma route sans compter les jours, les heures empoisonnées, les secondes cadavériques qui s'annihilent en s'unissant les unes aux autres pour former des légions de soixante suicidaires.
Commenter  J’apprécie          00
Je monte dans le bus rouge qui vient de s’arrêter, paye et me pose au fond, là où les galeux comme moi, on a l’habitude de s’installer histoire de pas leur faire peur, aux noirs et aux blancs, parce que nous, on est gris, et le gris ici, c’est les limbes, ni du côté de Dieu, ni du côté du Diable.
Commenter  J’apprécie          00
L'amour, je crois que ça peut s'admirer comme une oeuvre d'art, comme ça, de loin, sans y toucher, hors de tout espace et de toute dimension physique, juste avec les yeux, avec les sens concaténassés, avec des guilis dans les tripes.
P. 36
Commenter  J’apprécie          20





    Lecteurs (421) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

    Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

    Patrick Modiano
    Denis Tillinac
    Mathias Enard
    Philippe Djian

    10 questions
    861 lecteurs ont répondu
    Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}