Bien souvent, ils devaient avoir recours aux 'marchands d'hommes", ces trafiquants qui logeaient et nourrissaient à crédit non seulement des matelots, mais n'importe quelle sorte d'individus. Lorsque leur note était trop lourde, on les embarquait de gré ou de force sur un quelconque bâtiment. Si la demande excédait l'offre, les marchands d'hommes n'hésitaient pas à enlever quiconque se promenait sur les quais. La victime, droguée, se retrouvait en pleine mer sur le pont d'un voilier inconnu et elle était bien forcée de travailler pour avoir droit à sa ration de haricots et de salaison. Cette pratique s'appelait le "shangaïage".
Le capitaine Morehouse ordonne à son équipage de manoeuvrer pour s'approcher du bâtiment inconnu. Celui-ci navigue tribord amures et embarde de manière plutôt étrange, comme si personne n'était au commande.
Pour tenter d'élucider ce qui apparaît alors que comme une simple bizarrerie et non un réel mystère , on aurait pensé à la maladie ou à la boisson, des possibilités relativement logiques en la circonstance.
Et le mystère ne se limite pas au sort de l'équipage. Comme on le verra, dès sa construction, le Mary Celeste, qui s'appelait alors l'Amazon, connut une histoire pour le moins mouvementée. Son premier capitaine mourut lors du voyage inaugural. Celui-ci faillit même être le dernier.
Les magistrats leur accordent une prime de 1 700 livres sterling, ce qui équivaut à environ un cinquième de la valeur du navire et de sa cargaison. Ce calcul est accepté par tous les auteurs, sauf Enault qui n'y voit que la valeur de la seule cargaison.
L'objet le plus surprenant en pareil lieu est très certainement un mélodion, dont le bois de rose est parfaitement sec et en excellent état. Qui donc pouvait bien jouer de cette espèce d'harmonium ?