L'empoisonneuse, Gesche Gottfried, est une femme qui s'est rendue coupable de plus de 15 meurtres sur des membres de sa famille, et d'avoir empoisonné sans leur donner la mort, une trentaine de personnes de son entourage...
Cela s'est déroulé entre 1813 et 1827. Elle fut arrêtée en 1828 et décapitée en la ville de Brême en 1831.
En ouvrant ce livre, je pensais découvrir l'histoire de cette femme, ce qui l'avait conduit à un tel geste, ou du moins, une chronique relatant les faits...
Fi de cela ! A la place, voici le récit de voyage d'une jeune femme envoyée faire une chronique sur la ville de Brême (parait-il considérée comme libérale à l'époque...). On comprend vite que ce n'est pas un fait coutumier que de voir une jeune femme seule parcourir l'Europe, et encore moins faire montre d'indépendance et écrivant pour une maison d'édition ayant pignon sur rue...
La frêle jeune femme se retrouve piégée dans cette atmosphère pesante qui règne sur la ville à la veille de l'exécution de la plus grande criminelle du siècle dans la région. Les habitants sont hostiles, ils en ont assez de cette publicité, pour le moins morbide...
Le jeune femme aura l'occasion de rencontrer le confesseur de Gottfried - un homme terrible qui n'aura eu cesse de faire "se repentir" Gottfried, la torturant mentalement quotidiennement, lui infligeant des insultes et des menaces - ainsi que le sénateur Drosde, juge de l'affaire, qui lui, essaiera de comprendre la psychologie de cette terrible femme, qui selon toute apparence, était complètement psychotique...
De nombreux détails intéressants sur l'affaire ne sont révélés qu'à la fin du livre, dans 2 denses pages d'informations concoctées par
Peer Meter.
Le livre lui, tournera essentiellement autour de la jeune femme et des quiproquos sur son arrivée à Brême...
Je n'ai pas particulièrement aimé le dessin sombre de
Barbara Yelin, un peu trop approximatif à mon goût, et surtout, tellement sombre - dans la texture, gros traits de fusain, manque de détails - qu'on ne distingue qu'avec peine les visages, voire, les situations ! Les seuls dessins vraiment réussis sont celui du portrait de Gesche Gottfried en couverture... et les rares scènes qui montrent la vie de la Gottfried.
A mon avis les auteurs de ce roman graphique sont passés à côté de l'histoire...
Le postulat de départ - voir l'affaire par le biais de quelqu'un de totalement étranger à l'histoire - est très bon. Il permet d'appréhender l'ambiance de l'époque autour de cette affaire, où toute une ville s'est faite berner par une femme que l'on croyait bonne et dévouée... Mais même là, le propos reste vague et peu concluant. C'est comme si les auteurs avaient tellement voulu paraitre impartiale, qu'ils en sont devenus inconsistants... superficiels. Voilà, c'est ça, cette histoire, qui aurait pu être intense, est superficielle.
Dommage, vraiment, car j'attendais plus de ce livre à la couverture et au sujet prometteurs...