AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,44

sur 9 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En bref, un témoignage, mais surtout une quête d'identité pour l'auteure qui doit se construire, elle et sa famille, avec un drame innommable dans son passé familial...

Si l'actualité récente vous a touché, lisez ce court témoignage relatant un "faits divers" de 1973. Rendez vous compte que le problème, cette violence policière, ce racisme systémique et cette discrimination ne sont pas des fléaux de notre époque, mais qu'ils traversent malheureusement les décennies et les générations.

Ce crime déjà horrible, la mort injustifiée de Malika, cette petite fille de 8 ans, n'est que le début d'une lente descente aux enfers pour cette famille d'immigrés.
De nombreux sentiments nous traversent lors de cette lecture : colère, injustice, incompréhension... C'est poignant de sincérité, on ressent réellement ce besoin de comprendre ce qu'il s'est passé pour arriver à avancer.

Jennifer Yezid a accompli un vrai travail de recherche, avec de nombreux documents et photos, des témoignages des personnes qui vivent encore, qui survivent après cette tragédie.

Seul petit bémol, qui vient uniquement de l'impression du livre : certains documents sont peu lisibles.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Dans ce récit court mais intense, Jennifer Yezid raconte sans pathos ni fioritures le meurtre de sa tante Malika, alors agée de 8 ans, à l'issue d'un interrogatoire de gendarmerie.

Avec pudeur et détermination, elle retrace l'histoire de ce drame personnel, son impact sur sa famille, de génération en génération, et finalement la force mobilisée pour mener ce combat vers la vérité. La mise en perspective avec le contexte social et sociétal de l'époque ajoute un intérêt supplémentaire vraiment important au récit.
C'est très bien écrit - avec le concours de Sami Ouchane et Asya Djoulaït - et on se laisse embarquer au fil des pages avec beaucoup d'émotions, y compris les plus positives comme l'amour ou l'espoir.

La petite Malika a été tuée en 1973, et à cette période, on parle encore (et toujours) de "bavure policière". Mais une bavure, ca déborde, c'est imprévu, non contrôlé, ça fait mauvais genre mais après tout on n'y peut rien, c'est un peu la faute à pas d'chance quoi... Aujourd'hui, 50 ans plus tard, on n'en peut plus de ces crimes - depuis déjà (trop) longtemps, et le livre de Jennifer Yezid résonne malheureusement bien fort dans cette période de tristesse et de colère.
Commenter  J’apprécie          00
Jennifer Yezid est la nièce de Malika Yezid, tuée en 1973 par un gendarme alors qu'elle avait huit ans. C'est aussi la seule survivante de sa famille. Avec Asya Djoulaït, écrivaine, et Sami Ouchane, historien, elle raconte les répercussions de ce crime injuste et impuni sur sa famille, mais aussi le sens de la justice et de la vérité, la soif de vivre qui l'animent et l'amènent à parler aujourd'hui.
🔸
J'ai acheté ce livre sans lire le résumé, et je pensais lire une sorte de reportage précis et circonstancié sur le meurtre de Malika, dont je connaissais déjà l'histoire. Mais pas du tout !
🔸
Jennifer Yezid, la nièce de Malika, dernière survivante de sa famille, nous parle effectivement du meurtre de Malika, mais aussi du contexte social et des autres crimes racistes de l'époque, de la façon dont les institutions publiques ont classé l'affaire, mais surtout d'elle et de sa famille.
🔸
Du père de Malika, Saïd, malade, mort moins d'un an après elle. Des frères et soeurs de Malika, victimes du traumas familial, morts trop jeunes : Sallyha, Mustapha, Fazia, Nadia, Belkacem. de son oncle Nacer et de sa grand-mère Fatima, le frère ainé et la mère de Malika, qui ont vécu plus longtemps et ont pu lui conter l'histoire familiale. L'autrice nous parle enfin d'elle-même, influencée par cette histoire et ces traumas, qui a choisi d'exorciser le mal en l'écrivant, pour Fatima, qui voulait qu'on sache l'injustice, et pour que son fils, Luca, sache ce qui le porte et n'ait pas à le supporter ni le porter lui-même.
🔸
Ce livre nous parle d'un crime policier et nous montre que c'est un crime d'État. Ce témoignage nous montre une fois encore que le privé est politique, en rappelant que les vies écrasées par le racisme systémique le sont avant le meurtre, puis après. Tout est lié, et ne s'arrête pas à l'horreur de la mort d'une enfant. On a tué sa famille, comme celles de beaucoup d'autres immigrés et français issus de l'immigration. Fatima n'a jamais eu la nationalité française car on lui reprochait que ses enfants soient des délinquants.
🔸
En ce moment je suis beaucoup les stories de Nesrine Slaoui, sur le travail de mémoire. Son premier livre, Illégitimes, m'avait beaucoup touchée. Je pense qu'il est important qu'on apprenne l'histoire qu'on ne nous a pas enseignée à l'école. Qu'on soit curieuses, et informées. Pour éviter que l'histoire se répète. Pour comprendre le monde qui nous entoure. L'histoire coloniale de la France est une plaie qui ne se refermera jamais et le racisme en est le pus.
Commenter  J’apprécie          00

Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
859 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}