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Rachida Brahim (Autre)
EAN : 9782382570982
160 pages
Hors d Atteinte (07/04/2023)
4.44/5   9 notes
Résumé :
Pourtant je suis là et j'écris. Pour m'inscrire courageusement dans une lignée de fantômes et de cadavres qui m'ont appris la droiture et la dignité. Pour vous dire qu'ils ont existé, qu'ils ont souffert et qu'ils sont tous morts. Mais que je suis vivante et que je veux croire qu'on peut dénouer un peu la menace de l'hérédité, espérer ne plus être si seule, rêver malgré tout de justice, imaginer se sentir comprise, sans fausse pitié ni vraie condescendance.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Si certaines personnes ont pour héritage une maison ou une fortune, Jennifer Yezid aura quant à elle une histoire familiale des plus dure et cruelle, un destin à accomplir :est de
réclamer un dû, une justice.
Un récit très court, qui va nous déranger, va nous bouleverser, va nous toucher à l'extrême, nous briser, « Malika, généalogie d'un crime policier » est le récit de cette famille (yezid) qui en 1973 perd leur enfant Malika, âgée que de 8 ans, suite aux séquelles d'un interrogatoire musclé d'un gendarme (raciste) , suite à un troma résultant des coups donnés sur la tête de la petite, comme je l'ai déjà cité, l'auteure s'est donné la mission de continuer le combat de ses grands-parents de sa famille, un combat mené face au racisme institutionnel, racisme d'État, racisme systémique, elle fera face aussi au silence de l'État et la justice, face à ces crimes impunis.
Plus qu'un récit autobiographique et c'est le récit de ses conséquences directes ou indirectes sur sa propre famille, sur son quartier, et même sa ville. C'est un travail sur une société, elle mettra en évidence les conditions et le quotidien de cette immigration issue des anciennes colonies françaises en particulier l'Algérie (en 1973) je tiens à souligner le sérieux et la profondeur de ce travail. le livre est une vraie mine d'or en de documents, d'archives sur l'immigration, le racisme, et la société française des années 70. Un livre hommage à toutes ces familles qui mènent et mèneront le même combat. Attention, certains passages sont durs à lire.
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Jennifer Yezid est la nièce de Malika Yezid, tuée en 1973 par un gendarme alors qu'elle avait huit ans. C'est aussi la seule survivante de sa famille. Avec Asya Djoulaït, écrivaine, et Sami Ouchane, historien, elle raconte les répercussions de ce crime injuste et impuni sur sa famille, mais aussi le sens de la justice et de la vérité, la soif de vivre qui l'animent et l'amènent à parler aujourd'hui.
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J'ai acheté ce livre sans lire le résumé, et je pensais lire une sorte de reportage précis et circonstancié sur le meurtre de Malika, dont je connaissais déjà l'histoire. Mais pas du tout !
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Jennifer Yezid, la nièce de Malika, dernière survivante de sa famille, nous parle effectivement du meurtre de Malika, mais aussi du contexte social et des autres crimes racistes de l'époque, de la façon dont les institutions publiques ont classé l'affaire, mais surtout d'elle et de sa famille.
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Du père de Malika, Saïd, malade, mort moins d'un an après elle. Des frères et soeurs de Malika, victimes du traumas familial, morts trop jeunes : Sallyha, Mustapha, Fazia, Nadia, Belkacem. de son oncle Nacer et de sa grand-mère Fatima, le frère ainé et la mère de Malika, qui ont vécu plus longtemps et ont pu lui conter l'histoire familiale. L'autrice nous parle enfin d'elle-même, influencée par cette histoire et ces traumas, qui a choisi d'exorciser le mal en l'écrivant, pour Fatima, qui voulait qu'on sache l'injustice, et pour que son fils, Luca, sache ce qui le porte et n'ait pas à le supporter ni le porter lui-même.
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Ce livre nous parle d'un crime policier et nous montre que c'est un crime d'État. Ce témoignage nous montre une fois encore que le privé est politique, en rappelant que les vies écrasées par le racisme systémique le sont avant le meurtre, puis après. Tout est lié, et ne s'arrête pas à l'horreur de la mort d'une enfant. On a tué sa famille, comme celles de beaucoup d'autres immigrés et français issus de l'immigration. Fatima n'a jamais eu la nationalité française car on lui reprochait que ses enfants soient des délinquants.
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En ce moment je suis beaucoup les stories de Nesrine Slaoui, sur le travail de mémoire. Son premier livre, Illégitimes, m'avait beaucoup touchée. Je pense qu'il est important qu'on apprenne l'histoire qu'on ne nous a pas enseignée à l'école. Qu'on soit curieuses, et informées. Pour éviter que l'histoire se répète. Pour comprendre le monde qui nous entoure. L'histoire coloniale de la France est une plaie qui ne se refermera jamais et le racisme en est le pus.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique "non fiction" et je remercie Babelio et les éditions Hors D'atteinte qui m'ont permis de sortir de ma zone de confort de lecture, grande adepte de thrillers.

MALIKA, GÉNÉALOGIE D'UN CRIME POLICIER est construit en deux parties.
Dans la première, l'auteur aborde dans un récit qu'elle veut factuel un dramatique fait divers justement, raciste et pourtant courant dans le contexte des années 70.
Le lecteur est bouleversé car la victime d'homicide est une enfant de 8 ans, le coupable un policier, et que ce récit est un témoignage réel.
Dans une seconde partie Jennifer Yazid, nièce de la victime analyse le poids d'un tel crime dans les relations familiales
. le poids du passé, de l'histoire familiale sur la construction des personnalités de ses membres, de façon inconsciente sur les descendants sont les thèmes abordés.

L'écriture est simple, comme le souhaitait l'auteure. Couplée à des documents écrits et photos, elle permet une immersion poignante dans l'histoire. J'ai appris beaucoup de choses sur le contexte social de cette époque dans les cités, et surtout dans les relations entre ces familles démunies et les forces de l'ordre, la Justice...

Un petit point négatif... les documents proposés ne sont pas assez lisibles.
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Dans ce récit court mais intense, Jennifer Yezid raconte sans pathos ni fioritures le meurtre de sa tante Malika, alors agée de 8 ans, à l'issue d'un interrogatoire de gendarmerie.

Avec pudeur et détermination, elle retrace l'histoire de ce drame personnel, son impact sur sa famille, de génération en génération, et finalement la force mobilisée pour mener ce combat vers la vérité. La mise en perspective avec le contexte social et sociétal de l'époque ajoute un intérêt supplémentaire vraiment important au récit.
C'est très bien écrit - avec le concours de Sami Ouchane et Asya Djoulaït - et on se laisse embarquer au fil des pages avec beaucoup d'émotions, y compris les plus positives comme l'amour ou l'espoir.

La petite Malika a été tuée en 1973, et à cette période, on parle encore (et toujours) de "bavure policière". Mais une bavure, ca déborde, c'est imprévu, non contrôlé, ça fait mauvais genre mais après tout on n'y peut rien, c'est un peu la faute à pas d'chance quoi... Aujourd'hui, 50 ans plus tard, on n'en peut plus de ces crimes - depuis déjà (trop) longtemps, et le livre de Jennifer Yezid résonne malheureusement bien fort dans cette période de tristesse et de colère.
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Ce livre parle de racisme, de violence policière, de drogues, de mort … mais étrangement il n'est pas triste. L'auteure dit vers la fin « je veux que le récit me ressemble : « qu'il soit simple, compréhensible, plein de douleurs et d'espérance aussi » et bien c'est réussi. Il y a d'abord les faits puis les répercussions et la renaissance … c'est un livre plein d'amour et qui donne à réfléchir.
Par contre je n'ai pas aimé la postface écrite par une psychiatre. Trop de métaphores et de parallèles philosophiques pour moi
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] pas de travail, pas beaucoup de transports pour s'éloigner alors faut pas s'étonner du taux de chômage. On marche avec l'impression d'être surveillé. C'est comme si la police était cachée dans nos caddies. Et nos jeunes se font embêter tous les jours. Y a pas de bibliothèque, pas de cinéma, de terrain de foot, pas de distraction, de couleurs, rien. Ils ont le droit de traîner en bas, à l'intérieur c'est tout petit. Le risque c'est les mauvaises fréquentations, bien sûr, mais on va pas les enfermer.
Leur présence dans l'espace public est souvent sanctionnée. Les violences policières, qu'elles soient physiques ou verbales, font rage, appellent la rage, créent la rage, la provoquent, l'excitent et lorsqu'elle explose, lorsqu'elle hurle aux crimes racistes, on lui ferme la gueule, on l'étouffe, on l'etrangle, on la paralyse, on dit calmement, la vase en bouche, non, ils mentent, ils volent, ils tapent, ils se comportent comme des animaux, ils n'ont pas de travail, pas de papier, pas de preuve. Pas de dignité ?
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« autre chose qu’une Arabe bonne élève que la République sauve d’un frère ou d’un père violent. »
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