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3,77

sur 461 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mikage, la vingtaine, seule au monde après le décès de sa grand mère, invitée par le jeune fleuriste Yûichi et sa drôle de mère Eriko.
Satsuki, la vingtaine et le réconfortant Hiiragi. Dans le même accident elle a perdu Hitachi et lui Yumiko.

Avec délicatesse et subtilité Banana Yoshimoto aborde le deuil difficile quand l'adieu n'est plus possible, le réconfort d'une amitié tellement plus forte que l'amour, d'adorables personnages décalés, comme Hiiragi qui porte les tenues de lycéenne de sa copine décédée, la mystérieuse Urara à l'instinct animal.

C'est plein de fraicheur comme un jogging dans l'aube bleue de la rivière.
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Ce livre n'a reçu que des critiques élogieuses dans le cercle des lecteurs de ma bibliothèque ; je l'ai lu à mon tour, et j'ai été conquise par l'écriture de cette autrice japonaise qui décrit par petites touches les sentiments de ses personnages et les objets qui leur correspondent, comme dans une estampe.
Dans cette nouvelle et la suivante d'ailleurs, des jeunes gens doivent faire le deuil d'être qui leur sont chers, souvent décédés brutalement. le chemin difficile vers le dépassement de cette souffrance est abordé subtilement.
Dans le premier cas, la jeune fille surmonte sa douleur et va de l'avant grâce à l'apprentissage de l'art culinaire (d'où le titre), le plaisir de vivre dans une cuisine parfaite, lieu de la maison qu'elle préfère et les débuts d'une histoire d'amour avec un garçon qui a subi d'une certaine façon la même perte qu'elle-même, celle d'un être extraordinaire et inoubliable (je ne peux pas trop en dévoiler...).
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Kitchen se compose de deux récits, Kitchen et un Moonlight shadow

L'écriture de Banana Yoshimoto est simple, composée de phrases courtes, mais j'ai rarement vu une telle capacité à engendrer une focalisation interne aussi réussie. Par le choix de ses mots, le rythme, l'auteur réussit à créer la voix narrative du personnage principal de manière très convaincante. de ce fait, je me suis senti très proche des deux personnages principaux des récits, d'autant plus que les dialogues, très bien conçus, donnent des tirades à d'autres personnages et sans tomber dans la digression inutile on voit leur personnalité transparaître de façon très convaincante.
Sans être d'une complexité psychologique étouffante, le récit tient avant tout sur la fragilité de ses personnages. le récit est ainsi tissé peu à peu au rythme des émotions et états d'âme des personnages, le tout dans un rythme superbement orchestré.

Mais ce qui rend à mes yeux cette oeuvre précieuse, c'est sa luminosité. Les personnages de Banana sont confrontés à le perte d'un proche, au difficile travail de deuil et à la reconstruction qui s'ensuit. Mais plutôt que de s'écrouler, petit à petit ces accidentés de la vie parviennent par touches ténues mais constantes à se reconstruire. Ce lent processus est très touchant, et est de plus rare chez des auteurs japonais marqués généralement par un grand pessimisme, ce qui rend ce livre d'autant plus précieux

De plus, Banana Yosimoto m'a beaucoup réjouie car le personnage le plus charismatique de Kitchen est sans nul doute Eriko, iconique transsexuelle. Trop rares sont les livres qui abordent le sujet des personnes transgenres et les présentent sous un jour bienveillant. Ajoutons à cela que les personnages principaux de ce livre sont des jeunes femmes certes fragiles mais qui se révèlent indépendantes, et on trouve dans Banana Yoshimoto un auteur engagé, l'air de rien !

Pour conclure, un livre brillant sous des dehors modestes. A lire !
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[...]
Là-bas, au Japon, dans une cuisine, il y a une jeune fille Mikage, seule, qui pleure et qui ne parvient à trouver le sommeil que dans sa cuisine. Elle vient de perdre sa grand-mère et le doux ronronnement de son réfrigérateur la maintient à flot.

Elle croise la vie d'un camarade de classe, Yûichi Tanabe, qui vit avec sa mère qui est en fait son père… Elle s'installe chez eux et semble vivre comme un parasite avec beaucoup de gêne et de respect pour ces deux personnages humains. Et puis la mère de Yûichi qui est en fait son père succombe d'une mort violente, sombre histoire que celle-là. Nos deux solitaires se retrouvent.

Reconstruction après le deuil. Avec Banana Yoshimoto, le deuil devient poésie. Sa plume me transporte dans un monde onirique où même une cuisine devient un endroit irréel sur lequel le reflet de la lune se déverse sur le carrelage brillant du sol.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Ce roman court aux accents poétiques japonais est suivi d'une nouvelle. J'ai passé un excellent moment de lecture. Une mélancolie ondoyante se propageait tout le long de ce récit, comme une musique de fond à laquelle je me suis très vite accordée.

Mikage raffolle des cuisines. C'est l'endroit de la maison où elle se sent le mieux, et je le dis toujours aussi, moi, que la cuisine est primordiale dans un lieu de vie. Mais pourquoi donc nous a-t-on mis aujourd'hui cette mode des cuisines ouvertes sur le living ? Moi j'aime les cuisines plus intimistes, à l'ancienne !

Après la mort de sa grand-mère avec qui elle vivait, Mikage ne peut plus garder leur appartement, qui est devenu une dépense trop importante pour elle seule. Elle se sent triste et se réfugie dans la cuisine. Je l'ai rencontrée alors qu'elle rêvassait devant son grand frigo métallisé, un peu comme moi quand je ne sais pas quoi choisir entre la glace à la vanille ou le tiramisù. J'ai immédiatement pensé que j'allais passer un bon moment avec cette originale. Peu après, un camarade de la fac, Yuicho, lui propose de manière impromptue de loger chez lui et sa mère, Eriko, un transsexuel. Etonnée de cette nouvelle conjoncture, et de cette proposition tombée du ciel, elle accepte leur accueil chaleureux, après s'être discrètement assurée que leur cuisine est à son goût. Pas de souci, celle-ci est immense et très moderne. Une relation étrange naîtra entre ces trois personnes qui retisseront un nouveau lien familial. J'ai suivi leurs petites péripéties avec plaisir. Et comme souvent chez les japonais, une profondeur psychologique insoupçonnée, parfois déstabilisante, se creuse au fur et à mesure.

La nouvelle qui suit, intitulée Moonlight Shadow, parle du deuil. Laisser s'envoler de son coeur et de son esprit un être disparu, voir s'écrouler en soi-même tout un monde intérieur longuement élaboré, n'est pas une des choses les plus faciles dans la vie. Ce livre a été écrit dans la fin des années 80 et il semble qu'il ait eu un grand succès à cette époque. Toute une génération s'est reconnue dans les livres de cette auteure qui fait preuve de beaucoup de sensibilité. Je la relirai sans doute.
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Kitchen est le recueil de 2 histoires sur un sujet difficile à évoquer, contrairement à ce que pourrait évoquer le titre du livre : le deuil et la mort. J'avoue que j'ai adoré ce roman car l'auteur montre encore une fois une grande sensibilité comme dans le Lézard.
Kitchen est le récit de la rencontre de deux personnes, solitaires et touchées plusieurs fois par la mort de l'un de leurs proches. Mikage est une jeune fille, qui vient de perdre sa grand-mère, dernier membre de sa famille décimée par la maladie. Un peu par hasard, elle est recueillie par Yuichi et son excentrique mère (ou père). Grâce à eux, elle se reconstruira et leur amour pourra éclore doucement au rythme de leurs blessures et de leurs guérisons.
Moonlight shadow est l'histoire de Satsuki, jeune fille de 20 ans , qui vient de perdre son petit ami Hitoshi dans un accident. Elle affronte difficilement cette perte malgré le soutien du frère de Hitoshi, Hiiragi. . Ce dernier a perdu aussi sa petite amie dans l'accident qui a conduit la mort de son frère. Nous suivons donc la descente aux enfers de ces deux âmes blessés qui survivent à ces pertes, puis à leur difficile reconstruction.
Le bouleversement que représente la perte d'un être cher est évoqué avec beaucoup de sensibilité dans ces deux histoires : le sentiment de vide, la perte de repère, la perte d'envie de vivre, le manque de la personne aimée, les souvenirs qui réapparaissent brusquement dans un geste, un lieu ou une odeur, tous ces différents sentiments et ressentis sont évoqués avec beaucoup de délicatesse et de justesse. Certains passages sont particulièrement émouvants et cette douleur, toujours présente, est décrite avec un réalisme saisissant. Mais, l'auteur ne se complait pas dans une description morbide, elle raconte aussi les différentes étapes de reconstructions, qui peuvent apparaitre, progressivement, grâce à des petits gestes, de l'attention, des événements mineurs, du temps….
Un vrai coup de coeur et un succès littéraire merité.
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Comme j'ai bien aimé Dur Dur, je m'étais promis de lire Kitchen lorsqu'il serait enfin disponible à la bibliothèque , encore un ouvrage qui est souvent sorti).
(...)
Ces trois nouvelles sont très réussies, j'aime beaucoup le fait que les protagonistes ne soient pas classiques mais dégagent beaucoup de chaleur humaine, que la cuisine et les plaisirs de la table soient vraiment un lien entre les gens, qu'il y ait la nécessité de trouver en soi-même ses propres ressources pour rebondir après un coup dur et que l'amitié soit au centre de tout.
Les sujets sont tragiques ( la mort, le deuil, l'alcoolisme et même le meurtre) mais les textes ne le sont pas, et sont même plutôt positifs, mettant en scène des gens que la société classeraient comme losers, mais qui ont en fait d'énormes ressources qui forcent le respect.

Encore un auteur qui me plaît particulièrement avec Aki shimazaki, deux jolies découvertes depuis l'été dernier. Je vais la suivre elle aussi particulièrement.

Lien : http://purplenosekai.blogspo..
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C'est en lisant Kitchen que j'ai découvert qu'il s'agissait en réalité de deux nouvelles dont la principale intitulée Kitchen suivie d'une seconde au nom de Moonlight Shadow.
Toutes deux traitent d'un seul et même sujet : le deuil d'un être cher et comment faire face et trouver la force de continuer à vivre et à avancer dans la vie.


Dans ces deux nouvelles, les personnages principaux sont confrontés à des décès survenus brutalement empêchant tout adieux. Dans Kitchen il s'agit d'abord de la grand-mère de Mikage puis de l'assassinat de la mère de Yuichi, Eriko, tandis que dans Moonlight Shadow Hitoshi, le copain de Satsuki, et Yumiko, la copine de Hiiragi, le petit frère, meurent tout deux dans le même accident de la route.
A travers chacun de ces personnages on voit des âmes perdues, incapables de faire leurs deuils et de trouver leurs places dans le monde. Pourtant, peu à peu des évènements, des rencontres vont venir chambouler et les pousser à agir et reprendre peu à peu gout à la vie pour finalement parvenir à laisser partir l'être aimé.


Outre les histoires et les personnages présents dans les deux nouvelles, j'ai été particulièrement sensible aux mots, aux phrases employées par l'autrice et donc la traductrice pour retranscrire par écrit ces émotions si puissantes sur un sujet si délicat et difficile à aborder. Jamais l'autrice ne tombe dans le pathos ou dans le misérabilisme, elle parvient à donner de la profondeur et une pureté à son texte pourtant assez court.
Petit élément qui pourrait surprendre mais que j'ai beaucoup apprécié, alors que le récit de Kitchen est très ancré dans la réalité Moonlight Shadow a une petite touche de surnaturel tout en restant simple et réaliste.

Bien qu'il s'agisse d'un sujet très délicat et qui ne peut pas plaire à tout le monde, j'ai été totalement chamboulée et séduite par ses deux nouvelles qui traitent de manière complètement différente les thématiques de la mort et du deuil d'un être cher.
Banana Yoshimoto a su en quelques pages transmettre des émotions incroyables à travers, les mots et les phrases. C'est grâce à de tels écrits que l'on se rend compte de l'importance fondamentale du ou de la traducteur(rice) pour parvenir à retranscrire les sentiments qu'a souhaité partager l'auteur(rice).
Kitchen a été un véritable coup de coeur.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Il y a la Pile à lire, les livres prévus pour les challenges, et puis on tourne en rond, on n'avance pas, alors on va faire un tour en librairie (masquée et gélifiée) et on trouve un livre qui est une rencontre, cette résonance particulière de certaine lecture...
Ce Folio a deux histoires, une plus longue et une plus courte, qui parlent de deuil et de solitude, dans ce Japon sensitif apaisant - le temps qu'il fait, la nourriture, le thé, les sons, les lumières, les petits détails.
Deux histoires qui parlent de la vie qui même ténue est là, dans l'attente de notre capacité à la saisir : le chemin à faire face à "ces épisodes de la vie dont certaines personnes ont la chance d'être épargnées", propre à chacun mais existant dans la relation à l'autre, nécessairement.
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Il s'agit d'un court roman (130 pages) qui traite principalement du deuil.
Mikage perd sa grand -mère et est recueillie par Yuichi et sa mère transsexuelle. Celle-ci meurt quelques mois plus tard poignardée par un tordu.
Les deux jeunes adultes vont donc se retrouver seuls face à eux-même au moment où leur vie est censée basculer.
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L'ambiance éthérée, voire minimaliste, est très japonaise. La pudeur et la résignation sont au centre de cette belle écriture.
Par leur côté paumés, les deux protagonistes ainsi que les personnages secondaires hauts en couleurs, m'ont fait penser à un film de Gregg Haraki, le coté dope et sexe en moins, et avec plus de cuisine et de thé.
Bref, j'ai vraiment aimé ce livre calme et profond malgré tout.
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Kitchen

Lorsque Mikage emménage chez les Tanabe, Eriko lui demande d’accomplir une tâche en échange du toit qui lui est offert. Quelle est cette tâche ?

Veiller à ce que Yûichi s’applique dans ses travaux universitaires
Préparer de temps en temps de la bouillie de riz
Nettoyer la cuisine tous les matins
Travailler à devenir la plus grande cheffe du Japon

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