Ce livre est constitué de deux courts romans autour du thème de la reconstruction après la mort d'un être cher :
Kitchen et Moonlight Shadow.
La première histoire a pour titre "
Kitchen" et donne son titre au livre. Nous y suivons les pas de Mikage, une jeune fille confrontée au décès de sa grand-mère. Mikage qui avait déjà perdu ses parents et son grand père se retrouve sans famille. Seule et désorientée, elle perd pied. Yûichi Tanabe, un jeune homme timide qui s'était lié d'amitié avec sa grand-mère, va alors l'inviter à vivre chez lui. Auprès de Yûichi et de sa "mère", Mikage va retrouver graduellement goût à la vie.
"La chance, la malchance, c'est sûr que ça existe, mais c'est trop facile de s'y abandonner. Et ce n'est pas parce qu'on y croit que les choses sont moins pénibles. Une fois que j'avais compris cela, j'étais devenue lâchement adulte, presque capable de vivre à la fois le quotidien et les coups durs, ce qui, en un sens, m'avait rendu l'existence plus facile."
Sous la plume délicate de l'auteur, nous suivons le cheminement psychologique de notre héroïne. D'abord perdue, celle-ci va se raccrocher à sa passio
n pour la cuisine qui va avoir une part importante dans sa reconstruction. J'ai trouvé dans ce roman bien des similitudes avec ma propre expérience du deuil. Bien que chacun réagisse différemment, je me suis par moment retrouvé en Mikage. Son besoin de s'isoler dans ses pensées mais également l'utilisation d'une activité "minutieuse" pour revenir à la réalité m'ont rappelé une expérience pas si lointaine.
"Je crois que j'aime les cuisines plus que tout autre endroit au monde. [...] Quand je suis épuisée, je songe avec enchantement qu'au moment où la mort viendra, j'aimerais pousser mon dernier soupir dans une cuisine. Seule dans le froid, ou au chaud auprès de quelqu'un, je voudrais affronter cet instant sans trembler. Dans une cuisine ce serait idéal."
J'ai également trouvé très intéressante la partie retraçant les difficultés qu'éprouvent les personnages à se donner le droit d'aimer de nouveau. La souffrance d'avoir perdu des êtres aimés les enferme dans une solitude qui leur est difficile de briser. On les comprend, on souffre avec eux.
Le deuxième texte est assez proche du premier et aborde les même thèmes sans toutefois être aussi réussi.
Au final, ce livre me semble très intéressant mais, mo
n propre deuil étant trop récent, il m'a été difficile d'en lire plus de quelques pages par jour. de ce fait, j'ai perdu une partie du plaisir de ma lecture, d'où ma note. Mais je vous conseille tout de même ce livre.
Note : 7/10
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