Voici une étonnante uchronie de la mangaka
Fumi Yoshinaga, découverte grâce au
Guide De l'uchronie de
Karine Gobled et
Bertrand Campeis.
Japon, XVIIe siècle, à l'époque d'Edo. Une épidémie qui restera dans l'Histoire comme « la variole du Tengu » décime les hommes du pays. Ces derniers devenus très minoritaires sont désormais des êtres à protéger. La situation sociale des hommes et des femmes s'inverse. Les femmes dirigent. Les hommes peuvent espérer devenir le mari d'une femme qui a les moyens de s'en offrir un, ou, s'ils sont assez beau, prétendre à entrer dans le Pavillon des Hommes, l'équivalent d'un harem pour le Shogun, à présent femme.
C'est ce que va tenter Yunoshin, afin d'assurer le bien-être de sa famille. A travers lui, on découvre cet univers clos, très ritualisé et hiérarchisé, où l'on ne rejette pas les coups fourrés et subtils pour se débarrasser d'un dangereux rival et où il est naturel pour un homme de tomber amoureux d'un autre homme (pas trop le choix de toute façon).
J'ai craint de m'ennuyer au début, tellement l'atmosphère est calme et l'action lente. Mais mon intérêt s'est développé petit à petit, aiguisé par la subtilité les situations et des « complots ». Les personnalités principales comme Yunoshin, le shogun ou sa principale conseillère sont riches, et ne rejettent pas l'idée de briser les codes établis, du moment que cela est réalisé avec art et douceur. Et les événements se raccrochent à l'Histoire réelle par quelques liens.
Un reproche tout de même : les visages des hommes du pavillon sont interchangeables, et je serais bien incapables de les reconnaître si ce n'était par leur nom ou leur coiffure. Autrement, les décors sont plutôt épurés, et l'accent mis sur les vêtements. Par exemple, je ne connaissais pas le kamishimo, qui est un vêtement traditionnel et cérémoniel à épaules larges porté par-dessus le kimono.
Je vais poursuivre l'aventure, pour voir où cela va me mener.