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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici une étonnante uchronie de la mangaka Fumi Yoshinaga, découverte grâce au Guide De l'uchronie de Karine Gobled et Bertrand Campeis.

Japon, XVIIe siècle, à l'époque d'Edo. Une épidémie qui restera dans l'Histoire comme « la variole du Tengu » décime les hommes du pays. Ces derniers devenus très minoritaires sont désormais des êtres à protéger. La situation sociale des hommes et des femmes s'inverse. Les femmes dirigent. Les hommes peuvent espérer devenir le mari d'une femme qui a les moyens de s'en offrir un, ou, s'ils sont assez beau, prétendre à entrer dans le Pavillon des Hommes, l'équivalent d'un harem pour le Shogun, à présent femme.
C'est ce que va tenter Yunoshin, afin d'assurer le bien-être de sa famille. A travers lui, on découvre cet univers clos, très ritualisé et hiérarchisé, où l'on ne rejette pas les coups fourrés et subtils pour se débarrasser d'un dangereux rival et où il est naturel pour un homme de tomber amoureux d'un autre homme (pas trop le choix de toute façon).

J'ai craint de m'ennuyer au début, tellement l'atmosphère est calme et l'action lente. Mais mon intérêt s'est développé petit à petit, aiguisé par la subtilité les situations et des « complots ». Les personnalités principales comme Yunoshin, le shogun ou sa principale conseillère sont riches, et ne rejettent pas l'idée de briser les codes établis, du moment que cela est réalisé avec art et douceur. Et les événements se raccrochent à l'Histoire réelle par quelques liens.
Un reproche tout de même : les visages des hommes du pavillon sont interchangeables, et je serais bien incapables de les reconnaître si ce n'était par leur nom ou leur coiffure. Autrement, les décors sont plutôt épurés, et l'accent mis sur les vêtements. Par exemple, je ne connaissais pas le kamishimo, qui est un vêtement traditionnel et cérémoniel à épaules larges porté par-dessus le kimono.

Je vais poursuivre l'aventure, pour voir où cela va me mener.
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Une idée originale pour cette uchronie. Dans le Japon du XVIIème siècle, une épidémie qui ne touche que les hommes entraîne un retournement social : les femmes sont désormais en charge sur absolument tous les plans et les hommes sont soit gardés bien au chaud soit denrées monnayables pour (essayer de) faire des enfants.
On suit au départ un jeune homme de famille modeste qui, une fois qu'on a pris connaissance de son cadre de vie, se porte volontaire au Pavillon des hommes, 800 hommes parqués au service de LA shogun, équivalent des concubines dans "l'ancien monde". L'autrice met bien en place les occupations et surtout les complicités, inimitiés et bisbilles en tous genres de ce cercle fermé. J'y ai retrouvé le quotidien décrit dans Journaux de dames de cour du Japon ancien.
La nouvelle shogun se concentre, elle, sur les économies à faire, s'interroge sur les us et coutumes régissant la cour et le pavillon, sur le traitement des hommes et des femmes (de manière plus ou moins directe).
Je crois comprendre que le tome 2 se concentrera sur le passé de ce pavillon et la création des règles. Sans doute l'occasion d'une réflexion plus approfonfie sur le rapport homme/femme.
Un scénario dynamique, qui ne traîne pas en longueur, un dessin précis et vivant, des touches d'humour régulières qui dédramatisent parfois certaines situations délicates.
Un premier tome sympathique, curieuse de voir la suite.

A noter que certains tomes et la série (qui en comporte 17 traduits en français sur 19) ont remporté plusieurs prix prestigieux.
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Au cours du 17ème siècle, une mystérieuse épidémie, " la variole du Tengu", a décimée une grande majorité de la population masculine du Japon. Devenus fragiles et précieux, ils sont désormais choyés et préservés des travaux difficiles réservés aux femmes désormais. Les beaux jeunes hommes sont très recherchés et les femmes en viennent à acheter leur semence pour avoir la chance d'enfanter. Un luxe réservé aux femmes les plus argentées... le shogun, qui est désormais une femme, dispose d'ailleurs de son propre "harem" : un pavillon regroupant les plus beaux jeunes hommes du pays à la hiérarchie très codifiée.

Le jeune Mizuno, malgré la pauvreté de sa famille, refuse de se prostituer. Il préfère offrir généreusement sa semence aux femmes malheureuses. Afin de ne plus être un fardeau pour sa famille et pour éviter un mariage qui ne lui conviendrait pas, ce dernier s'engage dans ce fameux pavillon, s'attendant à une vie douce et oisive. Mais Mizuno ne sait pas encore que le Pavillon des hommes est un vrai nid à complot où les jalousies se font jour pour mieux obtenir le pouvoir...

Nous allons donc découvrir la vie à l'intérieur du pavillon en même temps que Mizuno. Seuls les plus nobles et les plus beaux peuvent accéder à cette zone protégé et rien ne doit sortir à l'extérieur de ce qui s'y passe. La hiérarchie est très marquée entre les hommes du pavillon, leurs tâches étant différentes selon leur grade. Faute de rapports sexuels fréquents, une certaine homosexualité est latente, d'autant plus que celà peut parfois servir pour avancer en grade... Les complots et les coups bas sont courant quand il s'agit d'y voir son propre intérêt.
Mizuno, pauvre, dénué des bonnes manières de la noblesse, doit subir les quolibets de ses compagnons. Refusant de tomber dans les manières féminisantes de certains, d'offrir son corps à des supérieurs, il préfère être libre et s'intéresse de près à des activités plus physiques, comme le combat.

Parallèlement à l'apprentissage de Mizuno, on assiste à celui de la nouvelle Shogun, Yoshimune. Peu au fait des règles, elle remplace le précédent shogun, mort alors même qu'il était encore enfant. Femme forte et droite, elle se plie difficilement aux traditions de son rôle et envisage de réformer le système. Rejetant le luxe inutile du pavillon, Yoshimune doit faire face à certaines difficultés économiques alors mêmequ'elle doit présenter un visage fort aux émissaires étrangers qui voient dans le pavillon un reflet de la toute puissance du Shogun.

Voilà une série qui détourne avec beaucoup d'originalité l'histoire et inverse les rôles prédéterminés des 2 sexes !
Nous assistons à un véritable inversement de situation. C'est une société où les femmes ont le pouvoir et où les hommes sont considérés comme de petites choses fragiles à protéger.
Comme autrefois dans le Japon médiéval, le shogun possède son propre harem pour les plaisirs de la chair.
Et de multiples rapprochement pourront être fait entre la réalité et la fiction, les codes prévalant autrefois pour les femmes se retrouvant ici de la même manière pour les hommes. de plus, on pourra y retrouver d'utres évènements historiques qui prennent ici un autre sens. Par exemple, la fermeture du Japon aux étrangers qui sert à cacher que les hommes se font rares ! Les situations sont donc ici très réalistes.

La réflexion sur les rôles attribués ordinairement aux différents sexes est également très intéressante. On notera avec humour la surprise et l'incompréhension de la shogun lorqu'un émissaire étranger lui apprend que, dans son pays, les femmes sont trop fragiles pour faire la guerre. Les femmes ne sont-elles pas enfermées dans un carcan de préjugés que nous nous trimballons encore de nos jours ?

Les personnages extrêmement bien travaillés font preuve de finesse et de psychologie. La shogun a une proche servante pour confidente et leurs conversations nous révèlent les pensées cachées de celle-ci. Les relations entre Mizuno et certains de ses confrères sont très étudiés. Les histoires d'amour ne seront pas oubliées et ne tomberont pas dans le larmoyant et le cliché.
Le dessin, quant à lui est sobre, tout en étant fourni au niveau des décors. Pas de trames shojo pour cette série qui plaira d'ailleurs au lectorat féminin, comme masculin.

A noter : les tomes suivants (5 volumes en cours, au Japon) révèleront d'autres personnages et d'autres époques toujours autour de notre fameux pavillon des hommes.

Mon seul regret : que l'attachant Mizuno disparaisse de l'intrigue à fin de ce premier tome.
Vous l'aurez compris, "Le pavillon des hommes " est une très bonne surprise !
Un manga intelligent qui se joue des clichés pour mieux nous parler du passé (le Japon des samourais de la période Edo) et du présent (les idées préconçues sur le rôle des femmes).
je vous encourage très fortement à le découvrir !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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le pavillon des hommes part d'une idée bien spécifique. Au Japon, à peu près à l'époque Edo (XVII ième siècle), une mystérieuse maladie décime la population masculine. Les femmes se retrouvent alors en très grand nombre par rapport aux hommes survivants. Elles en viennent donc naturellement à remplacer les hommes dans tous les domaines de la vie, y compris la gouvernance. La charge du shogun se transmet alors de mère en fille.

Le modèle du couple est complètement faussé. Seules les femmes riches peuvent s'acheter un mari. Les autres en sont réduites à payer les services d'un homme pour avoir des enfants. Les quartiers de plaisir, bien connu sous l'époque Edo, ne sont pas remplis de geishas et de courtisanes mais d'hommes jeunes et vigoureux. Dans ce cadre, le pavillon des hommes est un bâtiment clos sans contact avec l'extérieur, rassemblant trois mille des plus beaux hommes du pays. Seul le shogun a le privilège de pouvoir rentrer dans ce pavillon et de s'y choisir un compagnon pour la nuit.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé le concept qui est vraiment poussé au bout par l'auteur. Dans ce premier tome, on suit surtout l'histoire du jeune Mizuno Yunoshin. Ce jeune homme en vient à prendre une place au pavillon des hommes en tant que domestique pour sauver sa famille de la ruine. Il sait que cet engagement est définitif et qu'il ne pourra plus jamais sortir de ce pavillon. On découvre avec lui les us et coutumes de ce drôle d'endroit et l'arrivée d'une nouvelle shogun. Au final, un manga vraiment prenant dont j'ai déjà commandé le tome 2 pour connaître la suite de l'histoire. le dessin n'est pas non plus en reste avec une ligne claire et très facile à lire. A vous de le tester ! Je crois que pas loin d'une dizaine de tomes sont déjà parus. Bonne lecture !
Lien : http://nekobus.wasabout.net/..
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Manga historique, le Pavillon des hommes, donne à voir un Edo dans lequel les femmes sont au pouvoir. Décimer par une maladie bien étrange, les hommes japonais sont de plus en plus minoritaires. Il devient alors très difficile pour les femmes de se marier et de fonder une famille. Certains hommes sont donc contraints de vendre leur charme.
Une centaine d'hommes épargnés par la maladie vivent dans le « pavillon des hommes » sorte de harem de impératrice. C'est histoire de ce pavillon que l'on découvre au fil des pages.

Manga très soigné autant dans le graphisme que dans le scénario. Étrangement tous les personnages sont beaux, gracieux. Peu de mouvements et d'action, tout est dans les dialogues et les expressions des personnages.

Très bonne surprise que ce manga, même si au départ il m'a un peu décontenancé car ce n'est pas le genre que je préfère. Mais je ne regrette pas du tout et j'attends avec impatience la suite.
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80 ans avant que ne débute l'histoire, une terrible épidémie décime les villages mais ne tue étrangement que les hommes. Les garçons doivent donc être protégés et les femmes prennent leur place dans une société qui se voit inversée. Les hommes étant devenus une "denrée rare", les femmes riches peuvent payer dans des quartiers du plaisir pour avoir un enfant et les plus riches pour se marier.

Notre héros, lui, décide d'intégrer le Pavillon des hommes, sorte de harem du shogun regroupant les plus beaux des mâles. Nous suivrons son arrivée et son intégration dans ce milieu clos et secret qui sera loin de l'image que Mizuno s'en faisait ! Tous ne sont pas égaux et possèdent un rang au sein du Pavillon, avec des tâches précises à effectuer selon celui-ci. Ajouté à la promiscuité, à la vie en groupe et à l'absence de femmes, les tensions et jalousies de toutes sortes sont bien présentes.

Je suis partie super emballée par ce manga, je trouvais l'idée de départ vraiment intéressante, comme le contexte historique de l'ère Edo basculé sous forme d'uchronie. Les illustrations sont aussi de qualité (bien que les personnages masculins soient souvent difficiles à différencier les uns des autres), mais je dois avouer que la vie au sein du Pavillon m'a parfois ennuyée dans les explications de son organisation et je m'attendais à une histoire un peu plus sulfureuse vu le sujet... Comme ce n'est que le tome 1 et donc la mise en place normale de l'histoire, je lirai quand même la suite pour voir comment elle évolue car cette série a du potentiel !
Lien : http://ocalypso.canalblog.co..
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Cette série n'a pas l'air si connue en France, donc je me suis dit que ça valait le coup d'essayer de convaincre des lecteurs potentiels. Je présente ici plutôt la série entière (jusqu'au tome 16, dernier en date au moment où j'écris ces mots) que le tome 1 exclusivement, sans spoilers bien sûr.
Tout simplement, ce manga est absolument génial ! Je ne me qualifierais pas de grande sensible, et pourtant j'ai souvent été très émue lors de ma lecture, je crois bien même avoir eu les larmes aux yeux. Attention, je ne veux pas dire par là que c'est dramatique sur tout le long, seulement que c'est très émouvant ! J'ai trouvé que les moments chargés (la vie était dure à l'époque !) et ceux plus légers étaient très bien dosés, rendant la série addictive.
Autre élément très bien dosé : le fictif et l'imaginaire. Vous l'aurez deviné en lisant le résumé, le point de départ, cette « mystérieuse épidémie », relève de la fiction. Mais comme vous pourrez vous en rendre compte au fil de votre lecture, ces livres ont en fait une véritable dimension historique, et l'immense travail que cela a dû demander remplit d'admiration.
Histoire d'avoir une critique équilibrée, présentant qualités et défauts, j'ajouterais quand même que vraiment beaucoup de personnages sont introduits, et que leurs traits ont tendance à se ressembler. Il pourrait être assez rude de reprendre la lecture après une pause d'un certain temps, mais, honnêtement, le risque est assez faible car vous aurez probablement envie de tout lire d'une traite ! Cette profusion de personnages est aussi pour moi un bon point, puisqu'elle donne à l'intrigue toute sa complexité.
Dernier point, la succession des shoguns, qui constitue la trame du récit, fait, qu'à force, on peut retomber dans des schémas similaires et que l'intrigue soit quelque peu redondante. Ce n'est pas un défaut rédhibitoire pour moi, à vous de vous faire votre propre opinion ;)
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EXTRAIT "Cette uchronie, qui voit les hommes reléguer dans la position des femmes, dans le Japon féodal, est un pur moment de plaisir à lire. L'auteure, Fumi Yoshinaga, livre une excellente vision, très juste, très bien vue. Elle ne semble oublier aucun des problèmes que pourrait causer la disparition des hommes. Mais finalement, elle semble dire qu'une femme se comporterait semblablement à un homme, dans ces circonstances, et inversement. Il faut voir ces hommes devenus jouets sexuels se battre pour les faveurs de la Shogun, comme des courtisanes. "
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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