L'auteur est parti de l'épopée de Tariq ibn Ziyad au début de l'année 711. Il en retient le dynamisme de l'islam en pleine expansion au VIIIème siècle, l'accueil mitigé des peuplades d'Ibérie, le sursaut national inauguré dans les Asturies, la politique de l'Eglise de Rome qui tient sous influence le pouvoir royal espagnol, et dans les colonies américaines de l'après-Colomb, le mariage incestueux du religieux et de l'économique, tel qu'il s'est forgé dans la péninsule... Il en retient aussi l'extrême difficulté des maîtres du monde arabe, musulman et méditerranéen à mener une politique inspirée par l'intérêt général.
Un ouvrage que l'on peut ranger dans le genre du récit historique. Qui commence à partir d'une date qui a marqué l'avancée du monde musulman vers l'Occident ; un signe du destin symbolisant la résurrection de la rive sud de la Méditerranée, longtemps dominée par les Romains, les Vandales et les Byzantins. L'Empire musulman a servi de passerelle à l'Europe pour l'émergence de nouveaux savoirs, notamment par la sauvegarde des sciences grecques. La chute de cet empire et le réveil des puissances européennes sont l'élément clef pour comprendre comment nous sommes arrivés à l'état actuel du monde.
Avis :Un peu trop éparpillé vu le grand nombre de références bibliographiques, mais tout de même intéressant à lire. Au minimum, un point de situation qui vous permettra de faire bonne figure, en hiver, lors des longues soirées entre amis, discutant de «la vie et de la mort des civilisations» et des mauvais côtés de l'exercice (non contrôlé) du pouvoir, en terres arabo-bebéro- islamiques.
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«L'ignorance ou la méconnaissance du passé est toujours préjudiciable : parce que la censure livre le récit à l'Autre ou parce que les erreurs ou les fautes commises occultées menacent, par leur réédition, le parcours des hommes ; en d'autres termes, le destin des peuples» (p 201).
«Le XVème siècle plante le premier jalon de la course vers la première mondialisation. Une frontière semble sortir des fonds marins méditerranéens pour séparer le Nord du Sud, un Nord qui sait et un Sud qui ne sait plus» (p 191).
«L'Espagne et l'Afrique du Nord ont, en commun, 3.000 ans de destin méditerranéen partagé qui ont rythmé une histoire contrastée» (p 10).
Les plus grands règnes n'ont qu'un court instant l'ivresse du pouvoir» (p 140)