Il y a une touche, une patte, un petit quelque chose qui exalte et porte le lecteur vers le haut, vers le beau, dans cette BD.
Côté scénario, rien de bien novateur, malheureusement. Et le dessinateur, l'excellent
Jorge Corona, déploie ses talents sur un terreau assez convenu. Mais il arrive à insuffler un élan poétique, une transcendance qui magnifie le récit de
Skottie Young. Et mention spéciale à la mise en couleurs.
Le récit... parlera aux ados, mais laissera sans doute les adultes plus dubitatifs. Abel est un ado. Sa mère est partie. Son père est violent, manque d'empathie, de compréhension. Il gueule, frappe... Et sa colère le transforme en tempête monumentale. Abel aussi a cette capacité... Car dans Middlewest, la magie existe.
Le lecteur va suivre les pérégrinations d'Abel, accompagné d'un renard qui parle. Il va fuguer et trouver refuge chez des adultes qui semblent en savoir davantage sur lui et sur les enjeux de sa fugue. Notamment dans un cirque (petit clin d'oeil à Pinocchio...) où il se sent adopté, accepté.
Je redis qu'au niveau du dessin, j'ai adhéré à 100%.
Jorge Corona colle à l'univers de
Skottie Young. Les couleurs vives et apaisantes à la fois, les dessins anguleux qui font rêver, qui emportent loin... c'est exaltant. Dommage que
Skottie Young ne soit pas plus inspiré sur le coup.