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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Berlin-Est en 1975, près du mur dénommé « rempart antifasciste », dans le cimetière Sainte-Elisabeth, le cadavre d'une adolescente, est retrouvé. Elle a été abattue alors qu'elle paraissait fuir vers l'Est et son identification est rendue impossible tant son visage est atrocement mutilé. Scénario inhabituel vous en conviendrez, c'est plutôt le contraire qui se produit!

Dans Berlin où le mur divise la ville en deux sociétés distinctes, toute tentative de fuir vers l'Ouest est sévèrement réprimée : les gardes-frontières n'hésitent pas à tirer.

L'enquête va être confiée à la camarade-lieutenant Karin Muller, seule femme à la tête d'une brigade de la Police du Peuple, la Volpo (Volkspolizei) chargée d'élucider cette affaire pour le compte de la branche « criminelle » la Kripo (Kriminalpolizei). Ici, ce n'est pas l'oeil de Moscou qui est aux aguets, c'est celui très discret de la Sécurité d'Etat, la Stasi, en la personne du Lieutenant-colonel Klaus Jäger. Il n'y a guère de différence me direz-vous !

David Young m'a littéralement embarquée dans cette enquête (merci Pecosa). C'est un polar historique de conception classique comme je les aime. C'est crédible, inspiré de faits réels, on tourne les pages avec avidité. le suspens nous tient en haleine jusqu'au bout. L'auteur a effectué un excellent travail de vulgarisation pour bien immerger son lecteur dans l'atmosphère pesante de ces années terribles en RDA communiste. C'est fouillé, précis, parfaitement décrit. Il analyse la sociologie des personnages, nous fait participer à leur réflexion gangrénée par la propagande. Il se dégage du récit cette méfiance toxique qui empoisonne les relations des uns envers les autres. Dans cette RDA, pour sauver sa peau, chaque citoyen peut se transformer en informateur. Cette ambiance rend encore plus tendue la lecture. L'auteur entrecroise deux histoires parallèles mais qui sont indispensables au récit. C'est passionnant et instructif. Seul petit bémol, la fin trop « théâtrale » ; ce roman méritait une fin plus sobre et fiable. Un excellent moment de lecture détente. du coup, je viens d'entamer Stasi Block !
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La bonne idée de l'auteur de ce thriller est de situer l'action en Allemagne de l'Est en 1975 et de nous plonger dans une enquête menée par une Karin Muller, jeune inspectrice qui vit dans cette démocratie populaire dont les coulisses nous seront dévoilées au fil de l'intrigue qui nous conduit de Berlin-Ouest à la Baltique. Seul bémol, le dénouement, la fin du roman m'a paru un peu bâclée avec ces rebondissements multiples et le fait de camper le vice-directeur de la stasi en méchant psychopathe verse un peu trop dans la caricature à mon goût. Les autres personnages sont plus convaincants et humains.
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Le roman se déroule en pleine Guerre froide et c'est l'occasion de (re)découvrir une époque faite de paranoïa et de surveillance des citoyens est-allemands, enfermés derrière leur mur selon la formule de Kennedy. Karin Müller est inspectrice et, un matin, elle est appelée à se rendre le long du Mur de Berlin où on a trouvé un corps de jeune fille. Tout semble croire à une tentative de fuite qui s'est terminée tragiquement. Mais la position du corps, l'état du corps (son visage a été rendu méconnaissable) laisse à penser que l'affaire est beaucoup plus compliquée. D'ailleurs, sur les lieux, Müller et son adjoint Tilsner font connaissance avec un représentant de la Stasi –le lieutenant-colonel Klaus Jäger – qui leur annonce d'emblée qu'ils mettent les pieds dans un panier de de crabes mais qu'ils vont devoir tout de même enquêter et rendre des comptes à lui seul. Et effectivement, très rapidement les deux inspecteurs vont voir se dresser devant eux des chausse-trappes car les recherches pointent du doigt la responsabilité de dignitaires de la Stasi. Ainsi qu'un centre de redressement d'où venait la victime. Engluée dans une histoire qui la dépasse, Karin ne peut pas compter sur Jäger qui la manipule ou Tilsner son adjoint au comportement parfois étrange. Sans oublier que son mari est arrêté par la Stasi et tenu au secret dans une prison. Il serait un ennemi de l'Etat et si Karin veut rester à son poste, elle va devoir divorcer et, surtout, se démettre de l'affaire. Au-delà d'une enquête à rebondissements, c'est le contexte historique qui est intéressant dans ce roman. Qu'importe qui est le coupable du moment qu'il est politiquement correct, et s'il faut fabriquer de fausses preuves, alors on n'hésite pas à le faire. Car dans ce monde merveilleux du communisme, il est impossible que des dignitaires de la Stasi ou de du pouvoir soient coupables. le penser est déjà un acte de trahison. Bienvenue donc dans ce monde où votre voisin, votre ami ou un membre de la famille peut travailler pour la Stasi, où les méchants ne sont pas forcément punis et où les éléments marginaux sont impitoyablement éliminés.
Lien : https://labibliothequedeneko..
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Polar sans grande originalité mais de bonne facture dont la force réside dans la peinture sans concession de ce régime d'Allemagne de l'Est qui a sans doute été un must dans l'abjection communiste qui a enfermé des centaines de millions d'Européens pendant trois générations.
Une police politique omnipotente, dont certains des plus hauts responsables se livrent pour se distraire à des sévices sexuels sur des adolescentes. L'une d'elles est retrouvée morte au pied du Mur. Tenter de démasquer un criminel évoluant dans les cercles du pouvoir est quasi impossible. La tristement célèbre Stasi qui manipule tout le monde y compris l'inspectrice de police à laquelle on a confié cette enquête plus que délicate n'entend pas qu'un scandale puisse éclabousser l'un de ses dirigeants. Meurtre maquillé, cadavre mutilé, preuves trafiquées, photos truquées, conditions d'enfermement inhumaines sans inculpation ni possibilité d'avoir un avocat, exécutions sommaires, mensonges à tous les niveaux, matraquage intensif de propagande, recours aux enfants pour espionner les parents, bref si vous avez le coeur bien accroché, partez pour Berlin Est dans les années 70 au coeur du « paradis socialiste » où ne vous attendra aucun enfant de choeur.
Ca se lit très bien, c'est très bien documenté au point qu'on ne peut s'empêcher de frissonner en pensant à ce qu'ont subi nos voisins dont le seul tort était d'habiter du mauvais côté du rideau de fer
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Un premier roman très documenté, noir très foncé, déroule son action à Berlin-Est en 1975, du temps de la RDA. Une ambiance plombée qui nous entraîne aux côtés de Müller, première femme aux responsabilités à la criminelle de Berlin-Est et ses collègues au double jeu. Pourquoi cette jeune fille retrouvée assassinée aurait-elle eu envie de revenir à l'Est alors que d'évidence elle avait réussi à franchir le mur antifasciste ? Pourquoi l'héroïne aurait-elle à rendre compte à la Stasi alors qu'elle dépend de la police criminelle locale ? Pourquoi son mari fait-il l'objet d'une interpellation musclée en son absence ? Pression psychologique ou faits réels pendant sa traversée du « désert » baltique ? Des personnages attachants qui ont tous leur jardin secret, victimes ou complices du système. Autant de questions qui interpellent le lecteur et qui font de cet auteur dont on sait très peu de choses hormis qu'il est journaliste occidental, un écrivain à suivre puisqu'il indique que ce premier roman est le premier d'une série et que d'autre part il va faire l'objet d'une adaptation pour la télévision. Intrigue captivante dans un décors d'enfer quasi monochrome … j'aime beaucoup !
L'ambiance m'a fait penser à « cet instant-là » de Douglas Kennedy qui situait aussi son action dans le Berlin du mur.
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La RDA des années soixante-dix était la vitrine de l'Est avec un douillet système social mais dans la grisaille d'un communisme totalitaire et d'une économie non viable.
En apparence l'égalité régnait entre les citoyens mais bien évidemment les hauts membres du parti et les nombreux organes de répression étaient plus égaux que les autres. En tout cas l'homme nouveau de RDA n'était pas débarrassé des vices de l'Ouest, pour preuve les crimes sordides existaient toujours.

C'est dans ce cadre qu'une policière, fidèle au système, est choisie pour mener une enquête sur un meurtre d'enfant qui n'aurait pas dû lui être attribuée. le lecteur comprend assez vite que la lieutenant Müller risque de se brûler les ailes en s'approchant trop du sommet de l'état.

C'est d'ailleurs le paradoxe de ce roman, l'auteur en dit assez à chaque chapitre pour que le lecteur anticipe, en grande partie, la suite des évènements mais sans désagrément car le rythme trépidant empêche tout ennui. Autre réussite notable, les personnages n'en font pas trop, chacun reste réaliste dans une histoire qui les tient fermement à leur place.
Évidemment quelques clichés sont au rendez-vous : le passé traumatique de la policière, son couple en difficulté et bien d'autres qui sont maintenant des passages obligés dans les polars mais ce n'est pas trop pesant et participe à l'enquête même si c'est quelque peu artificiel.

En résumé un livre d'enquête assez réussi dans un contexte intéressant qui aurait pu être mieux travaillé même si la paranoïa du système policier est omniprésente et avec des personnages qui tiennent la route.
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« Stasi Child » : le titre dit tout. En RDA, en 1975, la Stasi est partout. Tout le monde, dans votre entourage,est susceptible de vous espionner, de vous dénoncer : vos voisins, vos collègues, votre entourage familial... le roman de l'anglais David Young s'attache à nous restituer cette ambiance pesante et lourde des années soixante-dix dans l'Allemagne de l'Est, de Berlin aux côtes de la Baltique, d'où un certain nombre d'allemands tentent de fuir à l'Ouest, comme le montrait le très beau film «  Barbara » de Christian Petzold. le personnage principal de ce roman policier , le lieutenant Karin Muller, est elle, loyale, voire même naïve, envers le régime mais son enquête autour du corps d'une adolescente abattue par balle, va l'amener à mettre à jour les turpitudes et la corruption de certains personnages haut placés. le tout est agréable à lire, si ce n'est que le lien entre l'enquête et sa vie privée apparaît quelque peu tiré par les cheveux, trop fortuit pour être crédible, et que les rebondissements finaux apparaissent inutiles.
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Stasi Child est le premier roman de David Young. Il plonge le lecteur dans une période bien sombre de l'Allemagne. Dans un Berlin plus que jamais divisé autant par le mur que dans les têtes, une enquêtrice au sein de la Kripo est chargée de résoudre un meurtre particulièrement horrible. Une jeune fille , est retrouvée défigurée près de la frontière entre l'Est et l'Ouest.

Mais très vite l'équipe de Karin Müller , se rend compte que les preuves ne collent pas , que le meurtre semble maquillé. La jeune policière empêtrée dans des problèmes personnels, va toutefois essayé de trouver le coupable. Entre manipulations , mensonges, trahisons et enjeux politiques, arrivera-t-elle à mener sa quête à son terme.

Le point fort de ce roman est son ambiance. L'auteur offre aux lecteurs , une plongée en Allemagne de l'Est , où le simple citoyen devait surveiller chacune de ces paroles, ou de ces sorties , sous peine d'être "interrogé" par la Stasi. de toute évidence, David Young a fourni un énorme travail de recherche . Il rend parfaitement bien cette époque, avec une écriture sobre mais efficace. Les personnages autant adultes qu'adolescents, sont très bien décrits . On se prend à s'attacher à eux, même si chacun d'entre eux peut avoir une part beaucoup plus sombre. L'enquête policière est de très bonne facture avec une fin très intéressante . J'espère que ce roman sera le premier d'une longue série.

Si vous êtes amateur/trice de polar d'ambiance , foncez vous ne serez pas déçu !
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Stasi child est le premier roman de David Young, on y suit Karine Müller, lieutenant dans la Kripo au cours d'une enquête sur le meurtre d'une jeune fille qui aurait été abattue par l'Ouest en essayant de franchir le Mur pour entrer dans Berlin-Est. Mais dès le départ beaucoup de détails viennent contredire cette version officielle et assez rapidement la Stasi s'intéresse à l'histoire, l'enquête de Karine devient politique.
J'ai aimé l'ambiance de ce roman. La plongée dans Berlin Est en 1975 est assez atypique. Les réactions de Müller m'ont parfois fait sourire : c'est un pur produit de l'Est, pour elle l'Ouest est fasciste, elle ne voit que les grèves et les patrons qui exploitent leurs ouvriers, la consommation débridée...
J'ai aimé en apprendre plus sur les conditions de vie, la voisine qui espionne vos moindres gestes, l'omniprésence de la Stasi... On aperçoit avec le mari de Karine Müller la façon dont sont traités les opposants, ou même ceux qui sans s'opposer au régime n'ont pas l'air assez impliqués idéologiquement.
L'enquête est pleine de rebondissements, le suspens est présent jusqu'au bout et le mélange avec la politique maintient un rythme assez rapide qui m'a passionné jusqu'au bout !
C'est le premier d'une série avec l'agent Müller comme enquêteur, je pense que c'est une série que je suivrai !
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Philip Kerr avec Bernie Gunther nous plongeait dans le Berlin et l'Allemagne sous la dictature nazie.
David Young avec le lieutenant Karin Muller nous plonge dans le Berlin et l'Allemagne sous la dictature nazie.
Je fais ce parallèle car on retrouve dans ce roman de Young l'ambiance sombre, noire, de délation des romans de Kerr, avec la Stasi et les Communistes PC qui font le pendant de la Gestapo et des nazis.

J'ai beaucoup aimé les romans de Kerr.
J'ai pris également beaucoup de plaisir à lire ce Stasi Child.
Stasi Block est sur le haut de ma PAL, déjà emprunté à la bibliothèque du quartier !
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