Stéphanie, jeune Martiniquaise, débarque à New York en pleine Prohibition et se fait rapidement son trou au coeur de Harlem dans le milieu des jeux clandestins. Ascension et chute de celle que l'on surnomme bientôt le "princesse de Harlem", voilà le programme qui nous attend dans un décor alléchant: l'une des périodes les plus noires de la Grosse Pomme, alors célèbre pour ses mafiosi et la criminalité qui y règne.
Pour moi, ce roman a servi d'opportunité à
Eric Yung pour donner de manière à peine déguisée une leçon d'histoire sur cette époque de changement sur tous les points de vue: racial, politique, sociétal notamment. C'est exactement ce côté, bien trop visible, qui m'a dérangée dans ma lecture, car au lieu d'entrer dans une intrigue, je suis constamment restée en surface, obligée d'ailleurs de repasser par des explications sur la vie des émigrés sur le bateau qui les mène à Ellis Island, le Ku Klux Klan, etc... déjà lues et relues ailleurs.
Comme je n'ai pas réussi à m'impliquer, j'ai essayé de saisir où encore se situaient les écueils rencontrés et je dois bien dire que ce n'est pas tant au niveau du sujet, qui aurait pu être captivant, qu'au niveau du style: le texte est truffé de lieux communs, d'expressions toutes faites qui n'apportent plus rien, et mêle à des termes d'argot du gangstérisme un vocabulaire complètement désuet, ce qui donne un mélange qui détonne complètement. Bref, je n'ai pas réussi à finir la lecture, j'avais l'impression d'être un prof devant une copie de composition ajoutant en marge, au stylo rouge, des "mal dit" et des "développez! Que voulez-vous dire par là? Donnez des exemples!"
Ayant reçu ce livre grâce à la Masse Critique, je suis d'autant plus désolée d'avoir dû être à ce point négative, mais j'ai pu voir que les autres lecteurs ne partagent pas mon avis. Ouf!