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Critique de babounette


"Deux petits tablaux-Si les oeuvres parlaient" - Alain Yvars - Nouvelles- Lu en juillet 2021.

Merci de tout coeur Alain pour m'avoir envoyé ton recueil de nouvelles avec une dédicace tellement délicate.

Alain Yvars n'est plus à présenter sur Babelio, sous le pseudonyme de jvermeer, cet amateur d'art pictural et pastelliste nous a déjà ravis avec ses précédentes publications.

Cher Alain,

Je suis entrée dans ton livre sur la pointe des pieds comme j'entre dans un musée où le chuchotement est de rigueur pour laisser en paix les âmes de ces merveilleux artistes qui nous ont laissé la beauté en cadeau.

Le Louvre, en voilà un lieu qui mérite que l'on s'y perde car les découvertes y sont nombreuses et tu m'en as fais découvrir quelques unes. Tu t'attardes sur "La dentelière" de J. Vermeer, ton peintre préféré avec Vincent van Gogh . Sa dentelière est d'une finesse inégalée, la sérénité et la concentration de la jeune femme sur son travail est absolument divine. Et puis, ô surprise, je découvre "L'astronome", que je ne connais pas. Là aussi c'est l'éblouissement. Cette lumière qui traverse la fenêtre pour se poser sur le globe terrestre attire aussitôt l'attention de mes yeux.

Et puis, me voilà transportée à Bougival en compagnie d'Auguste Renoir et de Rose si fraîche et si vivante, petite servante qui adore les plaisirs de la danse et quoi de plus naturel pour Renoir de la peindre en plein élan.
J'ai visité cet été sa maison, son atelier extérieur, son jardin... à Cagnes-sur-Mer. Vue imprenable sur la grande bleue, c'est d'ailleurs sous un cèdre du Liban, près des pins-parasol, des lauriers roses et des oliviers centenaires que j'ai lu ton livre accompagnée par le chant des cigales pour parfaire le tout et le soleil en abondance.

Mais je continue, me voici devant un Delacroix, et pas des moindres puisqu'il s'agit de "La Liberté guidant le peuple" relatant une page de l'histoire de France. Liberté représentée par une femme aux seins dénudés avec un enfant à ses côtés. Tableau qui comme tu l'écris, "ne manquera pas d' en offusquer plus d'un". Quel élan vers l'Espoir dans cette peinture !

Tout à coup, par je ne sais quel mystère, je me trouve aux obsèques d'Edouard Manet, entouré par ses amis, Proust, Zola, Monet, Stevens, Fantin-Latour, Théodor Duret, Rudolf Leenhoff son beau-frère qui sculpta sa pierre tombale. Berthe Morisot, au bras de Renoir est en grande détresse. Elle fut la muse de Manet, j'aime particulièrement "Berthe Morisot au bouquet de violettes" peut-être parce que la violette est ma fleur préférée, humble et poussant à l'ombre des arbres comme demandant leur protection.

Ensuite ? Et bien ensuite j'ai croisé le grand Jan van Eyck à Bruges, que l'on surnomme ici en Belgique la Venise du Nord. Son tableau "Le portrait des époux Arnolfini" est d'une austérité étrange pour une scène de mariage. Mais lisez le livre, vous en apprendrez plus !

Auguste Renoir, encore lui, m'attendait cette fois-ci à Montmartre, au "Bal du Moulin de la Galette" en galante compagnie, et plus particulièrement celle d'Estelle qui fût son modèle.

Un cri me sort de ma rêverie avec Renoir, celui de Vincent van Gogh qui se trouve à Auvers-sur-Oise peignant "L'église d'Auvers" sublime peinture qui si l'on prend le temps de s'y attarder devient "vivante", tourmentée comme l'était Vincent ces derniers temps. "Elle est devenue un être vivant. Elle a une âme ! - page 76. Vincent se suicidera peu de temps après avoir peint l'église d'Auvers.

Mais je me rends au pas de course vers des horizons plus joyeux sur "La montagne Sainte Victoire" auprès de Cézanne , accompagnée par les parole de la chanson écrite par Michel Berger "Cézanne peint" qu'Alain fredonne tout au long de la balade jusqu'à Aix-en-Provence, vibrante de lumière, où Cézanne vit le jour.

Quel voyage ! nous faisons un saut à Amsterdam pour retrouver J. Vermeer, et "La laitière" un petit tableau d'un quotidien qui pourrait paraître banal, mais que les pinceaux sous l'impulsion des doigts de Vermeer prend littéralement vie. le pain sur la table me donne faim. Ceinte de son tablier d'un bleu profond, elle accomplit ces petits gestes du quotidien avec beaucoup de grâce.

Et hop, Alain, en deux temps trois mouvements, nous voilà au cirque avec Toulouse-Lautrec, étrange peintre disgracieux qui s'adonne à la boisson pour oublier sa laideur. Il a peint plusieurs tableaux sur le thème du cirque, ma préférence va "Au cirque Fernando, Écuyère". Va-t-il sortir de son addiction, reprendre ses pinceaux ?

Me voilà à la fin de mon périple avec un peintre que je découvre pour la première fois, Jean-Siméon Chardin et son "Autoportrait à l'abat-jour", un pastel, par l'intermédiaire de François, pastelliste amateur, admirateur de Chardin, qui, persuadé de ne jamais arriver à un tel résultat, se décourage et ferme son coffret de pastels.

Cher Alain, j'espère que ce n'est pas toi ce François qui renonce, il faut continuer, pour toi, pour le plaisir de poser des couleurs sur le papier, pour l'évasion que cela procure, pour le rêve. Et pourquoi pas pour l'admiration d'un public ?

Après avoir lu "Que les blés sont beaux" avec bonheur, j'ai été conquise par "Deux petits tableaux" qui sous la plume élégante, poétique et raffinée d'Alain Yvars donnerait envie de découvrir la peinture au plus obtus .

Je souligne la qualité de coeur d'Alain Yvars qui consacre ses droits d'auteur à une association pour enfants afin qu'ils puissent réaliser un rêve.

J'espère bien encore pouvoir te lire Cher Alain. Sous ta plume, tous ces tableaux reprennent vie et m'ont parlé..





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