Ce sera peut être difficile à comprendre, mais ce qui se passe maintenant, c'est justement ça le happy end, les amis. Ce que nous désirons tous et n'obtenons jamais. L'amour ne se résume pas à ça, mais c'est ainsi qu'il nous apparaît aujourd'hui. Ce n'est pas à vous d'en juger.
- Regarde John. Le voila, dis-je en pointant le doigt.
- Voilà quoi ?
- L'océan, espèce de Nigaud.
- Que je sois pendu, nous l'avons fait.
Je suis surprise et heureuse d'entendred qu'il a plus ou moins conscience de ce que nous venons de réaliser. Je l'étais dit qu'il considérait que son boulot se résumait à rouler. Je me penche et je pose ma main sur son bras.
- Oui nous avons réussi. Nous l'avons fait.
C'est peut être un endroit que nous connaissons déjà, là où nous étions avant notre naissance, Si bien que la mort est un simple retour aux sources. Auquel cas, j'imagine que nous en gardons une trace quelque part. Voilà qui expliquerait ce voyage, la recherche d'un lieu parmi mes souvenirs, perdu au fond d'une crevasse de mon âme. Qui sait?
L'espace d'un instant, je suis si heureuse que je pourrais pleurer. Voilà exactement le genre de chose qui fait que j'aime tant voyager, et que j'ai désobéi à tout le monde. Nous deux réunis comme nous l'avons toujours été, sans rien dire, sans rien faire de particulier, simplement en vacances. Je sais que rien ne dure mais, quand on sait que le film va bientôt se terminer, on a parfois la possibilité de rembobiner et d'en reprendre un peu sans que personne ne le remarque.
On veut croire que tout ça à un sens, pour se sentir mieux, pour trouver une signification à notre présence ici-bas, même s'il n'y en a pas vraiment. Les gens se réfugient dans l'idée de Dieu, dans ce raisonnement, mais c'est juste parce qu'ils sont incapables de regarder ailleurs. Il nous arrive des choses, certaines sont importantes, la plupart ne le sont pas, et quand vient la fin, il en reste quelques-unes. Et après ? Le diable si je le sais.
Je prenais conscience que rien d'extraordinairement bon ni mauvais n'était survenu dans mon existence. Je n'avais connu que la normalité. Ma vie était d'une extrême platitude. Je n'aspirais qu'à mon foyer, à l'amour et à la sécurité des miens, rien de plus. Je savais que ma présence sur cette Terre n'obéissait à aucune raison particulière, mais j'y étais, et heureuse d'y être, émue par sa beauté. C'était un instant parfait.
Je suis désolée de causer du souci à mes enfants, mais j'ai passé ma vie d'adulte à m'en faire à leur sujet, alors je rétablis l'équilibre.
Les gens ont toujours le sourire quand ils fourrent leur main dans votre portefeuille.
J'ai toujours le plus grand besoin de bruit pour laisser mes obsessions à la porte.
J'ai besoin de bruit. Je ne veux pas rester seule avec mes pensées. Je n'aime plus mes pensées. On ne peut pas leur faire confiance.