On a parfois un peu besoin de pression sociale pour retrouver la forme.
Heureusement que les ruines sont là pour raviver la mémoire du passé. Mais elles ne sont pas éternelles. Lentement, le temps efface toutes les traces, morceau par morceau, jusqu'à ce que les villes fantômes aient disparu.
Si vous êtes comme nous et encore à claudiquer sur cette terre, sachez ceci : une de vos anciennes connaissances est sans doute persuadée que vous êtes mort à l'heure qu'il est.
Les parents ont sans cesse l'obligation de démontrer qu'ils sont moins crétins que ce qu'imaginent leurs enfants, même lorsqu'ils sont sortis de l'adolescence.
Ces roupillons intempestifs : je confirme que vieillir est tout à fait débile.
Il faut admirer ces gens qui, sans honte aucune, tentent d'attirer l'attention des conducteurs, qu'ils cherchent à fourguer un hamburger ou un messie.
Et même si nos enfants ne veulent que notre bien, ça ne les regarde pas. Prendre en charge quelqu'un ne veut pas dire régenter sa vie.
Ce voyage est l'occasion ou jamais de tout nous permettre. Il faut se souvenir qu'à partir d'un certain âge, on trouve toujours des gens qui nous bassinent avec tous leurs conseils sur ce qu'on peut avaler et ce qui est interdit. Nous entrons dans la vie avec du lait et des petits pots, et nous la terminons de la même manière.
On passe sa vie à se préoccuper de l'opinion des autres, alors qu'en réalité ils ne pensent pas. Les rares fois où ça leur arrive, je l'admets, c'est souvent en mal, mais on peut au moins se réjouir qu'ils soient capables de penser.
John est éveillé maintenant, je l'entends grommeler dans sa barbe. Il engueule quelqu'un. Me parviennent des chuchotements obscènes, des menaces à on ne sait quel ennemi, des imprécations. Durant toute notre vie commune, John a été un homme calme et docile. Mais depuis que son esprit s'est mis à battre la campagne, il dit aux gens ce qu'il a toujours souhaité leur dire. Personne n'y échappe.