La jeune Menglu est supposée reprendre un jour l'atelier de calligraphie de son père, or elle est particulièrement maladroite et présente peu de dispositions pour cet art. Par chance, une vieille marchande ambulante vient à passer et lui propose un pinceau en bois sombre aux vertus magiques...
Cat Zaza alias
Caterina Zandonella, nous propose une jolie parabole sur le pouvoir des mots, susceptibles de faire surgir un univers enchanteur et fantaisiste, un peu comme Wang-Fô savait créer des tableaux prenant vie dans la nouvelle de
Marguerite Yourcenar,
Comment Wang-Fô fut sauvé. Il suffit en effet à Menglu de tracer le mot Dragon pour que cette créature surgisse tout à coup dans la maison et l'entraîne dans le monde de l'imaginaire littéraire. Comme tous les contes, cet album trouvera un écho particulier dans l'expérience des jeunes lecteurs, conscients de leurs difficultés et incapables – selon eux ! - de les surmonter. Tout obstacle peut être franchi avec un peu d'aide et de persévérance ! J'ai beaucoup aimé la magie du texte et surtout, des aquarelles, qui, alliant sobriété et minutie, nous transportent dans une Chine tour à tour réaliste et rêvée... Merveilleux et réel s'entremêlent finement sur les doubles pages : couleurs pour la réalité, nuances de gris pour le monde magique qui émerge de la feuille blanche. le livre en lui-même est un petit bijou : une reliure « bodonienne », avec les trois parties coupées à vif et le dos en tissu, sans parler d'une jolie petite fenêtre qui nous dévoile la jeune héroïne. Ce livre sera donc tout à fait à même de séduire également les plus grands – comme moi ! - par la beauté de ses illustrations et la fraîcheur du texte.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Marmaille et compagnie pour la découverte de cet album qui va également faire la joie de mes lutins !