Citations sur L'aventure bénie du sac toxique (34)
"Il est sévère, le Baptiste, et aussi maniaque qu’un détraqué qui laverait l’intérieur du capot de sa bagnole en faisant attention de ne pas salir son éponge en fibre. Arrogant comme s’il vendait des Lamborghini. Directif tel un maton dans un pénitencier Texan. Les vaches, les chèvres et les brebis méritent-elles un pareil représentant ?"
"Je quitte son bureau avec des airs de disco en tête. L’usine à distribution de jobs a fait le sien, de job. Je me dis que vendre des fromages c’est un peu comme vendre des avions. Question d’échelle."
"De sa démarche chancelante et peu assurée, due à son surpoids, il monte dans le wagon, m’adresse un signe de la main. Les derniers rayons du soleil semblables à des éclats de citrine percent les vitres. Mon père me regarde avec le même amour que celui d’un homme emmenant son enfant à son premier tour de carrousel. Et le train quitte le quai en direction du Sud."
"Mon père, debout tel un souverain babylonien, plastronne :
— Vous disposez d’une bombe atomique de la bienfaisance. L’événement le plus important du quartier depuis la poissonnerie de Mireille."
"Sous son bras, il tient un livre écorné à la couverture flashy : Le onze septembre analysé par les reptiliens.
Le problème avec les complotistes, c’est qu’ils vivent dans un espace parallèle, fantasmagorique, au sein duquel une main invisible, mais forcément perfide, dicte les événements. Dites-leur ça, ils vous répondront que vous êtes un couillon. Un couillon à la sauce mouton."
"Je vais clamser dans cette funeste cave, peut-être que mon quartier régénéré me rendra un hommage : Ici a vécu Richard Belmondo, grand nez et casier judiciaire vierge, interphones réparés et multiples bienfaits."
"L’avenue Jean Lolive rayonne d’une énergie musicale, comme si les sons jaillissaient d’une bouche enchantée. Positivité sur la nationale 3. Les commerces gazouillent, les immeubles miaulent, le macadam fraternise avec la troupe de vivants, les gens gambadent en chœur. Même les chiens swinguent. Ma ville a pansé ses plaies ; guérie, elle évoque la gaieté, du moins, à cet instant, elle semble en être la capitale."
"Tout à coup, j’ai le sentiment que lorsque le sens moral s’éveille, qu’il tend vers l’altruisme, les inégalités deviennent le plus lourd des fardeaux."
Celui qui se satisfait de l'état du monde, est complice de l'état du monde. Nous sommes une multitude de détails s'assemblant à la manière d'un puzzle. Si on ne fait rien, tout reste en désordre, ça risque même de s'effondrer .
Si l'autre vas bien, irais-je mieux ? Pas nécessairement. Mais si l'autre s'assure, à son tour, de mon bien-être, alors une précieuse dimension s'engage, celle du cercle vertueux. En se préoccupant d'autrui, on exhorte l'homme à l'égalité.