La mafia du chocolat, tome 1

Garder un secret avait quelque chose de terriblement excitant.

Mon père disait qu'une personne n'était loyale que jusqu'au jour où elle nous trahissait. Ensuite, on ne pouvait plus jamais lui faire confiance.

On ne peut paps éviter les histoires d'orphelin, Annie. Toutes les histoires sont des histoires d'orphelin. La vie est une histoire d'orphelin. Tôt ou tard, nous seront tous orphelins.

Je me suis assise sur le matelas. J'ai fermé les yeux et imaginé Nana me disant : Prends une tablette de chocolat et partage-la avec quelqu'un que tu aimes. J'ai ouvert les yeux. Plus personne ne me dirait jamais ça. Plus personne n'aurait envie que je goûte sans raison particulière à quelque chose de sucré. Plus personne ne s'inquiéterait de savoir avec qui je partagerais ma tablette. Cette nuit-là, je me suis aperçu que je disposais de moins d'amour que la veille. J'ai enfoui mon visage dans mes mains et fait attention à pleurer en silence - je ne voulais pas réveiller mon frère et ma sœur.
Nana m'avait aimé.
Elle m'avait vraiment aimée.
Et malgré tout, qu'elle soit morte me soulageait. (J'ai pleuré deux fois plus.)
Je me suis endormie sur son lit.
Je me suis réveillée avec le soleil levant, que je ne voyais pas de ma chambre. J'ai compris pourquoi Nana avait aimé cette pièce. Le placard était immense et la lumière du matin exceptionnelle.

Mon père disait toujours de ne pas gaspiller sa salive avec ceux qui n'en valent pas la peine.

Une bonne histoire, facile à lire, un sujet difficile traité avec finesse et humour, un personnage principal très attachant.. Nous avons ici tous les ingredients pour la recette d'un roman que l'on dévore comme du chocolat.
Le contexte en lui même est plutôt "drôle" : on a du mal à s'imaginer un monde ou le chocolat est interdit, et ou le papier et les livres sont rares et inutilisés. Mais on rentre facilement dans le jeu, et ça en est captivant.

Chloé

C'était à l'époque où la caféine, et tant d'autres choses (posséder du papier sans permis, des téléphones avec appareil photo, du chocolat, etc.), étaient illégales et la législation évoluait si vite qu'on pouvait être en train de commettre un crime sans même le savoir.

Chaque génération éprouve le besoin de définir ce qui est bien, Anya. Mais ceux qui s'en chargent ne savent pas qu'ils ne font que répéter les mêmes erreurs.

Si les gens deviennent fous, ce n'est pas parce qu'ils ont l'esprit dérangé, mais parce que c'est la seule solution qu'il leur reste pour survivre.

Mon père disait toujours que seuls les imbéciles font de mauvais choix en connaissance de cause. Et j'aimais penser que je n'étais pas une imbécile.