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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le roman de Daniele Zito se présente comme la publication d'un ensemble de travaux de recherche d'un journaliste disparu. Il est sensé rassembler, d'un certain Robledo, les articles, mémoires, enquêtes, chroniques, reportages consacrés à l'essor d'un mouvement clandestin en Italie. Un pesant avant-propos, une note de l'éditeur, de nombreux et fastidieux renvois en bas de page, une poste face, un plan originel de l'oeuvre ainsi qu'une abondante bibliographie – tous lourdement factices – tentent d'accrédité le modèle sciences humaines du bouquin. Tout cet appareil critique malheureusement encadre un travail médiocre produit par un héros falot et sans moyens intellectuels. C'est le premier écueil sur lequel vient, à peine sorti du port, se fracasser le navire Zito. Pas un seul instant, il n'est possible en effet de croire qu'une telle prose fasse l'objet, en plusieurs langues, d'études, de remarques philologiques, philosophiques, sociales et politiques. A aucun moment également, ce Robledo, comme tente de le faire accroire l'auteur, ne semble être en mesure de menacer l'ordre établit, de fasciner les foules et encore moins d'intéresser un quelconque lecteur.


Aussi, incapable de prendre son rythme de croisière, la coque de noix avariée est drossée sans ménagement sur les falaises les plus ordinaires de l'économie politique et de la sociologie du travail. Il faut tout de même trois cent longues pages pour voir couler irrémédiablement le navire. Si l'on peut envisager quelques instants l'existence très improbable du Travail pour le Travail (TPT) de groupes clandestins de chômeurs se fondant incognito dans le personnel des grandes enseignes et accomplissant une activité non rémunérée ; si donc on peut l'envisager, il est plus difficile de croire que les dits travailleurs effectuent là ce qu'ils appellent un « parcours personnel de libération » avec suicide à la clé. Impossible également de croire que cette démarche menace d'une quelconque façon l'édifice de la société et que la police antiterroriste traque ces aliénés du boulot. Il conviendrait sans doute mieux qu'elle les encourage et les protège. Faut-il rappeler ici que la division du travail et la généralisation du salariat ont imposé, comme premier désir et seul moyen de survivre, l'argent de la rémunération ? Que la paupérisation est le rêve caché de l'entrepreneur et le mécanisme bien visible du capitalisme ? Il n'y a pas en effet de nécessité anthropologique du travail marchand mais un besoin vital généré par le système.


Les fortes réserves que suscite le récit du Sicilien Daniele Zito, chercheur en technologie informatique, proviennent sans doute de la forme même de l'essai et du contenu mal maitrisés. Pourtant, cette oeuvre au noir d'un monde de souffrance sociale généralisée ne manque pas de sensibilité.
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Un livre atypique, qui se présente comme une suite de onze prétendus documents (journaux intimes, témoignages, reportages, …) écrits par Michele Robledo, journaliste vivant difficilement de son métier et devenu brusquement célèbre à la suite d'un reportage intitulé « Ghost Class Heroes ».

Ce reportage, absent du roman, traite de

L'ensemble est adroit, bizarre, étonnant.
On referme le roman à la fois troublé et admiratif devant ce pastiche de document, étourdi devant ce récit où tout paraît véridique, alors qu'il s'agit d'une fiction, remise en plus en question à chaque page.
Car le point de départ est saugrenu : des personnes saines d'esprit travailleraient « pour le plaisir » et sans gagner d'argent, quand l'immense majorité de l'humanité travaille pour gagner de l'argent et sans plaisir !!! Et Robledo le narrateur note lui-même l'absurdité de l'acte.
« Travailler chez McDo sans toucher de salaire, était-ce réellement la seule chose à faire ? Qui, à part un fou ou un dépressif, pouvait seulement imaginer faire une chose pareille ? » (p.186)
Un recruteur de TPT prend soin de préciser que les personnes ciblées sont celles qui sont isolées et n'ont aucune vie sociale, pour rendre un peu plus vraisemblable l'argument.

Ce roman, moitié compte-rendu d'un fait de société et moitié analyse sociologique, propose finalement une réflexion sur la précarité et sur la dimension plurielle de la réalité.
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