Les Mahé et les Floche se détestent. Il y a entre eux une haine séculaire. Malgré leur déchéance, les Mahé gardent un orgueil d’anciens conquérants. En somme, ils sont les fondateurs, les ancêtres. Ils parlent avec mépris du premier Floche, un mendiant, un vagabond recueilli chez eux par pitié, et auquel leur éternel désespoir sera d’avoir donné une de leurs filles. (…) Et il n’est pas d’injures dont ils n’accablent la puissante tribu des Floche, pris de la rage arrière de ces nobles, décimés, ruinés, qui voient le pullulement de la bourgeoisie maîtresse de leurs rentes et de leurs châteaux. Naturellement, les Floche, de leur côté, ont le triomphe insolent. Ils jouissent, ce qui les rend goguenards. Pleins de moquerie pour l’antique race des Mahé, ils jurent de les chasser du village, s’ils ne courbent pas la tête. Ce sont pour eux des meurt-de-faim, qui, au lieu de se draper dans leurs guenilles, feraient beaucoup mieux de les raccommoder. (Chapitre 1).
Margot, forte à seize ans comme un homme et belle comme une dame, avait la réputation d’une personne méprisante, très dure aux amoureux.
« Et la fête fut complète, une fête comme on n’en a jamais vu et comme on n’en reverra jamais »