L'attaque du moulin - Jacques Damour

51 pages pour décrire l'attachement d'un homme à son moulin, l'amour naissant entre la fille du meunier et un étranger un peu fainéant mais courtisé par toutes les femmes à la ronde, et surtout une bataille. La bataille qui va opposer ce petit village aux Prusses et faire entrer l'horreur dans un endroit où tout était calme jusqu'à ce moment.

En 51 pages, Zola va nous montrer l'horreur de la guerre à travers la destruction des symboles de ce village : la roue du moulin qui a, jusque là, survécu à tout ; la destruction de la nature environnante ; la destruction d'un bonheur naissant. Et aussi, et surtout, la bêtise des hommes qui s'affrontent, pris dans une bataille qui n'est pas forcément la leur. Où l'homme s'efface devant le soldat, l'ennemi.

On est certainement pas devant le meilleur Zola. Même si ça fait longtemps, je me souviens de ses romans forts et engagés, mais finalement, quelques 110 ans plus tard, ce livre est toujours d'actualité. Malheureusement !
Lien : http://tulisquoi.over-blog.c..

Ce petit recueil Librio contient deux nouvelles où la guerre s'invite sous deux formes différentes.

Dans l'Attaque du moulin, E. Zola situe son récit en 1870 pendant la guerre franco-prussienne dans un petit village de Lorraine. Le père Merlier, maire du village et propriétaire du moulin a invité tout le village au moulin pour fêter les fiançailles de sa fille Françoise avec Dominique. La fête est belle, nos amoureux sont heureux. Mais, un mois plus tard, un jour avant le mariage de Françoise et Dominique, les prussiens arrivent...
A la fois ode à la nature et superbe histoire d'amour, cette petite nouvelle frappe par son intensité dramatique. Emile Zola a écrit des lignes magnifiques sur la nature riante qui entoure le village et sur le moulin, véritable personnage de cette cruelle nouvelle où la mort vient anéantir un bonheur tout juste éclos.

La deuxième nouvelle, Jacques Damour, se déroule en partie pendant les insurrections de la Commune de Paris. Tout aussi cruelle et tragique que la première, cette nouvelle nous raconte le destin malheureux de Jacques Damour, ouvrier-ciseleur sur métaux qui rejoint les insurgés, contre l'avis de sa femme, est fait prisonnier et envoyé en déportation en Nouvelle-Calédonie. Quand 10 ans plus tard, il parvient à s'échapper de Nouméa et à revenir à Paris, Jacques découvre que sa femme s'est remariée à un boucher et que sa fille a mal tourné. C'est pourtant elle qui décide de s'occuper de son père et lui trouve un emploi de gardien. Emile Zola a dépeint un beau portrait d'homme à la fois courageux, obstiné mais qui se laisse mené par un "ami" dont l'influence lui sera néfaste.

Challenge multi-défis 2020
Challenge XIXème siècle 2020

Deux nouvelles pour ce petit recueil.
L'attaque du moulin
Dans une petite ville de campagne, le maire du village se prépare à marier sa fille. le maire est aussi meunier et propriétaire du moulin.
La veille des noces, l'allégresse est troublée par l'arrivée des prussiens à la lisière des bois et aux portes du moulin.
Une bataille éclate entre les Français réfugiés au moulin et les Prussiens.
Dans cette première histoire, Zola nous dépeint la magnifique campagne française mais aussi la laideur et l'absurdité de la guerre.

Jacques Damour
La misère, la famine et la guerre sont partie intégrante de cette courte histoire.
Damour est un père de famille qui vit dans la misère mais heureux et qui par pure bonté accueille et nourrit chez lui un camarade, Berru.
Celui-ci va lui monter la tête et lui faire prendre les armes et rejoigner les rangs des républicains.
Jugé coupable de crime contre l'état, il sera exilé durant plusieurs années...

Je vais continuer à découvrir les petits textes de Zola après avoir beaucoup lu les grands romans, ses nouvelles sont très intéressantes.
Car oui, si celle-ci est courte, il procure de nombreuses émotions. Tout commence bien, les fiancés sont heureux et amoureux, le père est riche et respecté, le moulin fonctionne avec régularité et même la nature est en fête. Mais ce tableau bucolique est terni par une ombre de malheur, les Prussiens vont arriver. le récit bascule alors dans l'épopée guerrière et patriotique, puis dans la tragédie. Les dernières phrases mordantes et cyniques sont superbes.
(même si la réflexion sur les femmes qui gâchent tout sent bien le XIXème siècle).