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4,1

sur 3437 notes
Je découvre Zola avec La Bête Humaine et j'ai trouvé le style de ce fameux auteur très moderne, très accessible et je regrette d'avoir mis tant de temps pour le découvrir.

En ce qui concerne le roman, Zola nous conte l'histoire d'amour passionnelle de Jacques et Séverine. Ils tombent amoureux dans un contexte très particulier. Séverine et son mari, Roubaud, viennent d'assassiner le "protecteur" de Séverine qui en réalité avait abusé d'elle plus jeune. Jacques a surpris le meurtre et c'est ce qui liera les deux jeunes gens dans cet amour très particulier.

Le système ferroviaire est en fond de cette histoire d'amour, Zola semble s'être bien documenté, il décrit la locomotive tant aimé de Jacques, le fonctionnement d'une gare mais sans entrer dans des détails trop précis qui pourrait devenir barbant.

La bête humaine est la pulsion meurtrière qui habite Jacques, tout au long du roman on se demande s'il va passer à l'acte. Mais il n'y a pas que le mécanicien qui a des idées criminelles et c'est ce qui ressort tout au long du roman. Est-ce que chaque humain n'a t il pas en lui cette bête qui sommeille et qui est prête à sortir par amour ou par cupidité ?

Quelques petites longueurs, quelques redondances dans ce thriller précurseur mais j'ai fais une belle découverte d'auteur.
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Zola a su, dans ce Rougon-Macquart magistral, au delà du drame humain nous faire partager la relation très intime et particulière d'un mécanicien et de sa locomotive. En cela, il est le prédécesseur de Henri Vincenot et de ses Mémoires d'un enfant du Rail.
Au temps de la locomotive à vapeur, telle machine était conduite et chauffée par une équipe titulaire. Cela voulait dire que lorsque la machine était immobilisée pour entretien ou réparations, l'équipe titulaire l'y accompagnait. Aucune locomotive n'étant strictement identique et n'offrant les mêmes performances (chaudières oblige); il y avait avantage à ainsi personnaliser la responsabilité de ces "bouilloires"
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Ce roman est une "anomalie" dans la saga des Rougon-Macquart.
A sa lecture, on oublie même qu'il en fait partie.
Son décor c'est le train: son sujet, c'est le crime. le crime intime, le crime de masse, le crime prémédité, le crime passionnel, le crime gratuit, pour le "plaisir" du geste, enfin.
La pulsion de mort court en effet sur tout le récit jusqu'à l'apothéose finale qui est visuellement proprement géniale.
Ici, pas de germinations futures: rien que des assassins et des morts, certains passant du premier état au second.
Et, comme un cordon ombilical, le train relie tous les personnages.
Indispensable expérience de lecture!
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"On ne tue que sous l'impulsion du sang et des nerfs, un reste des anciennes luttes, la nécessité de vivre et la joie d'être fort".

Ce n°17 des Rougon-Macquart commence fort. le couple Roubaud semble s'entendre à merveille, mais quand Séverine avoue que sa montre est un cadeau de son ancien protecteur et amant Grandmorin, son mari fait une crise de jalousie, la bat et la force à envoyer une lettre à ce fameux GrandMorin : on retrouvera le corps de ce grand homme peu de temps après au bord de la voie ferrée.

En parallèle, nous découvrons Jacques Lantier, attiré par la jeune Flore, mais attiré d'une façon inhabituelle. Des pulsions mortelles, dont il a conscience, le submerge en même temps que ses pulsions sexuelles. Il croit voir un meurtre se perpétrer dans le train.

Le motif est planté. le désir, l'amour et la mort sont étroitement mêlés (sans oublier l'argent), dans un thriller bâti autour de l'industrie ferroviaire, des trains, des trajets Paris-le Havre, avec mécanicien, chef de gare et garde-barrière. Une enquête va être menée. Les Roubaud sont-ils les meurtriers ? Vont-ils être découverts ? Qu'à vu exactement Jacques Lantier ?

Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre, je me suis vite laissée embarquer par les descriptions du chemin de fer, de la Lison, du Paris de l'époque, des passions de Séverine, des personnages secondaires et leurs avidités bien humaines. Pendant ma lecture, J'ai énormément pensé à Thérèse Raquin (que j'ai par ailleurs préféré à la bête humaine). Séverine et Thérèse, d'une certaine manière, se ressemblent. On manipule, on ment, on aime, souvent par calcul. J'ai apprécié les atermoiements psychologiques, les raisonnements du juge d'instruction, et ce côté sombre et noir, qui font que ce thriller du 19ème siècle atteint son but, avec attente, suspens et noirceur de cette bête humaine qui semble tapie au fond de nous.

"On tuait donc sans secousse, et la vie continuait".





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Jacques Lantier est mécanicien ferroviaire, il voit défiler le paysage depuis « La Lison » sa fameuse locomotive à l'âme quasi humaine. Une nuit, il est témoin d'un crime commis dans un train alors qu'il se trouve au bord de la voie à la Croix-de-Maufras. Les coupables vont alors se rapprocher de lui pour éviter d'être dénoncés. Mais Jacques Lantier n'est pas sans ombre, il est habité depuis toujours par une pulsion meurtrière qu'il peine à réfréner...

Zola est un monument de la littérature. Je m'attendais à un texte assez complexe et pourtant j'ai été étonnée dès les premières page par l'accessibilité du récit. Il est à la fois moderne et intemporel. On se laisse aller très vite dans les rouages de ce roman à la fois sombre et dramatique.

J'ai apprécié son aspect naturaliste, les explications sur le fonctionnement des machines, du monde ferroviaire et de ceux qui le font vivre. Cela vient l'enrichir, ça n'est pas une simple histoire, c'est toute une époque qui s'ouvre à nous.

Par ailleurs, l'autre intérêt de ce roman est qu'il ne s'arrête pas à la psychologie des personnages il va plus loin, c'est un roman éminemment sensuel, il est question d'instinct et de compulsions.

Les amateurs de Zola me diront qu'il est dommage d'avoir entamé la saga par le 17e tome mais je devais bien commencer quelque part. J'ai déjà commencé la lecture de « La fortune des Rougon » pour prendre la série dans l'ordre.
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Il y a 30 ans, j'ai lu quasiment tous les Rougon-Macquart et j'avais adoré. Quelques-uns m'ont échappé dont la Bête humaine. Cette lecture me donne envie de les relire tous, la langue est si belle et vivante.

Zola décortique l'âme humaine et possède l'art de nous faire ressentir ces moments où l'homme n'écoute plus que ses instincts, qu'ils soient passionnels, pervers ou vénaux. La raison n'existe plus et il sombre ensuite toute sa vie à l'instar de Monsieur Roubaud.
Lantier lui tente de combattre également ses instincts sans y parvenir. Personne ne peut imaginer ce qui se cache derrière sa façade de normalité. Les monologues intérieurs des personnages sont passionnants. Les retournements de situation sont fabuleux. le train, la machine est un élément très fort dans le texte, elle est presque une personne réelle.
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Une oeuvre magistrale, bien différente des autres romans de Zola.
On est ici presque dans un roman policier, digne d'un Agatha Christie ou d'un Georges Simenon. On est à l'époque de la modernisation en France, l'ère des premiers chemins de fer.
Jacques Lantier, fils de Gervaise (dans l'Assommoir) travaille comme mécanicien à la compagnie des Chemins de Fer à la gare du Havre. Jacques, c'est lui la Bête Humaine a tout un passé qui coule dans ses veines, une hérédité qu'il a des difficultés à contrôler dans ses faits et gestes.
A bord de sa locomotive qu'il dirige, poussée par la puissance de la vapeur on traverse des campagnes, légèrement vallonnées, des fois mornes entre Paris et Le Havre, des régions où des malheurs, des drames se passent, ou doivent se passer, le long des rails. de nombreux personnages vont apparaitre, tels que la fluette Séverine, la jolie Flore, et tant d'autres.
Comme toujours chez Zola, des superbes descriptions des personnages, leur débats amoureux si bien racontés, les orteils glacés entre les draps, les passions aussi, et souvent à l'arrière fond, le train qui surgit toujours à l'heure, comme pour chronométrer le temps, l'histoire.
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J'ai relu ce livre, l'un des plus célèbres de Zola. Pas de doute: c'est une grande oeuvre. En fait, c'est presque un roman policier, où on assiste à des meurtres et à une enquête judiciaire. La particularité, c'est que tout est axé sur le chemin de fer: les protagonistes et l'action sont essentiellement situés dans ce secteur particulier, qui était alors un des signes de la modernité. Le titre m'a toujours interrogé. Il signifie, je pense, que les humains ont un comportement de « bête ». E. Zola veut illustrer cette thèse par la vie de ses personnages principaux: le mécanicien Jacques Lantier, son chauffeur Pecqueux et le sous-chef de gare Roubaud. Ce dernier, très jaloux quand il apprend que sa jeune femme Séverine a subi autrefois les assauts sexuels du président Grandmorin, assassine illico ce notable dans le train. A partir de là, une intrigue se développe, Lantier devenant l'amant de Séverine - sans exciter la jalousie de son mari - ce qui m'a paru invraisemblable. Mais Lantier lui-même a un "grain" dans la tête… L'aventure finit dans une apothéose dramatique. La locomotive, menant les soldats français à la guerre (on est en 1870…), fonce à toute allure sans conducteur: une image de la fuite en avant de la société française.

On comprend que "La bête humaine" ait scandalisé la critique, en son temps. Zola n'y va pas de main morte ! L'accumulation de drames, où certains personnages secondaires sont impliqués, peut paraitre excessive; je pense en particulier à la jeune Flore qui, par vengeance, cause un terrible accident de train. Par ailleurs, j'ai de gros doutes sur la théorie de Zola, selon laquelle l'hérédité serait responsable de la psychose criminelle de J. Lantier. Il n'en reste pas moins que ce puissant roman, quoiqu'un peu long, se lit assez facilement et laisse une forte impression.
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Dans ma relecture des romans de Zola, je suis toujours enthousiasmée par La bête humaine. C'est un roman très fort ; le lire et de le relire, c'est à chaque fois approfondir une facette de cette oeuvre ... Que ce soit l'étude psychologique de la folie meurtrière, l'étude sociale et politique du monde nouveau, qui lamine dans son avancée aussi glorieuse qu'aveugle celui qui s'effondre, le génie de Zola emporte tout sur son passage et laisse le lecteur éreinté mais ravi, et qui en redemande !
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Du très grand Zola. Une lecture insolite au milieu des classiques, qui nous fait pénétrer dans les méandres de l'âme humaine, de la "bête" humaine. Il est rare de rentrer dans la peau d'un tueur en puissance et d'observer la lutte incessance avec ses démons intérieurs.
Un des précurseurs du roman noir, s'inscrivant dans un contexte social lié à l'industrialisation, à l'arrivée des machines, où es couches sociales les moins privilégiées sont représentées.
L'écriture est dérangeante , c'est peut-être pour cette raison que j'en garde un souvenir impérissable.
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