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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 9 : Nana (289)

Cependant, dans son luxe, au milieu de cette cour, Nana s'ennuyait à crever. Elle avait des hommes pour toutes les minutes de la nuit, et de l'argent jusque dans les tiroirs de sa toilette, mêlé aux peignes et aux brosses ; mais ça ne la contentait plus, elle sentait comme un vide quelque part, un trou qui la faisait bâiller. Sa vie se traînait inoccupée, ramenant les mêmes heures monotones. Le lendemain n'existait pas, elle vivait en oiseau, sûre de manger, prête à coucher sur la première branche venue. Cette certitude qu'on la nourrirait la laissait allongée la journée entière, sans un effort, endormie au fond de cette oisiveté et de cette soumission de couvent, comme enfermée dans son métier de fille.
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La royauté devenait une farce, et l'armée une rigolade.
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Ces messieurs concluaient contre les nouvelles théories criminalistes ; avec cette belle invention de l’irresponsabilité dans certains cas pathologiques, il n’y avait plus de criminels, il n’y avait que des malades.
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D’un bout de la semaine à l’autre, il y avait un bruit de gifles, un vrai tictac d’horloge, qui semblait régler leur existence. Nana, à force d’être battue, prenait une souplesse de linge fin ; et ça la rendait délicate de peau, rose et blanche de teint, si douce au toucher, si claire à l’œil, qu’elle avait encore embelli.
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Puis, vous savez, ces gens ne m'épatent plus, moi !... Je les connais trop. Faut voir ça au déballage !... Plus de respect ! Fini le respect ! Saleté en bas, saleté en haut, c'est toujours saleté et compagnie... Voilà pourquoi je ne veux pas qu'on m'embête.
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Des robes claires passaient, se mêlaient, au milieu des taches sombres des habits ; tandis que la grande lumière mettait, sur la houle des têtes, des éclairs de bijoux, un frémissement de plumes blanches, une floraison de lilas et de roses. Il faisait déjà chaud, un parfum pénétrant montait de ces tulles légers, des ces chiffonnages de satin et de soie, où les épaules nues pâlissaient, sous les notes vives de l'orchestre.
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Depuis longtemps, au théâtre, le public ne s’était vautré dans de la bêtise plus irrespectueuse. Cela le reposait.
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-"Ma fille, où il y a des femmes, il y a des claques. C'est Napoléon qui a dit ça, je crois...Lave-toi avec de l'eau salée. Excellent, l'eau salée, pour ces bobos. Va, tu en recevras d'autres, et ne te plains pas, tant que tu n'auras rien de cassé..."
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Georges, de plus en plus étonné, demanda à Daguenet si toutes ces dames avaient comme ca des enfants; et celui-ci, amusé par cette question, lui donna des détails. Lucy Stewart était la fille d'un graisseur d'origine anglaise, employé à la gare du Nord; trente neuf ans, une tête de cheval, phtisique et ne mourant jamais, la plus chic de ces dames, trois princes et un duc. Blanche de Sivry, de son vrai nom Jacqueline Baudu, venait d'un village près d'Amiens; magnifique personne, bête et menteuse, se disant petite fille d'un général, très goutée des Russes, à cause de son embonpoint. Puis, rapidement, Daguenet ajouta un mot sur les autres; Clarisse Besnus, ramenée comme bonne de Saint-Aubin-sur-Mer par une dame dont le mari l'avait lancée , Simonne Cabiroche, fille d'un marchand de meubles du faubourg Saint-Antoine, élevée dans un grand pensionnat pour être institutrice; et Maria Blond et Louise Violaine et Lea de Horn, toutes poussées sur le pavé parisien.

( p. 127, les dames au dîner de Nana).
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Quant à Muffat, fils tardif d'un général crée comte par Napoléon Ier, il s'étai naturellement trouvé en faveur après le 2 décembre. Lui aussi manquait de gaîeté, mais il passait pour un très honnête homme, d'un esprit droit. Avec ca, des opinions de l'autre monde, et une si haute idée de sa charge à la cour, de ses dignités et de ses vertus, qu'il portait la tête comme un Saint-Sacrement.

(p. 94, portrait du comte Muffat de Beuville, néophyte, qui sera sidéré par Nana).

Le marquis de Chouard venait d'entrer, chacun s'empressait. Il s'était avancé péniblement, les jambes molles; et il restait au milieu de la pièce, blême, les yeux clignotants, comme s'il sortait de quelque ruelle sombre, aveuglé par la clarté des lampes... Son nez, très gros dans sa face rasée, semblait la boursouflure d'un mal blanc, tandis que sa lèvre inférieure pendait.

(p. 108-109. Maillot Jaune du Tour de Hanches, Médaille d'Or de la Déscente de Reins, Grand Veneur de la chasse aux filles, le vieux Chouard n'a rien du néophyte. Ce qui n'empêche pas ce triste Tartuffe de prétendre la religion et d'affecter la respectabilité laborieuse. On dirait un ex-président américain égaré au XIX ième siècle, à Paris !).
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