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Citations sur Madeleine Férat (159)

Maintenant, seule au fond de l’alcôve, au bruit de la respiration saccadée de Guillaume qui dormait à son côté du sommeil lourd des malheureux, elle pensa au mort, à ce cadavre que les vagues roulaient et battaient contre les rochers.

Chapitre IV
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(...) ; sa nature droite se révoltait à l’idée d’un mensonge éternel, elle comprenait qu’elle n’aurait pas longtemps la force de vivre souriante dans son infamie et dans ses angoisses.

Chapitre IV
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Elle avait donc rêvé ; le bonheur d’hier ne lui était pas dû, elle mentait et elle volait. Toute la boue dans laquelle elle avait marché, lui montait au cœur et l’étouffait.

Chapitre IV
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C’était lui, l’amant d’une nuit devenu l’amant d’une année, l’homme dont le souvenir endormi dans sa poitrine s’éveillait et la déchirait cruellement, à cette brusque apparition.

Chapitre IV
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On eût dit qu’un hasard les avait poussés l’un vers l’autre pour qu’ils pussent essuyer le sang de leurs blessures.(...)Au bout de six mois d’une pareille vie, ils étaient aussi étrangers l’un à l’autre que le premier jour : ils s’étaient aimés sans chercher à se connaître.

Chapitre IV
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Guillaume vivait au ciel. Enfin, sa chère rêverie d’enfant et d’adolescent se réalisait. Quand il était au collège, meurtri de coups par ses camarades, il avait rêvé une solitude heureuse, un coin perdu et caché au fond duquel il passerait de longues journées oisives, sans jamais être battu, caressé au contraire par quelque bonne et douce fée qui resterait toujours près de lui ; et plus tard, à dix-huit ans, lorsque des désirs vagues commençaient à battre dans ses veines, il avait repris ce songe sous les arbres du parc, aux bords des eaux claires, remplaçant la fée par une amoureuse, courant les taillis, avec l’espoir de rencontrer sa chère tendresse à chaque détour des sentiers. Aujourd’hui, Madeleine était la bonne et douce fée, l’amoureuse qu’il cherchait. Il la possédait dans la solitude rêvée, loin du bruit, au fond d’une retraite où pas un être ne pouvait venir troubler son extase. C’était là, pour lui, la félicité suprême : se savoir hors du monde, ne plus craindre d’être blessé par personne, se livrer à toute la paix attendrie de son cœur, n’avoir auprès de lui qu’une créature, et vivre de la beauté et de l’amour de cette créature. Une pareille existence le consolait de sa jeunesse douloureuse ; pas d’affection jusqu’à cette heure, un père hautain et ironique, une vieille fanatique dont les caresses l’effrayaient, un ami qui ne suffisait pas à calmer ses fièvres d’adoration. Et des persécutions écrasantes, une enfance de martyr et une adolescence d’exilé, une longue suite d’angoisses qui lui avaient fait désirer ardemment l’ombre et le silence complets, l’anéantissement de son être endolori dans une douceur sans fin. Aussi se reposait-il, se cachait-il entre les bras de Madeleine, en homme las et peureux. Toutes ses jouissances étaient faites de calme. Jamais une telle paix ne lui semblait devoir finir. Il s’imaginait que l’éternité s’étendait devant lui, l’éternité que l’on dort sous la terre et qu’il dormait dans les bras de la jeune femme.

Chapitre IV
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Madeleine croyait être née de la veille. Elle ne savait pas si elle aimait Guillaume, elle savait seulement qu’il lui venait une grande douceur de cet homme, et qu’il était bon de sommeiller dans cette douceur. (...)
Comme un malade qui sort brisé d’une fièvre aiguë, elle s’abandonnait à la langueur voluptueuse de sa convalescence, en remerciant du fond de l’âme celui qui venait de la tirer de ses angoisses.Ce qui la touchait le plus, ce n’étaient pas les étreintes folles du jeune homme ; ses sens se taisaient d’ordinaire, il y avait dans ses baisers plus de maternité que de passion. C’était l’estime profonde qu’il lui témoignait, la dignité avec laquelle il la traitait, en femme légitime.

Chapitre IV
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Ils vécurent là pendant six mois, séparés du monde, sortant à peine. Ce fut un véritable rêve de bonheur. (...)
Le pavillon, avec ses chambres étroites garnies de tapis et tendues d’étoffes claires, leur offrait une adorable retraite, close, silencieuse, souriante. Et il y avait encore le jardin, un carré de terre grand comme la main, où ils s’oubliaient, malgré le froid, à causer pendant les beaux après-midi d’hiver.

Chapitre IV
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Nuit douce et heureuse où les amants purent s’imaginer que le passé était mort à jamais et que leur union avait la pureté et la force d’un lien éternel.

Chapitre IV
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L’avenir l’inquiétait vaguement ; elle sentait que la solitude à laquelle elle voulait se condamner, serait pleine de périls. Bien qu’elle se fût juré d’être forte, elle passait des journées si vides, si tristes, que, certains soirs, elle surprenait, au fond de son accablement, des pensées indignes de faiblesse.

Chapitre IV
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