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Un livre de jeunesse ou pas du père des Rougon-Macquart, en tout cas ce livre est une dégustation aussi bien dans la structure que dans la profondeur des personnages. Les détails du livre m'ont tellement plu que je n'ai pu en sauter un seul. L'auteur crée une atmosphère autour des personnages qui s'identifie à leurs états d'âme, la nature se convertit dans leur regard, les objets prennent corps comme s'ils avaient eux aussi des comptes à rendre avec la culpabilité des personnages, il n'a manqué qu'à l'auteur de faire parler les arbres, les animaux, les maisons pourquoi pas les meubles. Madeleine Férat, ça déchire, ça déchire par ce qu'on voit bien le parcours de la femme dans le monde, comment le regard de la société a tué beaucoup de femmes pour la simple raison trop d'exigences l'ont beaucoup accablée, il suffit que rien ne tourne rond dans la société c'est elle la coupable. Madeleine Férat est une torture des femmes!
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Paru d'abord en feuilleton en 1867, puis publié l'année suivante, c'est un roman de jeunesse, antérieur aux Rougon-Macquart.

J'ai aimé me replonger dans l'univers fascinant de Zola et le découvrir, à ses débuts. Henri Mitterrand avait écrit, à propos de ce livre:" un roman dur et artiste." Il est d'ailleurs dédié à Manet. Et c'est vrai que les descriptions des lieux, les portraits des personnages se présentent à nous comme des tableaux impressionnistes. Les couleurs, les formes sont particulièrement bien rendues. " Au fond, le bois de Verrières fait une ligne droite qui semble border le ciel d'un ruban de deuil."

La sensualité, la force, la violence même des évocations s'accordent parfaitement au thème central du roman: l'amour et ses souffrances. Madeleine est une jeune femme complexe, qui a connu une enfance assez douloureuse. Sa franchise, son honnêteté vont être pour elle sources de déchirement.

En effet, elle a d'abord comme amant Jacques, qui ne lui avait rien promis et l'a laissée pour partir en voyage. Quelques temps plus tard, elle rencontre Guillaume, sans savoir au début qu'il est un ami proche de Jacques ( j'avoue que cette coïncidence m'a semblé peu vraisemblable, Paris est vaste, quand même!). Or, on apprend la mort de Jacques, en mer.

Après bien des hésitations, Madeleine finit par épouser Guillaume.Une petite fille naît, le bonheur semble promis . Mais les fantômes du passé n'ont pas dit leur dernier mot...Et ce sera le drame.

Les thèmes qui deviendront obsessionnels chez l'auteur sont là, en gestation : l'amour de deux hommes pour une même femme ( on pense à " La bête humaine" ou " Germinal"), la culpabilité, la folie.

Ce roman de " la honte", titre d'abord donné par Zola, m'a beaucoup plu. Certes, il est dur, sombre mais il a des qualités d'écriture et de choix thématiques indéniables.


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Pour échapper à un tuteur trop pressant, Madeleine Ferrat s'échappe et se donne à un jeune homme. Pendant un an, ils vivent ensemble jusqu'au jour où Jacques part en Cochinchine, laissant Madeleine seule et perdue. « Peu à peu, elle accepta sa position. Son esprit se salissait à son insu, elle s'habituait à la honte. » (p. 64) Elle rencontre alors Guillaume de Viargue, jeune noble à la nature faible, avide de tendresse. Ensemble, ils s'apaisent et s'offrent un réconfort mutuel, finissant même par s'aimer sincèrement. « Il leur suffisait de vivre seuls, face à face, et de se donner le calme de leur présence. » (p. 143) Mariés et parents, ils vivent heureux pendant quatre ans jusqu'au retour de Jacques qui est également l'ami d'enfance de Guillaume. L'irruption du jeune homme brise la félicité dolente des époux et jette en leurs coeurs une épouvante mêlée de culpabilité et de rancoeur.

Il n'est pas question de l'atavisme tant développé dans la série des Rougon-Macquart, mais Émile Zola explore ici une autre théorie pseudoscientifique, celle de l'imprégnation voulant qu'une femme reste à jamais marquée par son premier amant et que son premier enfant aura nécessairement les traits de ce dernier. « Lorsque Madeleine s'était oubliée dans les bras de Jacques, sa chair vierge avait pris l'empreinte ineffaçable du jeune homme. […] On eût dit que Jacques, en la serrant sur sa poitrine, la moulait à son image. » (p. 216 & 217) Grosso modo, avec Zola, la femme est une pâte à modeler, une pauvre chose malléable. Charmant, n'est-ce pas ?

Cela dit, si je passe outre l'agacement qu'a causé cette absurde théorie hautement misogyne, j'ai passé un très bon moment avec la plume de cet auteur : il sait comme peu d'autres peindre les sentiments complexes de la nature humaine et parler des tourments de l'âme. Il a écrit un remarquable personnage secondaire en la personne de Geneviève, la domestique protestante qui ne parle que de damnation et de châtiment.
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Roman de jeunesse de Zola , dernier roman du cycle de la femme .Publié d'abord en feuilleton sous le nom de la Honte,( 1868) Zola devra se battre contre la censure qui voulait interdire la parution en volume On y retrouve le triangle classique du mélodrame de l'époque .
Mélodrame disais-je, pire que cela! Guillaume de Viargue rencontre Madeleine Ferat à Paris alors que l'amant de la jeune femme , chirurgien de son état , vient d'embarquer pour la Cochincine. Madeleine , malgré de louables réticences , attendrie par la douceur quasi enfantine de Guillaume , va accepter de devenir sa maîtresse .Plus tard c'est en tant qu'épouse respectée et respectable qu'elle s'installera à La Noiraude , demeure familiale de Guillaume Une fille Lucie nait des cette union. Seule Geneviève , la nourrice de Guillaume , huguenote fanatique , toujours la bible à la main, vient parfois perturber la sérénité de Madeleine .
Quand par le plus grand des hasards , Jacques son premier amant qui n'est , tenez vous bien que le "frère adoptif" de guillaume, son protecteur réapparait alors qu'on le croyait péri en mer , rien de va plus ...
Zola , très imprégné par une théorie pseudo scientifique à la mode à cette époque prône dans ce roman le rôle inéluctable de l'imprégnation : Une jeune femme sort des bras de son premier amant marquée à vie , même l'enfant qu'elle aura par la suite ressemblera à ce premier amant
Culpabilité, punition du Très Haut rien ne nous est épargné .Quel mélo !!
Bref vous l'aurez compris je n'ai pas adhéré à ce roman je me suis même énervée pour de vrai !
ps est ce pour cette raison que Zola n' a pas eu d'enfant avec sa femme sa maîtresse avant d'être son épouse ?
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Le lien qui unit Madeleine à Guillaume repose sur l'absence d'amour maternel et leurs vies malheureuses. Madeleine avait auparavant connu Jacques. La vie joue des tours au jeune couple: Jacques était l'ami de Guillaume et il a disparu en mer. le jour où Jacques revient car il ne s'est pas noyé et a été secouru, la joie de Guillaume est immense... autant que la culpabilité ressentie par Madeleine.
Émile Zola développe une théorie improbable: l'imprégnation de la femme par son premier amour. Il ira même jusqu'à écrire que la petite Lucie, la fille de Guillaume et Madeleine, a les traits de Jacques.
"Madeleine Férat" annonce la magnifique série des Rougon-Macquart où la thèse de l'hérédité remplace celle de l'imprégnation. Les belles descriptions de la nature au printemps en symbiose avec l'amour de Madeleine et Guillaume annoncent celles du Paradou dans "La faute de l'abbé Mouret , la présence fanatique de Geneviève celle de la critique de la religion dans "La conquête de Plassans".
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(...) J'ai pris cette thèse (celle de "l'imprégnation") dans Michelet et dans le docteur Lucas, je l'ai dramatisée d'une façon austère et convaincue, je n'entends pas convenir que j'ai blessé les bonnes moeurs en écrivant une étude médicale dont le but est, selon moi, d'une haute moralité humaine. Cette étude tient à accepter les liens du mariage comme éternels, du point de vue physiologique. La religion, la morale disent à l'homme : "Tu vivras avec une seule femme", et la science vient lui dire à son tour : "Ta première épouse sera ton épouse éternelle". J'ai simplement mis en oeuvre cette théorie scientifique. Je crois avoir écrit un livre utile, honnête" (...).

Extrait d'un article de Zola paru dans la Tribune le 29 novembre 1868

Madeleine, est orpheline, elle s'enfuit de chez son tuteur, qui veut l'épouser et tente de la violer. Elle fait la rencontre de Jacques, chirurgien, ils sont amants une année durant, mais celui-ci l'abandonne et part pour la Cochinchine.
Elle fait la connaissance de Guillaume, il a grandit solitaire, au sein du château familial, et pour seule compagnie, une vieille servante obsédée de religion. Il est envoyé en pension, où il est rudoyé par les élèves, on le traite de "bâtard", jusqu'au jour ou un élève arrive dans la pension, c'est Jacques l'ancien amant de Madeleine.
Dès le début de leur relation amoureuse, Guillaume, ne veut rien savoir du passé de Madeleine.
Madeleine accepte d'épouser Guillaume, ils vivent quatre années de bonheur et la naissance de leur fille.
Mais ce bonheur ne peut durer indéfiniment, un élément perturbateur, vient enrailler le doux train-train de leur petite vie... Jacques que l'on croyait mort est de retour....
Et là, Zola, nous dit que le couple s'aime, mais ne sait plus comment s'aimer.
Il nous emmène dans les dérives de l'esprit, en nous faisant lire que Guillaume pense que sa femme s'est tellement imprégnée de son amant que sa fille lui ressemble davantage, qu'à lui, son père. C'est une véritable descente en enfer qui commence, réjouissant la vieille servante Geneviève, qui leur serine sans cesse que "Dieu le Père, ne pardonne pas.
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Ecrit avant les Rougon- macquart, dans la veine de Thérése Raquin , ce roman psycho-social du 19 ième est pour tout amateur de Zola à découvrir.
Le déroulement de l'histoire se déploie lentement pour finir dans un drame infernal qui ne laisse pas indifférent !
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Dans l'oeuvre (prolifique) d'Emile Zola « Madeleine Férat » est une curiosité : c'est une pièce de théâtre que l'auteur a transformé en roman. D'habitude, c'est le cas inverse qui se produit. Zola a lui-même adapté deux de ses romans : « Thérèse Raquin » (1875), d'après le roman du même nom (1867) et « Renée » (1887) d'après « La Curée » (1872).
Ne trouvant pas de directeur de théâtre pour la monter, Zola mit « Madeleine Férat » (pièce en trois actes, écrite en 1865) dans un tiroir et la ressortit pour en faire un roman, édité en 1868. Bien plus tard, « Madeleine"
Comme « Thérèse Raquin », « Madeleine Férat » est un portrait de femme. Et les deux romans sont également l'évocation d'un triangle amoureux traditionnel mari-femme-amant. Mais ces deux personnages féminins sont radicalement différents : Thérèse est une névrotique tenaillée par la double culpabilité de l'adultère puis du meurtre. Madeleine traîne la marque indélébile de son premier amant, non seulement dans sa propre chair, mais également dans celle de sa fille. Deux pauvres filles, me direz-vous. Mais ce n'est pas chez Zola qu'il faut chercher des femmes épanouies dans leur vie personnelle ou publique. Quelle que soit leur classe sociale, elles sont souvent sous la dominance des hommes, entraînées par la fatalité de leur condition, aggravée par ces fléaux que sont l'alcoolisme, l'hérédité, la misère.
Dans « Thérèse Raquin », Zola entendait montrer « des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus »
Dans « Madeleine Férat » (qui parut en 1867, l'année suivante), l'écrivain s'essaie à une autre thèse : celle de l'imprégnation, selon laquelle la femme reste marquée par sa première expérience sexuelle qui conditionne toute sa vie future. Comme si, en plus d'avoir sa propre hérédité, il fallait se coltiner « l'empreinte » de son premier amant ! Remarquez au passage que la théorie n'existe pas, même à l'état de supposition dans l'autre sens : un garçon qui garderait l'empreinte de sa première maîtresse ! le souvenir, certainement, comme dit Brassens dans une de ses chansons (« La première fille »), mais « l'empreinte » !
Cela dit, le portrait de Madeleine est réussi : on voit une pauvre fille à la merci de ses sens (comme Thérèse), affublée d'un mari gentil mais un peu mou (comme Camille) et d'un amant qui n'existe que comme partenaire sexuel et nul dans la psychologie de base (comme Laurent). On le voit, les parallèles avec « Thérèse Raquin » existent, mais la « faute » qui entraîne le dénouement dramatique est de nature différente c'est le meurtre de Camille chez « Thérèse », c'est « l'empreinte » (qui devient « emprise ») de Jacques sur Madeleine dans « Madeleine ».
Il n'est sans doute pas faux de dire que les romans (et contes) écrits par Zola avant les Rougon-Macquart (c'est-à-dire grosso modo entre 1864 et 1870) sans être des oeuvres de jeunesse, sont des oeuvres de formation : « Madeleine Férat » et « Thérèse Raquin » forment le lien qui lie cette production qui se cherche un peu avec le bloc impressionnant que constituent les Rougon-Macquart ; ces deux oeuvres sont encore expérimentales, mais portent en elles-mêmes les grandes lignes du monument à venir.


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Abandonné par sa mère, oublié de son père, élevé par une vieille protestante fanatique, martyrisé à l'école, Guillaune n'aimera que deux personnes dans sa vie :
son unique ami Jacques, puis, Madeleine qu'il épousera.

Mais, ces deux-là s'étaient connus auparavant…

Roman à rebondissements, avec une belle analyse de la jalousie amoureuse.
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> Références musicales :

Ludwig van Beethoven, Sonate 05 pour violon et piano, Printemps, en fa majeur Op024, 02 Adagio molto espressivo, interprété par Nathan Milstein et Rudolf Firkusny (1958, domaine public).

> Consulter la version texte de ce livre audio.

Lien : http://www.litteratureaudio...
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Zola, c'est l'auteur de mon adolescence. Il est l'auteur qui m'a fait découvrir la littérature patrimoniale. C'est celui qui m'a fait rêver, pleurer, sourire. Zola, c'est un auteur qui m'a énormément marqué. de Zola, je ne pense pas avoir tout lu, mais je ne mens pas si je dis presque. Par cet auteur, j'ai découvert est l'amour de la lecture. Ce fut donc une sensation étrange, bien des années plus tard de me replonger dans un roman qui m'étais jusqu'alors inconnu.
Je ne suis plus une ado, depuis cette période j'ai lu énormément, et de tout. Mon sens est donc plus critique, mes sensations sans doutes plus atténuées. Si j'ai beaucoup aimé, j'avoue n'avoir pas ressenti les emportements que j'avais à l'adolescence. Quoi de plus normal ?
J'ai aimé retrouvé la plume de Zola, sa manière de construire ses personnages et de les amener tout au long du roman à développer les intuitions premières. J'ai aimé retrouver cet univers et cette façon de construire l'histoire. C'est le Zola que je connais. Parce qu'il s'agit d'un de ses premiers romans, ceux d'avant les Rougon-Macquart, il y a toute une trame qui se dessine, les prémisses de cette oeuvre puissante. Mais je n'ai pas autant adhéré, je n'ai pas été autant emportée par la psychologie des personnages, par quelques incohérences.
Je suis heureuse d'avoir découvert ce roman, peut-être vais-je me replonger dans cette saga passionnante.
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