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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman est la suite du Magicien d'Auschwitz, que j'avais déjà apprécié, mais ce second tome est bien plus oppressant que le premier puisqu'il se déroule intégralement dans le camp de concentration de Birkenau.

Comment écrire un roman historique, tout en étant dans le fictionnel, sans trahir la mémoire des personnes qui ont été assassinées en masse dans ce camp ?

Comment décrire l'indicible, sans que le récit devienne si horrible que l'on répugnerait à le lire ? Faut-il édulcorer la vérité ou pas ? Pour moi, il me semble que non… Sinon, à quoi bon écrire un livre sur le sujet des camps d'extermination…

L'auteur a donc réussi ce subtil équilibre d'un récit qui en dit beaucoup, qui entre dans l'indicible, sans édulcorer, sans toutefois en arriver à trop de détails abominables qui donneraient envie au lecteur d'arrêter sa lecture et de placer ce livre dans le freezer, tel Joey (Friends) avec les romans éprouvants. J'ai déjà fait de même (au sens figuré, bien entendu).

Pourtant, après que notre magicien, Herbert Levin, fut placé dans l'unité des Sonderkommando, je vous avoue sans honte que j'ai stoppé ma lecture afin de regarder une série policière légère (mais pas trop) avant d'aller dormir.

C'était effroyable, ce passage où Herbert découvre les milliers de corps morts dans la chambre à gaz, ainsi que le moment où il faut y faire entrer les nouveaux arrivants…

Pour assassiner à grande échelle (industriellement) tout un peuple (et d'autres), il faut déjà faire preuve d'une froideur sans nom, mais y impliquer les personnes que l'on génocide aussi, là, il faut être d'un sadisme sans nom… Et si au départ Levin est sonné, horrifié et tout ce que vous voulez, ensuite, au bout de quelques jours, comme les autres, il agit mécaniquement, sans réfléchir.

Dans ce poste barbare, soit la personne bugue et on l'assassine froidement, soit elle survit en fermant les yeux et en travaillant mécaniquement, en fermant son esprit, son coeur et en agissant comme un robot.

Il n'y aura pas que ces passages qui seront éprouvants, mon coeur s'est serré aussi lorsque l'on annonce aux prisonniers du camp des familles qu'ils vont y passer aussi, alors qu'eux, après 6 mois de présence à Birkenau, avaient très bien compris où partaient tous les nouveaux arrivants… Des femmes, des enfants, soi-disant des ennemis du peuple allemand… Je n'ai pas encore compris.

La force de ce roman, c'est qu'il est basé sur des faits réels, sur des témoignages historiques, que la plupart des personnages, y compris Herbert Levin, ont existé. La seule entorse est que Levin n'a pas été affecté aux Sonderkommandos et qu'il n'a pas donné de spectacle de magie devant des dignitaires du camp. Francisco Latino, croisé dans le premier tome, n'a pas existé, mais est inspiré d'autres personnages.

Son autre force, c'est que jamais le roman ne sombre dans le manichéisme, alors que cela aurait été si facile de faire des nazis des vilains méchants pas beaux, sadiques de la pire espèce.

Alors oui, le personnage du "Malakh HaMavet" (Otto Moll) est un salopard, il était ainsi, on n'allait pas le changer, mais les autres sont plus en nuance et l'on voit des soldats nazis avoir du mal à envoyer les enfants du camp des familles dans la chambre à gaz… Attention, ce moment d'humanité n'exonère pas leurs crimes, loin de là, mais au moins, ce n'étaient pas tous des machines à assassiner.

Oui, ce roman m'a mis le coeur en vrac, plusieurs fois, mais une fois la pause faite, je n'ai plus lâché le récit, il me fallait aller jusqu'au bout et découvrir l'horreur, une fois encore. Je suis plus chanceuse que celles et ceux qui s'y trouvaient, je n'allais donc pas faire ma petite nature, même si j'ai trinqué, notamment lors du dernier morceau du roman… Terrible. le choc…

Les témoignages sur cette période sombre, il en existe beaucoup, mais seuls les survivants ont pu témoigner (et encore, tous et toutes ne l'ont pas fait). Les morts ne parlent pas, ne témoignent pas. Ils sont silencieux pour l'éternité.

Hors, seuls celles et ceux qui ont vécu la Shoah jusqu'au bout auraient pu témoigner de l'horreur de la chambre à gaz, de ces milliers corps qui se bousculent, qui s'écrasent, qui cherchent de l'air…

Idem dans les Sonderkommando, qui étaient des témoins qu'il fallait éliminer, et hélas, les survivants n'ont pas été nombreux à parler, trop honteux de ce qu'ils avaient dû faire. le pire du pire n'a pas laissé de témoins, juste quelques testaments enterrés dans le camp.

Cette lecture est d'utilité publique, même si elle ne fera pas changer d'avis les négationnistes ou les nouveaux nazis de notre époque.

Un roman fort, terrible, sans concession, qui mordra dans vos chairs, dans votre âme et qui relate, avec pudeur, avec émotion, la dure réalité des camps de concentration, d'extermination et de ce génocide industriel, accompli par des êtres humains.

Maintenant, j'ai deux envies : la première étant d'en apprendre un peu plus sur les Sonderkommando et la seconde, c'est de lire de la littérature jeunesse légère pour me remettre de mes émotions…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dos Santos tel qu'en lui-même ... En effet, cet auteur est remarquable pour nous conter L Histoire avec un grand H.

Ici, tout se passe en un seul lieu, le camp de concentration de Birkenau, horrible usine à gaz inventée par les nazis, où un SS portugais va essayer de sauver un juif et sa famille emprisonnés, ce juif étant un illusionniste hors pair qu'il veut convaincre à faire un spectacle pour divertir les très nombreux SS en charge de ce gigantesque camp de la mort.

Dos Santos nous montre tout ce que l'être humain est prêt à faire pour (sur)vivre quelques jours de plus ... quitte à y perdre son âme.

C'est dur, mais raconté avec tellement d'humanité.
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Dans cette suite directe du magicien d'Auschwitz, les portes des camps de concentrations sont fermées, blindées, par des barbelés et la folie de quelques hommes ; et nous sommes bloqués à l'intérieur, au coeur de l'enfer. L'enfer, le vrai, celui que seul l'homme peut créer car même le diable n'est pas aussi sadique sur la durée.

JR Dos Santos a rendu réelle la... réalité. Cette atrocité des camps de concentration. le "travail" d'anéantissement des allemands, tout comme celui de certains prisonniers eux-mêmes.
C'est abominable alors que, comme le dit l'auteur, c'est forcément plus faible que ce qu'ont vécu ceux qui sont allés au bout de ces souffrances, autrement dit jusqu'à la mort.
Je suis bouleversé. J'ai appris à l'école, comme tout le monde, ce qu'a été la 2nde guerre mondiale. Mais jamais on ne nous raconte l'histoire de cette manière (et dans un sens, tant mieux, car on y revient avec notre propre moyen, et c'est forcément plus puissant).

JR Dos Santos, dans ce roman historique, ce témoignage indirect, nous donne à réfléchir à quel point certains prisonniers ont réussit à faire de la douleur une raison de vivre, juste pour témoigner. Sans ces quelques rescapés, quels qu'aient été leurs "travaux" dans les camps, comme aurions pu nous obliger à nous souvenir ? Comment garder conscience de ce qu'il s'est passé réellement ?

J'ai terminé ce livre la veille d'écrire cet avis. 24h après l'avoir refermé. Ca ne m'arrive que très rarement mais là, j'ai eu vraiment besoin de ce temps. Je suis choqué. Pas tant de découvrir cette survie, mais plus de... l'avoir observée !
Cette manière de nous raconter l'enfer de l'humanité apporte plus qu'un suite de faits. On mélange les personnages réels avec de la fiction mais c'est plus que certain que ces situations sont arrivées : amour, amitié, entraide, accomplissement de son devoir, trahison, révolte, assassinat,...

Les survivants disent que la vraie honte, la grande honte, c'est de vouloir encore vivre.
Avec ce genre de livre-mémoire, je pense au contraire que c'est leur plus grand héritage : celui du devoir de mémoire. Sans leur rage de vivre, coûte que coûte, en voyant même leur propre entourage mourir sous leurs yeux, ou pire (oui, c'est possible dans certaines situations décrites dans le livre) nous n'aurions peut-être pas su autant de choses. Je ne dis pas qu'on sait tout car je pense que, malgré ce niveau d'abomination, les tortionnaires ne sont jamais à bout d'imagination)

N'oublions jamais ! Surtout nous qui ne l'avons pas vécu.
N'oublions jamais ! Pour ne surtout pas le vivre.
N'oublions jamais ! En le partageant en masse sans refaire L Histoire.
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Je ferme ce roman poignant qui secoue énormément et bien plus que dans le premier tome le magicien d'Auschwitz lu en mai dernier.
Nous retrouvons les personnages du premier tome aux camps d'Auschwitz. Herbert Levin, sa femme, son fils, Francisco, Tanuscha... Chacun vit l'enfer sous un angle différent. Des crémations, aux transferts en passant par la rébellion, l'auteur nous décrit l'horreur qu'ils vivent.
Malgré le fait de savoir que ce récit est une fiction basée sur des faits réels, beaucoup de passages ignobles sont loin d'être "fidèles" à la réalité.
Même si nous se savons et ne saurons jamais toute la vérité sur cette période, la douleur est immense et révoltante.
Les écrits, les récits, les témoignages restent importants, la preuve encore avec ce sombre récit très bien documenté par l'auteur
Bravo pour ce courage! Bravo pour cet hommage !
Lien : https://www.instagram.com/a...
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Cet avis concerne les deux tomes de l'oeuvre, "Le magicien d'Auschwitz" et "Le manuscrit de Birkenau".
À travers le parcours de Herbert Levin, juif allemand devenu illusionniste et déporté à Auschwitz avec sa famille, nous découvrons l'horreur innommable et indescriptible de ce que les nazis ont fait aux peuples qu'ils jugeaient inférieurs selon certaines croyances ésotériques en partie à la base de leur credo.
Derrière le roman se cache une vérité historique sur laquelle s'est basée José Rodriguez Dos Santos, avec la précision qui est toujours la sienne lorsqu'il s'agit de se documenter sur un domaine précis.
Je ne vais pas faire le résumé du récit, d'autres s'en sont déjà chargés. J'insisterai simplement sur le fait que très nombreux personnages ont vraiment existé (Levin lui-même, la plupart des SS, un grand nombre d'autres prisonniers, dont peu ont survécu, etc). Bien sûr, toute une partie du récit n'est qu'imagination, mais les événements importants décrits ici sont avérés, particulièrement les plus dramatiques. Je dirai presque que le chapitre le plus intéressant est la postface, dans laquelle l'auteur parle de ses sources et des témoignages des survivants, si incroyables dans l'horreur qu'ils ont pendant longtemps été jugés douteux.
"On ne devrait lire que des livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?" a dit Franz Kafka. Avec celui-ci, on est servi.
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Après le magicien d'Auschwitz, le premier tome, qui fut un coup de coeur, je me lance dans le manuscrit de Birkenau.

Je pense que c'est réellement la première fois pour moi qu'il est difficile de parler d'une lecture... Et pourtant. J'ai dévoré ce livre. J'ai eu toutes les peines du monde à le quitter. Et quand je l'ai définitivement refermé... C'était avec le coeur en miettes et les yeux embués. J'ai été touchée et bouleversée.
Pour que vous compreniez mieux mes difficultés, je vous laisse une partie de la note de l'auteure. Vous comprendrez.

"Je sais que ce roman contient des épisodes difficiles à lire et à digérer. Pourquoi les ai-je décrits de manière si crue ? Parce que c'est ainsi que j'envisage la fiction. le but de la littérature n'est pas seulement de nous divertir, de faire des expériences sur le langage ou de présenter des exercices d'habileté stylistique, même si de telles options sont évidemment légitimes, pertinentes et de grande valeur. La littérature existe principalement pour nous dire des choses, ouvrir des fenêtres et renverser des barrières. du moins c'est ainsi que je la considère. (…)
Si le livre que nous lisons ne nous secoue pas, ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?
Un livre doit être une hache qui brise la mer gelée."

J'ai juste envie de vous dire de le lire. Pour savoir, apprendre, se souvenir et peut-être sortir de votre zone de confort.

Je n'en dirai pas plus, je n'ai en fait pas de mots...

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même si ce n'est pas mon genre, il n'en demeure pas moins que c'est un livre qui prend au tripes et qui remet les choses en place de nos jours.
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Le grand magicien Herbert Levin, sa femme et son fils ont été déportés à Auschwitz où ils tentent de survivre. le soldat Francisco Latino a réussi à se faire engager dans l'armée SS pour tenter de retrouver sa fiancée russe enfermée, elle aussi, dans les camps de la mort.
Ils ne savent pas encore qu'ils vont devoir coopérer pour survivre. Et les choses se compliquent lorsque les prisonniers du Sonderkommando commencent à préparer un soulèvement majeur et que Levin se retrouve au coeur de la révolte.
C'est à partir des manuscrits cachés près des fours crématoires et écrits par ceux qui ont côtoyé l'horreur jusqu'à son paroxysme, que J.R. dos Santos a construit son roman.
un roman poignant
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Un livre poignant, on accroche à l'histoire, même si parfois c'est difficile. On est transporté dans cette période historique qui fait couler beaucoup d'encre. Un point de vue différent de ce que j'ai personnellement lu comme romans sur les camps de concentration. Cette lecture ne laisse pas indifférent, on sort toujours un peu transformé d'un roman, peut être un peu plus après certaines lectures incluant celle-ci.
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Un ouvrage dur mais nécessaire, certes il s'agit en partie d'une fiction mais les faits historiques mentionnés sont issus d'une grande bibliographie et de témoignages directs.

Il est particulièrement dur, âmes sensibles s'abstenir ! J'avoue que je ne m'attendais à cette tournure, je ne pensais pas que le magicien aurait vécu l'innommable à ce point là. Je manque d'ailleurs de mots pour exprimer mon ressenti, tout ce que je pourrais dire ne rendra pas justice à ce roman loin de là. Je peux juste qu'il prend aux tripes, ce genre de livres fait partie pour moi du devoir de mémoire. Il est très largement inspirés de faits réels et de témoignages donc il contribue à ne pas oublier cette période sombre de l'Histoire.
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