Citations sur Le cantique spirituel (69)
Détournez-les, vos yeux, mon Bien-Aimé,
Voici que je prends mon vol.
L’EPOUX
Reviens, ma colombe,
Car le cerf blessé
Apparaît sur le sommet de la colline,
Attiré par l’air de ton vol, qui le rafraîchit.
Pourquoi donc avez-vous blessé
Ce cœur, et ne l’avez-vous pas guéri ?
Puisque vous me l’avez ravi,
Pourquoi le laissez-vous ainsi ?
Et n’emportez-vous pas le larcin que vous avez commis ?
Car si les anges me donnent de vous des inspirations, et les hommes des enseignements, tous, les uns et les autres, ne font qu’augmenter mon amour pour vous ; et ainsi tous me blessent davantage de votre amour.
O forêts, ô bois touffus
Plantés par la main du Bien-Aimé,
O prairie verdoyante
Emaillée de fleurs,
Dites-moi si vous l’avez vu passer.
[Strophe IV]
RÉPONSE DES CRÉATURES
Répandant mille grâces,
En hâte il est passé par ces bocages.
Les allant regardant,
par sa seule figure,
il les laissa revêtus de beauté.
Quand Moïse a demandé à Dieu de lui révéler sa gloire, Dieu lui a répondu qu’il ne pourrait la voir en cette vie, mais qu’il lui en montrerait tout le bien, c’est-à-dire tout ce que l’on peut en voir ici-bas. Il le fit alors entrer dans le creux de la pierre –qui est le Christ […]- et lui montra ses épaules, c’est-à-dire qu’il lui donna la connaissance des mystères de ses œuvres et surtout de l’Incarnation de son Fils.
Les désirs de l’espérance ne lui [à l’âme] causent […] aucune peine ; car elle est satisfaite autant qu’elle peut l’être en cette vie depuis qu’elle est unie à Dieu ; elle n’a plus rien à désirer du côté spirituel. En réalité, elle se voit et elle se sent comblée des richesses divines ; aussi, qu’elle vive ou qu’elle meure, elle se conforme à la volonté de Dieu et en parfait accord avec elle.
Là, sous le pommier,
Vous me fûtes fiancée,
Là je vous donnai la main,
Et vous fûtes rachetée
Là où votre mère perdit l’innocence.
Mon âme s’est employée
Ainsi que toutes mes richesses à son service ;
Désormais je ne garde plus de troupeau,
Et je n’ai plus d’autre office :
Ma seule occupation est d’aimer.
Ceux qui commencent à aimer ou à servir Dieu sont comparés au vin nouveau. La ferveur du vin de leur amour se manifeste beaucoup au-dehors, dans les sens ; ils n’ont pas encore éliminé la lie de leurs sens faibles et imparfaits ; la force de leur amour vient de la ferveur sensible […].
Ceux qui sont avancés dans l’amour et ont été éprouvés au service de l’Epoux sont comme le vin vieux qui a déposé toute la lie. Ils n’ont plus ces ferveurs sensibles, ni ces impétuosités ou élans extérieurs ; ils goûtent la suavité du vin d’amour dans sa substance ; ils le trouvent bien préparé et rassis au centre le plus intime de l’âme.