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LG
Homme, 56890 France
40 ans, né(e) le 01 octobre
Lecteur inscrit le 02/07/2023

Ouvrez-moi grand la campagne, ouvrez son ventre en son milieu. Ouvrez les garennes, les taillis, les bois et les prés. Partout j'ai longtemps marché, courant les ruisseaux, passant d'une rive à l'autre, glanant sous les chênes, balayant entre la chaume. Au diable le badaud, les paroles futiles, les bonjours obligés ! Assez de maisons de placoplâtre et d'ardoises ruisselantes, où sont les toitures éventrées, les âtres séculaires, les poutres baillantes ? Combien de fois y suis-je entré dans ces maisons vides, étayées du dedans, sous les plafonds pourris, hantés par le silence ? Au passage de la porte dont seuls restent les gonds, une chaussure de femme est couchée sur le sol, un chandail est posé sur une chaise, et, levant les yeux, du grenier que le délabrement découvre, coulent lentement les vestiges d'un monde... Là gît un métier, une meule à aiguiser, un harnais couché sur un tapis de paille, souvenir d'un printemps lointain. Idolâtrie des choses humaines. Je fuis ces habitants comme je cours après leurs ouvrages. Finalement cette campagne ne serait rien sans les travaux des hommes. Cette Bretagne ne serait que landes, friches impénétrables, marais boueux peuplés d'un vivant hostile. L'homme détruit et l'homme sublime. Il donne conscience aux choses, l'avidité en presse la jouissance, la mécanisation en accélère la fin et la rend vidée, dépouillée de tout intérêt. Restent là ces chaumes vides, et moi, l'étranger, l'importun, qui fait se soulever la poussière sous ses pas..
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