10 nouveaux livres recommandés par les lecteurs ce 11 avril 2024
Quels sont les meilleurs livres à lire cette semaine ? 

Article publié le 11/04/2024 par Nicolas Hecht, Pierre Krause et Déborah Zitt

Chaque semaine depuis 2020, nous vous conseillons 10 livres dans 10 genres différents, plébiscités par la communauté Babelio et parus récemment en librairie (retrouvez ici le premier épisode des Livres du moment, pour un instant nostalgie). Notre volonté de vous faire explorer de nouveaux horizons littéraires et découvrir de nouveaux/nouvelles auteur(ice)s est toujours intacte ! Un nouvel épisode de cette série vous attend juste ici, avec comme à chaque fois une présentation rédigée par l'équipe de Babelio, et un extrait de critique.   

Littérature française : Emmanuel Venet, Contrefeu
Verdier, 128 pages, 16,50 € 

Tout le monde a des secrets. Certains sont bien cachés, d’autres sont innocents. Mais tous peuvent ressurgir d’un jour à l’autre à l’occasion d’un accident qui ressemble tout de même à un crime ; ici l’effondrement de la cathédrale d’une ville de province a priori bien éloignée des tracas du monde. C’est toute une société provinciale sincère et/ou hypocrite qu’explore Emmanuel Venet dans ce roman, mais aussi le pouvoir incontrôlable du désir dont les flammes sont bien difficiles à circonscrire.

Un véritable incendie littéraire pour VincentGloeckler : « Emmanuel Venet propose une comédie de mœurs provinciales, joyeusement grinçante, un roman comme une sotie dénonçant les turpitudes et les hypocrisies des habitants de cette France étriquée des petites villes. Et puis, si la dimension oulipienne de son écriture est là moins évidente que dans d’autres de ses œuvres, son goût des images et des symboles, sa manière légère et élégante de filer ici la métaphore du feu, d’un incendie bien réel à la chaleur érotique des corps et aux braises de la passion, emporte définitivement l’adhésion du lecteur… On se laisse volontiers brûler aux étincelles de cette écriture ! »
 

Littérature étrangère : Sacha Filipenko, Kremulator
Noir sur Blanc, traduit du russe par Marina Skalova, 240 pages, 21,50 €

Quand un Etat totalitaire et paranoïaque se retourne contre l'un de ses artisans, cela peut faire très mal. C'est l'amère expérience à laquelle va goûter Piotr Nesterenko, directeur du crématorium de Moscou ayant réellement existé, alors qu'il se voit arrêté et interrogé par le gouvernement de Staline en 1941. L'ironie du sort, c'est qu'en temps que responsable de ce lieu, il a vu passer par ses fours de nombreux opposants politiques ou même supposés traîtres, réduits en cendre et donc comme « disparus ». Le récit de ces interrogatoires avec le commissaire-enquêteur nous plonge autant dans le parcours de cet homme que dans la folie répressive d'un régime qui ne peut faire confiance à personne, interrogeant par-là même les notions de justice et de fidélité.

Une lecture intéressante pour Nick1905 : « J’ai apprécié comment Sacha Filipenko a construit son roman. Il entremêle les interrogatoires ainsi que des passages du journal de Nesterenko en passant par des monologues adressés à l’amour de sa vie Vera. Malgré un sujet malaisant, l’auteur a réussi à me mettre à l’aise et à captiver mon attention en utilisant avec parcimonie un humour ironique. »

Polar & thriller : Eugenia Almeida, La Casse
Métailié, traduit de l’espagnol par Lise Belperron, 208 pages, 20 €

Explorer une ville et ses mille facettes est certainement l’une des nombreuses raisons qui font que les lecteurs et lectrices aiment autant plonger dans les romans noirs. C’est un vrai roman noir urbain que nous propose l’autrice argentine Eugenia Almeida avec ce roman qui commence par le simple vol d’une voiture de sport provoque le dérèglement de toute une ville et du fragile équilibre d’une société anonyme mais très clairement argentine - a moins qu’il ne suffit d’un rien pour que n’importe quelle ville du monde n’implose…

Un roman brillant pour ChryseiaVonSourde : « Eugenia Almeida est indéniablement douée pour bâtir une intrigue solide, créer des personnages à la fois typiques et néanmoins dotés d’une épaisseur psychologique. Elle peint à grands traits des destins réalistes sous ces oripeaux fictifs. C’est sans doute un des points forts de ce livre, qui offre un réquisitoire contre la corruption gangrenant une partie de la vie politique et sociale argentine (mais pas seulement…). »

BD : Van Jensen (scénario) et Jesse Lonergan (dessins), Arca
404 éditions, traduit de l’anglais par Virgile Iscan, 192 pages, 22 € 

Que feriez-vous si le monde venait à s’effondrer mais qu’il n’était pas prévu que vous rejoigniez Arca, le vaisseau conçu pour sauver une partie de la population ? Les milliardaires n’ont pas de telles questions existentielles à se poser puisque ce sont eux qui forment les passagers d'Arca, une arche spatiale en partance pour la planète habitable la plus proche. Les lecteurs aussi embarquent pour ce vaisseau-monde et sont spectateur de la création d’une nouvelle société aussi fascinante qu’inquiétante.

Un récit qui a emporté Boldini81 : « L'univers de science-fiction est incroyable et nous nous attachons bien vite à cette héroïne Effie, si forte et singulière. Il s'agit d'une lecture vraiment prenante tant par l'histoire et sa construction, que par le dessin et la structuration des cases. »

Manga : Kaneyoshi Izumi, Called Game, tome 8
Kazé, traduit du japonais par Anaïs Koechlin, 192 pages, 6,99 €

Redécouvrir l'histoire de l'Europe à travers un manga japonais ? Oui, c'est possible. La preuve avec ce shojo dont le 8e tome vient de paraître, et qui reprend des éléments comme le mythe de Camelot ou la cour des Tudors pour développer une histoire de chevalerie. Jeux de pouvoir, stratégies politiques, batailles sanglantes et autres intrigues intimes sont au coeur de ce manga qui a su séduire un large public, à partir de 12 ans.

Eleanara suit cette série avec un grand plaisir : « Les péripéties sont très prenantes, intéressantes et surprenantes. On reste captivé de bout en bout. Certains dessins se révèlent très frappants tant il y a de la tension qui se dégage, j’ai rarement vu un trait aussi saisissant. »

Jeunesse : Atinuke (texte) et Angela Brooksbank (illustrations), En route
Éditions des Éléphants, traduit de l’anglais par Ilona Meyer et Caroline Drouault, 40 pages, 15 €

Les Éditions des Éléphants ont cette jolie habitude de publier des albums jeunesse tout doux, avec des messages plein d’humanité, sublimés par des couleurs chatoyantes. Et celui-ci ne déroge pas à la règle. Atinuke y parle de partage et d’entraide au sein d’une famille qui gère une exploitation de citrons. De la cueillette à la campagne, jusqu'à la vente au marché de la ville de Lagos, c’est un long périple et beaucoup de travail qui les attend. Mais chaque membre de la famille, petit ou grand, trouvera sa place dans la chaîne pour faire vivre l’exploitation (et la famille !) dans la joie et la bonne humeur.

Une histoire qui célèbre les liens intergénérationnels qui a su faire fondre le cœur des_livres_et_l_imagination : « Une grande complicité les relie. L'ambiance est joyeuse et sereine, la famille aimante respire le bonheur. Les illustrations immersives sont sublimes et colorées ! Le texte court laisse place à l'observation des détails mis en valeur par le généreux format de l'album. C'est une histoire qui déborde de douceur, d'amour et de tendresse ! »

Jeune adulte : Flore Vesco, De délicieux enfants
L’École des Loisirs, 224 pages, 15 € 

 
Les réécritures de conte imaginées par Flore Vesco sont désormais un rendez-vous incontournable pour la communauté Babelio. Après D’or et d’oreillers où elle revisite l’histoire de la princesse au petit pois et L'Estrange Malaventure de Mirella, clin d’oeil aux frères Grimm, tous deux notés à plus de 4/5, l’autrice suit désormais les traces laissées par le Petit Poucet. Ici, il prend les traits de Tipou qui, du haut de sa petite taille, rêve de grandes aventures. Et les arbres de la mystérieuse forêt qui entoure leur maison l’attendent de racine ferme !

afleurdemots10 a été enchantée par cette version originale et plus riche de ce célèbre conte de notre enfance : « De délicieux enfants est un roman qui mêle avec brio aventure, mystère et fantastique. Les personnages attachants, l'intrigue bien ficelée et l'écriture envoûtante en font un livre à dévorer sans modération, aussi bien pour les jeunes lecteurs que pour les adultes en quête d'évasion et de magie. »

Imaginaire : Mélanie Fievet, Koinè
La Volte, 128 pages, 9 € 

Malgré son titre qui renvoie au « langage commun » hellène, ce n'est pas en grec que vous lirez Koinè, mais bien en français. Il s'agit d'une novella poétique où les voix s'entremêlent, un livre pour imaginer ce qui reste après la Révolution. Et vous savez quoi ? La chute du capitalisme, le retour à la solidarité et à la frugalité ne contentera pas tout le monde, loin de là. Il y a ce groupe isolé de marginaux par exemple, qui se cachent dans une vieille ville : Elpy, Aliocha, Soran et Bob Blaine. Jusqu'à ce que la catastrophe approche, et change encore leur vie…

Nelle_EB a apprécié ce texte court et travaillé, riche en propositions : « Quelque chose de fort émane de la plume de Mélanie Fievet et pousse à réfléchir. Une manière d’amener ce genre qui présente un idéal pour finalement aller creuser plus loin, faire écho et questionner notre réalité. N’hésitez pas à vous engouffrer dans ce texte et en débusquer ses sens. »

Roman d’amour : Pamela Letourneau, Incertitudes
Black Ink Éditions, 500 pages, 19 €

Pour Isla, il n’y a qu’une chose qui compte dans sa vie. Son petit ami ? Elle n’en a pas. Sa passion ? À quoi ça sert ? Non, ce qui la motive, c’est sa carrière. Alors quand son patron organise un séjour pour ses employé(e)s et qu’il lui demande de venir accompagnée, elle n’hésite pas à mentir sans vergogne pour que rien ne puisse se dresser entre elle et sa promotion tant convoitée. Et c’est Eliot, le petit ami de sa sœur, qui jouera le rôle de l’heureux élu pour ce week-end. La supercherie ne durera pas plus de quelques jours, promis… Vraiment ?

Première romance pour l’autrice, et pour Eloauxpaysdeslivres, le pari est réussi : « Lâcher prise, tentation, trahison, douceur et non-dits seront les maîtres mots de cette romance au délicieux goût d'interdit qui vous plongera au milieu d'un triangle amoureux inédit ! Ce que j'ai préféré ? Que l'histoire se distingue grâce à sa dualité entre le slow & fast burn qui viendront s'affronter et apporter LA touche d'originalité de ce récit. »

Non-fiction : Flavie Taisne, Aimer de tout son corps
Eyrolles, 216 pages, 16 €

Qu'est-ce que le corps ? Tout simplement le vecteur matériel de notre vie sur Terre. Comment prendre soin de soi et des autres ? En reconsidérant par exemple ses pratiques corporelles, et notamment sexuelles en tant qu'expression naturelle de nos organismes. Loin d'être un appel à la débauche, cet essai de Flavie Taisne est plutôt une invitation à la (re)découverte de soi à travers le sexe, que vous soyez en couple, en cours de séparation ou célibataire. Organisé en trois parties, avec de nombreux témoignages et exercices, ce livre peut s'avérer un bon compagnon de route pour la connaissance de soi et de ceux avec qui on choisit de partager son intimité.

Mimireveuse nous le recommande « chaudement » : « C'est une belle expérience de lecture, que j'ai beaucoup appréciée. L'auteure nous explique dans des termes très clairs les sujets qu'elle aborde. [...] L'auteure nous apprend à écouter l'autre, à le comprendre, mais aussi à nous connaître, pour mieux nous aimer et donc mieux aimer l'autre. Une belle aventure de lecture, que toute personne peut lire, même si elle n'a pas de questionnement en particulier sur la sexualité. »

Vous avez, vous aussi, des livres récents à recommander ? N'hésitez pas à partager vos lectures en commentaire de cet article !