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Citations de Diglee (269)


De là où je t'écris, j'entends la mer. Pas ta sirupeuse Méditerranée, mais l'autre, celle d'en haut, sauvage et grise. L'océan Atlantique murmure sa rumeur métallique par le velux ouvert de ma mansarde. Je vis depuis une semaine sous les toits de l'ancien hôtel des Roches Noires à Trouville, immense bâtiment second Empire où ont notamment vécu Proust et Duras. Tu me connais, je suis du Nord. Tu sais que j'aime les tons délavés, le froid, le sombre, autant que tu aimais le soleil, l'or et le chaud. Il y a quelques jours le train m'a déposée en gare de Deauville et j'ai marché jusqu'à Trouville, sourire aux lèvres, le long des ruelles biscornues du centre, toutes ornées de manoirs anglais.
Dans ma chambre de bonne au papier Art déco, je me sens comme une héroïne de Rohmer, les drames affectifs en moins. Je dors au bout d'un long couloir vétuste tapissé de moquette rouge, qui ressemble à l'intérieur d'un paquebot fantôme. Je ne croise jamais personne : pour rejoindre cet étage il faut emprunter un couloir dérobé, loin de l'allée luxueuse où trône l'ancien ascenseur en fer forgé. Aussitôt mes valises défaites et mon lit fait, j'ai su que j'étais au bon endroit pour reprendre cette lettre.
Il n' y a pas de réseau dans la chambre. Juste le bruit de ressac qui me parvient par la fenêtre, en continu.
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Je suis nue et la mort chante
  
  
  
  
Je suis nue
Et la mort chante.
Je suis nue sous mes cheveux déployés
Et tes yeux impurs cernés d’émail
Me découvrent.
Je suis nue
Et le noir illimité de minuit
M’épouvante
Car mes rêves enchâssés dans ma tête charnue
Abdiquent
Et la mort chante…


// Joyce Mansour Égypte (25/07/1928 - 27/08/1986)
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Je sais que certaines personnes trouvent incongrue ma soif d'isolement, ma joie de partir seule. Pourtant ce matin, lorsque j'émerge de ma nuit au son des vagues et des goélands, je me sens en état de grâce. A peine levée, j'ai contemplé l'aube rose. Monet à portée de vitre.
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Ma tante avait une ride si elle visage
comblée d'eau de rose et de graisse de baleine.
Elle la tapotait avec une serviette et mangeait
lentement avec ses doigts comme si
elle pouvait aussi goûter
l'air autour de ses aliments.
Le sein qui lui restait pendait
de son corps comme un groin. "C'est
une vieille sorcière", dit ma sœur - ma sœur
aux cheveux châtains qui
est morte avant de pouvoir se tanner comme du cuir.

[Laura Kasischke]
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Je t'ai choisi
parmi tous les astres

Else Lasker-Schüler
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La nuit secrètement
je prends la lune
dans ma bouche

Anise Koltz
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L'océan d'où j'étais sortie
il y a des millions d'années
se réveille en moi
quand je t'aime

Dans mes étreintes
je laisserai sur ton corps
des restants de coquillages

Ton lit sera recouvert
d'une fine couche de sable

[Anise Koltz]
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Je partirai pour faire parler les mots - et faire taire mes maux.
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La nuit m'encercla, photographie décollée de son cadre. Une doublure de manteau se fendit comme les deux coquilles d'une huître. Disjoints, le jour et la nuit - et dans leur fêlure je tombais ne sachant sur quel lit je reposais, si c'était sur la plus haute feuille de l'aube, la grise et la froide, ou sur la couche sombre de la nuit.

[Anaïs Nin]
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CRI

Tes yeux bleus, à travers leurs paupières mi-closes, Recèlent la lueur des vagues trahisons.
Le souffle violent et fourbe de ces roses
M'enivre comme un vin ou dorment les poisons...

Vers l'heure où follement dansent les lucioles,
L'heure où brille à nos yeux le désir du moment,
Tu me redis en vain les flatteuses paroles..
Je te hais et je t'aime abominablement.

[Renée Vivien]
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J'accroche ma vie
aux portemanteaux

ils la déforment

trop courbes
trop petits

au moins je ne la laisse pas en tas
elle qui vieillit
et cherche des preuves
que nous habitons là.

[Marie-Claire Bancquart]
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La poésie, un garde-fou pour ne pas mourir invisible.
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Marceline enchaîne les deuils : elle perd deux de ses filles, Ondine et Inès, puis son grand amour, et bientôt sa jeunesse (drame pour les femmes, quand les hommes, eux, "se bonifient" avec l'âge) : lentement, efficacement, le monde littéraire l'oublie et son œuvre est effacée, elle qui avait suscité le respect de ses contemporains de son vivant.
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Quand vous êtes sorcière, tout ce que vous faites devient magique.
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Mieux vaut une escalope avec une salade, qu'une escapade avec une salope.
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Elle a D.É.B.R.A.N.C.H.É LE TÉLÉPHONE !!!!!!!!

Ok. Donc, NON SEULEMENT ma mère est une tortionnaire sans âme qui me prive de tous mes droits et libertés. MAIS EN PLUS Flutiou vient de me péter au visage. Sérieusement, j’ai cru mourir par arme chimique.

Vous avez dit persécution ? Si même mon chat s’y met, je peux faire mes valises. Cette baraque veut ma mort.
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« L’amour le plus fort ne réside pas exclusivement dans la tendresse et la compréhension. Il va parfois se loger bien plus loin, dans la violence et la perte de soi… Dans l’absence. »
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Il me faut comprendre d'où tu viens : de qui tu es la fille, la petite-fille. Qui tu imites et qui tu fuis, qui t'inspire et qui t'effraie. J'éventre les archives pour parvenir à un tableau global, qui camperait ton décor. Qui m'expliquerait pourquoi tu m'obsèdes tant, pourquoi toutes mes branches semblent partir d'un seul et même tronc, mon admiration pour toi.
Et tout commence, je crois, avec tes deux grands-mères.
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Aujourd'hui je pars pour moi. Vers moi. Je ne pars pas explorer une ville, visiter des musées, arpenter des ruelles classées et rendre compte de mon périple sur les réseaux: je pars pour entrer en moi-même. J'embarque pour le dedans, prise entre terreur et impatience.
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LA VOYAGEUSE

Si l'on parle de moi,
Je me cacherai sous les violettes
Et deviendrai
Le scarabée d'or.

Si l'on me touche
Je serai la musique qui tourne
Au-dessus de vos saisons de Mai.

Si l'on m'aborde,
Je serai le feu.

Claude de Burine
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