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Critiques de Edith (327)
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Albert et Georges

Albert a toujours rêvé de vivre avec un grand singe. Cela date de sa visite au Jardin des plantes lorsqu'il était enfant. Un jour, l'occasion se présente : un gorille est assis sur le trottoir. Albert l'embarque immédiatement ! Georges et Albert sont des êtres diamétralement opposés, mais ils s'entendent très bien.



C'est une histoire plutôt amusante : Albert est si délicat alors que Georges ne chipote pas, surtout quand il mange ! Pourtant, on voit petit à petit des détails qui ne trompent pas. L'un semble singer l'autre, et vice-versa... Le trait des illustrations est très clair, les tons utilisés sont surtout le bleu et l'orange.



"Albert et Georges" illustre parfaitement la proximité entre l'homme et l'animal...
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Albert et Georges

bum de Marie Dorléans, délicieusement absurde et follement ridicule dans la tournure de son propos.



Les auteurs Rascal et Edith riront aussi sous cape avec leur histoire de la nature humaine et de celle animale, confondant même les deux .



Nous parlons de l'auteure-illustratrice Marie Dorléans et du coup nous vous recommanderons peut-être sans doute particulièrement "L'invité" chez l'éditeur "Le Baron Perché".

Nous y trouverons une proposition assez similaire et drôlissime: un animal sauvage invité à vivre en appartement comme un animal domestique, voire pire, comme un humain.

Pour Marie Dorléans, c'était un cheval, imaginez donc.



Pour Rascal et Edith, ça sera un gorille.

Le héros, depuis tout petit, est fasciné par les gorilles.

A l'âge adulte, cette petite étincelle restera encore vivace et le rêve s'enflammera même lorsqu'il reviendra du travail et qu'il trouvera,là, comme un chien abandonné sur le trottoir, un gorille.

Le fantasme d'Albert deviendra réalité et il adoptera George le gorille instantanément.



La suite sera une série de situations irrésistibles où, bien évidement, le décalage règnera, avec un Albert qui fera comme si de rien n'était et un George qui tentera de ne pas trop se comporter comme un...cochon? Non, comme un animal, vous l'aurez compris.



Les auteurs se montreront très drôles, faisant que les deux héros prennent avantage de la collocation,copiant les habitudes de l'un et de l'autre.

Et les rôles s'inverseront: Albert se évoluera sans manières, lui d'habitude si rigoureux et George se distinguera avec infiniment de classe, au point même vous le verrez, que les humains le récompenseront pour cela.

La fin est mignonne.



C'est très sympa à lire et certainement aussi à raconter. Nous rafolons de ces passages dans la dimension de l'absurde (qui fait tout de même un peu réfléchir les jeunes lecteurs, malgré tout).

Et toi?

Quel est ton rêve le plus fou?

Et votre maman et votre papa? Quel a été leur rêve d'enfant le plus fou?
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Basil & Victoria, tome 1 : Sâti

Deux orphelins dans le Londres de la fin du XIX° siècle, un certain Sherlock Holmes trainant par là et surtout, des planches de BD coloriées avec des sanguines, tout est en place pour faire une BD de qualité.

Le scénario est à la hauteur, aussi bien dans le suspens que dans le vocabulaire employé, rendant l'approche de cette BD difficile pour les plus jeunes.

Chaque tome est une enquête indépendante des autres.
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Basil & Victoria, tome 1 : Sâti

Yann a imaginé avec cette série, un mélange entre Charles Dickens et Arthur Conan Doyle. On est dans les bas-fonds londoniens en 1888, Basil et Victoria sont des enfants livrés à eux même qui survivent de petits coups et de débrouillardises. Dans ce premier épisode, Basil et Victoria découvrent une jeune indienne (d’Inde) qui a fui sa famille et est recherchée par tout le monde.

Ce tome est paru en 1990, le graphisme d’Edith est dans la lignée de celui de Conrad, le premier et principal dessinateur associé à Yann, le trait encore plus vif, la finition brute, avec les traits de crayon apparents, mais la colorisation est malheureusement assez médiocre : terne et sombre, sans relief, ça manque de vie, alors qu’il y en a tant dans le trait, dommage.

J’ai adoré les deux personnages principaux, pétillants, espiègles et aussi assez crus. Ensuite, l’univers à la Dickens est élaboré avec beaucoup de soins, il y a un véritable souci de reconstitution historique. Autre point important à souligner, j’avoue que j’ai aimé la dureté des personnages, de l’atmosphère, les dialogues sont loin d’être innocents, comme souvent chez Yann, il ne faut pas trop se fier au style graphique hérité de l’école de Marcinelle (Journal de Spirou des années 60-70), tout comme avec Conrad, le style est celui de la littérature jeunesse, mais pas le propos est particulièrement cru, violence et prostitution sont régulièrement évoqués, mais cela donne du piment au récit. C’est amusant, drôle, parfois grave, plein de mouvement, de vivacité d’action, d’esprit, je découvre là une série dont je n’avais jamais entendu parlé et qui vaut vraiment le détour.
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Basil & Victoria, tome 1 : Sâti

Grâce au Mois Anglais, je fais des découvertes que jamais je n’aurais faites si je n’avais pas poussé mes recherches sur le thème "bédés se déroulant en Angleterre".



Pourtant, j’ai failli refermer cet album après l’avoir ouvert, tant les dessins ne me plaisaient pas. Mais puisque le vin était tiré… Et puis, qui sait, je pouvais avoir une belle surprise.



Disons-le de suite, les coloris monochromes ne sont pas ma tasse de thé.



Tant qu’ils restaient dans les tons sépia, beiges, marrons, ça allait, mais nom de Zeus, lorsque l’on colorie plusieurs pages dans des tons sombres oscillant sur le bleu nuit, on ne voit plus grand-chose ! Idem pour un incendie avec des cases dans les tons rouges…



Dommage que les dessins et les coloris aient nuit à l’album car il y a du bon dans ce scénario qui n’est clairement pas pour les enfants !



Basil, le copain de Victoria, sans doute guère plus de 10 ans, a toujours un morceau de cigarette aux lèvres et ne le lâche jamais car il est présent à toutes les cases. Nos deux mômes, qui vivent dans les bas-fonds de Londres, sont en couple, divorcent souvent, se disputent et rien ne leur est épargné. Ou presque…



Si vous vouliez une visite des quartiers mal famés sous la reine Victoria, vous allez être servi ! Si vous chercher des personnages bien campés, vous en aurez et ne croyez pas que la petite Victoria soit une jeune fille frêle. Les culottes, c’est elle qui est les porte, n’a pas d’empathie, même pour son chien, qu’elle fera combattre contre une nuée de rats afin d’obtenir de l’argent pour sauver son grand frère de la pendaison…



Basil est le gentil du couple, celui qui a des émotions, celui qui veut sauver Sâti, la jeune Hindoue qui a disparu. Cela donnera même un grand moment entre Watson et Victoria, cette chasse à la gamine perdue.



Non, clairement, ce n’est pas pour les enfants ! On est dans une bande dessinée qui a tout d’un roman noir tant le côté social est présent, tant la misère des plus pauvres qui essaient de survivre comme ils peuvent, côtoie la richesse et la décadence des riches qui vont aux pendaisons comme on irait à un spectacle.



Le rythme est soutenu, les dialogues assez crus, mais ils font mouche et appellent un chat un chat.



Non seulement la bédé est une critique acide de la société victorienne, où, au moment de son jubilé, Victoria régnait sur un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais et où l’Angleterre, à son apogée, avait des milliers de gens qui crevaient de faim, de froid, de misère…



Mais en plus, les auteurs ne se privent pas non plus pour nous parler d’une tradition de la société Hindoue, pourtant interdite depuis plus d’un siècle, mais qui a toujours cours puisque la femme n’a aucun droit ou nous faire assister à une pendaison, à des combats entre chiens et rats…



Une découverte en demi-teinte : si j’ai aimé le scénario qui ne s’embarrasse pas du politiquement correct, si j’ai retrouvé dans ces pages ce que j’avais lu dans "Les bas-fonds de Londres" de Chesney, si j’ai aimé les personnages de deux gamins, si j’ai aimé le portrait cynique de la société victorienne, je n’ai pas aimé les dessins sous forme de crayonnés et j’ai détesté les coloriages monochromes.



Malgré tout, j’aimerais lire la suite des albums pour voir ce qui va arriver à nos deux gosses et au chien Cromwell qui est un très grand chasseur de rats.


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Basil & Victoria, tome 1 : Sâti

La sati, la crémation publique d'une veuve sur le bûcher funéraire de son mari, est interdit en Inde depuis 170 ans. La sati désigne une forme de deuil institutionnel, pratiqué par les veuves hindoues afin de rejoindre leur époux dans la mort. Même aujourd'hui, les veuves sont souvent victimes de crimes sociaux, violées et punies par le rejet social. Le sati est souvent demandé par la belle famille, qui tire profit de l'élimination de l'héritière supplémentaire des biens du mari. Il y a des lois comme celle sur le remariage des veuves destinées à garantir les acquis des jeunes veuves, mais l'hostilité sociale contre les veuves demeure encore actuellement bien réelle.
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Basil & Victoria, tome 1 : Sâti

Victoria et Basil, gamins des rues d'une dizaine d'années, vivent en couple, divorcent régulièrement et se débrouillent comme ils peuvent pour vivre dans le Londres des années 1880. Victoria, c'est la gouailleuse, terre-à-terre, peu sentimentale et même assez dépourvue d'empathie, ce qui ne la rend pas forcément sympathique. Surtout quand elle fait combattre son chien à mort pour récupérer de l'argent destiné à sauver son frère. Ce qui compte pour elle, c'est survivre. Basil, s'il garde les pieds sur terre, c'est le gentil du couple. Bien décidé à s'en sortir lui aussi, mais possédant une capacité à s'émouvoir nettement supérieure à celle de Victoria. On le voit, les auteurs ont volontairement inversé les codes des genres en cours à la fin XIXème siècle.



Il semblerait que Édith et Yann aient misé grandement sur le dessin. Effectué au crayon, avec des effets de découpage papier et renouant un peu avec le style des BD du début du vingtième siècle, il possède, c'est certain, un charme vintage qui colle très bien au Londres victorien des bas-fonds. D'ailleurs, on peut noter en passant plusieurs clins d'oeil aux illustrations de Gustave Doré pour l'ouvrage London, a pilgrimage. Les coloris sont généralement, et volontairement, ternes - beaucoup de gris, de beige, de marron, beaucoup de planches presque monochromes. le souci, c'est que, d'une part, cette primauté du dessin a porté préjudice au scénario, qui manque d'originalité - Basil et Victoria vont être lancés sur la piste d'une petite Indienne de leur âge essayant d'échapper au sacrifice de la sâti, l'aider et la sauver. D'autre part, Édith s'est un peu emballée dans son travail de colorisation et a forcé sur l'aspect monochrome de certaines planches ; si bien que, pour une scène de nuit, on a droit à quatre ou cinq planches d'un bleu un peu trop soutenu, pour une scène d'incendie, à trois ou quatre planches d'un seul ton rouge, tout aussi soutenu, etc., etc. Cette utilisation du monochrome est carrément abusif et manque de subtilité, si bien qu'il dessert l'ensemble de l'album.



Cela dit, on ne s'ennuie pas à suivre les aventures de Basil et Victoria : les dialogues sont réussis, le rythme soutenu, les personnages plutôt drôles et attachants. Et on a même l'occasion de rencontrer le docteur Watson... Reste à voir si les défauts de cet album seront évités par la suite. Rendez-vous donc pour le second épisode !
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Basil & Victoria, tome 2 : Jack

Autant j'ai adoré le premier au point de le coller entre les mains d'enfants de 10 ans, autant celui-ci surtout pas ! Non qu'il m'ait déplu : l'intrigue est toujours aussi prenante mais l'illustration est trop bien réalisée.

En effet, elle rend toute l'horreur de l'histoire...

Indice : Jack en titre, Angleterre victorienne, Whitechapel... ça ne vous dit rien ? Si oui, vous comprendrez pourquoi ce livre n'est pas pour les petits nenfants mais uniquement pour les plus grands.
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Basil & Victoria, tome 2 : Jack

Les crimes de Whitechapel vu de l’intérieur (si je puis me permettre pareille expression scabreuse), ça pouvait être intéressant puisque d’habitude, nous sommes du côté de la police ou d’un enquêteur.



Avec Basil & Victoria, nous sommes dans les taudis, dans les pensions pour indigents, remplie de crasses, de bestioles et de misère humaine, nous fréquentons les bouges infâmes, croisons des prostituées, des pédophiles,…



Bref, cette bédé nous montre l’autre côté de Londres, sa face cachée, son côté obscur, loin des cartes postales sépia ou noir et blanc de l’époque.



Les dessins de cette bédé ne sont toujours pas ma tasse de thé, mais ils ont ça de bien qu’ils rendent honneur à la misère des taudis de Whitechapel. Les couleurs dans des tons gris ou sépias rendent les ambiances glauques encore plus.



Nos deux jeunes ont agrandi leur bande en prenant Sāti avec eux (Tome 1) et Kangourou fait son entrée aussi. C’est un gamin Noir débrouillard qui gagne sa vie en faisant des numéros dans un cabaret.



Victoria pète une nouvelle fois les plombs et comme dans le tome 1 et toujours avec un malheureux chien… Elle a beau regretter ensuite son geste, le mal était fait. Déjà qu’elle avait envoyé leur chien Cromwell à la mort dans le tome 1 (ouf, sauvé ensuite par Sāti).



Finalement, Basil est bien plus "gentil" qu’elle, bien que nos garnements ne soient pas tout blancs ou tout noir, dans l’histoire, mais Victoria est celle qui est la plus expéditive quand elle a une crise de jalousie.



Ce qui est expédié aussi, c’est le dénouement… À force de s’amuser dans les rues de Whitechapel, on ne se rend pas compte qu’on arrive au bout de son quota de pages et hop, on envoie le final en quelques cases.



Déjà que nous avions une resucée du bon vieux complot royal qui ne tient pas la route une seconde, car des bâtards royaux, ça n’a pas de quoi faire trembler une monarchie, puisqu’ils sont sans droits.



Que l’on étouffe le scandale du 19, Cleveland Street où des messieurs allaient jouer avec des jeunes garçons et où l’héritier de la couronne aimait aller tremper son biscuit, je le conçois, car ce genre de relations n’étaient pas bien vues du tout (même entre deux hommes majeurs, c’était super mal vu à l’époque), mais pas pour un bâtard.



En ce qui concerne les descriptifs de la condition humaine miséreuse, cette bédé se pose et en impose, mais pour le scénario de Jack, là, elle s’est égarée dans la pire théorie possible et la plus risible.



Puisque le scénariste a pris énormément de libertés avec la réalité de 1888, autant proposer une autre théorie que celle qui est éculée de chez éculée et qui, si elle fonctionnait à l’époque dans le film "Meurtre par décret", on sait que maintenant elle n’a aucune raison d’être et est pure fantasmagorie.



Bref, je vais l’oublier, ce tome (ou alors, je m’en souviendrai pour les erreurs !).



Ajoutons les horribles erreurs ou les libertés prises avec l’Histoire :



* 3 shillings pour dormir dans un dortoir commun ? Fort cher, impossible pour les indigents de trouver une pareille somme. Un pain coûtait 4 pences et il fallait 6 pences pour se faire une prostituée (certains parlent de 2 pences). À 3 shillings la chambrée en asile de nuit, elles auraient du faire des passes toute la sainte journée pour réunir une telle somme ! Dans "Le peuple de l’abyme" de Jack London, voilà ce qui est dit pour les loyers des chambres (pour une famille complète) : Lorsque l’on sait que de telles chambres se louent de trois à six shillings par semaine, il faut bien admettre qu’un locataire, chaudement recommandé, peut avoir une petite place sur le plancher pour, mettons, huit pence à un shilling. Jack London donne le prix du lit du soir à l’asile : […] que je mis six pence de côté pour mon lit du soir. » Ou encore "Tenez, voilà six pence, et vous trouverez un lit.""



*Le nom de Jack The Ripper n’a pas été donné dès le premier meurtre du 31 août 1888. C’est seulement le 27 septembre 1888 qu’une lettre arrive à l’agence de presse « Central News Agency » et était signée "Yours truly Jack the Ripper" autrement dit : "Votre dévoué Jack L’Éventreur".

1 shilling et 10 pences pour une gazette ? Mazette ! Imprimée sur des feuilles d’or, sans aucun doute.



*On n’a pas offert 10.000£ pour la capture de Jack après le premier meurtre du 31 août 1888 ! Il mourrait tellement de prostituées, à cette époque, que le crime de Mary Anne Nichols n’a été commenté qu’en raison de la violence de son mode opératoire.



*Une gamine pauvre des rues qui offre une guinée pour un renseignement, ça fait cher, non ?? Et offrir directement 3£ à un vieil indigent pour qu’il dévore votre rivale, pour une gamine des rues, c’est toujours une fortune !



*Les chiens limiers n’ont pas été utilisés après le premier crime non plus, mais plus tard, dont après le meurtre de Mary Jane Kelly.



*Ce n’est pas non plus après l’assassinat d’Annie Chapman (8 septembre 1888) que l’Éventreur se vantera d’avoir mangé la moitié d’un rein, mais c’est dans la lettre "From Hell", envoyée le 16 octobre ("Monsieur, je vous envoie une moitié du rein que j’ai pris à une femme que j’ai gardée pour vous l’autre, je l’ai frite et mangée c’était très bon").



*Nos 5 prostituées dans la bédé sont bien en chair, ce qui va à l’encontre de leur mode de vie d’indigentes qui ne mangent pas à leur faim tous les jours et qui boivent et qui reboivent…



*On ressort le vieux complot royal qui ne tient pas la route une seule seconde. J’aurais apprécié avoir du neuf sous le soleil.



*Jack London dit encore, à propos des prostituées : Des femmes flétries par la maladie et la boisson n’arrivaient même pas, dans leur décrépitude pourrissante, à obtenir deux pence pour le commerce de leurs charmes passés.


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Basil & Victoria, tome 2 : Jack

Le graphisme de ce deuxième album est à la hauteur du premier. On retrouve avec bonheur le crayonné, l’effet papier découpé, et il semblerait qu’Édith se soit un peu contenue sur la colorisation : bien que les ambiances tonales des planches soient toujours très présentes, elles passent mieux. D'autant que l'histoire démarre vite et bien, dans une ambiance à la Dickens... avec l’introduction d'un certain Charles Dickens dans un dortoir pour miséreux, venu chercher matière à ses romans. Le personnage de Sāti a pris de l'épaisseur (et du caractère!) et vient s'agréger à notre trio un quatrième larron, surnommé Kangourou, tout aussi débrouillard et gouailleur que ses comparses. Le mélange de truculence et de langage ampoulé utilisé par les quatre enfants apporte, de plus, un charme certain à l'ensemble.



Malheureusement, le scénario qui semblait en bonne voie, énième variation sur le thème de Jack l’Éventreur, se délite peu à peu pour se révéler assez décevant. On a même la nette impression que le dénouement a été expédié un peu rapidement faute d'imagination. S'ajoute à cela la personnalité décidément peu sympathique de Victoria, qui, rongée par la jalousie, projette d'assassiner Sāti et prend un chien des rues pour victime afin de s'entraîner à jouer du couteau. Avant d'aller vomir tripes et boyaux, certes, mais le mal n’en est pas moins fait - d’autant qu’on se souvient qu’elle avait envoyé le chien Cromwell à la mort dans le tome 1 (heureusement sauvé par Sāti). Que Victoria soit une dure à cuire, rien de plus normal, qu'elle se transforme en assassin, c'est un peu trop. Du coup, on se laisse peu attendrir par ses gentillesses pour Basil à la fin de l'album et on perd un peu - ou carrément, c'est selon - l'envie de la retrouver pour la suite.
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Basil & Victoria, tome 2 : Jack

Les références qui ont inspiré cette série sont dès le début, ouvertement déclarées, Charles Dickens accompagne les policiers dans les foyers pour les pauvres pour trouver l’inspiration à ces romans, et le Docteur Watson, compagnon de Sherlock Holmes y tient un rôle non négligeable.

On est en 1888 et le Jack du titre est évidemment Jack l’Eventreur. Basil et Victoria vont évoluer dans Whitechapel en même temps que le célèbre assassin, peut-être le croiser.

Le récit est intelligemment mené, mêlant plusieurs intrigues dans l’intrigue, les personnages sont toujours aussi pétillants, le propos devient encore plus dur, ce n’est vraiment pas une série pour les enfants. Peut-être que cette série a eu du mal à trouver son public, et pourtant, c’est ce que j’apprécie chez Yann, faussement enfantin, faussement naïf et finalement assez cru, n’ayant pas peur de parler de violence et de sexe, j’ai connu Yann avec la série Bob Marone que j’ai beaucoup aimé. Ce n’est pas non plus de la littérature trash, cela reste assez mesuré et visuellement pudique.

Les deux personnages centraux sont vraiment bien imaginés, rien à voir avec Oliver Twist, leur caractères sont plein de contradictions, de défauts, il ne sont absolument pas lisse, Surtout le personnage de Victoria, qui se servira du couteau à des fins pas très reluisantes.

Le graphisme d’Edith est assez brut, dans le style de Conrad mais en plus agressif, pas d’encrage à postériori, le crayon reste apparent, malheureusement, la colorisation terne et sombre ne met pas en valeur la dynamique du trait, au contraire, elle l’enfonce.

Malgré ce point négatif (qui pénalise quand même ma note finale), je continue à apprécier cette série, surtout grâce à son formidable duo. J’ai vraiment envie de découvrir la suite.

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Basil & Victoria, tome 3 : Zanzibar

C’est le troisième volet des aventures de Basil et Victoria, et sans doute le meilleur de la série. Notre duo qui se dispute sans cesse, va quitter les faubourgs londoniens de 1888 pour un voyage jusqu’à Zanzibar. Un peu de mer, de marine et beaucoup d’exotisme.

Le graphisme est brut, dynamique, on reste dans la ligné de Conrad, principal collaborateur de Yann, le trait est un peu plus brut, Edith de réencre pas ces planches au noir, j’aime ce côté spontané. La colorisation manque cependant cruellement de relief, les actions de nuit sont très sombres.

De nombreux sujets sont évoqués dans cet album, la conditions des enfants, l’esclavage, le colonialisme, la cruauté des traditions… C’est montré sous un angle humoristique mais aussi assez cynique et cru, on s'éloigne encore plus de la littérature jeunesse, les enfants, plutôt adolescents d’ailleurs, sont durs entre eux, et nos deux héros ne sont pas non plus exemplaires. C’est ce que j’aime chez Yann, des personnages loin d’être lisses, des situations rocambolesques, et des sujets de réflexions pas du tout naïfs.

Bref, cette série continue à me procurer du plaisir.

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Basil & Victoria, tome 3 : Zanzibar

Ce n'est peut-être pas l'aventure la plus prenante de Basil et Victoria. Pourtant, c'est indéniablement la plus exotique puisqu'elle emmène nos deux petits loustics loin, très loin de leur Londres à la Dickens. On a bien entendu plaisir à les retrouver, toujours aussi gouailleurs, avec leur langage des rues aux tournures curieusement ampoulées, comme on a plaisir à retrouver le dessin d'Édith. Ce qui me semble une bonne idée, c'est d'avoir séparé les deux héros durant une bonne partie de l'histoire, Basil ayant quitté Victoria (on a un peu l'habitude de les voir divorcer, cela dit) pour aller retrouver Sāti en Inde. Rien que ça ! Sauf que tout ne se passera pas comme prévu... Voilà donc Victoria embarquée comme passagère clandestine pour suivre son Basil. Les deux arriveront à Zanzibar, comme vous vous en doutiez, j'imagine, étant donné le le titre de l'album.



Autre qualité de cette BD : les thèmes abordés, qui sont d'une grande gravité. On savait déjà que le monde de Victoria et Basil était loin d'être rose ; les voici exposés à un monde différent du leur, mais tout aussi cruel. Horreurs de l'esclavagisme, hypocrisie cultivée sous couvert de religion, rituels sadiques, exploitation et massacre des animaux, corruption des autorités britanniques, tout y passe. Basil, on s'en doute, est rapidement écoeuré par ce qu'il découvre. Victoria, quant à elle, se révèle beaucoup plus sensible à la détresse des autres qu'on ne pouvait se l'imaginer : séparé de son comparse habituel, son personnage, ici, évolue. Comme les couleurs utilisées par Edith, elle acquiert un caractère plus lumineux. Mais comme dans les autres albums, le scénario est malheureusement un peu faiblard, notamment sur la fin.



Pour terminer, on notera un joli passage, quoique très macabre, sur la mort de la fille du capitaine qui transporte Victoria et Basil à Zanzibar. Car vous l'aurez compris, la série a beau être classée "jeunesse", elle n'est pas destinée à de jeunes enfants !
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Basil & Victoria, tome 4 : Pearl

"Pearl" est un album de transition, aussi bien d'un point de vue scénaristique que formel. Car Victoria et Basil, qui ont enfin pu quitter Zanzibar, sont victimes d'un naufrage et laissés pour morts sur la côte d'une petite île d'Écosse, terre des mystères et des légendes s'il en fût. Complètement isolés du monde, il va leur falloir s'adapter à cet univers d'où les hommes sont absents car interdits de séjour, où les renards sont impitoyablement exterminés en raison d'un malédiction ancestrale et où ils seront confrontés à la magie des fées portée par une petite fille délaissée - magie à laquelle Victoria ne croit pas, naturellement. Ils plongeront malgré eux (à vrai dire, uniquement malgré Basil, qui ne pense qu'à s'enfuir de cette île) dans ce monde cruel, mais d'un genre nouveau, en se frottant à des légendes de pirates et en s'essayant à une chasse au trésor. Car il est impensable pour Victoria de ne pas mettre la main sur le trésor en question, qui lui permettra de s'acheter un château où elle compte inviter, en toute modestie, sa célèbre homonyme à prendre le thé. Si ce nouvel univers est donc aussi féroce que leur bon vieux Londres ou l'exotique Zanzibar, le changement de décor et d'atmosphère donne un ton nouveau à cet album.



Changement qui s'opère dans le graphisme également, car Édith a quelque peu changé son fusil d'épaule. Finies les planches entières baignant dans une seule tonalité, finis le crayonné et les effets de papier découpé. Et si l'on perd le côté "dessin à l'ancienne" qui était la marque de fabrique des autres tomes, on y gagne sur un autre aspect. Édith s'est en effet particulièrement bien adaptée au lieu où se déroule l'histoire et rend parfaitement les coloris et les nuances des paysages écossais, avec une palette qui joue sur les gris, les bleus, les verts, les roux, auxquels se marie joliment le rouge de la robe de Pearl. La dessinatrice s'est également plu à travailler les dégradés de la mer et du ciel.



Le changement en douceur du caractère de Victoria, qui s'était amorcé dans Zanzibar, se confirme. Elle a gagné en humanité, même si, toujours aussi possessive avec Basil et gardant les pieds sur terre, elle n'hésite pas à utiliser les légendes à sa façon, très pratique et plutôt radicale, pour régler les problèmes qui se posent à elle, ainsi qu'aux habitants de l'île (renards compris). C'est pour la bonne cause ! Bon, quand je parle de garder les pieds sur terre, c'est tout relatif, puisque son obsession de rencontrer la reine Victoria prend des proportions qui confinent à la mégalomanie... et qui la rendent justement d'autant plus drôle et charmante. Quant à Basil, on s'amusera de le voir assailli par des hordes de jeunes filles qui, ma foi, n'ont pas si souvent l'occasion de voir un garçon. Ce qui est peu de son goût, toutes ces filles l'agaçant terriblement à lui courir après !



Comme d'habitude, l'histoire, si elle est sympathique, n'est pas d'une originalité époustouflante. Mais il est appréciable de constater que Yann et Edith ont choisi de faire évoluer leur série, plutôt que de se reposer sur leurs lauriers, et ceci dans une parfaite cohérence entre scénario et graphisme. Et l'on notera, si l'on va jusqu'au bout du bout de l'album, en tournant la page que nous désigne une bande de macareux, que la fin n'est peut-être pas tout à fait aussi heureuse qu'on aurait pu le croire...
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Basil & Victoria, tome 4 : Pearl

Après plus de dix ans d’arrêt, cette série reprend, nous voici sur une petite île écossaise ou irlandaise, peuplée uniquement de femmes. Chasse au trésor, vieille prédiction, imbroglios sentimentaux entre nos deux héros, et personnages étranges, ça continue toujours sur un rythme effréné. Il y a plus d’aventure de d’action que dans les anciens épisodes, mais un peu moins de situations historiques, de réflexions sur l’humanité, sur la conditions des enfants, des femmes, que dans le tome précédent, un peu moins de pertinences et d’insolences, mais Basil et Victoria sont toujours aussi attachants. Attention, la naïveté apparente est un leurre, c’est quand même assez cru.
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Basil & Victoria, tome 5 : Ravenstein

Eh bien voilà, c'est là que s'arrêtent les aventures de Basil et Victoria... Dernier album mais non le moindre, car c'est probablement le plus beau de la série, d'un point de vue graphique, et peut-être aussi le mieux maîtrisé côté scénario. Et qui démarre sec, avec un hommage appuyé à "La marque jaune". On avait déjà repéré ici et là différentes allusions d'Édith et Yann aux œuvres de certains de leurs confrères, je trouve que celle-ci est à la fois la plus drôle et la mieux exploitée.



Pour conclure les péripéties de nos deux loustics, Yann et Édith ont bouclé la boucle avec un retour aux sources. Et même un double retour aux sources. On retrouve en effet les deux héros à Londres, dans leur Londres de la fin du XIXème, sale et sombre et puant, brumeux et humide, glauque mais aussi, parfois, chaleureux. C'est sans doute l'album le plus proche de l'univers de Dickens, puis qu'en sus du décor un rien sordide où l'on était déjà habitué à évoluer, on est plongé dans le monde des petits travailleurs des rues. Un milieu dont Basil et Victoria s'étaient jusque là pas mal tenus à l'écart, eux étant des clochards du port - qui constitue un monde assez différent. Étant donné que Victoria va s'amouracher, ce qui est assez surprenant, d'un ramoneur, là voilà partie sur ses traces, prête à tout pour à rejoindre, et l'élu de son coeur, et le clan des hirondelles - des enfants ramoneurs qui sont, comme il se doit, exploités jusqu'au trognon, et qu'on utilise pour cambrioler les bourgeois (ben oui, des enfants ramoneurs, c'est ma foi bien pratique pour s'introduire de nuit dans les appartements). Petit à petit, va se dévoiler un côté encore plus sombre de cet univers : quand on évolue sans cesse sur les toits, on finit inévitablement par tomber, et par être estropié. Et pas de pitié pour les infirmes, qui ne sont devenus que des bouches inutiles. On les vire par conséquent manu militari du groupe d'hirondelles... Mais cette intrigue à la tonalité très réaliste se trouve dès le début mêlée à une histoire de malédiction : les corbeaux de la Tour blanche, corbeaux de la Reine, ont disparu, tandis qu'un étrange corbvidé géant apparaît régulièrement dans les airs : le terrible Ravenstein, que plus ou moins tout le monde s'est juré de capturer.



J'ai parlé plus haut de double retour aux sources, pour la bonne raison qu'Édith a beaucoup travaillé son style, et que, sans renier l'évolution graphique qu'elle avait amorcé dans les deux précédents tomes, elle revient ici en partie au crayonné qui faisait la particularité des deux premiers. Elle a su allier les différentes techniques auxquelles elle s'était essayée durant quatre albums, pour arriver à un dosage minutieux. Elle renoue donc avec cet aspect délicieusement vieillot que l'on avait récemment en grande partie perdu, tout en continuant à travailler la couleur de façon plus subtile - même si toutes les planches de l'album ne se valent pas en matière de colorisation. On sent qu'elle s'est plu à travailler et les ambiances nocturnes, et les scènes neigeuses, en particulier, ainsi que les décors urbains - qu'elle joue alors sur un certain minimalisme (la ruelle de la page 27), ou qu'elle opte pour un décor architectural plus détaillé. Mais c'est dans les envolées es corbeaux et les apparitions nocturnes de Ravenstein qu'elle s'est surpassée, ce qui donne de belles planches dans les tons grisâtres comme celles de la page 15 ou de la page 24. Yann et Edith en sont donc arrivés, avec "Ravenstein", à leur album le plus harmonieux et le plus cohérent.



Ce qu'il adviendra aux hirondelles, aux estropiés, ainsi que, évidemment, à Victoria et Basil, je vous laisse le découvrir. Toute la série fut une jolie découverte, une aventure souvent drôle, parfois teintée de surnaturel, mais aussi une plongée sans fards dans le monde cruel des marginaux du Londres de Dickens. Ce qu'on peut regretter, c'est que l'album nous laisse sur notre faim. Les Humanoïdes associés ont bien clairement affiché, avec la parution de l'intégrale en 2014, que la série était terminée. Et pourtant il semblerait que cette fin n'était pas censée en être une. J'en veux pour preuve l'intitulé de l'intégrale sortie en 2008 : Basil et Victoria, première époque. En conséquence, nous voilà avec une série se termine de façon abrupte, sur une fin qui n'en est pas vraiment une. Tsssss...
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Basil & Victoria, tome 5 : Ravenstein

Ayant sauté deux tomes qui se déroulaient ailleurs qu’en Angleterre (Mois Anglais oblige), je me suis attaquée au tome 5 afin de satisfaire ma curiosité : ce dernier tome allait-il être meilleur que les deux premiers ? Victoria serait-elle un peu différente ou allait encore péter les plombs ?



Cette fois-ci, nous prenons la direction de la Tour de Londres et de ses célèbres corbeaux, puis nous repartirons dans les bas-fonds où nous nous intéresserons aux jeunes enfants ramoneurs.



Au rayon des petits détails amusant, notons la présence de Fagin (Oliver Twist) et du chat Duchesse des Aristochats.



Les dessins, dont je ne serai jamais fan, sont assez sombre pour les scènes de nuit et il faut plisser les yeux afin d’observer les détails, ce qui a gêné ma lecture pour certaines cases.



Par contre, les horreurs de l’époque ne nous sont pas épargnées : entre les enfants ramoneurs, exploités, sous payés, la jeune bonne qui est l’objet sexuel du maître de maison, les hospices de nuit où tout le monde dort entassé l’un sur l’autre (le prix de la nuit est devenu 10 pennies, dans le tome 2, la nuit était à 3 shillings – une erreur totale qui est un peu corrigée puisque d’après Jack London, c’était 6 pences la nuit), les mendiants estropiés ou les combats clandestins de boxe.



Comme toujours, Victoria est d’une jalousie féroce si son Basil regarde ailleurs, mais elle, elle n’hésite pas à draguer Félix, une hirondelle d’hiver (ramoneurs) et à le suivre dans les bas-fonds de Spitalfields où, d’après elle, même le père Dickens n’oserait pas y situer l’intrigue de ses romans à 3 pennies.



Sur les trois albums lus, c’est celui que je préfère. On a de l’action, du mystère, une enquête pour retrouver les corbeaux de la Tout Blanche avant que la malédiction ne s’accomplisse, de l’amitié et une histoire dans Londres (qu’ils avaient quitté dans les tomes 3 et 4).



Londres est un personnage important dans cette série, mais ce n’est jamais (ou rarement) les beaux quartiers, mais plus souvent le Londres miséreux, glauque, sale, puant, sombre, sans pitié…



Les auteurs nous parlent aussi des différentes bandes de la ville : Basil et Victoria étaient des clochards du port, nous avons fait la connaissance des ramoneurs, on nous parlera aussi des pickpockets et des mendiants estropiés, souvent des anciens ramoneurs. Oui, ça sent Dickens !



Une série qui se termine sur un bon album, c’est déjà ça, avec une petite morale à l’histoire qui ne fait pas de mal.



Par contre, les auteurs ne précisent pas qui était la jeune fille rousse par rapport à Félix : une amie, une sœur, une petite amie comme le suspectait Victoria ?



Un jour, je pousserai le vice et lirai les deux albums se déroulant ailleurs afin de voir si le niveau de ces deux-là étaient meilleurs que celui du tome 2 qui m’avait grandement déçu (et le 1 ne m’avais pas conquise).

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Basil & Victoria, tome 5 : Ravenstein

Retour dans le Londres Victorien, retour aux sources des aventures de Basil et Victoria pour conclure cette série, avec cette fois-ci, une immersion dans le monde des ramoneurs et une rencontre avec les corbeaux de la Tour de Londres. On retrouve aussi l’univers à la Dickens des premiers épisodes, et toujours ce ton cru et impertinent qui fait la qualité de la série. Nos deux héros sont toujours aussi pétillant, parfois plein de contradictions, pas vraiment lisses, mais toujours attachant.

J’ai aimé cette série dans son ensemble, même si la colorisation m’a parfois chagriné, manquant de relief et de finesse. J’ai surtout aimé ce ton cynique et grinçant, ces personnages bruts et plein d’aspérités, ce n’est pas vraiment pour les enfants, comme souvent chez Yann, ne vous fiez pas à l’aspect naïf du dessin, il est là pour vous faire perdre pied et vous surprendre, et ça marche.

Cet épisode n’est sans doute pas mon préféré, mais il est dans la continuité des autres. Pas de suite prévue, dommage.
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Emma G. Wildford

Une délicate bande dessinée qui diffusent des senteurs romanesques mais néanmoins rebelles dans une société patriarcale guindée, à l’opposé des préoccupations de l’héroïne. Cette dernière nous embarque dans une aventure tantôt amère, tantôt fringante, cadence soulignée par la mise en couleur d’Édith et qui coopèrent avec la quête initiatique de notre téméraire anglaise. Un duo de talent pour une lecture douce et aérienne qui fait pétiller les yeux. À croquer !



Bravo aux éditions Soleil qui ont conçu un ouvrage absolument sublime, dans lequel sont glissés quelques objets à l'intention du-de la lecteur-rice. Un vrai plus !
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Emma G. Wildford

Un bel objet pour une jolie aventure avec une héroïne qui n'a pas froid aux yeux et qui reste fidèle à son amour disparu. Beaucoup de charme rétro dans cet album, y compris dans la choix de la belle police de caractère qui s'harmonise très bien avec le récit et l'époque. Encore une réussite pour Zidrou et je découvre avec plaisir Edith au dessin, un régal pour les yeux!
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