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Critiques de Métal Hurlant (71)
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Métal Hurlant, n°10 : La mécanique du grain de ..

Un grain de sable est venu troubler la bonace sérénité qui, entre rééditions, reprises et nouveautés, semblait s'être emparée du monde de la BD.

Mais un trou, un immense vide intersidéral s'était formé à l'endroit même du kiosque où dans le temps jadis paraissait chaque semaine mon journal préféré.

Comme le disait si bien madame Rosa, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était.

Elle aurait pu tout aussi bien ajouter que la science-fiction aussi était en train de muter.

Argh ! le vilain mutant que voilà ...

Un grain de sable, gros comme comme la théorie du Glitch : le vrai serait la périphérie du faux !

Voilà de quoi être tout retourné.

Un vieil ami un peu barré est de retour.

Il a ramené avec lui un nouveau monde dans lequel il va falloir vivre ...

Jerry Frissen est le rédacteur en chef d'un come-back tant attendu qu'on avait failli l'oublier.

Il plane au dessus de lui l'ombre des grands qui avaient bricolé la machine à rêver, notamment celle de l'ange tutélaire à la cravate et aux chaussettes rouges.

Ils sont tellement forts ces baby-boomers, qu'en quelques numéros bien sentis, ils ont passé le relais à une génération qui a envie d'en découdre, qui semble devoir faire aussi bien.

La machine à rêver is back !

Chapitre 10 : "La mécanique du grain de sable".

Otto Maddox présente les films de l'inquiétude !

Déjà, on sent que ça va bien se passer ...

Gregory Panaccione nous fait visiter un appartement avec vue sur mer.

Ouaouu !

Oui, oui, très sympa ... pourtant je continue de trouver ça étrange.

Mais tout cela, c'était avant le drame, avant qu'Alan Moore nous révèle que "l'industrie de la bande-dessinée a toujours été entre les mains de conservateurs rapaces".

Le grain de sable, encore le grain de sable, toujours le grain de sable ... ça n'en finira donc jamais !

La contre-culture est de retour ... de la BD, des articles, des interviews, du beau et du glauque, du bien pensé et du n'importe-quoi, du coloré criard et du noir et blanc, beaucoup de nouveautés et un peu de charmantes vieilleries ... comme cet homme au téléphone que Dionnet et Margerin auraient rencontré.

Mais peut-on leur faire confiance ?

La science-fiction a décidé de ne plus être raisonnable, de ne plus cocher les cases dans lesquelles on a tenté de la cantonner.

Le grain de sable, toujours le grain de sable ... et la folie qui va avec.

La machine à rêver is back.

C'est le retour de "Métal Hurlant", chapitre 10 ...
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Metal Hurlant, n°2 (2022)

On a dit : pas de revues sur Babelio, non pas de revues ... des livres, toutes sortes de livres, mais pas de revues.

Quoi ! On a dit : pas de revues !

Qui a dit : pas de revues ?

A l'automne 2021, "Métal Hurlant" avait entamé son grand retour avec un premier numéro dédié à l'anticipation proche, au "no future" qui nous étreint.

Mais la déflagration attendue finalement n'a été qu'un gros pétard mouillé : un peu moins de 300 pages de rédactionnel intéressant et de bonne bande-dessinée, mais rien de bien transcendant, et il n'y avait pas là de quoi installer sa quechua devant chez son buraliste pour attendre un hypothétique deuxième numéro.

Que Dieu me savonne et que les "humano" me pardonnent !

C'était sans compter sur la persévérance de trois passionnés : le journaliste Christophe Quillien, l'écrivain Claude Ecken et Jerry Frissen, le rédacteur en chef de ce retour tant espéré.

"Metal Hurlant" est vraiment de retour avec ce deuxième numéro !

Le 19 décembre 1974, à quatre heures du matin, heure locale, aux limites de Livry-Gargan et de la forêt de Clichy, quatre hommes décident de ne plus répondre désormais qu'au seul nom collectif des "humanoïdes associés".

- Philippe Druillet, l'enlumineur paranoïaque ...

- Moebius, alias Gir, le dessinateur aux mille faces ...

- Jean-Pierre Dionnet, dit "grat-grat" ...

- Bernard Farkas venu mettre un peu d'âme dans les comptes ...

Et, comme les trois mousquetaires étaient quatre, Nikita Mandryka, cinquième larron de la foire, vint rendre possible l'aventure et lui offrir son titre : "Métal Hurlant".

Une révolution qui a marqué les esprits bien au delà de la bande-dessinée francophone !

Ce deuxième numéro qui vient de sortir est un indispensable album de bande-dessinée.

Achetez-le !

Volez-le !

Empruntez à votre grand-mère ou à la mafia !

- Un rédactionnel passionnant à la croisée des chemins de l'histoire récente de la BD et de la SF, des éditions Opta, de l'Echo des Savanes et de Rock'n Folk, de la librairie "Futuropolis" et d'une bande de passionnés où l'on retrouve mentionnés des noms comme celui de Francis Lacassin, Stan Barets, Goscinny, Jean Boullet et de bien d'autres ...

- Les couvertures des anciens numéros ...

- Les plus emblématiques des séries du journal ...

- Un casting à couper le souffle ...

"Métal Hurlant" est de retour !

Et n'oubliez pas que pour vous concocter ce grand retour, des auteurs ont travaillé comme des bêtes, en perdant le boire et le manger.

Qu'ils ont du interroger sans relâche Jean-Pierre Dionnet, lui braquer une lampe dans les yeux en lui interdisant d'aller pisser.

Mais après tout c'est sa faute.

N'est-il pas un des fondateurs du meilleur des journaux, celui où la SF, sans entrave aucune, est devenue un art majeur de l'illustration et de la contre-culture ? ...





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Metal Hurlant, n°2 (2022)

Et donc, Métal Hurlant est revenu.

La politique éditoriale est annoncée : alterner tous les trimestres un numéro de nouveautés et un numéro patrimonial.

Ce numéro 2 est ainsi une compilation de planches parues entre 1975 et 1984 dans l’ancien journal.



Étant forcément nostalgique de ce que je n’ai pas connu (en 1975, j’étais trop minot ; en 1984, je gardais mon argent de poche pour les albums du Gun Club ou ceux de Moebius), je dois être dans le cœur de cible.

Et bien c’est gagné : je suis conquis.



Premier bonheur : je ne connaissais que deux des histoires re-publiées (The long tomorrow de Moebius et O’Bannon ; 1996 de Chantal Montellier), donc je ne me sens pas lésé.



Second bonheur : il y en a dont je connaissais l’existence sans les avoir lues, et elles ne sont pas décevantes. Surtout le Carapaces des frères Luc & François Schuiten, beau à pleurer.



Troisième bonheur : au-delà des criantes différences de styles, de narrations, d’univers, il règne un mauvais esprit réjouissant. L’humanisme est une illusion ou un échec, le futur sera pire, c’est la haine et la bêtise qui prévaudront, et le mieux est encore d’en rire. Ou de s’évader un peu. Ou les deux.

Voilà. C’était probablement ça, l’esprit Métal, et c’est bon d’en retrouver des bribes.



Bon, maintenant, je vais faire mon esprit chagrin.

D’abord, si les jeunots du prochain numéro ne relèvent pas le gant, ça va vite devenir contrasté. Y avait un peu de ça dans le numéro 1, mais pas encore assez. Lâchez les chiens, que diable. De mon côté, je ne perds pas espoir et serai au rendez-vous du numéro 3.

Deuxio, avis aux Humanos : c’est bien gentil de publier des extraits d’albums gravement introuvables, mais va falloir s’employer à quelques rééditions judicieuses, sans quoi tout cela fera pschitt.



Et pour vous, amis lecteurs Babéliotes qui ne connaîtraient rien de cette épopée, voilà une occasion de tester à relativement peu de frais (20 balles pour 300 pages) si cela vous attire ou repousse. Plongez !
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Metal Hurlant, n°9 : Utopies, Dystopies .....

Metal Hurlant est à nouveau dans les Kiosques !

Neuvième chapitre d'un retour vers le futur antérieur de la boîte à rêve !

Metal Hurlant is back !

Utopies, dystopies ... le futur ?

C'était mieux après ...

Ce neuvième numéro est celui qui aura débarrassé la nouvelle formule du journal de la nostalgie qui jusque-là le soutenait.

La parti-pris était d'alterner le souvenir avec l'innovation au rythme d'une parution sur deux jusqu'à ce neuvième et dernier opus paru.

Le dixième sera entièrement soutenu par de la création inédite, avec juste une trentaine de pages rétrospectives concédées aux vieux sexagénaires dans mon genre qui se pâment au seuls noms de Moebius, Druillet ou Margerin ...

Mais que Dieu me Savonne et que les Humanoïdes associés me pardonnent !

Avec Jean-Pierre Dionnet, ça marche aussi, mais moins ...

Ce neuvième numéro est un régal, une véritable réussite.

Metal Hurlant n'est plus un journal de vieux !

A partir d'aujourd'hui, de demain ou d'hier - je ne sais plus, je m'embrouille un peu dans le temps depuis ce neuvième numéro - Bref, à partir du moment où je l'aurai écrit, lu où pensé - Metal sera devenu le journal des jeunes de 7 à 77 ans !

Non, ça c'est pas possible, ça a été déjà utilisé.

Le journal des jeunes de l'an 2000 !, alors ... Ça, ça passe ?

Non, ça a été pris aussi.

Bref, l'oisillon s'est lustré la plume, et a sauté du nid.

Ça a foutu les chocottes à tout le monde, mais finalement

la boîte à rêve is back.

Fini de remâcher les souvenirs, la rédaction s'est attelée en créer de nouveaux pour des générations entières de geeks accrocs à la SF, à la BD et à la musique de sauvages !

- Exit le rock'n roll, le cinéma de quartier, les chaussettes et les cravates rouges -

Le journal est fourni avec la bande-son indispensable à sa lecture : "la musique utopique d'Otto Madox.

C'est vous dire ...

De la bonne BD, de l'excellente BD de science-fiction, soit, mais il ne sera pas dit que le rédactionnel a été négligé :

Kim Stanley Robinson a été placé sur écoute et il ressortirait de l'entretien avec Lloyd Chéry que "Les utopies ont un impact dans le monde réel" ... à voir !

Des rubriques, de l'actu, du cinéma, de la musique et des livres ... tout va bien dans le meilleur des mondes qui n'a encore pas encore été imaginé !

Au global village, ce sont les lendemains qui chantent !

Dans la république utopiste, foutez le bordel, ou non, mais ne passez pas à côté de ce neuvième numéro de Metal Hurlant.

Une nouvelle génération d'humanoïdes vient d'y apparaître, et ils m'ont l'air tout aussi électriques, tout aussi talentueux et imaginatifs ...



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Métal Hurlant - HS : Ah ! Nana

Ah!Nana est une bande dessinée réalisée par des femmes, pour des femmes entre 1976 et 1978. De plus, le contenu reflète les préoccupations féministes liées à leur temps.

Il aborde des sujets délicats et tabous de la société, fin des années 1970.

Ce hors-série de Métal Hurlant consacré à Ah!Nana est un hommage à ces pionnières et c'est une occasion pour moi de découvrir ce magazine.

j'ai appréçié la lecture de ce numéro, surtout qu'il est enrichi par des témoignages et interviews de grandes voix de la bande dessinée féminine d’aujourd’hui.

Cependant,je n'ai pas été sensible au graphisme mais le concept m'a beaucoup plus.

je remercie Netgalley pour cette intéressante découverte.
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Métal Hurlant, n°5 (2022)

La machine à rêver is back !

"Métal Hurlant" a franchi le "métavers".

"Métal Hurlant" est dans les kiosques, cinquième numéro d'un retour inattendu, inespéré mais tellement jouissif !

J'ai cru entendre murmurer sur un excellent site de critiques littéraires, le meilleur même, je crois, "qu'En effet, à priori, c'est une revue qui est déjà parue par le passé à plusieurs reprises notamment dans les années 80" ...

Que Dieu me savonne et que VeroClaire me pardonne,

mais où était-elle tout ce temps ?

N'a-t-elle réussi à franchir le "métavers" que récemment ?

Délit de jeunesse, peut-être ?

Certes, mais, comme disait ce bon Corneille, aux âmes bien abonnées, la valeur n'attend point le nombre des années !

Alors, lisez l'excellente critique de VéroClaire ...

Le cinquième numéro de ce deuxième retour est une réussite.

Ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus.

Je n'ai pas trop de temps, occupé que je suis à ressortir et à relire quelques exemplaires de ce bon vieux "Métal".

Lisez l'excellente critique de VéroClaire, plutôt ...

(notez bien, qu'à travers le "métavers" et sans même bouger une oreille, comme l'aurait remarqué Pierre Desproges, je viens d'inventer la critique Babelio à quatre mains.)

Lisez l'excellente critique de VéroClaire ...

Mieux, allez-vous procurer ce cinquième opus, abonnez-vous, commandez les quatre autres et faites la queue, comme tout le monde, pour attendre le sixième ...

La machine à rêver is back !

"Tracks" sur Arte a tenté de définir "Métal Hurlant" en six points et quelques interviews* :

 - A "Métal Hurlant, celui du retour, on sait accueillir le nouveau rédacteur en chef ... par un adjectif qualificatif élogieux commençant par un "E" mais que je ne saurai répéter ici entre babelionautes bien élevé(e)s ...

 - le patron, Jean-Pierre Dionnet, ne laisse rien passer ...

 - le père de Ranxerox, le premier héros de BD cyberpunk a fait partie de la bande ...

 - le rédacteur en chef, le même Jerry Frissen du début de partie, est un voleur ... en plus d'être un "E", notez bien ...

 - le journal publie, pour la première fois, des illustrations à la peinture ...

 - le patron, le même qui ne laissait déjà rien passer, le patron donc a un sacré flair !

Le patron, d'ailleurs, était aux Utopiales à Nantes.

J'ai nommé Jean-Pierre Dionnet, costard gris, cravate et chaussettes rouges pour trois tables rondes et conférences :

 - "Au seuil des cités mouvantes", la ville, est un topos de SF par excellence. Elle se tapit dans l'inconscient des artistes qui la rêvent ...

 - "The twilight zone", à la frange de la science-fiction, il existe une zone grise qui sépare vaguement la réalité de la fiction.

Ne réglez pas votre téléviseur ...

 - "Métal Hurlant, au delà des limites", le magazine culte de la SF édité par les Humanoïdes associés et créé en 1975 par Druillet, Moebius et Farkas est de retour après une longue éclipse !

Rencontre avec celles et ceux qui perpétuent la flamme, éclairé(e)s par l'auréole de leur ange tutélaire ...

avec Jean-Pierre Dionnet mais aussi Elene Usdin, Marc Caro et Antoine Mottier comme modérateur.

Tout un programme !

Gageons que l'an prochain Babelio en sera ...

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Métal Hurlant, n°3 : Vacances sur Mars (2022)

Les allers et retours sur Mars, ça vous bouffe le week-end !

Qui plus est l'attente était comme insupportable.

"Métal Hurlant" est de retour !

Et le troisième numéro était attendu pour le 1er juin.

Le premier numéro avait semblé essouffler une jeune génération à la poursuite de la folie de ses anciens.

Un deuxième avait mis les choses au point par KO !

Un superbe retour sur image : 1975-1984 le nouveau visage de l'imaginaire : Druillet, Moebius, Dionnet, Gal, Bilal, Mezières et Schuitten.

La vengeance du serpent à plume et de Cobalt 60 !

Le parti pris adopté par une rédaction emmenée par Jerry Frissen semble être un va et vient entre nouveautés et souvenirs au rythme d'un numéro sur deux.

Le troisième numéro nous emmène sur Mars, et au delà ...

Au delà si les anciens et nouveaux lecteurs, enthousiastes ou agressifs, tous amateurs de science-fiction et d'originalité, si donc tout ce petit monde a de nouveau envie de défoncer à grands coups de pied la porte qui mène vers la liberté ...

Peur et fascination !

Métal Hurlant est un monde non seulement sans loi, nous dit Jerry Frissen, son rédacteur en chef, mais aussi sans réponse.

On ne peut en tout cas pas imaginer une reprise durable uniquement appuyée sur le souvenir de quelques quinquas addicts et constituée d'anciens numéros resaucissonnés.

Suspens ! angoisse !

Souffrance et expectative !

Ce troisième numéro est donc la pierre d'achoppement ...

Mr Jerry Frissen, vous êtes reçu avec les félicitations.

La "faribole sidérale" est de retour !

N'en déplaise à tous les réacs, le "grand remplacement" est bien en marche.

C'est un plan génial.

L'asservissement consenti de l'humain par la pop-culture.

Un seul en a réchappé : Ringo Starr ... but I listen for your footsteps !

Bienvenue dans la cité du Moeb !

Entre les pages de ce troisième numéro du mythe retrouvé se dessine un chemin suffisamment incohérent pour rencontrer Duryet, le doyen de la cité.

"La machine à rêver" is back !

Et déjà l'attente est insuportable.

Septembre 2022, Métal hurlant 4ème opus "l'homme est bien petit" avec du beau monde, encore du beau monde et Franck Margerin ...





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Métal Hurlant, n°1 : Le futur c'est déjà demain..

Je suis né dans les années 80 donc je n'ai pas connu l'âge d'or du magazine "Métal Hurlant".

Cependant, à l'annonce de la toute nouvelle renaissance du magazine alors que j'étais en pleine effervescence artistique à ce moment là, m'a grandement excité à l'annonce de cette nouvelle mouture du journal façon début du XXIème siècle.



Depuis, j'ai acheté tous les numéros depuis leurs sorties mais je n'ai pris la décision de commencer le tome 1 que hier ou avant-hier.



Je me suis lancé donc dans la lecture de ce "Mock" sans savoir à quoi m'attendre.

Les parties documentaires et interviews sont excellentes.

On y trouvera les interviews par exemple Enki Bilal, Alain Damasio ou encore William Gibson pour ne citer qu'eux.



La partie graphique celle où la bande dessinée et la science-fiction sont mises à l'honneur est elle aussi très intéressante. On y trouvera divers artistes, scénaristes et dessinateurs et l'ensemble des petites histoires courtes qui nous est proposé fait le taff.



Très bon premier tome placé sous le signe du "Near Future".
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Métal Hurlant, n°1 : Le futur c'est déjà demain..

Un tantinet décevant ce premier numéro du revival. Il y manque un peu de l'irrévérence et du foutraque qui étaient la marque de fabrique de son glorieux prédécesseur. Et de gros nénés, aussi, c’est important les gros nénés.



La partie magazine est vaguement intéressante mais la maquette un peu trop classique. Pas grave, c’est pas pour ça qu’on l’achète.



Côté BD, j’ai trouvé la plupart assez décevantes. Je promets que je l'ai pris sans l’a priori mentionné plus haut, avec l’idée de découvrir une nouvelle génération de talents. Et ben j’ai pas été époustouflé. C’est souvent rebelle gnangnan et pas super original. Parfois sympa (la domotique bien comprise de Matt Fraction et Afif Khaled, par exemple, ou l’app à faire parler les animaux de compagnie de Diego Agrimbau et Lucas Varela) mais guère plus.



Je crois aussi que c’est une fausse bonne idée de faire un numéro thématique, la SF « near future » en l’occurrence : l’ennui naquit un jour de l’uniformité. Chère rédaction, si vous me lisez, laissez davantage de mou dans les rênes à vos auteurs. J’espère que cette idée ne sera pas systématique.



Bon, et à l’heure du bilan, qu’est ce que ça donne ? La palme graphique à Anna Mill et Luke Jones pour une double page superbe. La palme de l’histoire qui scotche à Paul Lacolley et Pierre Colleu pour un grand délire mystico-futuriste auquel on ne capte pas tout du premier coup. Et la palme du bon esprit à Ugo Bienvenu pour son vieux richou en train de revenir de tout au moment où sa pulpeuse sort de la piscine. Une pulpeuse ? De la piscine ? Oui ! Y a des gros nénés ! Merci.
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Métal Hurlant Hors Série : Les Chats: La huitième..

Depuis quelques temps, plus rien n'est pareil.

Un vague soupçon s'est insinué entre nous

C'est la faute aux Humanos !

Mon chat me surveille et je ne le lâche pas de l'oeil.

Son histoire a commencé il y a bien longtemps, lorsque le monde n'était pas ce qu'il était aujourd'hui.

A cette époque, il était une créature laide et insignifiante qui vivait dans un trou.

Mais depuis qu'il a séduit le grand prédateur, pour lui, tout allait très bien.

Pourtant c'est le 24 avril que notre relation a véritablement changé.

Comme d'habitude, il s'était réveillé avant moi.

Comme d'habitude, j'ai grogné et il a miaulé.

Comme d'habitude, le café était trop chaud.

Comme d'habitude, la brosse à dents ne rasait pas et le rasoir ne moussait pas*.

Comme d'habitude, j'ai déposé des croquettes dans la gamelle et je suis parti bosser.

Comme d'habitude, il ronronnait et j' étais pressé ...

Mais au retour, je n'aurais pas dû m'arrêter au kiosque à journaux, pas dû laisser traîner ce hors-série "spécial chats" sur la table du salon.

"Métal Hurlant" a mis mon chat dans tous ses états !

C'est la faute aux Humanos !

Comment aurais-je pu me douter ?

Pourtant dans son dernier édito, véritable chant du cygne de l'apostat, Jean-Pierre Dionnet cite Hugo, évoque Feydeau et vient se souvenir du "chat qui expire".

To be or not to be, Jean-Pierre ?

C'est votre dernier mot ?

290 pages de bandes-dessinées, d'illustrations, d'articles thématiques et de fictions.

Le chat vient-il d'une autre planète ?

A-t-il voyagé dans une météorite ?

Est-il un des trois morceaux du coeur du dragon Onghwis ?

Le chat est-il vraiment le meilleur ami de Geluck ?

Aurait-il décidément envoûté les humanos ?

Ce hors série est un petit bijou d'intelligence et d'inventivité graphique.

Il fourmille de références et de clins d'oeil.

Il y a un peu d'ancien et beaucoup de nouveau.

Et sept planches très belles de Daria Schmitt, "Plus tôt l'oeil du monde cessera de brûler".

Un vrai bon moment de lecture, donc ...

Mais c'était avant le drame !

Avant qu'en page 94, François Rivière ou Guillem Barbet écrive que Claude Farrère était le secrétaire de Pierre Loti.

La coquille !

Qui est est le responsable ?

Qu'il se dénonce !

Il sera châtié ...

Quoi qu'il en soit, que l'on prépare la cérémonie de lacération d'accoudoir maudit !

Le chat s'est enfin décidé à rentrer ...



* merci Eddy





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Métal Hurlant, n°5 (2022)

*Nouvelle formule pour un magazine de SF culte*

Il y a quelques années (enfin, dans les années 90!) , j'ai eu ma période SF - en fait, je n'en suis jamais sortie - et eu l'immense plaisir de feuilleter ce magazine spécialisé. (Vous les retrouverez certainement dans les bibliothèques.) . Un souvenir vivace.

Au menu de cette nouvelle mouture : ce cinquième numéro parle de réalité virtuelle - le métavers - sommes-nous sûrs que notre monde soit celui qui existe "pour de vrai" -

*

Un volume assez conséquent puisqu'il fait 272 pages - un condensé de ce qui se fait de mieux dans l'univers de dessinateurs, scénaristes, coloristes et autres talents. Une vingtaine de BD (nouvelles) et une dizaine d'articles composent cet opus.

Diverses facettes tant au niveau culturel, philosophique, technologique, et j'en passe....

Aucune ne m'a laissé indifférente.

Et le fil conducteur pour chaque intro : un mini-strip composé d'images énigmatiques (avec code informatique), et à la fin on comprend beaucoup mieux l'incorporation de ces "strips" (je vous laisse découvrir).

*

Laissé sur la table du salon pour mes ados. Pour les initier à un univers plus que prolifique....

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Métal hurlant, n°2

Remontée des profondeurs de ma cave, les 73 premiers numéros de la revue Métal Hurlant, comme neufs, reposant depuis plus de 40 ans dans des boites d'archive qui les tiennent à l'abri de la lumière de la poussière et des sagouins aux mains sales.

Après avoir chaussé des gants de protection, je me saisi du N°2 (je ferai le N° 1 une prochaine fois car il a déjà été chroniqué ici même par El Gato Malo)

Le Numéro 2 était attendu avec fièvre par les lecteurs du N° 1, et trois mois plus tard, la magie opère à nouveau. Nous sommes rentrés dans l'ére de MH. L'édito de Philippe Druillet insiste sur la performance remplie par l'équipe qui a tenu et tiendra ses engagements, un magazine de BD nouveau, novateur, tourné vers l'avenir et la fiction.

Le clou de ce N° 2 est Harzak de Moebius une histoire molle dessinée sur des à plats de couleur qui fait toujours aujourd'hui figure de référence pour le Fan de BD quelque soit sa génération.

Voir, en pleine page, ces deux faux ptérodactyles fuyant un ciel d'orage orange et survolant une pampa d'algues vertes aux mouvements sinueux, inquiétants et maladifs est encore aujourd'hui une expérience inoubliable.

L'un des animaux est chargé comme un âne, l'autre est chevauché par Harzak le terrien funèbre à la tête recouverte d'une étrange coiffure, et portant une cape rouge sur ses épaules.

Là, sous nos yeux, le drame se déroule. Les algues happent le chargement, Hazark éperonne sa monture pour la faire voler plus haut et furieux lance une pièce d'or vers les herbes nauséabondes.

L'aventure n'est pas finie pour notre héros. A l'horizon il aperçoit les restes d'un aqueduc, une arche de pierre, perdue au milieu des algues qui continuent d'ondoyer vers ce qu'elles croient être leur prochaine vicitme.

Hazark va se poser sur l'arche, mais elle est occupée par un monstre mi gorille, mi dragon, mi humanoide pas associé. Hazark feinte. Il fait tournoyer son volatile autour du vestige et saute dessus face au monstre pour le défier. Lorsque ce dernier veut se saisir de lui, il saute dans le vide pour se retrouver sur son oiseau. Emporté par son élan le monstre se raccroche in extremis au bord du précipice et finit par y tomber.

Hazark jouit de sa victoire sur son morceau de béton, seul au milieu d'une étendue d'algues ondoyantes alors que le soleil se couche.

Une histoire en couleur, sans paroles, donnant au récit la profondeur d'un conte absurde, grâce à la magie des couleurs, la force du dessin, et l'expression des personnages, même celle des algues ondoyantes. On ne se lasse pas de lire (?) et relire ces planches sorties de l'imagination de Moebius.



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Métal hurlant, n°5

Le N° 5 porte toujours la mention POUR ADULTES et la couverture de Nicollet le justfie-t-elle ?

On y voit il est vrai une dame dans une vitrine, sur un fauteuil club de cuir havane, harnachée comme un centurion romain, un fouet à la main, tandis qu'un pauvre mutant la langue pendante, les bras ballants et les oreilles alertes passe, la queue basse.

Est-ce cette couverture qui incite JP Dionnet à commencer son édito par une citation de Françoise Giroud ?

"Les bandes dessinées c'est un phénomène curieux : je ne les comprend pas, ça m'agace."

Parution de l'intégrale des 4 premiers numéros dans LINUS en Italie. En route vers la gloire.

Métal intègre des petits nouveaux, Philippe Picaret et Barret dans une histoire R'nR intitulée FESTIVAL !

Des planches sublimes et absurdes de MOEBIUS avec André La Jungle....et bien sûr la suite d'Arzach, toujours aussi intriguante, le héros survolant sur son ptérodactyle, un champ de bataille infâme aux couleurs rougeyantes de soleil et de sang.

Que du bon, quoi !

Dans un style plus classique, les héros romains, carthaginois ou mérovingiens de Dionnet et Gal poursuivent leurs conquêtes vaines.

Pendant de Moebius, côté couleur, le toujours fantastique Corben et son personnage romantico-brutalo-cynique, Den, aux prises avec son égo, sa mémoire, son subconscient et toutes ces petites merveilles du cerveau humain qui viennent le taquiner au moment où il s'y attend le moins. Cette taquinerie se fait sous les traits de la grande prêtresse ("une femme majestueuse d'allure" selon Den) qui psalmodie dans une langue étrange autant qu'inconnue de notre ami "AAAH YAAA SUM NOBLOK N'CABU...N'ZIGNA"

Va savoir !

Heureusement pour les ramollis du bulbe que nous sommes, il y a encore l'humour franchouillard (n'ayons pas peur des mots) de Druillet et son personnage bravache d'Hamilton Potemkine, se prenant pour Dieu, crééant avec ses jets de salive un monstre infâme à mi-chemin entre le volatile et l'éléphant qui le noit dans ses excréments nauséabonds, ce qui fait dire à Hamilton "Au moins, comme ça, j'ai à bouffer"

Passons...

Toujours dans le style humour décalé mais non franchouillard, Jules l'éclair de Dionnet et Mandryka est toujours à la poursuite de Mung...

Enfin côté France, les amours contrariées vus par Alexis, avec Vengeance, une série où les amoureux éconduits se résolvent au pire pour garder leurs amours prisonnières...

Que dire de Cow-Girls at war ? "mieux que Ballard ! Mieux que Dick ! Decouvrez les univers nés de vos rêves les plus intimes !" dit la bande annonce. Slogan adopté !

Encore un N° qui vaut le déplacement. Youpi !



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Métal hurlant, n°57 bis

Les Humanoïdes associés présentent l'anthologie de l'âge d'or de "Métal Hurlant", la référence trimestrielle de la bande-dessinée de science-fiction.

Transfuges du journal "Pilote"atteint en 1975, d'une certaine morosité, Moebius, Druillet et Dionnet, adoptant un nouveau ton plus adulte et provocateur, fondent "les Humanoïdes Associés", une nouvelle maison d'édition sur laquelle reposera "Métal Hurlant", le journal, d'abord trimestriel puis mensuel, qui va marquer une génération et révolutionner le genre.

Ce 57ème numéro bis est un objet collector.

Il revient sur les débuts de la revue et revisite les premiers numéros.

Son sommaire est prestigieux, rien que la BD et de la SF.

La couverture, association de talents, est signée Druillet et Moebius.

Le premier récit, "jusqu'au dernier" est signé Jacques Tardi ainsi que "la crainte du sloane aux yeux bleus" et "lune de miel" que l'on retrouve un peu plus loin.

Dionnet et Mandryka nous offrent une sorte de court feuilleton : "Jules l'Eclair".

Mais interrompons une minute ce programme pour une petite page de pub !

Au commencement il y avait "le bandard fou" "John Watercolor" et "cauchemar blanc" de Moebius - Il y avait "Mirages" de Druillet.

Si vous avez aimé ce numéro, vous apprécierez ces deux volumes contenant les premières bandes des deux dessinateurs qui ont le plus révolutionné l'histoire de la bande dessinée.

Puis, quand le programme reprend, surgissent Lesueur pour "de réputation mondiale", Vaughn Bodé pour "Cobalt 60", Moebius encore, Alexis pour "Vengeance", Enki Bilal avec "Crux Universalis, Gotlib pour, ne nous étonnons de rien, un "attentat à la pudeur", Russ Heath, Mandryka et jean-Claude Mézières qui nous présente de drôles de "baroudeurs de l'espace"....

J'en oublie et pas des moindres mais l'énumération, trop longue, serait lassante à force d'être trop fournie.

En ouverture de ce 57 bis spécial, les couvertures des 4 premiers numéros sont reproduites en pleine page et les sommaires correspondants de l'époque sont retranscrits.

"Métal Hurlant" pour toute une génération c'est aussi un film d'animation canadien inspiré de la revue française et de "Heavy Métal", son émanation américaine.

Ce film a certes un peu vieilli mais sa bande son, saturée de Hard-Rock, est toujours aussi fameuse et "Trust", cocorico, y fait une tonitruante apparition.

Dans le passé, le futur, sur la terre et dans l'au-delà, il est le seul à connaître son véritable ennemi. Il est le seul à pouvoir le trouver.

C'est l'histoire de "Métal Hurlant"...

Les américains en avaient rêvé, "les Humanoïdes associés" l'ont fait !













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Métal hurlant, n°3

Des nouveautés à n'en plus finir dans ce N° 3 livré au début de l'été 1975.

Les aventures d'Yrris, de Druillet et Alexis, une histoire fantastique emprutant au Cauchemar d'Innsmouth de Lovecraft, "Par Sarot, étrange endroit ! Et quel odeur !" dit le héros en arrivant dans la ville où vivent les dragons.

Alexis met au service de l'imagination débridée de Druillet son dessin à la ligne pure et longiligne, dépassant les limites qu'il s'impose trop souvent lui-même. Un Must.

Dans ce N° débute l'histoire de Den, de Richard Corben remarquable pour ces planches hors pages aux couleurs sombres. Dans cette première livraison, on voit Den devenir le héros taciturne et musclé, mangeur de serpent, s'affranchissant du désert et de ses pièges pour suivre la femme indienne qui le conduit vers sa detinée.

Du côté de Betelgueuse, La reine noire donne encore à Druillet l'occasion de livrer sa vision extrême de la sexualité entre maîtresse et esclave.

Jules Léclair continue son voyage à la recherche de l'Empereur Mung et découvre le summum de la gastronomie en commandant un Kraputnik....

Jamis très loin d'Adèle Blanc-Sec, Tardi nous fait jubiler de bonheur avec La crainte du Sloane aux yeux bleus. Une histoire transposant son univers, Paris fin XIXème, début XXème siècle, le métro et les expositions universelles, l'égyptologie dans une héroïque fantasy où des machines étranges parcourent l'espace.

Pour le dessert, Un Harzack en noir et blanc de Moebius. Plus que 3 mois à attendre avant le N° 4.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Métal Hurlant - HS : Ah ! Nana

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Métal Hurlant - HS : Ah ! Nana.

Ah ! Nana est le premier périodique français de bande dessinée réalisé par des femmes, pour des femmes entre 1976 et 1978. Issu de la galaxie foisonnante de Métal Hurlant, il représente une aventure pionnière dans le monde de la bande dessinée française.

Ce hors-série exceptionnel de Métal Hurlant consacré à Ah ! Nana est un hommage vibrant à ces pionnières et une occasion de (re)-découvrir un magazine aussi unique que trash et intemporel.

Métal Hurlant - HS : Ah ! Nana est un ouvrage qui m'a permis de découvrir Ah ! Nana. Née en 1974, j'étais trop petite pour le lire à sa sortie et j'avoue n'en n'avoir jamais entendu parler !

J'ai apprécié le contenu, le fait que ça aborde des sujets tabous pour l'époque tels que l'inceste, la sexualité féminine, les violences subies par les femmes, la transsexualité mais aussi des sujets tels que l'art, la mode..

C'est une peinture parfois satirique des années 1970. J'ai trouvé le contenu assez osé par moment, et souvent pertinent.

Ce hors sujet est très intéressant. J'ai aimé qu'il soit enrichi de témoignages et interviews d'autrices la bande dessinée féminine actuelle.

Par contre, je n'ai pas du tout accroché avec le graphisme même si je me doutait que ça pêcherait sur ce point là. Mon mari m'avait prévenu que cet ouvrage changerait de mes lectures habituelles et allait me surprendre :) Mais ce ne fût pas une mauvaise surprise, loin de là.

Métal Hurlant - HS : Ah ! Nana est un bon ouvrage, un bel hommage à ces pionnières et à ce magazine qui a marqué son époque.

Ma note : 3.5 étoiles.



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Métal Hurlant, n°8 : Les Caresses de Métal

Sous un grand format mook* d’environ 300 pages, Métal hurlant (quatrième version**) est une revue-livre française consacrée à la BD ; elle est distribuée, depuis 2021, en presse, librairies mais aussi sur commande via le Net. Elle surfe, dans sa mouture trimestrielle actuelle, sur le succès phénoménal (et justifié) de sa première version, celle éponyme des 70’s et 80’s. Les n° impairs sont dédiés à de jeunes talents désireux d’en retrouver l’esprit initial ; il y a projection à court terme dans un espoir de renaissance ; dans les faits, à la lecture, çà matche ou pas, tout dépend ; l’important est d’essayer (philosophie typique de Métal Hurlant). Les n° pairs, dits vintage, revisitent en best of, les grandes heures d’antan.



Le Métal Hurlant des 70’s/80’s marqua peu à peu de son empreinte la BD mondiale. Il y eut un avant, il y eut un après. En berceau-école de renom, le magazine influença d’autres mouvances graphiques (et scénaristiques), souvent étrangères et plus particulièrement US (la revue, en édition américaine, devint « Heavy Metal »).



Cette chronique est centrée sur le n°8 paru le 23/08/2023 ; elle est donc consacrée au Métal Hurlant d’antan qui, en fantôme lumineux surgi du passé, mérite de renaitre en republiant ses grandes heures de jadis, couvant sous une cendre jamais éteinte. Les jeunes pousses reviendront au numéro suivant, wait and see …



Il y a de la nostalgie manifeste dans l’effort éditorial vintage. De l’autosatisfaction tout autant. Au regard du chemin parcouru, l’attitude se justifie. Celles et ceux qui ont fait le job des années durant, pros permanents, dilettantes ou amateurs, ont conscience d’avoir participé à une aventure hors-norme, diversifiée, prolifique, fertile, enthousiasmante … entre hauts et bas, entre chef d’œuvres graphiques publiés et problèmes financiers qui ont souvent perturbé « La machine à rêver » (sous-titre de la publication). Le lectorat des débuts, le nez dans le rétroviseur et témoin en temps réel de ce qui fut, celui en jeune greffon néo-générationnel portent un passé et l’espoir d’un futur … Croisons les doigts.



Le rédactionnel embarqué explore les coulisses d’une entreprise qui se perdit peut-être dans ses ambitions via ses hors-séries incessants, ses trop nombreuses collections d’albums ... Tout du long d’un rédactionnel équilibré, interviews (Bilal et Maneuvre), présentations des BDs (Claude Ecken, une pointure de la SF française écrite et Christophe Quillien), les intervenants n’hésitent pas à parler des emballements de jadis, des erreurs et des approximations, tout autant que des coups de cœur et de génie, du flair à dépister des talents prometteurs. On est dans les coulisses, backstage, au plus près des comités de rédaction et du travail solitaire de chacun œuvrant pour un collectif. Le môme que j’étais en 74 aurait rêvé d’y être. Métal Hurlant 08 nous embarque dans une machine à voyager dans le temps, au plus près du mythe graphique jadis en cours, au cœur d’une « machine à rêver » qui chercha les nuages en essayant de garder les pieds sur terre (pari difficile mais quelque part réussi).



Au sommaire de ce n°8 vintage, excusez du peu : une belle et somptueuse affiche ; pourquoi bouder ?, les émois d’antan ressurgissent. Il y a Moebius, Tardi, Druillet, Caza, Luc et François Schuiten, Gillon, Bilal, Montellier … et une multitude d’autres que je connais moins mais qui, plus ou moins, valent le détour. L’explication de cette carence est simple : perso, j’ai connu le Métal Hurlant science-fictif exclusif des premiers pas, je l’ai abandonné ponctuellement quand la revue diversifia ses thèmes tout en restant malgré tout « mauvais genres ». Je sais pourquoi j’y suis venu (ses fulgurances graphiques science-fictives éblouissantes) ; je sais aussi pourquoi j’y reviens en 2023 (il y avait tant d’autres facettes au magazine, je les ai, hélas, zappées).



PS : La couverture est signée Caza, elle illustra en 1976 (et 81), chez "J'ai lu", la seconde et troisième parution VF de "Les femmes de Stepford" d'Ira Levin. L'intention est la même dans les deux cas, elle est parfaitement ciblée par la mention "La ménagère de plus de 500 ans" en bas du Métal Hurlant. A noter que cette 1 de couverture repiquée n'est, en aucun cas, un écho du contenu.



RePS : hommage à « Pilote, le journal qui s’amuse à réfléchir ». Sans lui, rien n’aurait été pareil. Métal Hurlant 08 s’en fait écho, je ne fais que prolonger …



* Publication périodique intermédiaire entre la revue et le livre illustré. Anglissime.



** janvier 1975 à juillet 1987 ; juillet 2002 à octobre 2004 ; un n° en 2006 ; 8 parutions depuis l'automne 2021 jusqu’à aujourd’hui.
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Métal hurlant, n°8

L'été 1976, celui de la sécheresse, à se demander si ce n'était pas un coup des Humanos qui concoctaient depuis le printemps ce spécial été de 100 pages dont la parution a fait monter la température et exploser le thermomètre. Rien à voir avec la canicule de 1983...voire !

De ce numéro spécial, j'ai retenu la mangnifique nouvelle série de Tardi et Picaret, je veux parler de Polonius, un looser magnifique qui en décidant de quitter "la steppe désertique dans laquelle il survit misérablement seul face à la nature hostile" va s'attirer pas mal d'ennuis et devenir le héros d'une BD Légendaire.

Traité d'espion par des nervis à la solde d'adorateurs d'un Dieu immonde et cruel, il va passer par la case esclavage, dans les carrières de Worrog, puis par la case rédemption après avoir sauvé un général de la noyade, Egypios.

Affranchi, il regagne Ru, la cité des "Noires Légendes" et c'est là que l'aventure commence...

Tardi met au service du scénario imaginatif de Picaret, un trait souple et clair qui deviendra sa signature...

Avec Traumwach, Voss nous plonge dans son univers mystique et délirant, motos, jungle, fantasmes, filles sexy, anges-gradiens et droïdes.

Conte romantico kitsch sur un texte de Pauline Pierson, et un scénario de Mouchel.

Roger, j'aurai ta peau est le premier roman photo paru dans Métal. Mise en scène en couleur et scope de Ken et Barbie-Zoe par leur propriétaire masqué aux motivations louches...

jerry Cornelius et son garage hermétique, 3ème épisode dans lequel Jerry déjoue les ruses des Bakalites.

Dans ce N°, The long tomorrow signé Moebius et O'Bannon fait jeu égal avec Polonius. C'est dans cet épisode que Pete, malgré les avertissements de Fy découvre avec stupeur qui est l'espion arcturien, planche mythique s'il en est...

Ah, 1976 et son été chaud...Que de souvenirs...





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Métal Hurlant, n°6 : Les métamorphoses métallique..

Avec ce numéro 6 de sa nouvelle formule, le magazine Métal Hurlant opère une rétrospective des dessinateurs qui ont marqué l'histoire de la première mouture, fer de lance de la science-fiction française il y a près d'un demi-siècle. On trouve là un florilège de thèmes (du post-apo au transhumanisme) et une flopée de grands maîtres comme Moebius dont une illustration gracile et aérienne orne la couverture. Je retrouve aussi avec plaisir François Schuiten dans ses explorations architecturales érotiques, ou encore Philippe Druillet et son baroque lovecraftien. À noter également la présence de Marc Caro, plus connu pour ses collaborations avec Jean-Pierre Jeunet (Delicatessen, La cité des enfants perdus…) mais qui est aussi un dessinateur de talent, comme le prouve sa fantaisie insectoïde. Plus surprenant encore, Jacques Tardi et Nikita Mandryka sont aussi de la partie, dans des univers assez éloignés des leurs mais où se glissent la passion de l'Histoire du premier et l'humour du second. Malheureusement il y a aussi beaucoup de contenus qui ne m'ont pas plu dans ce numéro. J'y apprends en effet que Métal Hurlant était très lié à la culture punk-rock, à laquelle je suis aussi hermétique que le fameux garage de Moebius. Et pas mal d'histoires et dessinateurs lorgnent vers cet aspect. En tout cas, ce numéro bénéficie d'un beau travail d'édition, avec une mise en contexte de chaque contenu, des interviews, etc, ce qui permet de goûter à cet autre âge de la science-fiction comme si on y était encore. À l'arrivée, un voyage plutôt plaisant vers le futur antérieur.
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Métal hurlant, n°7

Avec la couverture de Robial, deux BD qui sortent du lot dans ce N° de Métal :

The Long Tomorrow de Moebius et O'Bannon (pas Steve mais Dan), à la relecture de cette histoire et à la visualisation des planches, au découpage des images, je pense que Luc Besson a dû s'en inspirer pour son film le 5ème élément.

Mêmes abimes de tuyaux et de vides autour des bâtiments de la Cité, mêmes sensations de vertige.

Personnages à la fois futuristes et passéistes dans leurs comportements, leurs attitudes et leurs vêtements.

Décors urbains et équipements tournés vers le loisir, foisonnants et colorés.

Droïdes plus qu'humains.

Rues peu sûres et police agissant plus en répression qu'en prévention.

Dans cet épisode de l'histoire, Pete Club, le détective est chargé par Dolly Vook de Katterbar, une ambianceuse comme on dirait maintenant, de "récupérer quelques affaires personnelles. Un travail simple et bien payé, au 199ème niveau au casier 736"

Mais voilà, tout ne se déroule pas aussi simplement...

Dolly est assassinée, et Pete est pris en chasse par un véhicule dont les occupants sont animés de mauvaises intentions...

Course poursuite de véhicules, collision, ejection des passagers, puis course à pied dans les puits antigrav...On s'y croirait.



Avec Mézières et Margerin, c'est une autre paire de manches, mais c'est tout aussi bien dessiné et scenarisé.

Les baroudeurs de l'espace commence par :

"Les PZIN nous ont coincé ! Nous les Comancheros de Betelgeuse"

Ils sont trois, ces baroudeurs. Le juge leur met le marché en main, ils sont jeunes, et après tout n'ont essayé de voler que des tablettes nutritives...pour eux ce sera 15 ans de Commandos de la Légion Spatiale, ou 10 ans de Prison.

Deux d'entre eux ont préféré la prison, un seul la Légion.

Fable cosmique, on ne saura pas ce que sont devenus ceux qui ont choisi la prison, mais le légionnaire est rentré dans le rang et a fondé une famille qui est sa fierté.

Il finit par souscrire à une morale passant sous silence les expéditions punitives dans les planètes lointaines, lesmassacres de rebelles, et le triomphe de l'ordre établi.

Pour le reste, remugles scato de Druillet, fantasmes lunaires de Macédo, humour décalé de F'Murr et Massé...

Encore un super numéro de Métal.

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