AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de A. E. van Vogt (305)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le monde des A

Le Monde des Ā est un roman de science-fiction, dans l'acception la plus originelle du terme, c'est-à-dire une fiction ayant pour point central une réflexion d'ordre scientifique.



D'après moi, l'entrée dans la narration proprement dite, c'est-à-dire les différentes actions et péripéties vécues par le héros, Gilbert Gosseyn, s'effectue de façon assez aisée ; en revanche, l'accès au sens profond du livre n'est peut-être pas aussi aisé pour le lecteur.



Tout d'abord, que signifie ce A ? A comme Aristotélicien, or, l'aristotélisme n'est pas forcément la notion la mieux partagée, ni la plus maîtrisée par la moyenne de la population, je suppose, d'où ma petite digression, pour laquelle vous voudrez bien me pardonner si elle s'avère inutile. Ici, je pense que l'aristotélisme est à prendre au sens négatif du terme, à savoir une vision archaïque de la connaissance, par opposition, par exemple, à Galilée qui s'opposa aux visions et représentations antiques (donc aristotéliciennes) de l'univers.



Donc Ā (prononcé " non-A ") renvoie alors à la notion opposée à cette acception de l'aristotélisme et qu'on pourrait grossièrement définir comme étant une vision éclairée, moderne, relativiste de l'univers et de ses points d'interface avec le vivant. Être Ā est donc ici une variable et une qualité positive.



Cette précision étant donnée, j'entre plus précisément dans le vif du sujet et qui sera une lutte : la pensée A contre la pensée Ā. Pour A. E. Van Vogt, les A ont une pensée émotionnelle tandis que les Ā en ont une rationnelle (pour faire simple, c'est un peu plus compliqué que cela en vrai). Pour faire simple encore, le siège de ces pensées émotionnelles correspondraient aux parties les plus profondes de notre encéphale, ce que vulgairement on nomme " cerveau reptilien ", alors que la pensée rationnelle serait quant à elle plutôt sise dans les parties corticales du cerveau, soit, la plus récente, évolutivement parlant.



Concrètement dans le livre, le monde des A c'est celui qui règne sur la Terre tandis que sur Vénus est une sorte de paradis Ā. Mais ce n'est pas encore aussi simple que cela. Sur la Terre, une sorte de méga ordinateur géant se charge de présider aux décisions et d'oeuvrer pour le bien commun. Mais est-ce véritablement le bien commun ? La Machine est-elle fiable ? Est-elle désintéressée ? Mystère.



Quoi qu'il en soit, des représentants d'une espèce d'empire galactique extérieur, A par nature, avide, dominateur, sanguinaire essaie de prendre les commandes sur la Terre et, pour ce faire, a besoin de détruire la Machine.



Et c'est là que notre héros, Gilbert Gosseyn entre en scène. Tout porte à croire qu'il a été envoyé par la Machine pour protéger la Terre des menées galactiques. Mais selon quelles modalités doit-il agir ? Qui est-il

vraiment ? Quelles sont ses aptitudes particulières pour avoir été ainsi désigné ? Tout ceci et encore bien d'autres choses, il n'en sait fichtre rien. C'est à lui de le découvrir… s'il ne se fait pas trucider avant.



Le roman est, selon moi, très efficace dans le déroulement de l'intrigue jusqu'aux deux tiers environ. Par la suite, cela devient peut-être un peu plus nébuleux. Les renversements sont tellement renversants qu'ils en deviennent un peu perturbants et l'on finit parfois par se dire : « Mais qu'essaie de me faire passer ou de me dire l'auteur, finalement ? »



Ce que j'en retiens, personnellement, c'est la grande méfiance que nous devons toujours garder vis-à-vis de nos propres perceptions et interprétations du " réel ". Qu'est-ce que le réel d'ailleurs ? N'est-ce que ce qui est limité par notre propre appareil perceptif et cognitif ? Peut-on traverser une pierre ou un corps humain sans l'abimer ? Jusqu'il y a peu encore, on aurait répondu non, or, on sait depuis un gros siècle que les rayons X traversent aisément certains corps. Vous allez me répondre : « Oui mais ils l'abîment ! » Certes, c'est un peu vrai, il y a interaction de la radiation avec le vivant, mais si je vais encore plus loin et qu'au lieu de prendre une radiation X je me replie sur un neutrino, là, tout redevient possible. Etc., etc.



Bref, le réel est relatif et comme l'écrit l'auteur dans la postface, une chaise n'est pas une chaise, dès lors qu'on s'intéresse à la structure atomique de la matière qui la constitue. (Une chaise en fer est bien plus différente d'une chaise en bois que d'un couteau fait de ce même élément, etc., etc.)



Deuxième point sur lequel l'auteur souhaite attirer notre attention : l'impasse que constitue un monde et une société basés sur la compétition. Il oppose en cela monde terrien et monde vénusien, ce dernier étant, de ce que j'en ai à peu près compris un monde répondant aux critères de l'anarchisme, c'est-à-dire, l'ordre moins le pouvoir. Toutefois, j'ai trouvé cette évocation plus nébuleuse, peut-être parce qu'il redoutait une forme de censure s'il allait au fond de sa pensée (n'oublions pas que le livre a été écrit en 1945 et qu'on ne rigolait pas à l'époque avec l'anarchisme qui avait été sévèrement réprimé en Espagne en 1936 et aux États-Unis au début du XXème, comme l'illustre l'affaire tristement célèbre de Sacco & Vanzetti dans les années 1920).



En somme, un livre intéressant de mon point de vue, qui pose des questions, sans forcément chercher à y apporter des réponses toutes faites, qui soulève des interrogations, tout au moins, et qui nous oblige à aller creuser, chercher par nous-même des tentatives de réponses, et qui nous oblige à examiner un petit peu quelle est l'image qu'on se forge de la réalité et de la manière dont nous souhaitons l'appréhender. Mais bien entendu, ceci n'est qu'un avis très relatif, dont je ne saurais dire s'il se situe chez les A ou les Ā, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          1456
La dernière forteresse

Petit recueil de nouvelles publié en 1978 en France et comprenant :

La dernière forteresse (1942)

Les hommes reflétés (1971)

Les assassins de la terre (1949)



Dans la première nouvelle, un maître du temps arrogant prétentieux et télépathe recrute à tour de bras des hommes de toutes les époques pour combattre une faction rivale dans la domination de la terre.

Dans la seconde, une pierre étrange venue du futur, dans un musée, multiplie les individus et les élimine au fur et à mesure pour ne garder le meilleur, mais dans quel but ?

Dans la dernière nouvelle, et bien, j'ai lu le livre il y a à peine une semaine et impossible de me remémorer l'histoire (si ce n'est que c'est encore une histoire temporelle).



C'est tristement symptomatique de ce petit livre. Encore une semaine je suis à peu près sûr que je ne me souviendrais absolument pas de son contenu.

C'est d'ailleurs malheureusement le cas de beaucoup de livres de Van Vogt, autant je me souviendrais toujours d'un sorcier de Lynn, d'un monde des non-A ou d'un A la poursuite des Slans, autant un Silkie, un colosse anarchique ou une machine ultime (j'ai regardé dans ma liste pour retrouver des titres perdus dans les limbes de ma mémoire) n'ont laissé aucune trace pour la postérité de la science-fiction. Et ce recueil de nouvelles vient indéniablement grossir la seconde liste.



Ce qu'il reste : Une impression d'une moins bonne maîtrise de l'histoire à voyager dans le temps qu'un Poul Anderson par exemple (La patrouille du temps) ou d'un Asimov (Prélude à l'éternité). Un univers sans aucun doute riche, mais fouillis, servi en vrac avec une impression d'un gros fatras, limite bouillie indigeste, au point d'avoir du mal à suivre l'action des personnages.

Des personnages féminins en crinoline dans leur tête (en même temps vu la date de création…), une femme a les pleins pouvoirs, les plus puissants du monde, de l'univers et que veut-elle ? Faire un beau mariage. (Sic)…



Bref une œuvre absolument dispensable.
Commenter  J’apprécie          862
Pour une autre terre

Une histoire de vaisseau générationnel.



La Terre se meurt, selon certains savants. La solution, envoyer un vaisseau capable d’accélérer jusqu’à la vitesse de la lumière et coloniser une autre planète. Mais Murphy passant par là, d’un voyage de quelques années, on passe à un voyage sur plusieurs générations, les équipages se succèdent, mutineries après mutineries et visites de planètes habitées mais non viables.



Ecrit en 1965, je lui préfère Tau Zéro d’Anderson (1970) pour le côté Hard Science et Starborne de Silverberg (1995) pour le côté relations entre les personnages. Bien que ce ne soit pas des histoires de vaisseau générationnel, se sont les deux titres qui me sont venus à l’esprit à la lecture de ce roman.

J’ai trouvé dommage que le fil rouge du roman soit les mutineries et changement de Capitaines successifs. Soif de pouvoir et révolution. Comme si l’humanité n’avait rien appris de son histoire… (D’un autre côté, regardons ce qui se passe autour de nous, et au final, Van Vogt n’ a peut être pas tout à fait tort).

Je n’ai pas aimé le fait que chaque planète soit habitée par des extraterrestres évolués. Mais il paraît que c’était la norme dans les années 60 donc passons.

Les personnages manquent cruellement d’épaisseur, mais pour un roman court courant sur plusieurs générations, on ne s’étonne pas.

Et enfin, le final est pour moi, raté car trop improbable, limite grand guignol.



Cela étant. Je ne me suis pas ennuyé. Là ou certains auraient fait un roman sur un épisode (sans dénigrer le principe) en 10 pages, nous avons ici l’arrivée, la résolution et le départ. Les épisodes se succèdent, le changement se fait à vitesse grand V et l’histoire reste malgré tout intéressante. Et puis tiens, cela m’a donné la furieuse envie de relire Starborne. Donc au final, cette lecture aura été profitable…
Commenter  J’apprécie          682
La faune de l'espace

Un excellent vestige de l'âge d'or de la SF !

Il s'agit de trois récits ultra solidaires et très cohérents qui font quasiment un seul et unique roman ( selon mon humble avis ) ...

Cette division est assez artificielle et tient uniquement à des stratégies ( des contraintes ) éditoriales de l'époque ...

Une mission d'exploration est lancée dans l'espace profond .

Pour notre plus grand plaisir nous voyageons très loin dans l'espace . le lecteur est plongé dans ce vaisseau et dans son quotidien . Il est dans chaque compartiments , il est en compagnie d'un équipage fractionné en coteries mouvantes aux motivations alambiquées .

Ce texte fait partie de ces textes qui sont vraiment " habités " ...

Il fait aussi partie de ceux qui ont un parfum de réalisme qui s'impose avec force même si certains aspects du récit peuvent apparaître comme incontestablement fantasques ponctuellement.

Au niveau langue ce texte tient largement la route et les traductions tiennent vraiment la route aussi !

Alors des scientifiques .... des militaires ... un néxialiste . C'est un néologisme en même temps qu'une fonction fascinante créée par l'auteur et qui vaut le détour . le nèxialiste de cette fiction est un scientifique dont le savoir est transversal . Sa fonction est de lier les sciences entre elles , par un non spécialiste compétant et assertif . Mon opinion personnelle étant d'ailleurs que ce n'est pas du luxe.

Les rapports entre les membres d'équipage , leurs crises relationnelles ... leurs environnements respectifs , les missions et les découvertes sont soignées au millimètre près , même si quelque fois l'âge d'or n'est pas très loin.

Un texte court ... assez envoûtant ... équilibré , réaliste et merveilleux :

C'est un récit qui apporte satisfaction et dépaysement grâce à son style et grâce notamment à cette concision qui se trouve être tellement percutante et efficace !

Du suspens et des rebondissements : très sympathique ...

Ce vaisseau possède beaucoup de présence , c'est de la SF à Papy mais de la très bonne.

Un vieux pot mais de la bonne soupe.

Certaines couvertures de cet assemblage de trois aventures très solidaires , sont somptueuses et elles conviennent bien à ce bouquin , mais certaines des couvertures insistent sur certains aspects du texte et cela vaut le coup de jeter un œil.

Commenter  J’apprécie          622
À la poursuite des Slans

Considéré comme un classique de la SF, « à la poursuite des slans » me laisse sur un sentiment mitigé. Autant j’ai adoré la première moitié du roman, autant la seconde m’a plutôt déplu. Je ne pense pas que ce soit dû au fait qu’à l’origine ce récit a été publié sous forme de feuilleton dans la revue Astounding Stories. Ma déception ne vient pas d’un problème de construction narrative lié à ce mode de publication mais bien à une perte d’intérêt pour le contenu en lui-même.



Quel dommage ! Le début du roman m’a pourtant immédiatement happée et enthousiasmée. Le thème très classique d’un conflit opposant humains et « mutants » télépathes est remarquablement et très efficacement abordé. L’histoire de Jommy, ce jeune slan obligé de fuir et de se cacher, m’a tout de suite emballée. Tout comme la découverte des luttes de pouvoir au sein du palais où siègent le dirigeant de la planète et ses conseillers.

Mais à partir du moment où Jommy endosse le rôle de sauveur mon enthousiasme est retombé comme un soufflé. L’intrigue perd alors une grande part de sa saveur et de son intérêt. Paradoxalement, c’est au moment où le récit prend l’aspect d’un roman d’action où les péripéties s’enchaînent dans une course-poursuite que j’ai commencé à m’ennuyer. J’avais tout de même envie de connaître la vérité au sujet des slans, c’est ce qui m’a permis de surmonter l’ennui provoqué par cette seconde moitié de roman. La question de savoir qui sont réellement les slans est en effet passionnante et maintient l’intérêt du lecteur. Le dénouement, à l’image de la moins bonne partie du roman, est affreusement bavard.



De Van Vogt j’ai largement préféré « la faune de l’espace » qui m’avait passionnée de bout en bout. « A la poursuite des slans » a vraiment été une déception, et ce d’autant plus que le début du roman m’a emballée et que j’y ai vraiment cru. Quel dommage, ça partait vraiment bien !

Commenter  J’apprécie          526
L'empire de l'atome

L'empire de l'atome est le deuxième livre que je lis de l'auteur. Dans l'ensemble, il m'a plu davantage que le premier.



J'ai lu que le roman serait basé sur celui de Robert Graves, « Moi, Claude » (1934) transposé dans un univers de SF. Sans l'avoir lu et sans être une spécialiste de l'Empire romain, on y retrouve en effet quelques éléments.



L'empire de l'atome est d'abord paru dans la revue Astounding Science Fiction en 5 novellas entre mai 1946 et décembre 1947. Ce qui explique mon impression générale de manque de cohésion entre les chapitres (fix-up).



Une dizaine de milliers d'années dans le futur, naît Clane petit-fils de l'Empereur Linn. Il aurait dû être tué car il est difforme suite à une exposition de sa mère pendant sa grossesse aux radiations dans un temple dédié aux « Dieux de l'Atome », mais un prêtre insiste auprès de son grand-père pour l'épargner et l'élever comme quelqu'un de normal, juste pour voir.



J'avais donc imaginé suivre Clane tout au long du roman mais en fin de compte, je ne saurais en faire un portrait car il m'a semblé le voir de loin la majorité du temps. Faute de merles on mange des grives… je me suis raccrochée aux autres personnages comme Lydia (son abominable grand-mère par alliance) et son fils Tews. Ils étaient bien campés et crédibles.



Alors que le pouvoir change de mains, une menace plane sur l'Empire... Clane sera-t-il l'homme de la situation ?



D'un côté, le contexte de l'univers est fort bien décrit. Mais de l'autre, l'aspect technologique reste pour moi un peu nébuleux. C'est difficile de s'imaginer certaines choses et je reste avec un sentiment d'incompréhension. La fin laisse perplexe… faudra lire la suite pour avoir (je l'espère) les réponses à toutes mes questions.









Challenge mauvais genres 2020

Challenge trio d'auteurs SFFF 2020 – Lecture commune

Commenter  J’apprécie          526
Le sorcier de Linn

Et voilà, je me suis enfin décidé à lire ce deuxième volet du Cycle de Linn, qui fait donc suite au très bon L'empire de l'atome.



Un deuxième volet qui reprend exactement là où s'était terminé l'autre.

On retrouve avec un grand plaisir le mutant Clane, le surdoué de l'Humanité qui doit faire face à une menace extra-terrestre promettant d'être extrêmement destructrice, et qui, en plus, refuse toute communication et donc toute négociation. Cette race inconnue bénéficie d'une technologie bien plus avancée, que seul notre héros est en capacité intellectuelle de comprendre et, du coup, de maîtriser.



En parallèle, Clane inquiète toujours autant les tenants du pouvoir suprême sur Terre qui voient en lui une menace pour le trône d'Empereur. Tout comme le premier tome, il ne peut et ne doit, au début, compter que sur lui-même afin de parvenir à sauver le système solaire, et par extension, l'espèce humaine.



Voilà pour la petite histoire, comme je les aime, à l'image de Van Vogt et à la SF de cette époque. C'est court, simple, efficace, sans longueur, ça prend rapidement des proportions intergalactiques à l'échelle de l'immensité infinie de l'univers. Clane comprend tout très rapidement, il n'y a aucun besoin en explications trop détaillées sur les sciences et le fonctionnement des diverses machines. En même temps, cela n'est aucunement le but de Van Vogt dans cet ouvrage.



Mais j'ai tout de même été légèrement déçu de ma lecture, bien que toute la partie sur la planète lointaine soit captivante, mais malheureusement trop courte.

J'ai été déçu car j'ai trouvé que l'auteur avait clairement manqué d'ambition pour ce deuxième opus. On a la désagréable impression qu'il a volontairement raccourci son texte, ou qu'il n'avait pas assez de temps à consacrer à son écriture. L'empire de l'atome était riche en intrigues politiques, il y avait toute la séquence d'instruction de l'enfant mutant Clane qui était passionnante, tout comme la présentation de la place de l'ordre religieux de l'atome, la gestion des conflits sur les planètes colonisées, et surtout il y avait davantage de description des émotions des personnages principaux.

Ici, Van Vogt survole que trop rapidement les sentiments de Clane, et il fait totalement abstraction de ceux de ces acolytes, amis ou ennemis. Et l'intrigue est unique, il ne se passe rien d'autre à côté ou en parallèle... ou perpendiculaire même.



Je ne déconseille pas ce roman. Surtout que si vous avez lu et aimé L'empire de l'atome (je précise qu'il est indispensable de l'avoir lu auparavant), vous serez heureux de connaitre la suite et le dénouement, mais il ne restera pas gravé dans ma mémoire.

Commenter  J’apprécie          514
La faune de l'espace

Voilà un très bon récit d'exploration spatiale !



A l'origine de "la faune de l'espace", 4 nouvelles parues dans le magazine Astounding stories qui furent regroupées pour constituer ce roman. Tous les chapitres (nouvelles) reprennent un peu la même trame : l'équipage du Fureteur découvre une espèce extra-terrestre, celle-ci entre d'une façon ou d'une autre dans le vaisseau, l'équipage doit lutter contre cette menace. Malgré cette répétition de schéma narratif, lire les récits les uns à la suite des autres présente un réel intérêt. L'assemblage de ces textes n'a rien d'artificiel et forme bien un tout cohérent avec une vraie continuité.



Les interactions des protagonistes changent au fur et à mesure et on suit avec intérêt l'évolution des rapports de force au sein de l'équipage entre savants et militaires. Les personnages sont fouillés, bien dessinés et la dimension psychologique des luttes de pouvoir est particulièrement bien transcrite.



Dans chaque aventure, l'auteur présente à la fois le point de vue humain et le point de vue extra-terrestre. Ainsi, on comprend les motivations de l'espèce alien, qu'il s'agisse de recherche de nourriture ou de reproduction. Et on suit les répercussions de cette intrusion sur l'expédition spatiale. Cela permet à l'auteur de brasser de nombreux thèmes : référence à Darwin, théorie sur le cycle des civilisations...



L'autre atout majeur du roman est la création par l'auteur du Nexialisme. Cette science vise à coordonner les éléments d'un domaine de connaissance avec ceux des autres domaines (l'interdisciplinarité avant l'heure en somme). Cet aspect du roman est passionnant et est présenté de façon tellement crédible que pendant une bonne partie de ma lecture, je n'ai pas imaginé qu'il s'agissait d'une invention de Van Vogt.



Les intrigues sont bien menées et réservent leur lot de rebondissements, de péripéties et de tension.

On pense à Star Trek (le Fureteur m'a beaucoup rappelé l'Enterprise), à Alien et à bien d'autres histoires d'exploration spatiale. Tout ça en 1950 (et même 1939 pour la première nouvelle). C'est peu dire que Van Vogt est un précurseur. Et son récit qui a très bien vieilli est un divertissement intelligent de haute qualité.



Challenge Multi-défis 2016 - 30 (un livre dont l'histoire se déroule dans un milieu hostile)
Commenter  J’apprécie          502
Pour une autre terre

Il y a des romans de SF qui vous laissent une empreinte à cause de leur thématique ,des personnages ,ou principalement dans mon cas des images souvenirs de l'univers, qui restent longtemps après la lecture ..

Le fait est que quelques années après la lecture de Pour une autre terre je me souviens bien de ce roman aujourd'hui encore ( univers et intrigue ) .

Le style est très lisible d'un point de vue contemporain et la traduction n'a pas vraiment besoin d'un rafraichissement ..

Un peu comme dans La faune de l'espace ,les personnages sont solides ,le suspense est bien géré et l'univers est absolument tangible et crédible !

Un vaisseau générations de colonisation ,en route vers l'infini qui peine à découvrir un monde habitable malgré quelques opportunités ...

C'est un monde clos tout en nuances qui développe une véritable stratification sociale et des clivages subtils qui s'articulent autour de leurs compétences variées , de leur statuts hiérarchiques ou encore autour des objectifs de la mission ...

L'intrigue est pleine de nuances et de crédibilité et l'auteur démontre une fois de plus sa capacité à réfléchir pertinemment à la problématique du vaisseau » générations « et à romancer le fruit de ses réflexions. le roman se déroule intégralement dans l'espace et dans la coque du vaisseau ...

Un texte qui est absolument lisible et hautement recommandable et si vous aimez La faune de l'espace par exemple : Pour une autre terre devrait vous enthousiasmer.

La fin est du type hard science bien ficelée sur un mode : espace , temps, vitesse ,avec une approche intelligente absolument dénuée de la moindre touche de ridicule.

C'est un roman très rationnel avec des personnages très soignés en milieu confiné et c'est une expérience assez intime ,assez intense ,vivante et gratifiante que cette lecture pour l'amateur de ce genre d'univers .

Comment dire ? : la couverture tient ses promesses voilà tout !

C'est un véritable classique du genre ( selon moi ) et une valeur sure qui est destinée aux adultes comme aux plus jeunes.

Commenter  J’apprécie          472
L'empire de l'atome

Il y a très, très longtemps, je me suis régalé à lire le cycle de Linn. L’occasion d’une lecture commune m’est donnée de le relire. C’est toujours à double tranchant : l’impression rémanente de la première lecture, positive vu qu’on a envie de relire, risque d’être fortement modifiée et pas forcément en bien.

Qu’en est-il avec cet Empire de l’atome ? Bonne nouvelle, la facilité et le plaisir de lecture sont toujours là, mais l’opinion critique est un peu écornée.



Cet empire existe 12000 ans après notre temps et veut s’étendre à l’échelle du système solaire. On comprend vite qu’il a dû se passer une belle catastrophe radioactive il y a longtemps, car de notre science ne reste que des résidus transformés en religion et guère compris. A sa tête se trouve une famille qui manipule le complot et l’assassinat comme Camille Thomas le violoncelle : en virtuose. Mais voilà que le dernier né de la famille se révèle être un monstre, un mutant. Clane va bénéficier d’une chance : on lui permet de vivre, de s’éduquer. Et cet homme mal fichu va illuminer l’empire.



Au cours de ma relecture, j’ai couvert de comparaisons historiques jusqu’à la nausée mes co-lecteurs et lectrices tellement cela me frappait. La montée de la famille Linn vers le pouvoir évoque les Médicis. L’empire lui-même rappelle l’empire romain, avec ses Patrons (patriciens), ses chevaliers et ses esclaves. La femme de l’empereur, Lydia, qui n’a qu’une idée fixe : permettre à son fils d’un premier mariage, Tews, d’hériter de l’empire, me l’a implacablement rapprochée de Lyvie, épouse d’Auguste et mère de Tibère.

Et voilà que ce matin Fifrildi, une de mes co-lectrices, découvre que le roman est inspiré de Moi, Claude de Robert Graves, un roman qui conte les manigances à la cour de l’empereur Auguste et de ses successeurs. Eurêka !! Tout s’éclaire. Le seul que j’ai du mal à rapprocher, du coup, c’est Clane qui est nettement plus dégourdi que Claude.



Question complot, on est servi. Le roman, choral, passe en revue de nombreux points de vue, en particulier ceux de l’empereur Médron, de son épouse Lydia et de Tews. Ces personnages sont très bien construits (et pour cuse, ils ont de qui tenir). Lydia est une impressionnante calculatrice dénuée de scrupules et Tews, malgré son bon fond, se révèle indécis, jaloux et paranoïaque à souhait.

Afin de provoquer chez ces personnages dont on partage le point de vue (et donc chez nous), une surprise constante devant les agissements de Clane, A. E van Vogt ne nous offre pas de pénétration profonde de ce dernier. Clane reste éloigné de nous, même s’il nous apparaît d’une intelligence outrancière doublée d’une curiosité scientifique qui ne s’embarrasse pas de tabous religieux (voire manipule son monde grâce à ces croyances). Il m’a un peu fait penser à Galilée, un Galilée conquérant. Je ne me souviens plus du deuxième tome, mais il me semble qu’on aura là plus l’occasion de le connaître.



L’écornage de mon ressenti tient surtout à des éléments tirés par les cheveux. Comment croire que cette civilisation - et j’inclus les plus barbares habitants d’Europe, le satellite de Jupiter - se déplacent sans difficulté dans le système solaire sans conserver la moindre connaissance physique depuis des éternités ? Comment réparent-ils leurs engins quand ceux-ci tombent en panne ? L’énergie atomique est réduite à l’état de divinité. Les armes des soldats se limitent à des arcs, des lances et des épées ! Il faut prendre sur soi et admettre ces excentricités et ne plus y penser, sinon le roman ne peut pas plaire.

A. E. van Vogt ne fait pas dans la hard science, pour sûr. Une de ses particularités est de mettre en scène des armes inconcevables d’une puissance incroyable, basées sur des principes inconnus ou incompréhensibles. Son imagination à ce sujet m’a toujours épaté. Je l’apprécie plutôt.



Ce roman constitue une sorte de répétition générale à une situation autrement plus menaçante. L’auteur garde sa révélation jusqu’au bout et l’assène à la fin dans le but évident de provoquer l’envie de lire la suite chez le lecteur. Ça marche pour moi même si – il faut bien l’avouer – on aurait pu imaginer bien d’autres façons plausibles de permettre à Clane de découvrir cette révélation.

Nous lirons donc la suite au printemps.

Commenter  J’apprécie          469
Le monde des A

Boris Vian a traduit Le Monde des Non-A en 1953. Beaucoup considèrent cela comme le moment de la renaissance de la science-fiction en France car la méthode de travail de Van Vogt avait de quoi plaire au Paris de l'époque. Il programmait son réveil pour sonner a chaque 90 minutes, écrivait en vitesse ce qui lui venait dans son demi sommeil, et retournait se coucher.



Pour lui, chaque scène du roman ne pouvait dépasser les 800 mots, ce qu'il faut qu'il utilise les ellipses de façon tout à fait habituel.Le résultat est un roman étrange, planant et qui va dans toutes directions. L'histoire et la plume déconcertantes en font son originalité, malgré quelques passages qui ont pris de l'âge.



C'est aussi (à ma connaissance), la première apparition de certain tropes qui deviendront ensuite des classiques de SF. Celui des jeux où tout est permis à la The Purge/Hunger Games. Ou celui d'un grand ordinateur bienveillant gouvernant, du haut de sa sagesse, l'humanité entière. Et cela, ce n'est que les deux premiers chapitres. L'histoire dérive ensuite beaucoup, beaucoup plus loin.
Commenter  J’apprécie          451
La machine ultime

Ça doit bien faire 15 ans que j'ai trouvé ce vieux livre dans la bibliothèque de la famille et déjà j'étais épaté.



C'est une autre histoire d'une IA qui dirige la société de façon autoritaire, pour le "bien" des humains. Mais ce qui rend ce livre original et attachant, c'est que ce roman se place du point de vue de l'ordinateur. On a donc un protagoniste quasi omniscient, qui fait le mal tout en étant bien intentionné.



J'en ai gardé un bon souvenir, même si la lecture des autres commentaires me signale que j'en garderais probablement une autre impression si je le découvrais aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          410
Le monde des A

Je suis contente d'avoir lu ce classique, précurseur un peu du genre. On entre très facilement dans l'histoire et même si parfois j'ai eu du mal à comprendre exactement ce qu'était le A et le non-A, j'ai compris dans l'ensemble. Un récit bien rythmé et assez fascinant , encore plus à l'époque j'imagine ! Je me demande maintenant si Richard Morgan a eu l'idée d'Altered Carbon avec ce cycle de A. Enfin, depuis les idées développées dans ce roman ont pu apparaître dans bien des romans , je ne suis pas une spécialiste.

En tout cas je suis curieuse de lire la suite de ce roman très riche !

Challenge Mauvais genres 2020

Challenge séries 2020

Challenge trio d'auteurs
Commenter  J’apprécie          412
Le sorcier de Linn

Je me suis fixée pour objectif de lire cette année 4 livres de chaque auteur pour le challenge trio d'auteurs SFFF. En ce qui concerne A.E. van Vogt, ce roman est le troisième que je lis. Je peux déjà dire que ce n'est pas un auteur qui m'a donné envie d'explorer son oeuvre plus avant comme cela a été le cas avec Poul Anderson et Robert Silverberg. Je lirai encore La faune de l'espace et puis j'en resterai là.



Dans l'ensemble, l'histoire est intéressante : les luttes de pouvoir avec ses complots à la romaine, le personnage mystérieux de Clane le mutant, celui de Czinczar, la menace des Riss, ...



À côté de cela, je reste avec un énorme sentiment de frustration. Comme quand tout le monde a compris la blague, sauf vous ou que vous ne l'avez pas trouvée drôle ^^



Cette façon de raconter ne me convient pas du tout. Je ne suis pas parvenue à m'imaginer l'histoire, comme si les scènes se déroulaient sur un plateau vide. J'ai trouvé que le texte manquait de cohérence. A.E. van Vogt m'a souvent donné l'impression de passer d'une chose à une autre sans faire de lien.



Vous l'aurez compris, je suis un peu passée à côté de cette oeuvre majeure de l'auteur.







Challenge cycles/séries 2020

Challenge mauvais genres 2020

Challenge trio d'auteurs SFFF 2020
Commenter  J’apprécie          405
Le monde des A

Un livre aux pages un peu jaunies, un classique de la science-fiction publié dans les années 40.



SI mon exemplaire faisait vieillot, l’histoire en elle-même n’a pas trop souffert du passage du temps. Le roman se passe dans un autre millénaire et si on y déplace parfois des lampes, des tubes cathodiques, comme on ne sait plus vraiment ce que c’est aujourd’hui, ça peut sembler aussi futuriste que dépassé.



Le dispositif technologique central, c’est une intelligence artificielle, la Machine, qui contrôle l’existence des gens en leur attribuant un rôle dans la société en fonction de leurs résultats aux épreuves des Jeux. Mais le roman est presque plus philosophique que technologique, les candidats doivent démontrer leur aptitude à penser Non-A, une logique non-aristotélicienne et la récompense ultime c’est de faire partie des colons de Vénus, pour y joindre un peuple évolué, devenu pacifique parce que débarrassé des instincts de violence et de pouvoir.



Une autre question fondamentale est celle de l’identité, le « qui suis-je vraiment ? » car le roman raconte les aventures de Gosseyn qui avant même de se présenter à la Machine, s’aperçoit qu’il n’est pas lui-même, ce qu’il croit savoir, ses souvenirs, semblent faux. Il sera ainsi involontairement mêlé à des complots pour conquérir la Galaxie.



Une lecture qui m’a beaucoup plu, quel que soit le sens qu’on donne à ces simples mots, sans s’interroger sur la sémantique de chacun des mots…

Commenter  J’apprécie          390
Le sorcier de Linn

Une intrigue plus simple et plus resserrée que L’Empire de l’atome.



En fouillant un peu, on note que si les versions roman du diptyque datent de 1957 et 1962, ils ont été publiés en tranche dans la revue Astounding Science Fiction (du célèbre John W. Campbell) respectivement en 1946 et 1950. Ce fait m’a fait renoncer à l’idée que c’est le temps passé entre les deux romans qui est responsable des différences.

Tous les éléments de l’Empire n’ont pas disparu dans Le sorcier de Linn ; ils sont simplement dilués, déposés à la marge. Les complots au plus haut niveau de l’État, la haine de la différence que provoque les mutations de Clane ; on peut même s’amuser à retrouver les similarités entre les personnages du romans et les Julio Claudiens (je rappelle que l’Empire de l’atome reprend partiellement la trame de Moi, Claude de Robert Graves). Ainsi Jerrin pourrait être assimilé à l’empereur Claude, son épouse Lilibel à Agrippine la Jeune et leur fils Calaj à Néron (les ressemblances paraissent plus dans les caractères que dans les liens de parenté).



Mais l’essentiel est reporté sur la lutte à outrance que les humains doivent livrer aux Riss, une race extraterrestre responsable jadis de la destruction de la civilisation humaine. Tout repose sur les épaules de Clane en cette affaire. Je crois qu’Alfred E. van Vogt aime beaucoup les personnages providentiels dont la présence ou l’absence changent le cours de l’humanité vers le progrès ou l’annihilation.

Tout repose tellement sur Clane que l’auteur insiste pour établir un contraste fort avec ses interlocuteurs – et cela nuit à l’intérêt du roman. Les autres personnages sont incapables de réflexion, sont assoiffés de pouvoir et bêtes ou simplement naïfs jusqu’à l’exagération, comme les Outlandais. Madelina – qui a une grande importance dans la vie de Clane – disparait trop vite de l’histoire et réapparait en ayant perdu tout son potentiel de personnage fort. Heureusement, il nous reste Czinczar, le chef barbare du satellite jupitérien Europe, qui est le seul capable de tenir la dragée haute à Clane. Sans lui le roman aurait beaucoup perdu de son intérêt.



Le traitement de Clane, en revanche, reste assez proche de ce qu’il était dans l’Empire de l’atome. Si on voit beaucoup plus souvent les événements par ses yeux et si on a plus souvent aussi l’occasion d’accéder à ses pensées, l’essentiel de ses plans continuent à être cachés jusqu’au moment où leur dévoilement permet de retourner une situation perdue avec une grande surprise pour le lecteur. Avec les personnages qui l’entourent, le lecteur se demande tout le temps où le mutant veut en venir. De ce fait, on reste en permanence dans une situation d’attente du flash qui va tout expliquer. Ce besoin de tout cacher au lecteur jusqu’à l’ultime moment ne fonctionne pas avec tous les lecteurs – certains de mes amis babéliotes qui ont lu le roman en LC avec moi me l’ont confirmé.

Enfin, Alfred E. van Vogt continue à faire de la science fiction dans le premier sens des mots. Si l’énergie atomique reste à la base des technologies qu’il développe, il extrapole énormément jusqu’à créer des objets qui confient à la magie. Son idée finale quant à la nature du cosmos est percutante tout en restant obscure. Elle n’est corroborée par aucune réalité scientifique, mais ce n’est pas grave. Il s’agit d’une idée de fiction mise en mots.



Il s’agissait d’une relecture pour moi – la première datant d’il y a bieeeen longtemps. J’y ai retrouvé du plaisir et que j’ai redévoré le livre. Pari réussi, donc.

Commenter  J’apprécie          396
L'empire de l'atome

Premier tome du cycle de Lynn écrit en 1956 par Alfred Alton Van Vogt communément appelé A.E. Van Vogt. Ce dernier est un auteur canadien né en 1912.

Dans le monde de l’atome, écrit après guerre et la bombe atomique d’Hiroshima et Nagasaki, on ressent bien le peu d’informations concernant l’atome. Tout paraît magique ou religieux dans l’explication de l’utilisation de la radioactivité.

Clane jeune mutant, né dans la famille dirigeante de Linn devrait normalement être supprimé comme beaucoup d’enfants bénis par les dieux de l’atome, mais son grand-père convaincu par un savant précurseur Joquin, le remet entre les mains des savants. Il sera instruit et protégé par Joquin et par d’autres savants de l’atome. Il devient un jeune très érudit et précoce, très au fait des stratégies militaires, des sciences en général. On pourrait dire comme aux échecs qu’il prévoit tous ces coups à l’avance. Et il a de qui tenir, déjà son grand-père l’Empereur, sa grand-mère Lydia nagent avec habileté dans la cour de Lynn, où tout est prétexte à éliminer celui qui gène.

Mais Clane est aussi un précurseur dans le sens où il aimerait bien abolir l’esclavage, la population d’esclaves pouvant devenir menaçante pour les hommes vu leur nombre grandissant.

Là aussi, il aura vu juste. Mais n’en disons pas plus.

Tous ces personnages Clane, L’empereur, L’impératrice Lydia, son fils Tew né d’un premier lit, sont décrits avec précision, et se partage l’affiche. Leur point commun : le pouvoir. Moins pour Clane car mutant il ne se fait guère d’illusion sur sa capacité à accéder au pouvoir suprême. Mais c’est un conseiller précieux, mais méconnu.

L’écriture de Van Vogt m’a paru particulièrement froide, cartésienne. On le lit avec facilité mais sans émotion. C’est mon humble avis. J’ai lu Les joueurs du A et A la poursuite des Slans, il y a déjà de nombreuses années, mais ne m’en souvient pas particulièrement. Le prétexte du challenge du Trio auteur de Fifrildi m’en donne l’occasion et cette lecture commune en particulier. Je compte bien continuer avec la suite Le sorcier de Linn, rien que pour voir comment ce termine l’épopée de Clane. La curiosité l’emportant sur l’évolution donnée à la défense de notre galaxie. Je l’aime bien ce Clane, il a tout, malgré sa difformité, pour être Empereur définitif de l’empire de Linn. Un super héros en devenir grâce à sa connaissance de la science et son savoir en diplomatie.

A voir la suite : Le sorcier de Linn
Commenter  J’apprécie          394
La fin du non-A

Les deux premiers tomes de la trilogie du Ā de Van Vogt se lisent comme de fascinants trips d'acide — ils nous perdent sans nous donner envie d'être retrouvé.



Celui-ci, écrit 30 ans après le deuxième (40 ans après le premier) est tout autre chose. D'abord, il n'est pas traduit par Boris Vian, mais je ne crois pas que le problème soit là. La folie, la fougue n'y est plus. Van Vogt a ici probablement abandonné sa méthode d'écriture expérimentale, sa cadence d'auteur pulp qui doit écrire ou s'affamer.



Entre-temps, Van Vogt a aussi abandonné la science-fiction pour devenir le trésorier de la Dianétique (l'ancêtre de la Scientologie) de son collègue Hubbard, tout ça pour quitter le bateau, déçu, quand il comprendra que tout ça est une arnaque.



Et bon en 30 ans, la science-fiction aussi a changé. Le sexe y est maintenant, non seulement accepté, mais aussi obligatoire et... C'est l'une des grosses critiques de ce 3e tome... Van Vogt est NUL pour parler de sexe. Et pour animer des personnages féminins.



Alors voilà : un livre mal écrit, stylistiquement et thématiquement inconsistant avec les deux premiers tomes.



Mais je lui ai trouvé tout de même certaines bonnes idées. D'un point de vue strictement narratif, les arcs se closent de manière plutôt satisfaisante, au sens où les questions posées depuis le début trouvent réponses. Il y a quelques retournements surprenants aussi.



Au final, lisez le tome 1, qui est une expérience plutôt fascinante, et vous pouvez sans problème vous arrêter là.
Commenter  J’apprécie          363
Le sorcier de Linn



Avec notre petite équipe lecture commune sur le cycle de Linn, nous voici repartis à l’aventure avec la suite de L’empire de l’atome de Alfred E. Van Vogt. Dans la ligne du précédent, on se retrouve avec Clane Linn, membre de la famille royale. Comme il est né mutant, il est considéré comme intervenant de seconde zone. Il ne peut donc espérer accéder au pouvoir suprême. Oui mais, il est pourvu d’une intelligence hors pair, scientifique qui lui permet de comprendre beaucoup de techniques que les autres ne peuvent même imaginer. Dans ce second tome du cycle, il fait alliance avec l’ennemi d’hier, Czinzar, chef barbare qu’il a vaincu lors du tome précédent. Pour ce faire ils vont mettre tout en œuvre pour anéantir la menace des Riss, race extraterrestre très belliqueuse et extrêmement dangereuse.

Roman qui se lit très facilement niveau intrigue, un peu plus opaque lorsqu’il s’agit de considérations scientifiques. On ne peut pas dire que l’auteur nous fournissent beaucoup de détails sur la personnalité des protagonistes de l’histoire. A part Clane, que l’on sait parfois tourmenté par ses anciennes hantises d’enfant, le point est mis surtout sur ses capacités supranormales de compréhension et de manipulations des autres. Il connaît ses ressources et en profite.

Seulement, du coup, il ne sait déléguer et veut tout gérer par lui-même, ce qui à la longue pourrait lui porter préjudice.

Comme je le disais précédemment, ça se lit facilement et on voit défiler les événements de manière mécanique je trouve. Du coup il y a très peu d’émotions. Même lorsque Clane fait la connaissance de Madelena, le personnage est très peu présent alors qu’il aurait pu être un peu plus développé.

J’ai bien aimé le cycle, sans plus. On le suit avec intérêt néanmoins pour connaître la suite des actions entreprises, mais sans émotion.

Je tenterai un autre Van Vogt, en principe « A la poursuite des Slans » qui a de bonnes critiques.
Commenter  J’apprécie          356
Les armureries d'Isher

"S'apitoyant sur son propre sort, elle adressa une prière fervente à ses dieux privés : "Acordez-moi une bonne plaisanterie par jour ! Accordez-moi un homme capable de diriger les affaires de l'Etat et qui sache aussi m'amuser."



C'est Innelda Isher qui parle ici. Eh oui, on a beau être l'impératrice du système solaire on s'exprime comme une midinette, avec à peu près autant de jugeotte. Elle a vingt-cinq ans, elle est vierge (très important pour l'auteur : les femmes ne sauraient être de chics filles si elles ont déjà connu le loup) et elle est censée tenir d'une main de fer son empire de carton-pâte en faisant trembler tout le monde.



Un grand dadais, fraîchement arrivé de sa campagne, va croiser son chemin. Au premier regard elle va s'intéresser à lui (après tout ses sujets sont seulement au nombre de onze milliards et des poussières). Et lui est évidemment destiné à de grandes choses, qui impliqueront de prendre le pouvoir ("Les expériences par lesquelles je suis passé suffisent pour me donner la volonté de purifier le régime".)



Pour cela, il s'est allié avec ... des marchands d'armes, qui sont les "gentils" dans ce roman, publié en 1951, juste après une guerre qui, rappelons-le, a tué plus de soixante millions de personnes dans la vraie vie. On aurait pu penser le goût des armes un peu passé de mode...



En bref j'ai trouvé ce roman décidément trop vieillot pour mon goût. Il aurait pu garder un charme un peu rétro si seulement il y avait un peu d'humour ou de distance. Je vais cesser mes incursions dans les romans d' A.E. van Vogt, qui visiblement ne sont pas pour moi.
Commenter  J’apprécie          353




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de A. E. van Vogt Voir plus

Quiz Voir plus

LNHI-42805

A.E. van Vogt... Quels prénoms se cachent derrière le A et le E?

Andreas Emil
Alfred Elton
Ambrosius Erik

10 questions
30 lecteurs ont répondu
Thème : A. E. van VogtCréer un quiz sur cet auteur

{* *}