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Citations de Ada Palmer (38)


Permettez-moi de clarifier les choses. J’ai une opinion, mais elle n’est pas fermement établie. Je suis conscient de ne rien savoir en réalité de la vie d’immuable. J’ai une réaction viscérale, en cela qu’il me semble affreux de passer son enfance totalement relié à un ordinateur, sans jamais jouer avec d’autres enfants ou voir le soleil réel, mais je sais aussi qu’il circule beaucoup de propagande sur les immuables, et je ne suis même pas sûr de la véracité de ces clichés. Je veux me former une opinion en apprenant à vous connaître. J’ai déjà côtoyé d’autres genres d’immuables, brièvement, un rapide et compteur, qui m’ont tous deux affirmé être très heureux. J’ai davantage de respect pour leur opinion que pour la mienne, car je sais parfaitement que je ne sais rien.
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Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la croyance qu’il vous appartient.
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Les civilisations d'antan, orientales ou occidentales, avaient conscience du souffle de pouvoir que confère le droit de tuer. C'était ce qui faisait de l'épée et du faisceau des signes de domination, ce qui plaçait le seigneur au dessus du paysan, l'homme au dessus de la femme, le magistrat au dessus du requérant. Nos siècles de paix ont perfectionné à tel point la force non létale que la police même se satisfait d'oeuvrer sans disposer du droit de tuer, mais nous ne sommes pas idiots. A ceux qui protègent la communauté dans son ensemble, aux gardes entourant le laboratoire de virologie d'Olenek ou le Sanctum Sanctorum et à Ockham, ici présent, nous accordons pour veiller sur des millions de vies "tous les moyens nécessaires", couteau, branche et jusqu'à cet outil meurtrier qu'est le poing.
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Dites-moi, lecteur, avez-vous jamais été témoin d’une mort ? Lorsqu’elle arrive lentement – à cause d’un saignement, par exemple – ce n’est pas tant un instant qu’un étirement d’ambiguïté. Après une expiration, on attend, incertain, l’inspiration suivante : était-ce le dernier souffle ? Va-t-il y en avoir un autre ? Deux autres ? Va-t-on assister à un ultime tressaillement ? Les joues mettent si longtemps à se relâcher, la puanteur des entrailles détendues à s’échapper des vêtements, qu’on ne saurait être certain d’avoir assisté à la visite de la Mort avant que l’instant n’en soit passé, et bien passé.
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Sa voix indulgente évoquait celle d'un roi qui, ayant abdiqué, se réjouit que ses mots aient cessé d'être des ordres pour redevenir des mots.
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De même que, quand il se brûle, le tendre doigt se retire par réflexe, car les nerfs locaux en prennent le contrôle dans l'urgence, mais le cerveau reste nécessaire au jugement postérieur - Qu'est-ce qui m'a fait mal ? Comment l'empêcher de me refaire mal à l'avenir ? -, ainsi les officiers du front doivent-ils être libres d'agir à la hâte, mais ils ont besoin que le quartier général observe, juge, signale la fin de la bataille.
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La guerre va donc être courte, il le faut, ou ce sacrifice se révélera inutile. Il faut qu'elle s'achève avant que les bâtons, les épées, les pistolets dans nos mains n'aboutissent une fois de plus au Gros Bouton Rouge.
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Nos mites modernes se sont heurtées si souvent aux ampoules électriques qu'elles ne se sont pas préparées aux torches ; elles ont oublié que leurs ailes sont inflammables.
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A mon avis, l'artisan d'autrefois considérait chacune de ses créations comme une capsule d'immortalité : à partir du moment où l'avenir voyait l'oeuvre et connaissait le nom de l'auteur, il était immortel. Il a fallu qu'arrive l'époque du travail laborieux, où chacun attend la récréation avec impatience, pour qu'arrive aussi une production de masse dégénérée et des maisons ennuyeuses. Ceux qui ont réalisé la façade de Madame se sont dotés d'une immortalité respectable.
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Nulle nation, si puissante soit-elle, ne peut se prévaloir de la grandeur dès lors qu'elle impose sa tyrannie à ses citoyens _ pire, à ceux qu'elle qualifie de citoyens sans les avoir fait jouir de sa protection ni des produits de sa terre mais parce que leurs grands-parents son nés par hasard au sein de la tache de couleur qu'elle considère comme sienne sur une carte.
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Un être humain peut en tuer un autre avec un fusil, une épée, une pierre aiguisée, mais l'espèce humaine ne sait plus faire d'un enfant de dix-huit ans un soldat, elle ne sait plus ranger une émeute en ordre de bataille ou déshumaniser un ennemi de manière à rendre supportable sa mise à mort.
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Une symbiose extraordinaire unit tyrans et assassins. Ces derniers font toujours des méchants méprisables (quand nous exerçons une bonne influence, c'est par de mauvais moyens que nous atteignons une bonne fin), jusqu'à ce que se lèvent les tyrans. Les assassins deviennent brusquement des héros, des remparts ; nous seuls avons soudain le pouvoir de sauver le monde sans une révolution et les destructions qu'elle apporte. Vous admettez que vous avez besoin de nous. Mais entre deux tyrans vous oubliez que nous serons là, prêts à agir quand vous voudrez de nous, que si nous avons été là, prêts à agir en permanence. Vous avez honte de disposer chez vous d'une telle arme, mais il faut bien que quelqu'un en dispose, ou elle ne sera pas là quand le grand méchant loup viendra souffler et souffler.
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Pensez plutôt à Vivien Ancelet, étudiant les données comme un médecin tend l'oreille au souffle d'un enfant ou examine une échographie et voit une catastrophe où d'autres ne voient que des tâches. Ses poings se serrèrent, les tendons bien visibles. S'il vous est impossible de concevoir que les chiffres puissent exercer un tel pouvoir sur un être humain, imaginez plutôt l'un de ses homologues historiques : vous êtes le tuteur qui a senti chez le jeune Caligula quelque chose d'étrange ; l'indigène qui distingue à l'horizon une deuxième voile blanche, derrière la première ; le chien qui perçoit les frémissements de tsunami prêt à s'abattre sur la Crète et à éliminer le peuple minoen, mais conscient que personne ne lui prêtera attention, même s'il aboie.
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Dites-moi, lecteur, cela vous dérange-t-il que la moindre de mes phrases vous rappelle leur sexe ? "Elle", "il" ... Vous les représentez-vous de ce fait ns, dans les bras l'un de l'autre, emplissant de sensualité gratuite jusqu'à une scène aussi banale ? Un linguiste vous dirait que les anciens étaient moins sensibles que nous au langage genré, que ce langage nous trouble en réalité par sa rareté, (...). Je n'en crois rien. Je crois que le langage genré était bel et bien aussi sensuel pour eux qu'il l'est pour nous, mais, à mon avis, ils reconnaissaient au sexe sa place dans chaque geste et chaque pensée, alors que notre époque pudibonde se cache derrière la neutralité du "on". p.40
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C'est la liste des choses à faire, une liste infinie. Elle nous préserve de la suffisance. Il n'est pas facile de faire perdurer une race de vocateurs dans un monde aussi confortable.
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On lui demandait s'il prendrait une vie pour en sauver dix.
Il répondit que chacune des soixante-six vies qu'il avait prises personnellement en avait sauvé des millions, il en était persuadé ; s'il existait un vaccin capable d'en sauver des dizaines de millions, mais dont mourraient soixante-six personnes, pour cause de complications allergiques, Romanova et n'importe quelle Ruche, n'importe quel pouvoir disposant de l'autorité nécessaire, l'autoriseraient.
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Comme l'observait Machiavel, Rome à montré, tyran après tyran, que les princes élevés dans le luxe palatin, persuadés de devenir maitres du monde, abusaient bassement de l'autorité quasi divine qui leur était donnée sans qu'ons l'eussent méritée en rien, alors que les personnes promues au mérite - Adrien, Antonin le pieux, Marc Aurèle - usaient judicieusement de l'Impérium dont ons estimaient être non les propriétaires, mais les dépositaires. Ce n'est pas le pouvoir qui corrompt, mais la croyance qu'il vous appartient.
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Les guerres religieuses ont tué cumulativement plus d’êtres humains qu’il n’en vit aujourd’hui.
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Pire, cette soi-disant nation ose non seulement demander, mais exiger, que ces êtres libres envoient leurs enfants se battre et mourir pour quelques politiciens qui ne sont pas à leurs yeux leurs dirigeants, contre des gens qui ne sont pas à leurs yeux leurs ennemis, à cause d’un coin de terre qui n’a jamais à leurs yeux été leur.
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Ah, Science, caméléon miraculeux, capable de changer de doctrine d'heure en heure sans jamais perdre la foi ! Parmi les cultes que ce monde de doute a tant fait souffrir, en existe-t-il un seul qui ne te jalouse pas ?
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