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Critiques de Adeline Fleury (123)
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Le Ciel en sa fureur

Légendes, secrets, rural.

Des animaux sont tués de façon atroce. Deux jeunes femmes: Julia, vétérinaire et Stéphane, maréchale-ferrante vont essayer de comprendre ce qui se passe dans ce village au passé trouble et où les légendes et les croyances sont au cœur du village.

L'ambiance est oppressante, sortie d'un conte et légendes de Normandie. C'est dérangeant, déroutant et le sentiment de peur est présent.

Rien n'est laissé au hasard: le paysage, la description des maisons, les personnages. J'ai l'impression d'être entre un roman de Cécile Coulon et de Marie-Hélène Lafon. Deux autrices que j'aime beaucoup.

Les monstres et les fées tournent autour de nous. La méchanceté humaine est bien réelle, la non- compréhension de l'autre différent aussi.

Beaucoup de réflexions à travers ce livre palpitant et dramatique.

Superstition.

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Le Ciel en sa fureur

Un petite commune rurale de la côte ouest du Cotentin ;

Un bourg , des hameaux où vivent les gens du cru, ceux qui y ont fait souche .



Le village est depuis toujours imprégné d'histoires du passé de certaines familles, d'affaires dont on n'ose guère parler et de superstitions liées à certains lieux de la commune, à certaines personnes, en particulier à certains types d'enfants porteurs de sortilèges .

Les croyances en des maléfices d'un autre temps ont la vie dure , ici !



A la périphérie , comme dans de nombreuses bourgades actuellement, un lotissement de maisons neuves, une sorte de cité dortoir où vivent des familles de rurbains qui travaillent en ville et ne se mêlent pas des affaires de la commune .



Entre ces deux types de population, deux jeunes femmes venues de la région parisienne intégrées a la vie du village : une vétérinaire, et une maréchale ferrante qui par leur métier vivent au sein de la communauté rurale, sans toujours toutefois bien comprendre ce qu'il s'y passe .

Un matin on découvre que 2 chevaux du club hippique ont été sauvagement massacrés . Les deux femmes vont alors chercher à comprendre pourquoi on s'en est pris à ces animaux .



A partir de ce moment, le roman qui a un fort ancrage régional et qu'on pourrait qualifier de roman du terroir devient un roman policier dont la caractéristique essentielle est qu'il baigne dans une atmosphère de réalisme magique. On y balance constamment entre rationnel et l'irrationnel, entre fantômes du passé et poids du présent .



Un beau roman riche en personnages, énigmatique, qui peut, en son début paraître déroutant . Au lecteur de se laisser envoûter, entraîner par l'écriture sensorielle d 'Adeline Fleury qui restitue à merveille l'atmosphère d'entre deux mondes dans laquelle baigne le récit
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Les combattantes

Ce roman se déroule pendant la Première Guerre Mondiale et met en scène le destin de 4 femmes qui vont chacune à sa manière tenter de (sur)vivre alors que la guerre fait rage. L'intrigue se déroule à St Paulin dans la Vosges donc une zone assez proche des conflits et qui va permettre aux différents protagonistes de découvrir plusieurs facettes de la guerre, tout comme le lecteur qui perçoit la dureté tout en n'étant pas sur la zone des conflits.



Bien que les faits soient assez rapides dans leur résolution et que le roman passe assez vite sur certains sujets, on est quand même embarqué dans cette lecture et on apprécie le combat de certaines des protagonistes.



Le seul défaut, un roman un peu trop court pour tous les sujets évoqués qui sont très intéressants mais dont la résolution est presque trop facile. Néanmoins l'autrice réussit à donner une voix aux personnages féminins du roman en montrant leur rôle, leur courage et parfois leur aplomb pour tenir à l'arrière. Une suite serait intéressante car on aimerait savoir ce que sont devenues ces femmes et non pas juste se contenter de l'épilogue partiel à la fin du roman.
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Le Ciel en sa fureur

Etonnant et pas très réjouissant ce récit qui se passe dans la campagne française. Plein de mystère, il évoque la vie d’un village assez reculé où se passe des choses bizarres ! On découvre des animaux blessés probablement par des hommes, des enfants mal aimés, des serpents, des vers, des grenouilles qui se glissent partout. J’ai eu de la peine à entrer dans ce texte et à comprendre ce que l’autrice à volu montrer dans ce récit. G
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Le Ciel en sa fureur

J’ai beaucoup aimé ce roman, qui prend des allures fantastiques quand les vieilles légendes et histoires du Cotentin prennent vie dans un village où des événements bizarres ont lieu.

Adeline Fleury donnent vie à ces croyances des campagnes à travers ses personnages. Les jeunes femmes citadines, qui essaient de trouver leur place dans un lieu fermé à ceux de la ville et qui ne peuvent pas comprendre, la Vieille, rebouteuse du village, ceux du lotissement, qui ne sont pas ceux du village, etc.

Un roman qui nous entraine au plus profond de la France rurale, qui nous donne un aperçu des croyances locales et des méfiances des habitants envers ceux de l’extérieur.
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Le Ciel en sa fureur

Le fond : un bourg de Normandie est en proie à des apparitions surnaturelles et des cadavres d’animaux bien réels. Deux femmes, Julia et Stéphane, respectivement vétérinaire et maréchale ferrante et qui ont fui la ville, vivent au milieu des non-dits et de villageois taiseux, dont une vieille femme semblant dotée de pouvoirs et d’un enfant-fée. Guillaume, un ancien du village devenu journaliste, débarque pour enquêter.

La forme : bien écrit, avec des personnages marquants et des descriptions parfois poétiques.

Pour conclure : après avoir installé une atmosphère pesante avec des personnages ambigus et un début d’intrigue prometteur, le récit s’essouffle et devient un patchwork dont la construction m’a échappé. A lire pour son ambiance particulière.

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Le Ciel en sa fureur

Un village dans le Cotentin, entre terre et mer avec des agriculteurs taiseux. Un lotissement nouvellement construit avec des habitants pas vraiment intégrés au village. Deux jeunes femmes qui viennent de Paris et exercent des métiers d'homme : maréchale ferrante et vétérinaire. Des évènements étranges,comme une pluie de crapauds. Des secrets, des traditions, une rebouteuse, des mutilations d'animaux. Voilà le décor de ce roman original, inclassable.

J'ai aimé cet atmosphère étrange et le dénouement du roman qui explique tout.

C'est noir mais parfois poétique.

J'ai aimé !
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Le Ciel en sa fureur

Idée plaisante à l'origine de ce roman étrange : fées et autres légendes du Cotention, personnages de brume et de pluie, réalisme magique (que j'ai souvent apprécié chez des auteurs sud-américains) et me voilà partie pour une lecture fantastique ! Eh bien non ... récit décousu, un mystère à élucider qui n'en est pas un et malgré une jolie plume, on patauge dans la boue. Nous sommes ici dans une tragédie avec cruauté et vengeance gratuites, volonté claire de faire du mal et d'anéantir le bien. Ce monde sauvage et rugueux vous agresse et vous éloigne rapidement de toute tentative de rêver à quelque chose d'étrangement poétique.
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Le Ciel en sa fureur

Comme un écho à l'une de mes dernières lectures,  il est ici aussi question de rebouteux. 



« La Vieille porte le monde dans les yeux, les catastrophes, les grandes découvertes, les guerres, les passions dévorantes. La succession des saisons, les migrations des oiseaux, l'éclosion des fleurs, la crue des rivières, les tempêtes et les grandes marées d'équinoxe. Cette femme-là n'est pas simplement humaine, elle est animale, végétale, minérale, elle est la vie. »



Le fond est assez noir également et la balade normande dans cette contrée de légendes, balayée par les vents marins est loin d'être banale ; elle est toute autant envoûtante qu'inquiétante. 



Elle m'a plu cette escapade, même beaucoup plu. L'écriture est hypnotique, Adeline Fleury nous embarque facilement dans cette histoire d'enfants fées, intelligemment construite, elle maintient le suspense dans une valse maîtrisée entre passé et présent. 



Parmi cette belle palette de personnages proposée, je garderai  en mémoire, longtemps, ce colosse aux pieds d'argile,  un titan d'émotions et de sensibilité.



Lecture émouvante, intrigante, passionnante. 



« Les histoires de fées, ça permet d'enrober de merveilleux les vérités que l'on ne veut pas affronter. »



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Le Ciel en sa fureur

Attention ! Lecteurs cartésiens, attachés à situer les livres dans des cases bien précises, habitants du beau Cotentin ou sensibles à la souffrance animale, possiblement s'abstenir !

Le ciel en sa fureur, dernier de mes coups de cœur, est un roman totalement inclassable. Je découvre à cette occasion sa jeune autrice, Adeline Fleury, que j’ai eu le plaisir de rencontrer l’autre jour, elle était invitée avec son éditrice des éditions de l’Observatoire par mes libraires préférées.

Tout semblerait partir d’un fait divers sordide, quelque chose qui m’a rappelé ce qui arriva dans certaines de nos campagnes il y a très peu de temps, une vague de mutilations portées sur des chevaux. Ici ce qu'on a fait au cheval des jumeaux Bellay relève d’une barbarie sans nom…

Tout commence ainsi.

Le récit qui pourrait prendre le chemin de cette chronique ordinaire horrible, n’en fait pas pour autant le ressort narratif, qui est ailleurs.

Ailleurs, c’est déjà un territoire, son paysage.

Une anse au bout du monde, un endroit perdu dans le Cotentin profond. C’est un village de taiseux entouré de mers, de marécages et de légendes, un décor qui contient dans la vase et la boue qui l’entourent peut-être un secret ancien, encore enfoui.

Imaginez ici un lotissement qui s’est construit à l’orée d’un village rural.

Sur ce territoire, l’autrice pose des personnages et des odeurs.

Dans ce lotissement, des habitants uniformes évoluent tels des playmobils, ils sont anonymes sans jamais être au cœur du roman, ou presque. Ils vivent les uns à côté des autres mais pas ensemble.

Les personnages de ce roman, ce sont des femmes, des hommes, des charognards, des êtres maléfiques…

Deux figures féminines vont se détacher par le désir amoureux de l’une pour l’autre : la grande Stéphane, homosexuelle assumée, maréchale-ferrante et Julia vétérinaire, exerçant toutes deux des métiers d’hommes. Elles viennent de la ville, chacune porte des blessures, la sociologie qui adore classer les gens les appelle des néo-rurales.

J'ai aimé entrer dans le sillage de ces deux personnages. Dans ce village marqué par les traditions et les croyances anciennes, elles font figure d’anomalies, voire d’anormalité. Pourtant, à l’inverse des gens du lotissement elles cherchent à s’intégrer au sein de la communauté du village, malgré leur différence, elles ont fait le choix d'y habiter, d'y travailler.

J'ai aimé l'effleurement d’amour entre ces deux femmes éprises de désirs, de sororité.

D’autres personnages comme surgis d'un conte gothique viennent dans cette farandole étonnante, ils ne sont jamais nommés.

Un garçon blond, hypersensible.

L’étranger au bout du chemin, la peur de l’autre,

La vieille.

La femme qui va tenir le bistrot.

La fille du lotissement 13.

Un enfant-fée...

Et puis aussi des crabes, des araignées, des rats, des goubelins, des asticots, des maquereaux qui frôlent les jambes de la grande Stéphane qui se baigne dans l'eau d'une plage solitaire le matin, tandis que que quelqu’un là-haut depuis la dune écarte les hautes herbes pour l’observer.

Le personnage principal n’est peut-être rien d’autre que la géographie du territoire où gisent ces pages.

Tout le monde se regarde avec suspicion. Les drames qui s’opèrent dans le livre sont des drames anciens, qui se répètent avec désormais la difficulté de vivre ensemble.

Le côté thriller nous tient d’emblée en haleine, mais les personnages semblent liés à autre chose. Alors, Adeline Fleury, déjouant les codes narratifs, nous entraîne ailleurs, entre réel et surnaturel, dans un réalisme magique porté par un souffle romanesque envoûtant et par une écriture poétique posée sur de la noirceur, qui m'ont ébloui tout au long du récit.

Le roman tient dans cette dislocation entre le réel et le surnaturel. L’autrice ne tranche jamais et je lui rends grâce.

C'est sans doute ce qui pourrait déconcerter furieusement le lecteur, le surprendre parfois au bord des dunes pour le plus grand plaisir de ce paysage envoûtant.

C’est un texte ancré dans le réel et hanté par la magie d’un lieu, d’une rencontre, d'une histoire.

L’autrice ouvre une brèche, nous perce un chemin dans des pages souterraines, offre plusieurs pistes, plusieurs lectures, réussit un défi, rendant impossible de situer son roman dans un endroit quelque part entre littérature blanche et noire. Propose-t-elle de passer d’un registre à l’autre, comme on ouvre des portes passant d'une pièce à l'autre ? Non, car tout est cela en même temps.

Il y a une violence qui traverse les pages de ce livre, la fureur d’un ciel renversé, un retour primaire, presque légendaire, des croyances surnaturelles. C’est un texte possédé comme si on avait jeté un sort à la terre.

Ce roman est une fresque d’humanité à sa manière. La dimension onirique, à la frontière du fantastique, est un prétexte, pour convoquer des thèmes fort actuels, nous aidant à comprendre le monde qui nous entoure de manière elliptique.

L’autrice ne nous dit jamais quand ni où nous sommes. Qu'importe l'absence de repères temporels, puisque les thématiques sont actuelles et seront encore là dans six ou quinze ans.

Adeline Fleury me rappelle qu’en littérature j’aime qu’un écrivain me raconte une histoire, j'aime que la littérature puisse tenter de nous guérir de la mélancolie et du désarroi du monde, pour peu que le texte me dise quelque chose aussi.

Ce texte pourrait relever de l'exercice de style s'il n'y avait pas autre chose de plus profond : en convoquant des pluies de crapauds et des êtres maléfique, Adeline Fleury ne parle jamais aussi bien du déterminisme social, de la soumission, de la question de la norme, de la différence, du rejet de l'autre, du poids des secrets et de la vengeance...

Adeline Fleury vient par ce roman insaisissable casser les codes de la littérature française et ses règles un peu rigides. Elle fait place nette au récit et cela fait du bien.

Il y a une voix, des voix dans ce texte et j’ai l’impression de les avoir entendues en refermant ce livre, de les entendre encore, dans l'agonie du vent du large.

Il pourra continuer à pleuvoir des crapauds et des orvets, je m'en remets désormais à la volonté de cette autrice, au pouvoir des mots et de son imaginaire. Adeline Fleury me rappelle que c'est dans la vase des étangs et des marécages que naissent les libellules.
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Le Ciel en sa fureur

La couverture a retenu mon attention, cette ferme isolée donne un aperçu de l'atmosphère du roman particulièrement juste.

La quatrième de couverture m'a convaincue ainsi que plusieurs bonnes critiques.

Il y avait quand même cette histoire d'événements qualifiés d'extraordinaires qui me faisait sortir de ma zone de confort et qui aurait pu me retenir...



Heureusement que je n'ai pas écouté mes craintes !

Un roman qui tient ses promesses tant sur le fond que sur la forme.

Je me suis laissée embarquée par cette histoire où le quotidien d'une bourgade de campagne côtoie le fantastique sans que le récit perde en crédibilité.



Une belle lecture qui m'a apporté tout ce que je recherche, à savoir m'évader du quotidien.
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Le Ciel en sa fureur

Dans les années 80, un village de Normandie comme tant d’autres entre mer et campagne avec ses fermes, son église, son bar sur la place et son lotissement. Il y a les habitants de toujours, les taiseux qui vivent entre non-dits et secrets qu’on préfère enfouir à tout jamais et ceux du lotissement, les anciens citadins qui ne seront jamais des campagnards. Et il y a Julia la nouvelle vétérinaire et la Grande Stéphane, la maréchale ferrante, toutes les deux tolérées pour leurs métiers. Mais des crapauds tombent du ciel, des animaux sont retrouvés atrocement mutilés, sans compter sur le gosse bizarre qu’on raconte qu’il est un enfant-fée comme le p’tit Jojo qui est mort quand il avait 10 ans. Dans ces terres pleines de mystère aux croyances ancestrales, la Vielle, la rebouteuse du village en est persuadée le Varou est revenu, les secrets seront déterrés.



Dès les premières pages, on entre dans une atmosphère tendue entre réalité prenante et mystères angoissants. Avec une écriture précise, tenue, sublimée par les légendes normandes, Adeline Fleury envoute entre conte onirique et thriller rural.

Avec des personnages très précis et très réalistes mais à l’appellation très générique (« la vieille », « les jumeaux blonds », « la jeune fille du lotissement 13 »..), un suspense inquiétant s’ancre tout le long de l’histoire où le poids de secrets se fait de plus en plus lourd jusqu’aux révélations chocs.

Adeline Fleury crée une intrigue magnétique dans laquelle la nature a une place des plus importantes dans des descriptions aussi brutes que poétiques.

Un conte noir sur fond de polar à l’écriture ensorcelante, un véritable coup de cœur.

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Le Ciel en sa fureur

J’ai adoré plonger dans ce roman d’atmosphère et de légendes normandes. Je ne suis pas normande, je ne connais rien aux légendes locales, mais j’ai aimé les découvrir.



J’ai aimé Marie, la mère de l’enfant-fée blond. Un petit garçon en marge qui connait tout sur tout, y compris les secrets anciens.



J’ai aimé la Vieille, la mère du p’tit Jojo, le précédent enfant-fée, mort tragiquement alors qu’il n’était pas encore adolescent.



J’ai aimé la grande Stephane, la maréchal-ferrant qui habite dans l’ancienne maison des soeurs qui cachaient un bien terrible secret.



J’ai aimé les paragraphes en italiques qui donnent la parole au Géant.



J’ai souri lorsque les gendarmes, les deux courts sur pattes, apparaissaient dans le récit.



J’ai aimé le journaliste Battut, ancien enfant du village, qui a peur des limaces après en avoir trop avalé de force au pensionnat.



Je n’ai pas aimé la fillette du pavillon numéro 13 : sa façon de diriger la bande des enfants du Lotissement, de les maltraiter parfois.



J’ai aimé les animaux qui peuplent le récit : les orvets, les limaces, les chevaux et les animaux de la ferme, les rapaces. J’ai aimé la nature omniprésente : ses vallons, la mer pas loin.



J’ai aimé que le roman s’ouvre sur une pluie de grenouilles.



J’ai découvert les goubelins et quelques légendes normandes.



J’ai tout aimé dans ce roman : les personnages et le décor, le méchant et les témoins qui ont fermés les yeux.



Un roman d’atmosphère qui m’a envoûté.



L’image que je retiendrai :



Celle de la Grotte aux fées où se rend la mère du p’tit Jojo pour parler avec lui une fois l’an.
Lien : https://alexmotamots.fr/le-c..
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Le Ciel en sa fureur

La Normandie, un petit village, un paysage sombre et peu accueillant, un environnement de contes glaçants et de légendes angoissantes… Un lieu hors du temps, et pourtant c’est maintenant, dans le Cotentin… Un endroit reculé qui baigne dans le passé, dans la défiance, dans le surnaturel… Une terre de légendes peuplée de fées - des fées-filles et des fées garçons - de Gobelins, de lutins et où le mal est associé au diable, ici connu comme le « varou » et qui est associé aux géants , au muron (salamandre terrestre) etoù tout est affaire de superstitions et de chape de silence, de mystère.
Des personnages hors du monde… comme "La Vieille", une rebouteuse qui vit dans la crasse mais qui fait des miracles et son vieux, "le petit blond" de la ferme aux vaches, qui est toujours présent quand il y a un événement qui sort du commun et bien d'autres...
Une bourgade divisée en trois si l’on se fie au type d’habitants.
- ceux du lotissement, un microcosme fermé…
- les nouveaux arrivants, deux filles qui viennent de la ville, Julia la vétérinaire et Stéphane la maréchale-ferrante
- les villageois, qui vivent écrasés par la chape du passé, et qui se protègent de l’extérieur, qui refusent les étrangers mais ne les chassent pas pour autant.

Et puis il y a les enfants-fées … "La Vieille" avait enfanté d’un enfant-fée, Jojo, mais il a été tué alors qu’il n’avait que dix ans… mais ce n'est pas le seul de la région ... il y a le petit blond...
Le malaise vient en apparence des gens qui se mélangent et de ses trois mondes qui se côtoient.. Une petite fille du lotissement - celle du pavillon 13 - qui s’aventure à l’extérieur, le petit blond qui s’approche d’elle, les deux étrangères qui vivent au milieu du village et qu’ils doivent fréquenter car ce sont elles qui soignent leurs bêtes.., et les enfants qui avaient découvert un mystère dans le sous-sol de la maison de l'institutrice et de sa soeur, maintenant habitée par la maréchale-ferrante, cette géante qui aime les filles... 
Et enfin, le drame s’abat sur la communauté avec les bêtes (poules - chevaux - vaches - béliers…) que l’on retrouve mutilées dans les fermes … Qui peut bien commettre de pareilles atrocités ?
Et petit petit, le voile va se déchirer et la malédiction du passé va faire surface…

Un livre magnifique qui a pour thèmes la peur de l’inconnu et de la différence, les secrets enfouis, les légendes qui expliquent l’inexplicable, le silence pour se voiler la face et refuser de regarder la vérité en face… mais attention quand ce que l’on croyait bien enfoui refait surface… Le tout dans une ambiance bien oppressante…
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Le Ciel en sa fureur

Coup de cœur 2024 !

Dès les premières pages, l’ambiance est oppressante, tendue. Le lecteur tourne les pages, impatient de comprendre et connaître la réalité de ces phénomènes bizarres…



Un petit village dans le Cotentin. Des habitants, et notamment, « ceux du lotissement, parce qu’ils ne sont ni paysans, ni citadins. (…) parce qu’ils n’ont pas vraiment d’identité, parce qu’ils se ressemblent tous. Les mêmes maisons à un étage, à la façade beige déjà salie par les embruns. »

Une pluie de crapauds s’abat sur leurs maisons. L’Apocalypse ?...

Le petit garçon, d’une ferme voisine est regardé avec méfiance : « Comme si le gosse annonçait des malheurs. ». Un gamin à part, un enfant-fée… Comme le p’tit Jojo mort à 10 ans…



Les personnages participent au malaise ambiant, parfaitement campés et crédibles.

Deux jeunes femmes indépendantes, nouvelles dans ce village : Julia, la véto, (difficile de se faire accepter en tant que femme vétérinaire) et Stéphane, « la grande Stéphane », la maréchale-ferrante.



Le Vieux et la Vieille. Elle, est rebouteuse. « Cette femme-là n’est pas simplement humaine, elle est animale, végétale, minérale, elle est la vie. »

Dans leur maison sombre et crasseuse (ils s’en fichent) trône la photo de leur enfant, le p’tit Jojo, « un enfant-fée » qui s’est fait tuer par une voiture quand il avait à peine 10 ans… On a l’impression que personne n’a cherché à connaître la vérité, le nom du chauffard qui a percuté mortellement l’enfant…



Marie Levavasseur, l’épouse résignée d’un éleveur et maman de ce petit garçon à part, dans sa bulle : « Il est doué pour tout sauf pour les relations avec les autres, il trouve les autres enfants lents et inintéressants, son frère débile et les adultes médiocres. (…) Hubert et Marie pensent que (..) leur gamin n’est pas fou, juste différent. » Un enfant-fée. Comme le P’tit Jojo… Des enfants qui suscitent le malaise…



Là-dessus, un étalon empoisonné est atrocement mutilé et des poules sont saignées. Ce n’est, ni le chien, ni le renard… « Seul un être humain est capable d’une telle sauvagerie. »

Mieux vaut croire à la malédiction du Varou, que de se poser des questions sur les vivants et les morts inexpliquées …



Guillaume Battut, qui a fui le village, après avoir été harcelé adolescent, revient, envoyé par sa rédaction pour enquêter. Il connait bien les habitants et la mort du P’tit Jojo, jamais élucidée, l’obsède encore…



Un huit-clos rural, sous forme de conte envoutant, pour traiter de thèmes intemporels : la différence, le handicap qu’il faut occulter, l’exclusion, la souffrance, la soumission des faibles aux personnes influentes, et la lâcheté du silence.



Un scénario parfaitement maîtrisé porté par une écriture puissante, inspirée, précise et juste, dont les personnages continuent de hanter la mémoire bien après avoir tourné la dernière page.



Une belle réussite, dont le thème est assez proche d’un roman qui représente encore pour moi, l’un des meilleurs de la littérature actuelle : « Le rapport de Brodeck » de Philippe Claudel.

A découvrir et à savourer, sans aucune modération !



Lu dans le cadre du Prix Orange 2024.

Merci à lecteurs.com et aux Editions de l’Observatoire de m’avoir fait découvrir cette pépite.



Instagram : commelaplume


Lien : https://commelaplume.blogspo..
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Le Ciel en sa fureur

Ce n’est même pas que je suis passé à côté du roman, j’en étais à des années-lumière.



On baigne en plein réalisme magique et je ne suis clairement pas le public.



Dommage pour moi, les descriptions féeriques et mystérieuses étaient pourtant cool.



Mais je n’ai pas aimé du tout.
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Le Ciel en sa fureur

Si vous avez des douleurs ou tout autre chose, rendez-vous dans le Cotentin chez la Vieille, la porte est toujours ouverte, pas besoin de sonner ni de frapper. Elle est toujours là. Un peu rebouteuse, magnétiseuse, sorcière, à la sortie on se sent mieux. On ne la trouve pas dans l’annuaire, le bouche à oreilles fonctionne très bien. Elle est devenue légende. Elle possède un fluide, elle coupe le feu, remet les os en place, dénoue les muscles, juste en approchant les mains. Un don qui se transmet dans la famille. Il ne fallait surtout pas craindre les mouches, les odeurs de chien mouillé, les fientes de poules. Elle soigne les jeunes, les vieux, les cas désespérés, les hypocondriaques, les âmes tourmentées, les peines de cœur, ça défile.



On nous parle aussi de deux institutrices aimées par leurs élèves, mais si vous veniez emprunter un livre ou jouer derrière la maison, vous entendiez de drôles de bruits, personne ne savait ce que c’était, personne ne voulait savoir, ceux qui entendaient devaient se taire.



Quand Julia et Stéphane viennent s’installer en tant que vétérinaire et maréchale-ferrante, on se méfie d’elles, elles viennent de la ville, elles pratiquent des métiers d’hommes.



Ces deux jeunes femmes feront connaissance avec un village où règne une ambiance lourde, empreint de légendes, de superstitions, où la présence de Goubelins, d’enfants-fées, de varous, d’un géant qui hante la forêt, les marécages, les falaises. Un malaise s’installe, s’insinue dans les moindres recoins, des ombres planent, on regarde derrière soi. Les cauchemars sont faits d’araignées, de serpents, de limaces et pour clore ce tableau déjà très obscur, une pluie de crapauds s’abat sur "ceux du lotissement", c’est certain quelque chose de terrible va arriver.



Derrière, Le Ciel en sa fureur de Adeline Fleury, il y a de la souffrance, des secrets qu’on n’accepte pas et qu’on veut cacher. Un conte bien noir, une lecture qui ne m’a pas déplut puisque je voulais connaitre la fin.



Merci à Kirzy, qui m’emmène vers des livres que je n’aurais peut-être pas ouverts. De beaux avis, comme ceux de HordeDuContrevent, Kittiwake et d’autres m’ont poussé à la curiosité et je les en remercie.



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Le Ciel en sa fureur

Très contente d'avoir lu ce roman qui correspond parfaitement à mes goûts littéraires.

Je trouve l'ambiance très réussie, mystérieuse et nuageuse, à la limite du polar français et du fantastique (ou plutôt surnaturel). Grande fan de Franck Bouysse, j'y ai retrouvé une atmosphère quelque peu similaire, dans la description des paysages mais aussi des personnages, tous ayant une part sombre qu'ils tentent de dissimuler ou oublier. Un + pour l'histoire qui se déroule en Normandie, environnement de mon enfance qui a amené une nouvelle proximité dans ma lecture.

Le style est original et intéressant, et on s'attache aux protagonistes en s'immergeant dans leur quotidien dans une province reculée où la nature reprend ses droits.

Hâte de lire le prochain !
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Le Ciel en sa fureur

Deux ex-citadines (une vétérinaire et une maréchale-ferrante), un journaliste qui croit aux goubelins, un veau albinos, une institutrice très secrète, une villageoise qui a tout d'une sorcière, des enfants-fées, un géant, des animaux mutilés, une maison hantée, un curé qui séquestre des bambins... Il faut bien un début d'inventaire à la Prévert pour donner une idée de ce – presque trop – foisonnant roman d'Adeline Fleury.



À la croisée du polar, du roman rural et du récit fantastique, "Le ciel en sa fureur" raconte ainsi l'enquête menée par deux jeunes femmes pour comprendre les étranges phénomènes qui se multiplient dans le village où elles se sont installées.



Un récit inspiré par des légendes et superstitions normandes, plein d'imagination et non dénué d'humour, qui m'aurait davantage séduite s'il avait été un chouïa plus dépouillé !
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Les combattantes

Les combattantes sont 4 femmes dont les destins vont s'unir en septembre 1914 à Saint-Paulin, village des Vosges. Chacune à sa manière va lutter en seconde ligne dans cette Grande Guerre impitoyable.

Suzanne est fugitive. Elle est recherchée suite à un avortement qui a mal tourné. Elle trouve refuge au couvent du village transformé en hôpital. Ses talents d'infirmière aideront à sauver de nombreuses vies. Elle sera épaulée d'Agnès, la mère supérieure du couvent. Marguerite, flamboyante rousse prostituée, arrive dans le village à la recherche de son passé. Elle tombe sur Caroline, une ancienne amie de Paris désormais mère et mariée à un riche industriel parti au front.



Le roman s'inspire de la mi-série éponyme diffusée en 2022 sur TF1. Je précise que je n'ai pas vu la série même si j'en ai entendu parler. J'ai donc lu le roman en toute objectivité.



L'intrigue principale se concentre sur 10 jours. Elle débute le 12 septembre 1914 et se termine le 22 septembre de la même année. Cela fait ressortir la situation d'urgence de guerre et exacerbe les sentiments des personnages.



Tout va donc très vite. Il n'y a quasi aucun temps mort. On ne s'ennuie pas, la lecture est prenante. Le roman se dévore rapidement grâce à la plume fluide de l'autrice. Adeline Fleury réussit à rendre cette histoire vivante et réaliste. Je me suis totalement immergée dans les lieux et l'époque. Le roman est divertissant et permet de mettre à l'honneur quatre femmes aux origines différentes qui par leur courageuse et leur audace vont se dresser contre le patriarcat imposé. Leur détermination est admirative et leur bonté touchante.



Les personnages secondaires sont nombreux et ont leur rôle à jouer. Ils ont plusieurs interactions avec les héroïnes et permettent des rebondissements dans l'intrigue.



J'ai tout de même trouvé que cela manquait d'émotion et de profondeur. On reste en surface alors que certains personnages auraient mérité d'être étoffés. Cela donne un petit côté caricatural et de déjà vu. Mais peut-être est-ce dû aux rôles originaux donnés aux acteurs. L'autrice ne faisant que les retranscrire dans le roman.

J'ai aussi été chagrinée par le côté trop sentimental de certaines scènes. Les personnages tombent quand même rapidement et passionnément amoureux et le pardon est donné soudainement.



Les combattantes est un roman agréable et facile à lire. Il est bien écrit et permet une première approche du rôle de seconde ligne que de nombreuses femmes ont tenu pendant cette guerre.
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