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Critiques de Aidan Truhen (59)
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Allez tous vous faire foutre

Ce que j’ai ressenti :



***Absolument Déjanté!

Avec une entrée en matière aussi forte, on sent d’avance que ça va être une lecture « spéciale ». Une de celles que l’on adore ou que l’on déteste mais qui ne laisse pas indifférent! Fermez les yeux si ça pique un peu trop, ou ajouter des fleurs, comme le conseille l’auteur…Autant l’annoncer de suite, je serai de celles qui ont A-Do-Ré! Sans doute parce que j’adore l’audace et ici, elle prend une forme bien irrévérencieuse et pourtant… Il y a des pointes bien senties qui dénotent une belle forme d’intelligence à saluer, de cet auteur bien mystérieux…. Mais surtout, cette lecture a un petit côté déjanté absolument mordant, qui a su me cueillir derrière tout le côté fleuri de cette plume…J’étais morte de rire, et rire en lecture: c’est rare et précieux.



« Rien de tout ça n’a d’importance car comme j’ai dit: un homme doit tenir ses promesses sinon le monde brûle, c’est comme ça. »



***Absolument génial!

Jack Price a une personnalité…Comment dire…Il est important de savoir trouver ses mots quand lui, te les balance à la figure, sans aucun filtre…Je dirai qu’il est parfois borderline, doublé d’un c***, avec un sérieux problème de la gâchette. Jack Price est un personnage aux antipodes du Charmant, presque détestable, un criminel invétéré, mais contre toute attente, il se pourrait bien que pour une raison obscure, vous allez l’adorer, autant que moi…Jack Price nous confie ses pensées douteuses, ses actes répréhensibles , ses stratégies scabreuses, son énergie débordante, son franc-parler odieux, ses pires attaques destructrices…Et il vaut mieux pour tout le monde, qu’il dirige sa rage sur l’armée de Sept Démons bien déterminés, à lui faire payer sa curiosité…



« Je suis un type qui a saisi le message et j’ai des mots. J’ai des mots et j’ai des réponses et des émotions à exprimer, à formuler, comme de la poésie. »



***Absolument addictif!

Il y a certes ce personnage complètement barje qui nous hypnotise mais, il y a surtout, une intrigue qui tient toutes ses promesses. Les pages défilent à toute allure, tout comme ce thriller noir explosif. Aucun temps mort, mais des morts à la pelle, de l’action et des injonctions fleuries, et surtout, surtout, un humour à prendre au deuxième degré, voire plus si affinités…Vous l’aurez compris, ce n’est pas une lecture recommandable, mais bon, je vais le faire quand même: lisez-le! C’est complètement barré, et c’est hilarant!



« je ne suis pas sûr qu’être dans le même espace mental et émotionnel que M. Price soit une victoire. »







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Allez tous vous faire foutre

Hello cher lecteur, toi qui ouvres ce livre, saches qu’il s’agit bien plus de quelques lignes noircies sur du papier. Tu t’apprêtes à pénétrer dans la tête de Jack Price. Qui ça dis-tu ? JACK PRICE : un homme d’affaire solitaire en costard cravate qui mène son entreprise à la baguette et en toute discrétion.

Un peu dans le bâtiment, un peu dans l’import-export et même dans l’épilation intégrale, être narco-trafiquant implique d’avoir plusieurs cordes à son arc et une certaine classe.

Un bel appart, des clients fidèles un flic dans la poche, des employés compétents et discrets, Jack est un mec heureux. Enfin du moins il l’était jusqu’à ce que sa voisine, une vieille bique maquillée comme un camion volé, se fasse violemment expédier ad patres. Ça ce n’est pas bon pour les affaires et ça contrarie Jack. Mais bon une petite contrariété ça se gère. Par contre quand Jack se fait exploser le pif par une bande de gorilles body buildés sa patience fait place à un tsunami. Exit le criminel en costard cravate. Lâchez les chevaux, bienvenue le psychopathe branché sur mode « je-buttes-tout-ce-qui-bouge-vous-m’emmerdez-et-allez-tous-vous-faire-foutre !

Je vous avais prévenu, dans la tête de Jack Price, c’est le bordel, mais à un point que tu n’imagines même pas cher lecteur.



Tout d’abord, c’est plein de gros mots : allergiques au langage fleuri, passez votre chemin ou vous risquez l’overdose.

Ensuite c’est complètement, totalement, résolument immoral : à ceux qui croient encore au code d’honneur des criminels ou aux gros durs au cœur tendre ce livre n’est pas pour vous non plus : ce n’est pas un conte fées on a dit !

Surtout c’est … crade. Scènes de crimes hallucinantes avec sang et fluides organiques en tous genre sur les murs et partout ailleurs et modes opérationnels euh… peu conventionnels. Donc lecteur si tu n’as pas le cœur bien accroché oublies ou reste prêt des toilettes.

Et puis c’est aussi légèrement décousu dans la tête de Jack. Les psychopathes sont durs à suivre pauvre lecteur, attends toi à être un peu paumé.



MAIS ! Si tu te laisses porter et que tu dépasses le 1er degré il se peut que tu ne sois pas si mal dans la tête de ce vieux Jack. Tu pourrais même être sensible à certains côtés de sa personnalité.

Son humour noir par exemple, les amateurs du genre vont s’éclater.

Il y a aussi son côté politiquement incorrect et « je fais voler en éclat le monde des Bisounours hypocrites ». Pour ceux qui aiment la provocation.

Sans oublier sa logique et son raisonnement impossibles à suivre. Eh oui cela a au moins l’avantage de te surprendre lecteur, jamais tu ne pourras deviner ce qui va suivre (ou alors je te conseille fortement quelques petites visites chez un psychiatre. Si si j’insiste.)

Et sa répartie alors ! Sans oublier son coté irrévérencieux. Il n’y a rien à attendre de Jack c’est un connard égoïste et parfois et bien c’est reposant de ne rien attendre des gens.



Et si tu ne le lis pas pour Jack ce livre peut être pourrais-tu tenter l’aventure pour les autres personnages : immoraux, complètement cintrés, imprévisibles, improbables et tous psychopathes évidemment.



Provocant et politiquement incorrect ce livre ne plaira pas à tout le monde, loin de là. Pour moi ce fut un bon moment de détente, de rigolade et de « oh non il a pas osé ! Trop fort ! »



A toi de voir ami lecteur où sont tes limites, te voilà prévenu.



Ah oui petit bonus : les braves gens qui n’aiment pas que … et qui découvrent la couverture du livre et son titre te regarderont comme si tu étais un gros barbu tatoué avec des cicatrices partout et prêt à les braquer. Perso ce n’est pas souvent que ça m’arrive et ça m’a bien fait marrer !
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Allez tous vous faire foutre

Avec un titre pareil, on ne s'attend pas à des descriptions sur dix huit pages de l'océan, ni à l'introspection d'un retraité de la fonction publique d'ailleurs.

On vient pour de l'action , du loufoque, des mecs avec des grosses cojones qui font la peau à des méchants en saupoudrant le décor des restes de leurs organes .

Il y a de ça , mais pas que.

Jack Price ne se fait pas chier. A la tête d'une entreprise qui vise à sustenter le quidam en manque de poudre, il vit confortablement dans un immeuble de luxe .Manque de bol, la vieille du dessus se fait buter, il met son nez dedans et se retrouve avec des branques aux fesses.



On imagine la suite: Des meurtres , des victimes collatérales, des rebondissements, des "putain" et des putains en masse au mètre carré , un peu de cul (enfin ça y ressemblait, mais moi les électrodes j'y connais rien !) sinon , le "Allez vous faire foutre" aguicheur aurait sans doute laissé des lecteurs sur leur faim.

Bon , pas trop de surprise , mais pas non plus la purge à laquelle je m'attendais au bout de 20 pages.

Il y a des dialogues savoureux , teintés d'ironie. Un peu à la Bruce Willis , tenu en respect par 55 flingues, la tête à deux centimètres d'une cuve d'acide et qui se permet de philosopher et de provoquer ses interlocuteurs.

On s'y perd aussi un peu, le style favorisant les changements d'interlocuteurs.



Rien de génial donc, un bon coup de marketing sans doute. Moins réussi que le Bourbon Kid mais à pas à jeter avec les bouts de cervelle restant non plus.
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Allez tous vous faire foutre

Allez tous vous faire foutre... Mais non, ce n'est pas à vous que je parle, vous, je vous aime bien.



Mais combien de fois n'a-t-on pas proféré cette phrase en la hurlant ou en la susurrant doucement, dans ses dents, pour ne pas que les principaux concernés l'entendent ?



J'avoue que même parfois, je la rend encore plus trash et que je souhaite que les autres aillent se faire... enfin, vous voyez quoi !



Anybref, ici, on peut dire que le 4ème de couverture ne ment pas : ce roman n'est pas pour votre gentille mamy, sauf si c'est mamie Luger...



Il est vrai que lire ce roman dans le métro peut générer des airs interrogateurs, réprobateurs ou des sourires sur les faces des gens assis face à vous à cause du titre et de la photo de couverture (qui confirme le tout et est même compréhensible pour tout qui posera ses yeux dessus).



Mais moi, une couverture aussi explicite et un titre aussi attirant, je ne pouvais que demander à Sonatine, via la plate-forme NetGalley, à le découvrir. Et ils ont accepté, pour mon plus grand plaisir. Merci à eux.



Jack Price, le personnage principal, est cynique à mourir, caustique, sarcastique, c'est un salaud de dealer et pourtant, bizarrement, on s'attache très vite à lui et on suit avec plaisir ses péripéties, ses réflexions sur le monde, son business dans le monde de la blanche, avec un sourire béat affiché sur notre petite gueule de lecteur comblé.



Bon, je vais tout de même mettre en garde les lecteurs qui aiment les romans structurés car ils risquent de tiquer devant la manière dont il est écrit...



Comment dire ? C'est un peu comme si l'auteur/narrateur avait oublié de soigner sa mise en page et sa manière d'écrire, confiant le tout à l'éditeur qui aurait oublié de corriger la manière dont le personnage principal (et les autres) s'expriment.



J'avoue que moi qui voue un culte immodéré aux virgules, aux tirets cadratins ainsi qu'aux guillemets, j'en ai été pour mes frais, ceux-ci étant les grands absents de ce roman.



Habituellement, chez moi, ce genre de présentation, ça ne passe pas (ou difficilement) car je trouve que ça brouillonne le texte et il faut que je m'accroche pour progresser dans la lecture.



Mais ici, passé les premiers étonnements, j'ai poursuivi ma lecture sans soucis et sans faire valser le roman dans la pièce tant cette mise en page lui allait comme un gant.



L'effet addictif du Jack Price, sans doute, qui agit comme une sorte de vaseline et fait passer le tout sans anicroche.



Par contre, évitez de décrocher lors d'un dialogue car vous risqueriez de ne plus savoir qui dit quoi, mais pas de panique, une petite remontée dans la page vous remettra sur les rails et vous pourrez filer à toute berzingue.



En tout cas, le récit était jouissif, déjanté, brut de décoffrage, couillu mais épilé à la cire chaude (seuls les lecteurs du roman comprendront) et bourré d'action, de situations burlesques, à la limite de l'infaisabilité, mais il ne faut pas lire ce roman pour son côté réaliste, sinon vous risquez de ne pas y trouver votre compte et de vous demander dans quel monde de taré vous avez chu.



Conseil d'ami : laissez-vous emportez par Jack Price, suivez ses péripéties, ses digressions sur un peu tous les sujets, appréciez son humour parfois un peu limite, ses actions totalement illicites et à la limite de l'horreur, amusez-vous à l'imaginer cavaler un peu partout avec les tueurs lancés à ses trousses et savourez la manière dont il gère tout ça et s'en tire haut la main.



Assurément, le genre de roman avec lequel ça passera ou ça cassera. Il ne sera pas le roman de l'année et il finira avec l'étiquette de roman déjanté qui m'a fait passer un moment de lecture inoubliable tant il était barré, un peu à la manière d'un "Livre sans nom", le côté fantastique en moins.



Pour moi, il est passé mieux qu'une lettre à la poste et j'ai toujours un sourire débile affiché sur ma trogne.



On dit quoi ? On dit "Merci Jack Price et Sonatine" !



PS : à offrir à des gens qui ont le sens de l'humour et qui ne prendront pas le titre pour argent comptant... Je suis pour la paix dans les familles...


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Allez tous vous faire foutre

J'aime de temps à autre lire des récits déjantés et j'ai adoré suivre le Bourbon Kid par exemple, je m'attendais donc à une lecture assez similaire après ma grosse déconvenue de ma précédente lecture.



J'ai plutôt accroché au début avec ce personnage de Jack Price totalement atypique à son récit de son vécu en temps qu'ancien vendeur de café, tout commence lorsque sa voisine sans histoire est retrouvé morte assassinée.



Jusque là tout est encore clair mais j'ai trouvé le récit tellement brouillon et fouillis qu'il devient rapidement difficile de s'y retrouver. J'ai même carrément repris ma lecture à contrecœur pour finir ce récit, mais il a fini même par me causer une véritable panne de lecture...



Le titre et la couverture m'avait tapé dans l'oeil c'est dommage, je me console en me disant que c'est un prêt de la bibliothèque mais ces 276 pages m'ont parues interminables.

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Allez tous vous faire foutre

La couverture, j’ai quand même collé un cœur rose sur la tête de mort. C’est d’ailleurs le conseil que donne Aidan Truhen, pseudonyme d’un écrivain anglais connu : « le mieux, c’est de le glisser dans un autre livre, avec des fleurs sur la couverture. Comme ça, quand vous rirez personne ne se fera une piètre opinion de l’état de votre âme. »



Nous sommes aimablement prévenus, ce n’est pas un polar pour grand mères, pour mamies en colère qui vous en font baver si un chien est estropié, elles qui n’ont littéralement rien d’autre à foutre.



Moralement répréhensible, et très drôle par l’emploi d’un vocabulaire à la Giordano pour parler de crimes et de drogue. Un certain ton ingénu constate par exemple que « en cette époque éclairée, nous n’avons pas tout à fait réglé la question du racisme dans le monde et les policiers blancs aiment encore souvent avoir l’occasion de faire chier les personnes noires ou basanées. »



Répréhensible, et apparemment innocent : il n’est plus question de bien et de mal, le héros, Jack Price, bon, anti héros si vous préférez, enfin le narrateur est un dealer de cocaïne à haut niveau. Une autre association vient contrarier ses plans, il tue ou veut tuer toute la bande. En réalité, l’histoire importe peu, ce qui est drôle ce sont les commentaires, style je cherche un accord entre nos deux intérêts, car il en va de mon évolution de carrière, bing, je tue.



Avant de tirer il se fait tirer dessus par des professionnels qui se sont introduits « par erreur »chez lui. Bien sûr il désapprouve et essaie de faire partager sa désapprobation générale. Car, lui, il a beau être un dealeur de cocaïne, ce n’est pas son tao les manières précipitées, voire grossières des tueurs. Pas du tout, car il préfère la négociation, en homme raisonnable il se satisfait de la justice réparatrice …mais pas toujours facile. Le déplorable dans l’affaire, c’est le manque de communication. « C’est comme si ils ne voyaient pas que j’ai un point de vue légitime et que celui-ci doit être pris en compte dans nos discussions pour que nous puissions passer outre ce mauvais moment et avancer ensemble dans une harmonie nouvelle ».

Il est réglo, le Jack, il donne le choix à son adversaire, pour qu’il n’y ait pas de désaccords éphémères mais regrettables. Mais, bing.



Il deale et a ses propres moyens, basés sur le non intérêt que tout le monde a sur le monde qui l’entoure. Si tu paies, le portier ne demande pas ce qu’il y a dans le lourd carton, et le pourboire signifie vas te faire foutre. Qu’est ce qu’il y a dans le carton ? Rien à branler.

Basé aussi sur le cryptage des données, le brouillage de ses téléphones, le secret de ses investissements ( pas de cash, pas de bitcoin, pas de kugerrand non plus. Pas d’argent, en fait)



Tout à fait non-recommandable, immoral, se moquant de choses aussi nobles que l’honneur, l’amitié, le mouvement hippie, le développement personnel, vraiment iconoclaste, et à la fois, par la manière de raconter, complètement candide et apparemment dans son bon droit, celui de continuer à vivre parmi d’autres hyènes que lui, et d’essayer grâce à son extrême intelligence de non seulement gagner, mais de les exterminer(gentiment, hein, la violence, c’est pas son truc, il l’a déjà dit) Jack nous balade dans une histoire sans grande finalité, sauf ses commentaires.



Un autre dealer a été condamné pour, en plus, avoir couché avec une groupie qui n’a en fait que dix sept ans. « Je suis choqué, dit Jack, je vous le dis choqué de découvrir que des gamines de dix sept ans se tapent des musiciens de rock. Nous devons mettre un terme à cette folie ou notre société disparaitra dans un feu nucléaire car comme nous le savons c’est à ça que mène inévitablement l’orgasme féminin adolescent.»



Et puis, il y a les riches, quand on dit riches, oh, ceux qui s’ennuient, quel pays vais je acheter se demandent-ils ? et qui se heurtent à des complotistes écolos antiaméricains , qui ont le culot de s’opposer à ce qu’une de leurs compagnies d’énergie fossile brûle quelques villages perdus au fond du Venezuela.



Le monde, selon Jack, ce sont les lanceurs d’alerte qui se cachent des sociétés, les sociétés qui se cachent des impôts, les politiciens qui se cachent de la presse et les journalistes qui se cachent des dictateurs et des flics, pas les bouffeurs de donuts à la papa, ceux qui comptent passer aux infos le soir.

Bref, ce n’est vraiment pas un polar pour votre grand-mère mais pour moi qui suis grand-mère, oui, grande lecture.

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Allez tous vous faire foutre

Le titre annonce la couleur d'emblée! Ce roman est un doigt d'honneur adressé à toutes les règles: de la bienséance, de la décence, de la politesse, et de la littérature aussi.

L'histoire en tant que telle est plutôt classique. Un nommé Jack Price, dealer de son état, se retrouve embringué dans une série d'événements malencontreux qui l'amènent à se faire pourchasser par de dangereux tueurs. Même les personnages restent à peu près dans ce que j'ai l'habitude (toutes proportions gardées) dans les romans noirs un peu déjantés. Cela se caractérise par une forte personnalité pour le héros, et des personnages secondaires un peu en retrait.

Ce qui change réellement, c'est le style. Il est difficile à décrire, alors je le qualifierai, faute de mieux, de télégraphique. Dans tout le roman, il ne doit pas y avoir plus de dix virgules. Même si il fait moins de trois cents pages, ça demeure une sacrée performance. Autant pour l'auteur que pour le lecteur que je suis, qui doit s'enfiler des phrases parfois très longues sans aucune ponctuation. Ce qui est, je dois l'avouer, plutôt perturbant au début, mais à la fin on s'habitue (encore une fois, toutes proportions gardées).

Au milieu de tout ça, il reste quand même un roman assez drôle, par les situations et les "dialogues", bien déjanté, qui donne l'impression d'un exercice de style, mais qui n'est pas désagréable pour sortir des chantiers battus.
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Sept démons

Je n'ai pas eu autant de plaisir à lire un livre depuis une éternité !



Pas un amusement idiot ou un amusement superficiel, mais le genre de plaisir que vous avez lorsque vous êtes dans un livre qui se place dans une action ininterrompue et plus que brillamment tracée, qu'il a une pléthore de personnages inoubliables et est souvent hilarant littéralement depuis les premiers mots jusqu'aux derniers.



D'ailleurs, pour dire la vérité, je ne suis pas certain que cela me soit jamais arrivé "à ce point-là." En même temps, ce second tome est le digne héritier du premier, avec peut-être même une plus grande facilité de lecture de la logorrhée de son personnage principal, qui est tout le sel du récit.



Bon, comment ne pas mentionner le fait que derrière le pseudonyme de Aidan Truhen se cache (ou pas ?) le magnifique, merveilleux et nécessaire Nick Harkaway. Rappelez-vous la force de frappe et la puissance évocatrice des deux tomes de GNOMON parus chez Albin Michel Imaginaire il y a peu, et vous aurez compris à qui on a affaire.
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Allez tous vous faire foutre

Tout commence avec le meurtre d’une vieille dame dont le voisin du dessus, Jack Price, est le boss du quartier. Se sentant menacé et voulant éclaircir l’histoire, il commence à poser des questions dans son milieu professionnel, déclenchant une riposte immédiate: il se fait casser la figure chez lui. Ce qui le met très en colère.

Écrit dans un style parlé libre et se voulant déjanté, j’avoue avoir été perturbée par cette liberté d’écriture justement - plus que par le vocabulaire vulgaire et la violence. Il m’a été très difficile de suivre le personnage car l’absence de ponctuation, de visualisation des dialogues et autres marques de style, a rendu ma lecture plus pénible que jouissive alors que l’histoire franchement décalée était prometteuse.

Donc bof bof.
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Allez tous vous faire foutre

En premier lieu, je tiens à remercier les éditions Sonatine ainsi que l'opération Masse Critique pour m'avoir donné la chance de découvrir ce livre. ♥



Allez tous vous faire foutre fait partie de ces bouquins avec lesquels ça passe ou ça casse. Pas à cause de son contenu (le résumé annonce assez clairement la couleur), mais de sa narration : c'est moins le bordel en ville que dans les lignes qu'on a sous les yeux ! Le texte est à la première personne, au présent, et on suit (presque) toutes les pensées de Jack Price. Sauf que la façon de penser de Jack est pour le moins chaotique. Dès le début, on se retrouve à lire des phrases interminables, souvent grammaticalement incorrectes, le genre de phrases qui vous donnent le besoin de reprendre votre souffle à la fin rien qu'en les lisant parce qu'il est comme ça Jack la ponctuation il est pas très copain avec mais de toutes façons il est vraiment copain avec personne Jack et il emmerde les règles Jack y compris celles de la langue française. Voilà. Ceci était un exemple, à vous de voir si vous aurez le courage d'affronter 277 pages dans le même genre, en semi-apnée permanente. Bien évidemment, n'importe quel autre livre écrit comme ça aurait immédiatement été qualifié de « mal écrit », mais ici, l'effet de style est volontaire et, à défaut de rendre le truc facile à lire, diablement efficace (bien que non dénué de lacunes, on y reviendra plus tard).



Bref, passé ce premier contact quelque peu rugueux avec l'ami Jack, on commence à passer outre le style d'écriture pour se plonger dans l'histoire ; celle de cet homme moins criminel que chef d'entreprise (de toutes façons, y a-t-il vraiment une différence entre les deux), baignant dans l'esprit start-up nation jusqu'au bout des ongles. Dématérialisation, externalisation, Jack gère son business proprement et quasi tout seul. Jack est un homme consciencieux, aussi est-il logique qu'il mène sa petite enquête lorsque sa voisine du dessous est retrouvée assassinée. Qu'il y ait ou non un rapport avec lui, dans tous les cas, ça fait désordre, vous comprenez. Le problème, c'est que ses questions dérangent quelqu'un et que le quelqu'un en question tient au moins autant que Jack à sa tranquillité. Des méthodes loin de plaire à l'intéressé, plus habitué aux discussions raisonnables avec billet sur la table qu'aux intimidations musclées.



Dès lors, l'intrigue bascule. Jack se venge au moins autant qu'il essaie de survivre. Il faut avoir en tête l'image de ce type en costard maigrichon bien propre sur lui, pourchassé par de vrais truands auxquels il n'est absolument pas capable de faire face, mais néanmoins décidé à leur montrer qu'on ne le défie pas impunément. A défaut d'être dangereux, Jack est intelligent et surtout très créatif. De la part d'un dealer de l'ère Uber, on ne pouvait pas en attendre autrement. Cette histoire de règlement de comptes, où le grand n'importe quoi n'est jamais très loin, où l'on se demande sans cesse si Jack, brutalement jeté hors de sa zone de confort, parviendra à s'en sortir, s'avère prenante d'un bout à l'autre. L'absence de chapitrage accentue ce côté page-turner puisque rien ne nous indique qu'on peut reposer le livre, là, maintenant. Alors, on continue à lire. D'autant que Jack ne nous déçoit jamais en matière d'inventivité, qu'il s'agisse de préparer minutieusement un piège comme une araignée tissant sa toile, ou d'improviser en une poignée de secondes. Allez tous vous faire foutre m'a, dans sa structure, beaucoup rappelé « Servir Froid » de Joe Abercrombie... mais, hélas, en beaucoup moins abouti.



… En beaucoup trop sage, surtout. Le résumé promettait le summum de l'immoralité et dans un sens, on l'a, sauf que tout ça est présenté de façon bien trop superficielle. Si les pensées de Jack s'étalent en long, en large et en travers, il n'en va pas autant des descriptions. Bilan : on peine à ressentir l'extravagance des idées de Jack tant tout ça manque cruellement de détails. Comme si on lisait un résumé gentiment censuré, que l'auteur n'avait pas osé aller au bout de son concept pourtant génial. Alors que bon, ce ne sont pas quelques détails gores qui auraient choqué le lectorat visé, au contraire, on attend de ce genre de bouquin qu'il nous mette mal à l'aise, comme ont pu le faire les descriptions dans « Les abysses du temps » de Maxime Chattam par exemple, parce que hey, c'était le contrat, c'était écrit sur la couverture... Mais non. Les scènes de sexe sont moins détaillées que dans un bon vieux Harlequin. Même la fin sonne trop bisounours pour un livre qui se prétendait aussi noir que l'encre de Chine mais qui, au mieux, atteint le gris souris.

Si Jack ne fait pas dans la dentelle, le texte, lui, reste toujours très propre. Enfin, propre dans son propos, parce que niveau narration, la confusion qui parasite les pensées de Jack et à laquelle on a fini par s'habituer plombe malheureusement complètement ce qui aurait dû être les meilleurs moments !



Reste que malgré ses défauts, Allez tous vous faire foutre demeure un thriller bien troussé et ultra original, possédant des qualités au moins aussi nombreuses ainsi qu'une ambiance unique reposant entièrement son personnage principal. Et quel personnage.



Dès lors, quelle note mettre à ce truc ? Son capital sympathie me pousserait à mettre un 7, mais difficile d'occulter la narration chaotique et terriblement imprécise, ainsi qu'un contenu finalement assez lisse derrière son enrobage subversif.



Allez tous vous faire foutre n'est clairement pas un mauvais livre, il est même très bon, seulement terriblement « spécial » ; le genre de bouquin qu'on adore ou qu'on déteste, mais qui ne laisse pas indifférent.
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Allez tous vous faire foutre

J’avoue que j’ai acheté ce livre juste sur le titre, autant par cette sentence provocatrice que pour ce que j’allais y découvrir. Malheureusement, malgré une certaine addiction à la lecture du roman, je n’ai pas eu ce que j’attendais. Bien disjoncté au demeurant, avec des personnages bien secoués, je n’ai pas eu l’occasion d’aller me faire foutre. Même si le style narratif n’est pas courant, c’est tout de même un bon divertissement, tiré par les cheveux, très régulièrement, à la lecture rapide et sans questionnement.



Petit résumé par Jack Price le personnage principal. « Donc il y a quelque temps la femme qui vivait en dessous de chez moi a été assassinée façon exécution. Ça ne me plait pas car c’est mon immeuble, non que j’en sois le propriétaire mais j’y vis. Ce genre de chose me rend nerveux vous voyez ?

Je vois.

Bon OK du coup je pose quelques questions pendant mon temps libres. Je suis normalement un dealer de cocaïne haut de gamme, une petite opération moderne, presque sans la moindre conséquence… » Il faut croire que sa curiosité va lui devoir d’être la cible des 7 démons, l’équipe d’assassins la plus impitoyable du monde. Mais, ils ne savent pas que Jack Price est plus fou qu’eux.



Du rythme, de l’action, surtout du délire pour un écrivain, Nicholas Cornwell, plus connu sous son nom de plume de Nick Harkaway. Cet écrivain britannique de science-fiction et de fantasy est aussi connu pour avoir écrit des romans policiers, dont « Allez tous vous faire foutre », sous le pseudonyme Aidan Truhen. Il me reste à découvrir ses autres facettes, ou alors la suite !



❓Connaissez-vous d’autres livres avec un titre provoc ?


Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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Allez tous vous faire foutre

Jack Price est un dealer de haut vol et accessoirement un connard fini. Un jour, il apprend que sa voisine qui réside dans l'appartement du dessous a été assassinée. Il ne la portait pas vraiment dans son cœur (d'ailleurs, en a-t-il un ?) mais il décide de mener l'enquête parce qu'un meurtre si près de chez lui, ce n'est pas du tout bon pour les affaires. Mais quand on gravite dans un monde illégal et qu'on se fout de la morale, il se peut qu'il arrive des noises. En fouinant un peu trop, Jack Price va réveiller les Sept Démons.



« Allez tous vous faire foutre » est un roman très clivant, qui ne vous laissera absolument pas indifférent. Ceci dit, la couverture et le titre donnent tout de même le ton du roman et c'est ce qui m'a attirée. Pourtant la lecture a été terriblement laborieuse, comme l'impression d'avoir survolé ce roman. Le personnage est détestable, arrogant, immoral et ça pourrait faire son charme aux yeux de certains lecteurs mais pas aux miens. Et pourtant, j'aime l'humour noir, les personnages que l'on adore détester, ceux qui se foutent de tout et de tout le monde. Je pense que j'ai été grandement déstabilisée par l'écriture où les pensées et les dialogues se fondent, sans forcément de retour à la ligne ou de pause. C'est un déversement de pensées, de paroles qui se suivent et qui m'épuisent.



Ce n'est pas pour autant que je déconseille ce roman, je pense vraiment qu'il peut trouver preneur et j'ai lu bon nombre de critiques qui vont dans ce sens. Juste une petite mise en garde, réfléchissez avant de le commencer, ne vous laissez pas avoir par cette couverture très attirante, comme cela a été mon cas. Mais si vous êtes adepte du genre, il y a vraiment moyen de s'éclater à la lecture.
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Allez tous vous faire foutre

Un caïd de la vente de cocaïne est injustement tabassé et ne le prend pas du tout. Ce roman est l'histoire de sa vengeance qui gagnera en intensité face à la résistance des agresseurs. Le titre est approprié dans la mesure où rien n'arrête le narrateur qui se pose comme victime et s'arroge tous les droits de riposte , même les plus tordus et extrêmes. Le récit nous fait voyager dans le monde interlope, celui des jackers de haut vol et des organisations criminelles internationales.



J'ai dévoré ce livre car le récit vogue de rebondissements en surprises et présente une vendetta originale. Le ton employé par le personnage qui raconte sa colère et ses ruses contribue grandement au plaisir de la lecture. Bien sûr il ne fait pas dans la dentelle, a sa morale bien à lui et affiche un cynisme plutôt machiavélique; chose sûre, il ne plaira pas à tous. De là le titre.
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Allez tous vous faire foutre

Déjà le titre m'interpelle, ma chère copine me propose une LC je ne pouvais pas refuser ! C'était plutôt bien parti un bon groupe, un livre qui a l'air assez original et avec lequel on pouvait bien se marrer ! Oui mais voilà je crois que je n'étais pas du tout dans le bon mood pour un tel Ovni. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est une lecture déroutante qui décoiffe. Le monsieur qui raconte l'histoire ne va pas du tout bien dans sa tête et le flux de ses pensées est continue !



Ah oui ! De quoi on cause ? Jack Price est un criminel en col blanc, parfaitement organisé. Quand sa voisine du dessous se fait tuer, Jack veut savoir qui se cache derrière cette exécution. Et ça, ça ne plait pas aux Sept Démons qui ont été engagés pour le liquider. Et là, tout part en cacahuètes, Jack a les fils qui se touchent, il pète un boulon et il va buter tout le monde !  Voilà pour le résumé !



Je ne sais pas ce qu'a pris comme substance l'auteur avant d'écrire ce bouquin mais ça dépote ! Franchement c'est vrai que c'est drôle, le gars est complètement taré, les situations sont complètement déjantées mais alors il faut arriver à suivre ! Je n'avais peut-être pas pris les bons cachets pour ma lecture, en tout cas je suis allée prendre un doliprane après en avoir lu la moitié. Je me suis dis que je le reprendrai plus tard je ne l'ai pas fait.... amateurs d'humour noir il faut tester tout de même !
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Allez tous vous faire foutre

Je remercie chaleureusement les éditions Sonatine et NetGalley pour leur confiance renouvelée.



Si comme moi le nom d’Aidan Truhen ne vous dit rien, c’est parfaitement normal. C’est le nom de plume choisi par un écrivain britannique pour s’essayer au thriller. Mais alors qui est Aidan Truhen me demanderez-vous des étoiles dans les yeux et la bave aux lèvres. Au risque de vos décevoir je n’en sais foutre rien, mais je dois avouer que je n’ai pas beaucoup cherché non plus…



La première approche est plutôt déstabilisante par le style imposé par l’auteur, ou plutôt par une apparente absence totale de style. Rédigé à la première personne et au présent, on plonge directement dans la tête de Jack Prise et il nous assène ses pensées comme elles lui viennent. Brut de décoffrage, ponctuation et mise en page minimaliste en option.



Surprenant au départ, mais au fil des pages on réalise que ça fonctionne plutôt bien, à vrai dire cela s’impose même comme étant le seul choix possible pour que l’auteur ressente un minimum d’empathie pour Jack Price.



Appelons un chat un chat, Jack Price est l’archétype du parfait salaud. Amoral, asocial, égoïste, cynique… et fier de l’être ! Quand il vous expose ses théories, souvent malsaines, voire nocives, ça vous apparaît comme une évidence. Sans aller jusqu’à adhérer au propos, vous comprenez la façon dont Jack fonctionne.



Mais Jack Price est aussi redoutablement intelligent, il ne manque pas de ressources (au propre comme au figuré) quand il s’agit de sauver sa peau et de nuire à ses adversaires… Il compense l’absence de muscles par une activité neuronale en surchauffe.



Comme tout amateur de thriller, j’ai croisé, au fil de mes lectures, bien des façons de mourir, je n’irai pas jusqu’à parler de raffinement quant aux méthodes employées par Jack Price, mais force est de reconnaître qu’il fait montre de beaucoup d’originalité quand il s’agit de ses débarrasser des nuisibles.



Allez Tous Vous Faire Foutre est résolument un thriller qui ne se prend pas au sérieux et qui ne veut pas être pris au sérieux ; en ce sens le côté hautement improbable de certaines situations est assumé et l’aspect quasiment indestructible de Jack Price fait parfois penser à un univers très cartoon. C’est complètement barré, hautement déjanté et profondément amoral, mais qu’est-ce que c’est bon !



Une lecture hautement jouissive qui n’est pas sans me rappeler la saga du Bourbon Kid, l’aspect fantastique en moins. L’intrigue est tellement second degré que le déchaînement de violence passe comme une lettre à la poste.



Un scénario que ne renierait pas Quentin Tarantino et je dois dire que j’imagine sans mal une adaptation au cinéma de ce bouquin ; le résultat serait pour le moins décoiffant… âmes sensibles s’abstenir toutefois.



MON NOM EST JACK. FAITES CE QUE JE DIS, OU JE SERAI LE PRIX À PAYER !
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Sept démons

Quand j'ai candidaté pour ce bouquin lors de la Masse critique Babelio (merci à eux et aux éditions Sonatine), je n'avais pas vu la citation promotionnelle : "Imaginez John Kennedy Toole se colletant avec James Ellroy sur Tik Tok" qui figure en 4e de couverture, sinon je me serais sûrement abstenu, ayant à peu près détesté "la conjuration des imbéciles" de Toole et ne mettant jamais les pieds sur Tik Tok (je ne dirai rien sur Ellroy, je ne l'ai encore jamais lu).

Et, de fait, ce "Sept démons" m'a un peu fait le même effet que "la conjuration des imbéciles" : je me suis bien amusé pendant les 50 premières pages, et ensuite, par manque de renouvellement, ça m'a rapidement gonflé.

Il est vrai que ce livre ne ressemble pas à beaucoup d'autres livres, il est vrai aussi que cet auteur (et son personnage principal) ne manquent pas d'invention... Il y a des répliques et des formulations franchement assez savoureuses, des situations dont la cocasserie fait vraiment sourire, sauf que trop, c'est trop.

Ce n'est même pas l'histoire, totalement invraisemblable, qui m'a le plus dérangé - après tout, pourquoi pas, l'absurdité est un concept -, mais ce sont les tirades de dix lignes sans la moindre virgule, le verbiage incessant (je dirais même plus, la logorrhée) du personnage narrateur, les onomatopées comme si on était dans une BD pour enfants, les dialogues à n'en plus finir avec des répliques en points de suspension qui font que tu ne sais même plus qui parle, les tics de langage répétitifs... Il y avait même des passages complets auxquels je ne comprenais plus rien et que je finissais par lire en diagonale.

Bref, heureusement qu'il y a l'humour noir pour sauver ce truc du flop complet, mais on n'en est quand même pas loin.
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Allez tous vous faire foutre

Allez tous vous faire foutre, ce roman ne pouvait mieux porter son nom.

Comme nombre d'entre vous, j'ai été attrapée par la couverture et sa 4ème de couv n'a fait qu'accroître ma curiosité. Ton décalé, personnages totalement barrés, récit jamais en pause tout comme le cerveau de Jack Price et ce n'est pas toujours facile à suivre.

Jack Price, criminel notoire en col aussi blanc que la poudre qu'il distribue, se présente à nous, se livre à nous, il nous livre tout et n'oublie surtout aucun détail. Contrairement à l'auteur qui nous envoie bien nous faire foutre avec la ponctuation et autres éléments de style.

Nous pensons suivre les réflexions de Jack et voilà que nous sommes en fait dans un dialogue. Le récit parlé ne me dérange par outre mesure, au contraire j'avais beaucoup aimé le suivre dans L'agent Seventeen de John Brownlow. Ici, le style d'écriture m'a vraiment perturbée. Je voulais lire et découvrir les aventures de Jack et me voilà à m'arrêter toutes les 2 minutes pour relire les passages et essayer de m'y retrouver. Disons le franchement, c'était pénible. Il m'a fallu un bon tiers du livre pour m'y habituer et que la lecture devienne fluide pour ainsi dire. C'est l'histoire et la façon dont le personnage se livre à nous qui m'a fait m'accrocher et ne pas l'abandonner, avec une période de pause malgré tout.



L'histoire parlons en: Jack mène son business tranquille, sa structure est en place, tout roule jusqu'à ce que sa voisine soit assassinée. Jack doit savoir pourquoi. Non pas qu'il ait une affection particulière pour Didi Fraser, ou pour quiconque d'ailleurs, il a surtout besoin de connaitre les conséquences pour lui et son business. Alors, Jack pose des questions et cela ne plait pas du tout au commanditaire. Les Sept Démons ont un nouveau contrat. Il s'appelle Jack Price et dès lors il n'y a plus aucune limite.



C'est violent, dans un style bien vulgaire qui ne conviendra pas à tous. Je finis cette lecture avec un sentiment mitigé. Pour l'histoire, j'aimerais découvrir la suite, mais j'appréhende d'avoir à replonger dans les difficultés de lecture.
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Allez tous vous faire foutre

Si j’avais lu la critique de Pois0n avant, je ne l’aurais même pas commencé !



En effet, attiré par les nombreuses critiques dithyrambiques sur le livre et l’auteur qui promettaient, outre un côté « amoral », beaucoup d’humour, de la nouveauté, etc., je l’attendais avec impatience.



En ce qui me concerne, cela a été une très mauvaise expérience, due en particulier à la forme, car l’auteur et l’éditeur ont oublié la ponctuation et ses règles. Cela est-il supposé faire « plus authentique » ? C’est surtout un grand mépris des lecteurs à mon sens de publier des brouillons. Par ailleurs, comme déjà souligné, on y trouve beaucoup de répétitions, des phrases très très très longues pour ne rien dire, qui n’apportent rien si ce n’est du remplissage, peu de sens, mais des contresens, des incohérences...



J’ai donc été très déçu, y compris sur le fond et les promesses, et je peux seulement recommander à ceux qui n’accrochent pas plus que moi dans les premières pages de ne pas poursuivre, car cela ne va pas en s’arrangeant, loin de là.



Contrairement à d’autres, je ne lui trouve pas de circonstances atténuantes, car ces problèmes de forme et de récit non construit empêchent d’apprécier ce qui aurait pu être un polar réellement original.

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Allez tous vous faire foutre

Du cinéma contemporain, j'affectionne particulièrement deux réalisateurs. Quentin Tarantino et Guy Ritchie. Ils ont un talent certain pour peindre des portraits de paumés au bord de la rupture couplé de dangereux sociopathes. Dont on se prend d'affection. Je n'irai pas jusqu'à dire auxquels on s'identifie. Quoique. Le tout sur une bande son rock et planante. Un cocktail hautement addictif;



J'ai retrouvé cette douce folie aromatisée d'hémoglobine sous la plume échevelée d'Anonyme. Point de drogue mais du Bourbon et de la bière en guise d'essence, pour un feu d'artifice de foutraque et politiquement incorrect. Le genre de lecture qui me fait éclater de rire seule dans les transports en commun. D'autant plus seule, que la couverture gracieuse d'Allez tous vous faire foutre d'Aidan Truhen est le meilleur moyen d'obtenir une place assise pour son sac à main : "Jack Price est à la cocaïne ce qu'Über est au transport. C'est un criminel en col blanc, parfaitement organisé, avec une force de vente décentralisée et un produit de marque. Quand sa voisine du dessous se fait tuer, façon exécution, Jack doit savoir pourquoi. C'est une simple question de business et de sécurité personnelle, mais quelqu'un n'aime pas qu'il la pose. La preuve : les Sept Démons, probablement les sept personnes les pires de la terre, ont été engagées pour le liquider. Grosse erreur. Énorme erreur. Parce que maintenant Jack n'est plus obligé de se contenir. Il n'a plus aucune raison de faire profil bas, aucune raison d'obéir aux règles. Cette histoire raconte donc ce qui se passe quand un groupe de mercenaires internationaux s'en prend à un type relax et du genre bavard qui est en fait complètement barje."



Jack Price. L'anti heros élégant. Tout en discrétion et distinction. Un parangon de péchés en col blanc qui se mue en psychopathe quand sa vie est sous contrat d’exécution. Sept mercenaires aiguisés comme des lames de couteaux qui ont maille à partir avec ce fieffé gourgandin, qui sème le chaos par ses méthodes peu orthodoxes et très imaginatives. Le règlement de comptes prend ici toutes ses lettres de noblesse dans cet aventure des 7 méchants et du psychopathes en goguette.



Le traitement de l'intrigue est unique en son genre. Un récit d'une traite par un narrateur omniscient, aux phrases concises et à la ponctuation lapidaire. Une lecture haletante sans vraie fil directeur si ce n'est que découvrir pour quel raison un gougnafier à dessouder la paisible vieille voisine. Le postulat de base est littéralement improbable. et c'est ainsi qu'on rentre dans la tête d'un véritable barjo en littéral pétage de plomb au niveau de sa personne. Le pire dans tout cela ? C'est que je me suis amusée comme une petite folle.



Allez tous vous faire foutre d'Aidan Truhen est un ovni littéraire qui m'a ravie autant que régalée. Je n'avais pas autant ri d'absurde dans une lecture depuis longtemps. Amateur d'humeur noir, ce roman est fait pour vous. Âmes sensibles s'abstenir.



Bonne lecture barrée à vous !
Lien : http://lesjolismotsdeclem.co..
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Allez tous vous faire foutre

Un polar rocambolesque et burlesque, qui divertit et permet de débrancher le cerveau.... qu'il faut vite rebrancher, car le style très particulier est assez difficile à appréhender au début. Il m'a fallu une bonne cinquantaine de pages pour m'y adapter. L'auteur mélange narration et dialogue, le tout, sans quasi aucune ponctuation, donc il faut être assez concentré pour bien comprendre et suivre l'intrigue. Une fois cela fait, c est avec plaisir que l on suit les aventures de ce Jack Price à l'humour noir et au cynisme assumé.

Le dénouement final est bien trouvé, même si l'explication de tout ce joyeux bordel reste assez simpliste et un brin décevante.
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