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Œuvres improbables et logorhées fiévreuses
Liste créée par jamiK le 08/07/2022
18 livres.

Ou "liste de livres à ne surtout pas lire à la plage ou dans le métro".

Voici une liste de romans où l'écriture devient complètement folle, baroque, délirante, inventive, les mots et le rythme s'emparent de l'histoire l'ingurgite et la triture dans tous les sens. Ce sont des livres exigeants qui demandent un minimum de courage pour en venir à bout, et c'est même parfois impossible.



1. Le tiers livre
François Rabelais
3.80★ (230)

François Rabelais caractérise bien ce qui va se trouver dans cette liste, mais c'est sans doute dû au décalage avec l'époque. La langue est savoureuse, abondante, le vieux vocabulaire lui donne une touche festive et épicurienne, l'histoire n'avance qu'à petits pas, le temps d'épingler les puritains et d'encenser la bombance. Un livre orgiaque, on savait vivre dans ce temps là !
2. Finnegans wake
James Joyce
3.85★ (259)

Ce livre n'a pas de sens, c'est vous qui lui donnez son sens. c'est une sorte de livre qui à chaque fois que vous l'ouvrez, sera un nouveau livre, c'est juste un livre magique, un « Nécronomicon » d'ivrogne (ou d'irlandais). Un livre éternel.
3. L'Automne du patriarche
Gabriel Garcia Marquez
3.69★ (1188)

Des chapitres de 50 pages, presque pas de points, tout le monde parle en même temps dans une seule phrase, là où Garcia Marquez est allé le plus loin avec le langage, et pour moi, le sommet de l'expérience littéraire.
4. Les Six Livres de Grabinoulor
Pierre Albert-Birot
4.33★ (17)

C'est une forme de récit de fantasy, de quête initiatique, écrit en écriture automatique, sans ponctuation, sans paragraphes, trituré, remanié, disséqué, les mots se bousculent dans une frénésie épique et rabelaisienne.
5. La Mort de Virgile
Hermann Broch
4.42★ (309)

C'est un texte visionnaire, où la fièvre du personnage dont nous accompagnons le délire intérieur nous transporte quelque part dans les limbes du sublime, en un lieu où la littérature, plutôt que de chercher à reproduire le réel, élabore un monde qui lui est propre. (je cite la critique de @tristanledoux)
6. Les Chants de Maldoror
Comte de Lautréamont
4.14★ (1587)

Sombre et viscéral, une écriture tourmentée et violente, âme sensibles s'abstenir.
7. Tombeau pour cinq cent mille soldats
Pierre Guyotat
4.18★ (148)

L'expérience rare d'un flot orchestré, violent, cruel et cru, et néanmoins étrangement poétique. (je cite la critique de Charybde2). Sans doute un disciple de Lautréamont.
8. La Disparition
Georges Perec
3.64★ (2179)

Un exercice jubilatoire où l'on rit souvent en observant les détours que prend l'imagination de l'auteur pour réussir sa performance. Performance du lecteur aussi, qui doit s'accrocher au rythme endiablé de l'histoire tout en traquant le faux pas. (empreunté à la critique de @patatipatata)
9. Les cantos
Ezra Pound
4.15★ (116)

C'est un courant symphonique incessant : le dispositif est avant tout celui que lui impose le flux mental des images et des obsessions de Pound. C'est la langue en action, d'un seul homme. La polyphonie universelle, par sa seule voix.
10. Livre des rois de Bretagne
Yves Elléouët
3.38★ (11)

Légendes bretonne et vivants bistrots, la langue d'Yves Elléouët mêle le breton, les accents, l'argot du pays, dans un torrent bouillonnant de mots, de fantastique et de trivial. C'est un peu notre James Joyce à nous.
11. La Compagnie des spectres
Lydie Salvayre
3.49★ (378)

Emportez, monsieur (...) emportez tous ces meubles qui meublent notre rien, emportez tant que vous y êtes ces spectres qui m'accablent de reproches jusque dans mes cauchemars et m'obligent à dormir lumière allumée, emportez mes souvenirs, mes chagrins, mes sottes illusions, mes croyances stupides, et la voix de mes morts, vous pouvez tout emporter, monsieur, vous ne pourrez jamais emporter mes désirs, c'est Epitècle qui l'a dit et je l'approuve à cent pour cent...
12. Histoires enfantines
Peter Bichsel
4.08★ (25)

Peter Bichsel joue avec les mots, leur sens, leur sons, dans une suite de nouvelles délirantes. Sans doute plus facile d'accès que les autres livres de cette liste, et pourtant ici aussi la langue est totalement délirante et joyeuse.
13. Tire m'en deux, c'est pour offrir
Frédéric Dard
3.57★ (102)

On ne va jamais assez à la ligne. J’écris trop massif à présent, trop compact. J’abondante. Dans mes débuts, j’avais le sens de la petite phrase courte : Il poussa la porte et entra ; et hop, à la ligne, pas d’histoire ! Les pages de mes polars d’alors ressemblent à des bandonéons étirés. Maintenant, je suis un vrai pro, un vrai Proust ; je peux me permettre d’affronter les longs paragraphes à changements variables. Des demi- pages sans points, parole. Je pagaie à la virgule. La maîtrise, quoi, n’ayons pas peur. Le langage, c’est un cheval sauvage. Au début, quand tu l’entreprends, tu te crois à un rodéo. Et puis tu le domptes et te voilà écrivain de jumpinge ; bombe noire, culotte blanche, veste de velours, à te rire des obstacles, enlevant ta monture du genou et du poignet : saute, Ernest, saute ! Faut que ça saute ! Et ça saute ! Tu te paies des sans fautes, qu’à peine t’écornes une haie, parfois, en inadvertance. Et bon, tu continues, continues, ta langue devient haridelle dodelinante. Cheval de corbillard. Moi j’insurge. Me laisserai pas avoir. Mon manège à moi, c’est moi ! Je continuerai de me tourner autour.
14. Allez tous vous faire foutre
Aidan Truhen
3.12★ (582)

De la même manière qu'ils croient que les bagarres font zbim paf tchak alors qu'en fait on se tape sur la gueule en se roulant par terre et à la fin l'un des deux perd un œil. Pas de Jean-Claude Van Ballet. Juste de la douleur.
15. Gonzo Lubitsch ou l'incroyable Odyssée
Nick Harkaway
3.52★ (41)

J'ai dans la tête un labyrinthe que je laisse croître et que je consolide: le monstre qui en occupe le centre finit par s'estomper. C'est une bonne chose. Ça marche bien.
16. Hommes de maïs
Miguel Angel Asturias
4.03★ (67)

La pierre d’œil de cerf rejoint les petits morceaux de l'âme du fou qui se sont brisés. Le fou a la vision de celui qui, ayant brisé un miroir, voit entier dans chacun des fragments ce qu'il voyait dans le miroir complet.
17. Démolir Nisard
Éric Chevillard
3.53★ (98)

J'avoue, je suis accro depuis longtemps aux élucubrations délirantes de Chevillard mais aussi à son style si caractéristique. le sujet apparent de ses romans importe assez peu tant on est assuré de l'y retrouver fidèle à lui-même. Ici une haine pour Nisard, ailleurs des variations sur le goût de la truite meunière VS le gratin de chou-fleur. Beaucoup d'animaux improbables traversent ses narrations, et ici encore c'est le cas. [Extrait de la critique de jmb33320]
18. Parapluie
Will Self
2.50★ (46)

Dans "Parapluie", Will Self mêle les voix intérieures et les temporalités dans un grand continuum. Où l’écriture elle-même est un personnage central.
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