AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Akli Tadjer (329)


Zina, ma douce épouse de quelques instants, sauras-tu me pardonner un jour de t’avoir fait croire que rien ne saurait arrêter notre amour ?
Sauras-tu me pardonner un jour de tout le mal que je t’ai fait ?
Commenter  J’apprécie          00
Ainsi, « akham » s’employait pour désigner aussi bien une maison, un chalet, une masure. Quand l’électricité, l’automobile, le chemin de fer, le téléphone ont pénétré nos contrées, nous n’avions pas d’équivalence pour traduire ces mots de la modernité française. Nous les avons bricolés à notre sauce. « Tricité », « taumobile », « chimin di fer », « tilifon » et d’autres mots tout aussi risibles à prononcer ont fait leur apparition dans nos conversations. Force était de constater que ce nouveau vocabulaire nous renvoyait à notre ignorance, à notre archaïsme, à notre médiocrité.
Commenter  J’apprécie          00
Comme elle me souriait, je suis passé de ses yeux à sa bouche. Comme elle me prenait la main, j’ai déposé d’autres baisers sur sa bouche, sur son nez, sur son cou. Comme elle était lascive, ma main s’est aventurée entre ses cuisses. Elle l’a repoussée, gentiment. Elle refusait de faire la chose à la sauvette, dans cette grotte, comme si nous étions des gens de la préhistoire. Elle voulait que nous la fassions une fois notre union célébrée par un homme de religion.
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait peur que son père, son frère, les hommes de main du caïd El Hachemi fassent irruption à tout moment pour briser ce bonheur qu’elle n’espérait pas vivre un jour. Puis elle a fait table rase de cette sombre perspective et a dit qu’elle se sentait légère comme les cigognes venues du bout du monde qui traçaient des arabesques dans les ciels de notre enfance avant de repartir par la mer, nous laissant prisonniers de notre terre, de nos liens familiaux, de nos coutumes ancestrales.
 
Commenter  J’apprécie          00
Avoir vingt ans, ça n’existe pas chez nous. Je suis vieux de toutes les humiliations dont j’ai souffert depuis l’enfance.
Commenter  J’apprécie          00
À lui, le Français à qui je devais de savoir compter, lire, écrire, à lui qui m’avait offert mon premier cahier de classe, à lui qui m’avait fait aimer les enquêtes du commissaire Maigret que je dévorais sans compter mes heures, à M. Grandjean, je ne pouvais mentir. Je lui ai confié que je partais pour ne pas me soumettre. J’ai parlé de ma mère emportée par le typhus sans que j’aie pu la soigner parce que je n’avais pas assez d’argent.
Commenter  J’apprécie          00
 Il faut du caractère pour dire non à la guerre, mais il te faudra davantage de courage pour affronter les épreuves à venir. Si je ne suis plus de ce monde à ton retour, ta maison, elle, sera toujours là à attendre son maître. Qu’Allah le clément et miséricordieux et Mohammed ,notre prophète, que le salut soit sur lui, éclairent tes pas, Adam.
Commenter  J’apprécie          00
Imaginer Zina déflorée par le fils du caïd El Hachemi la nuit de noces, imaginer Zina liée à cette famille de féodaux, imaginer Zina sans moi m’était insupportable. J’ai pris son visage entre mes mains et j’ai juré qu’elle ne serait jamais son épouse.
Commenter  J’apprécie          00
Le regard halluciné, il imitait le bruit des bombes explosant çà et là puis il se perdait dans un charabia dans lequel se mêlaient des mots d’allemand, de kabyle, d’arabe, de français. Quand il n’avait plus de voix, il ânonnait le nom de son sergent et ceux de ses frères d’arme morts au champ d’horreur.
Commenter  J’apprécie          00
Le vétérinaire qui ne tenait pas à parler le sabir avec elle avait insisté pour que je sois présent.
Elle s’était résignée.
Pour la première fois, j’avais vu le corps nu de mon père. Sa peau était grise, flétrie, gaufrée du tibia à la cuisse. Son torse était si desséché que je pouvais compter ses côtes. J’avais honte de le penser mais égoïstement, à ce moment-là, j’avais espéré qu’il meure pour qu’il ne souffre plus et que nous soyons délivrés de ses accès de démence qui nous terrifiaient.
Commenter  J’apprécie          00
Elle m’a renvoyé un regard lourd de mépris avant de faire demi-tour. À peine franchi le portail, elle a fouillé dans son portefeuille enfoui sous sa robe, et elle est revenue sur ses pas. Elle m’a tendu une enveloppe bistre frappée de l’oriflamme tricolore que lui avait donnée le facteur, la semaine dernière, pendant que j’étais à El Kseur où j’achetais du matériel de construction. Elle avait oublié de me la remettre parce qu’elle n’avait plus toute sa tête, s’est-elle justifiée.
Commenter  J’apprécie          00
Nous étions nés, avions grandi, fait les quatre cents coups ensemble. Il était le grand frère que je n’avais pas eu. Sa famille, la plus pauvre de Bousoulem, vivait dans un taudis de gravats et de tôles.
La raison de cette infortune ?
Personne ne voulait embaucher son père, pas même pour garder des chèvres. On le disait envoûté par la maladie du Sheitan. Il vous parlait et soudain il était pris de transes, se roulait à vos pieds les yeux révulsés, la bave aux coins des lèvres et la bouche de travers, poussait des râles d’agonisant.
Commenter  J’apprécie          00
On encourait la cravache pour vol, état d’ivresse, dégradation de biens publics. Pour l’adultère, le viol, l’attentat à la pudeur, c’était la peine la plus infamante qui soit chez nous : le bannissement du village à vie. S’agissant des crimes de sang ou des différends avec les roumis, seuls les juges du tribunal étaient compétents pour sévir.
Commenter  J’apprécie          00
Au lieu de songer à les bouter hors du pays, nous devrions leur être mille fois reconnaissants pour nous avoir apporté la science, l’hygiène, la médecine moderne et l’éclairage public. Quoi qu’il en soit, se rassurait-il, ce ne serait sûrement pas les hordes de clochards, d’illettrés et les brigands grouillants comme des rats partout dans le pays qui les délogeraient un jour. Enfant, son grand-père racontait qu’avant leur arrivée la loi des barbares régnait dans le pays, et il s’est félicité qu’ils nous aient débarrassé de toute cette engeance.
Commenter  J’apprécie          00
Elle m’a embrassé avec passion. J’ai découvert la douceur de sa langue et j’ai bu toute l’eau venue de sa bouche. J’ai répondu avec le même feu à son baiser. Nous sommes restés blottis l’un contre l’autre jusqu’à ce que la voix d’ogre de Mourad nous sépare.
Commenter  J’apprécie          10
Elle s’était moquée de moi. Elle avait raison. Je n’aurais pas dû emprunter ces mots d’étrangers. J’aurais dû lui dire avec mes pauvres mots de montagnard : « Depuis le jour où je t’ai vue siffler tes chèvres dans la cour de ta ferme pour les emmener brouter sur nos chemins de poussière, je savais que nos destins ne feraient qu’un. »
Commenter  J’apprécie          00
Le charme de sa beauté négligée m’aimantait chaque fois vers elle. Je voulais la prendre dans mes bras pour la réchauffer, lui avouer combien je l’aimais et, que si La Clef ferait son bonheur, notre maison s’appellerait La Clef, mais aucun mot n’est sorti de ma bouche.
Maudite pudeur.
Commenter  J’apprécie          00
Il se dégageait de cet homme une sorte de douceur féminine qu’il tentait de dissimuler en fumant le cigare. Elle doutait qu’avec un chef de guerre au visage si lisse la France puisse triompher de qui que ce soit. Elle s’est ensuite attardée sur celle d’Hitler. Son menton volontaire, son nez fort, ses yeux crachant des éclairs et sa moustache noire qui ajoutait du mystère à ce visage austère, tout la séduisait chez cet homme-là.
Commenter  J’apprécie          00
Les Français n’ont que les mots paix, amour, fraternité à la bouche, mais leur vraie nature, c’est la guerre. On est bien placés pour le savoir.
Commenter  J’apprécie          00
Hitler.
Plus je répétais son nom, plus j’en avais froid dans le dos. Avec ses petits yeux noirs, sa mèche de cheveux plaquée sur le front, son carré de moustache et son manteau de cuir au col relevé, on devinait l’homme taillé pour la guerre.
Une fois repue, Tante Safia m’a rejoint pour me reprocher que ma chorba manquait de viande et d’un peu de piment.
Je n’ai pas relevé.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Akli Tadjer (644)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Princesses Disney

Laquelle de ces princesses a du sang royal

Cendrillon
Ariel
Belle
Tiana

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}