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Citations de Alain Pozzuoli (39)


Alain Pozzuoli
L’écriture est-elle un exutoire, un acte salvateur, ou au contraire une damnation imparable pour celui ou celle qui y succombe ? Écrire est-il un acte fantastique ? L’écrivain est-il un passeur permettant au lecteur d’enjamber la frontière séparant deux mondes, le réel et l’imaginaire, le vrai et le faux, le visible et l’invisible, au risque de s’y perdre lui-même ? Ces deux univers ont-ils la chance de se croiser un jour, de s’imbriquer l’un dans l’autre, défiant ainsi toutes les règles de la logique et des mathématiques (encore qu’en ce dernier domaine les choses soient moins rigides qu’on pourrait le penser) ? Nombre d’écrivains en donnent une réponse tragique non seulement par leurs écrits, par leur œuvre, mais également par leur propre vie, par leur cheminement personnel, par les aventures intimes.

(Le sang des écrivains)
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Pourtant, avant que l'époque hippie et les textes engagés n'arrivent, si la chanson yé-yé a un tel impact sur la jeunesse, ce n'est pas le fait du hasard, mais d'une raison simple. Alors que le rock prend ses racines dans le collectif, dans la contestation globale d'une jeunesse face à l'ordre établi, alors qu'il se pose d'une certaine manière sur le terrain du social ( comme le fait la chanson engagée sur le politique), la chanson yé-yé, elle, est du domaine de l'affect, de la sphère privée. En effet, nombre d'adolescents, autant dire toute une génération, se construisent, à l'époque, sur des chansons, sur un référent à des modèles qui sont les idoles véhiculant les mêmes émotions ressenties par les jeunes du même âge.
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Les ateliers de tatouage jouxtaient l’ancien quartier réservé de Yoshiwara, à Edo, et les pensionnaires des maisons de rendez-vous étaient souvent tatouées. Pour les courtisanes, le tatouage permettait d’exprimer la sincérité de leur amour, ou d’acquérir un charme supplémentaire. En outre, il existait une forme raffinée de tatouage réservé surtout aux femmes, l’irozumi, mot construit par référence à irezumi, tatouage, avec la racine iro, qui veut dire aussi bien « couleur » que tout ce qui à trait à l’érotisme. Ce genre de tatouage reste invérifiable, et peut-être est-il tout simplement légendaire. On l’appelle aussi « tatouage caché », et il passait pour être le plus douloureux : une poudre blanche était incrustée sous la peau, et restait invisible, sauf sous l’effet d’une boisson alcoolisée, du bain, ou du plaisir sexuel, auquel cas elle devenait légèrement rose. La substance utilisée, à base de blanc de plomb, était particulièrement nocive. Ainsi, les initiales de l’amant devenaient visibles sur la face de la cuisse de celle qu’il faisait jouir. Ce tatouage d’amour se retrouvait parfois à l’intérieur du poignet. En revanche, si l’amant changeait, il fallait brûler toutes les traces de l’ancien amant. Une prostituée d’Oshima portait un crabe tatoué au ventre, comme pour ne pas lâcher sa proie. De nombreux tatouages secrets avaient une vocation plus ou moins érotique. La peau froide d’une femme entièrement tatouée devait provoquer des sensations reptiliennes… En retour, la fréquentation de prostituées tatouées pouvait être le déclencheur d’une vocation artistique.
[Marc Kober – Fleurs de peau – Irezumi et horimono (le tatouage japonais)]
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Dans la région arctique, qui comprend trois groupes principaux, la religion chamanique est fondée sur le culte de la nature, la croyance aux esprits. Les tatouages servent à signaler les succès (chasse à la baleine), et servent de protection ou de talisman. Il s’agit d’écarter les forces maléfiques des orifices du corps. Ce sont des signes protecteurs pour les enfants dès la naissance, notamment contre la noyade. En particulier, les épaules, la poitrine, et les articulations sont considérées comme les portes de l’âme et sont donc tatouées. Du point de vue technique, le tatouage est pratiqué par drainage, et par points de piquage. 
[Marc Kober – Fleurs de peau – Le tatouage dans le continent américain] 
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Il y a des moments dans la vie, où on éprouve le besoin de faire le point. Des moments où toutes nos certitudes, tous nos repères vont à vau-l'eau, et l'on se dit: " Si je ne me ressaisis pas illico, je fonce dans le mur." Bref, des moments de remise en question fondamentales et, il faut bien l'avouer, particulièrement chiantes.
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La haine de soi crée un équilibre par lequel l'humilité confine à la grandeur.
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L'intérêt d'un écrivain pour ses semblables le rend aveugle à la mesquinerie. A tant chercher l'humain derrière la créature, on finit par côtoyer le criminel et on le trouve sympathique.
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Chaque tatouage est unique, car il serait absurde de le dissocier de la peau qui l’arbore et des symboliques que lui attribuent le tatoué et le tatoueur. 
[Armand Cabasson – La Carpe dans la cascade] 
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Le mot tatouage viendrait effectivement d’un mot tahitien, « dessin », ou encore d’un verbe signifiant « blesser » [« tata(t)u » (frapper, ou blesser) : « ta » renvoie au dessin, et « tou » à l’esprit]. C’est dire si cet art insulaire a su influencer toute l’histoire moderne du tatouage, et exporter durablement ses caractéristiques. La transcription anglaise est dû au capitaine Cook et à son chroniqueur Banks. Le processus du tatouage, les instruments et les matières utilisés furent décrits avec précision grâce au journal de l’explorateur. Le tatouage occupait une place si importante dans la vie tribale des Polynésiens que la tradition orale véhiculait certains mythes expliquant son origine. C’est le cas d’un mythe maori et d’un mythe marquisien. Ce dernier en particulier monte la relation entre la force virile, la séduction des femmes, et le mariage. L’épreuve du tatouage suppose un voyage initiatique, et apporte en échange des pouvoirs magiques. L’importance du caractère de séduction du tatouage est marqué aussi chez les femmes, soucieuses de corriger le vieillissement de la peau et les rides, mais c’est un héros mythologique masculin, Olifat, qui traduit pour la Micronésie l’importance de ce pouvoir de séduction. Les femmes tombaient amoureuses de lui à la seule vue de ses tatouages. Selon le mythe, c’est lui qui enseigna à la population l’art de l’aiguille. 
[Marc Kober – Fleurs de peau – Le tatouage polynésien] 
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45 TOURS
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Créé dans les années 1950 pour succéder au 78 tours, le 45 tours est un disque microsillon en vinyle, à deux faces, chacune incluant une chanson. Une spécificité française est de présenter quatre titres par 45 tours, deux par face, à la différence de tous les autres pays européens et étrangers qui n'en comportent que deux ; à l'exception des disques spécifiquement produits pour les juke-boxes.
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En Amérique du Sud, l’usage de la sève d’une plante, le génipa, qui produit un effet comparable au henné, donne lieu à une peinture corporelle, dont les plus brillants auteurs sont les Indiens d’Amazonie. Or, on ne trouve que très rarement trace d’une pratique du tatouage dans le continent sud-américain. Il semblerait que, pour marquer des évènements ponctuels, la peinture corporelle et faciale ait pris toute sa valeur cultuelle, au détriment du tatouage. Les motifs représentés présentent une grande similitude avec ceux des tatouages, et peuvent durer plusieurs semaines. L’aspect de dessins bleu-noir au génipa a pu être confondu avec de véritables tatouages. Les encres végétales des Kuna ou des Caduvéo, si remarquables, sont peut-être le vestige d’une pratique plus ancienne du tatouage qui aurait disparu pour des raisons inexpliquées. 

En Amérique du Nord, le tatouage est une pratique attestée et unanime, mais il n’en reste pas de traces en raison de la disparition des peuples qui le pratiquaient. […] La pratique du tatouage est décrite par les missionnaires, mais elle ne sera pas étudiée avant le XIXe siècle, époque trop tardive pour avoir une connaissance réelle de l’art indien du tatouage. La réaction des Occidentaux alterne entre l’horreur et l’étonnement à l’idée des souffrances endurées. Pour les Indiens, il s’agirait d’un rite de passage à l’âge adulte, avec choix d’un nouveau nom, d’un moyen de s’identifier à un groupe, sans parler d’une mise à l’épreuve du courage. Le tatouage est fait en principe par piqûre, et la couleur peut aller du charbon à deux couleurs. 
[Marc Kober – Fleurs de peau – Le tatouage dans le continent américain] 
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Au Maghreb, les tatouages renvoient aux périodes capitales de la vie d’une jeune fille : puberté et mariage. Dans ce cas, le tatouage correspond à un « atour », un cadeau au fiancé. 
Un chevron se pose sur le front, siège des sentiments ; de la lèvre inférieure au menton, un tatouage vertical, dit ayyala ou siyyala, renvoie à la féminité et à la puberté. La bouche est protégée. La première fonction n’est donc pas le repérage de la tribu d’appartenance. 
Le sens du tatouage est souvent devenu purement ornemental depuis son origine berbère. Les signes bleutés deviennent un élément essentiel de séduction. Plusieurs chercheurs, […], ont étudié la variété et la beauté des tatouages marocains. En particulier, une autre approche, selon l’inconscient, et suivant l’ordre du discours amoureux, peut être aussi féconde. 
Ainsi, la jeune Marocaine peut se faire tatouer à deux occasions, qui sont la puberté et le mariage, si elle suit la tradition populaire. L’association entre le cycle du sang et l’effacement de l’hymen se redoublerait par la souffrance sous la pointe de l’aiguille.  
[Marc Kober – Fleurs de peau – Wachma (le tatouage au Maghreb et dans le monde arabe)] 
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N'est-ce pas là le rôle primordial de la littérature et de l'art en général, avoir un impact tel sur le public qu'ils parviennent à en modifier la vie, voire à la sublimer ?
[L'Influence des Sociétés Secrètes... - Alain Pozzuoli & Thierry Acot-Mirande]
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Au royaume des vampires, le comte Dracula domine ses condisciples de plusieurs longueurs de canines ; le personnage créé par Bram Stocker a en effet donné le ton depuis sa première publication en Grande-Bretagne, en 1897, et il s'est imposé comme la référence suprême.
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Les vampires, ces maléfiques et mystérieuses créatures issues des légendes les plus lointaines, accompagnent l'humanité depuis l'aube des temps. Ils sont une sorte de marqueur, de négatif (dans tous les sens du terme) qui suit, siècle après siècle, l'évolution du genre humain et de ses peurs les plus sombres et les plus irraisonnées, de ses pulsions secrètes et inavouées.
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Il est remarquable enfin que ce soit l’Occident qui ait remise en vigueur certains styles tribaux, polynésiens en particulier, détachés de toute relation aux rites, et sans véritable connaissance de leur sens. L’atavisme, soit un retour à la nature primitive, change de sens. Il devient la marque d’une vie plus proche de la nature, en un sens plus authentique. Les modern primitives révèrent les inscriptions corporelles des sociétés traditionnelles comme un modèle. Cette mouvance intègre les cultures du tatouage, du piercing et des différentes transformations corporelles. […] Ce primitivisme aux facettes multiples peut être analysé soit comme un nouveau méfait de la mondialisation, soit comme une chance unique, secondée bien involontairement par les archives des missionnaires et des colons, qui avaient répertorié avec soin des pratiques jugées immorales. Ce qui était l’instrument d’une intégration sociale chez les peuples dits « primitifs » devient celui d’une quête personnelle. 
[Marc Kober – Fleurs de peau – La pratique actuelle du tatouage en Occident] 
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La Nouvelle-Zélande est explorée pour la première fois en 1769 par James Cook. La différence avec les autres peuples du Pacifique serait le visage couvert de dessins obtenus non par piqûre mais par incision à l’aide de couteaux de différentes tailles. Le tatouage facial (ou moko) favoriserait richesse, et séduction des femmes ; il est une marque de bravoure. Ces thèmes sont communs aux Marquisiens, aux Pascuans et aux Maoris. Les tatouages maoris concernent les hommes comme les femmes. Ils protègent la femme du vieillissement, et se concentrent sur la tête, qui contient le mana, la force sacrée. Le tatouage facial permet de distinguer l’individu mieux que ne le ferait la simple physionomie. Les traits renseignent sur la qualité morale de celui-ci avec précision. La qualité des têtes ornées maories était telle qu’à partir d’une première acquisition du capitaine Cook, un commerce florissant se développa avec les Occidentaux. 
Au XIXe siècle, le tatouage tombe en désuétude dans l’ensemble de la Polynésie. Il faut surtout y voir le résultat de la lutte contre la nudité orchestrée par les missionnaires. En outre, le tatouage avait alors perdu son rôle social et identitaire. Toutefois, à partie des années quatre-vingt, on assiste à une renaissance de la culture identitaire polynésienne. Le tatouage ne s’était maintenu et développé qu’aux îles Samoa. Ce réveil culturel a beaucoup à voir avec l’engouement occidental pour un art « tribal » : les Polynésiens iront paradoxalement chercher en Occident de nouveaux motifs pour renouveler leur pratique du tatouage. 
[Marc Kober – Fleurs de peau – Le tatouage polynésien] 
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Un tel sacerdoce, ou un tel supplice consenti, supposent quelques avantages acquis avec un corps ainsi transformé. Toutefois, il est à noter d’ores et déjà qu’avec la simplification des techniques, et la disparition d’une grande partie de la douleur, les valeurs accordées au tatouage ont considérablement changé.
La personne tatouée peut être fière d’avoir rendu unique la surface de son corps. Mais que dire de la similitude frappante de certains motifs, et de certains choix de coloris ? N’est-ce pas dans un sens rejoindre une cohorte de tatoués, et apposer un signe de reconnaissance ? Et, au contraire, une manière de ne plus jamais être seul.
Le tatoué peut espérer donner une définition plus précise de son individualité, en bloquant le changement de son apparence. Une forme précise, ou une structure, serait donnée à la matière brute et sauvage du corps.
Mieux, le corps trouverait une forme d’immortalité en vertu de la beauté de son tatouage. En effet, une salle de faculté de médecine de l’université de Tôkyô contient une vingtaine de peaux tatouées en très bon état : les surfaces bleues sont devenues noires avec le temps, mais leur beauté peut encore s’apprécier.
[Marc Kober – Fleurs de peau – Irezumi et horimono (le tatouage japonais)]
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Si Pandore a un jour existé, elle fut probablement celle qui jeta le secret sur le monde. Sous des allures de vertu, ce fléau confronte l'homme à son orgueil en ce qu'il a de plus démesuré : l'idée de l'élu. Rejoindre un ordre ou une société secrète, c'est s'affranchir des ultimes limites. Mais à quoi bon le nier, ce choix reflète aussi l'histoire d'une personnalité troublée, façonnée par des épreuves qui l'invitent à rechercher la différence, pire la ségrégation. J'allais mal ; ils étaient présents, attentifs comme les membres d'une secte à la nuance près qu'ils savaient que notre relation tiendrait de la symbiose.
[Pax Christus - Jess Kaan]
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Ce qui forme les profondeurs de l'un navigue à la surface de l'autre ; et cette surface n'est rien de plus que la profondeur d'une tierce personne.
[Non Nobis Domine, Non Nobis, Sed Nomini TuocDa Gloriam - Matthieu Baumier]
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