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Citations de Alexander McCall Smith (785)


Le souvenir des choses perdues
Mma Ramotswe était loin d’avoir oublié sa petite fourgonnette blanche. Certes, elle ne s’appesantissait pas dessus, contrairement aux gens qui ne cessent de repenser aux choses du passé, mais le souvenir lui en revenait de temps en temps, dans les moments les plus inattendus.
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À la fin de la journée, on n'aura sans doute pas progressé d'un pas et l'on sera tenté de se demander s'il ne vient pas un moment où il convient d'enterrer le passé dans la décence. Laissez le passé tranquille, tel est parfois le meilleur conseil que l'on puisse prodiguer [...] Je suppose que cela signifie que nous pouvons tous donner quelque chose, répondit-elle. Une girafe n'a que cela à offrir. Juste ses larmes. Était-ce réellement la signification? se demanda-t-elle. Elle laissa son imagination vagabonder et crut alors apercevoir une girafe entre les arbres.
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Tout, pensait Mma Ramotswe, a été quelque chose par le passé. Moi-même, je suis ici, seule femme détective de tout le Botswana, assise devant mon agence. Mais il y a quelques années à peine, il n'y avait pas d'agence de détectives à cet endroit, et avant cela, il n'y avait même pas de maison, il n'y avait que des acacias, et le lit du fleuve à côté, et le Kalahari là-bas, si proche...
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All suspects should be given the chance to telephone their lawyers or their mothers, and it would not be surprising if they chose to call their mothers. After all, your mother is fall more likely to believe in your innocence than your lawyer.
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Quand on a juste le bon âge, comme Mma Ramotswe, et quand on connaît un peu la vie, comme Mma Ramotswe, il y a assurement des choses que l'on sait.
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Isabel pensait au Raeburn, à cette femme et sa petite-fille. Nous sommes tous liés les uns aux autres, liés à ceux qui nous ont précédés. Cette ville était aussi leur ville, ces rues leurs artères, ces bâtiments de pierre leurs foyers. Ce que montrait la curieuse erreur de chronologie de la cliente de Glass et Thompson, c’est que les barrières entre le présent et le passé peuvent être poreuses, tout simplement. En fermant les yeux, Isabel avait revu sa mère, et il lui suffirait d’observer son reflet dans un miroir pour y voir quelque ressemblance avec les deux modèles du portrait, dans la forme de son nez ou l’angle de son front. Nous sommes nous-mêmes, mais nous sommes aussi les autres. Notre passé est inscrit en nous comme les lignes d’un palimpseste, ou l’ébauche grossière de l’artiste sous la surface de la toile achevée. Elle se voyait parfois dans le petit Charlie, dans la façon qu’il avait de sourire en tordant la bouche. Elle retrouvait aussi son propre père dans les yeux de Charlie, deux petites flaques d’un gris-vert pétillant.
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Les ragots, répondit Guy, ça ne tire pas à conséquence.
– Vous croyez ? répliqua vivement Isabel. Moi, je trouve que c’est très blessant.
– Si c’est vraiment méchant. Mais la plupart du temps, ce n’est pas très grave, et surtout ça n’a pas tellement d’intérêt.
– Je suis bien d’accord. Regardez toutes ces feuilles à scandales remplies des derniers potins sur telle ou telle personnalité. Ces gens-là n’apportent rien à la société et pourtant leur vie privée fascine les lecteurs. Il rompt avec elle, elle achète une villa en France, on la voit sur le bateau d’Untel, elle est prise en photo au moment où elle sort de la salle de sport, et ainsi de suite. Pourquoi a-t-on besoin de lire ça ?
– Vous les lisez, vous, ces journaux ? demanda Guy.
– Moi ? Non bien sûr.
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Personnellement, je trouve très bien qu’on s’applique à dépasser ses premières années. Une fois à l’âge adulte, beaucoup de gens parviennent à tirer un trait sur le passé.
– Ça ne veut pas dire qu’on a oublié, répliqua Guy, songeur. Si on a été très malheureux, ça marque à vie.
Isabel voulait bien convenir que c’était le cas de James VI.
– Il ne faut pas oublier Buchanan, l’abominable précepteur, dont il avait si peur.
– Un humaniste inhumain, souligna Guy. Triste combinaison.
– Il a eu une jeunesse sans tendresse, totalement dénuée d’amour maternel, sa mère a été décapitée, il faut en tenir compte. Tout ça ne prédispose pas au bonheur. Sans compter que son père a été assassiné. Perdre un parent dans ces circonstances, ce n’est pas très enviable. Pour personne, d’ailleurs.
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– Cela dit, reprit Isabel, n’oublions pas que James VI était un triste sire. J’ai beau essayer d’apprécier les derniers Stuart, c’est difficile. Charles Ier était un homme faible, incapable de se dominer, et quand on en arrive à Bonnie Prince Charlie, les gènes sont très altérés. James VI fut sans doute le plus intelligent de tous, mais ça ne devait pas être une partie de plaisir de le côtoyer au quotidien. Il est intéressant pourtant, comme tous les rois homosexuels.
– Il a eu une enfance malheureuse, non ? demanda Guy. C’est souvent une excuse. Si on a souffert enfant, cela explique beaucoup de choses.
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Mais Isabel n’en avait pas fini avec les MacGregor.
– Vous savez que le nom a été interdit ? James VI a réagi un peu vivement à une incartade d’un membre du clan MacGregor et a proscrit l’usage de ce nom. C’est une drôle d’idée de proscrire un nom, vous ne trouvez pas ? Il a fallu qu’ils se rabattent sur d’autres patronymes, comme Murray.
Guy ne l’ignorait pas. Isabel évoquait souvent le sujet des Stuart, pour une raison qui lui restait mystérieuse. Certes, on s’enthousiasme parfois pour telle ou telle période de l’Histoire et les Stuart ne respirent pas l’ennui. Il eût mieux valu d’ailleurs, pour eux, être plus ternes…
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sabel ne pouvait qu’acquiescer. Elle avait parmi ses connaissances un Prix Nobel qui en parlait comme de « ce petit prix qu’on a eu la gentillesse de me décerner, de façon tout à fait imméritée, naturellement ». Elle admirait cette attitude, révélatrice d’une certaine force de caractère. Combien seraient capables de cacher ainsi un prix Nobel sous le boisseau ? Il lui avait confié avoir appris la nouvelle par un message laissé sur son répondeur téléphonique. Ici le comité du prix Nobel à Stockholm. Nous avons le grand plaisir de vous annoncer que nous vous avons décerné cette année le prix Nobel de…
Mais Isabel n’en avait pas fini avec les MacGregor.
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– Ce qui est certain, poursuivit Isabel, c’est qu’utiliser l’article défini dénote, au minimum, une solide confiance en soi. Ce chef de clan qu’on appelle LE MacGregor, est-ce qu’il lui arrive de corriger ceux qui ont l’audace de parler d’un MacGregor ? « Je vous prierai de dire LE MacGregor, s’il vous plaît. »
– Sûrement pas, répondit Guy. En général, ces gens-là sont très modestes. Quand on appartient à une famille vieille de cinq cents ans, on n’éprouve pas le besoin de faire de l’esbroufe.
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Guy se mit à rire. C’était là un exemple typique des commentaires un peu désabusés qu’Isabel lâchait de temps à autre, et qu’il trouvait si frappants, même si, à l’analyse, il était difficile d’expliquer pourquoi. Sans rien dire d’exceptionnel, Isabel l’avait désarçonné.
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Voilà pourquoi Isabel avait parlé d’oreilles qui sifflent. Elle chercha à s’expliquer.
– Ce que je veux dire, c’est que le samedi soir, il y a beaucoup de dîners en ville à Édimbourg. C’est un mouvement incessant où les mêmes convives se retrouvent autour des mêmes tables. Et de quoi parlent-ils ?
– Des absents ? suggéra Guy.
– Exactement. Certaines personnes sont des sujets privilégiés. C’est une toute petite ville en fait, presque un village.
– Les villes ont toutes leur village, même les très grandes. Londres se flatte d’en avoir une multitude. New York aussi.
– Mais New York possède vraiment un village, LE Village. C’est finalement assez commode.
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sabel, qui n’avait pas eu l’intention d’être obscure, lui sourit. Elle ne faisait que reprendre le fil de la conversation : c’était lui, après tout, qui avait le premier évoqué le sujet en décrivant le vernissage auquel il avait été convié le samedi précédent. Il s’agissait d’un peintre écossais réaliste resté méconnu de son vivant, mais que tout le monde considérait maintenant comme un génie. Il y avait foule, enfin celle des habitués des vernissages du samedi soir, avait plaisanté Guy. Les quelque quatre cent quatre-vingt mille autres habitants d’Édimbourg et de sa banlieue avaient sans doute eu mieux à faire.
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– Samedi soir, dit Isabel Dalhousie. C’est l’heure où sifflent les oreilles.
Guy Peploe, assis en face d’elle dans le petit box au fond du café Glass et Thompson, la regarda, interloqué. Il connaissait la propension d’Isabel à faire des déclarations énigmatiques, et s’en accommodait, mais celle-ci était particulièrement sibylline.
– Je ne vous suis pas très bien, Isabel, répondit-il en remuant la cuillère dans sa tasse de café. Les oreilles qui sifflent ?
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Ne pouvez-vous pas penser à une personne qui ait vraiment une bonne raison de vous détester assez pour vouloir vous faire du mal ?
- Mma Soleti leva les yeux vers le plafond.
- Peut- être, murmura-t-elle, distante.
- Mma Ramotswe attendit.
- Il y a cette femme...
- Quelle femme ?
Mma Soleti eut un air écoeuré.
- Celle qui raconte que je lui ai volé son mari.
- Ah bon ? Fit Mma Ramotswe
- En fait, c'est bien ce qui s'est passé, reprit Mma Soleti. Seulement, il était mûr pour être volé, Mma.
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Tandis qu'' elle se dirigeait vers sa fourgonnette, elle crut déceler un mouvement à la fenêtre de la maison. Cela ne la surprit pas : Mma Molapo devait la surveiller. Et il existait à cela une explication très innocente : quand vous habitiez en pleine savane, comme elle, et qu'un visiteur venait vous voir, il était normal de l'observer. On n'avait pas grand-chose à faire et une étrangère présentait forcément un intérêt , quelle que fût son activité.
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(...), il lui semblait qu'il s'agissait là d'un cas très simple de vol de mari. D'après son expérience, les personnes qui dérobaient ainsi les conjoints n'hésitaient pas à réécrire l'histoire - pas toutes mais la plupart - et avaient tendance à présenter le mariage qu'elles avaient brisé comme étant dans un état bien pire qu'il n'était en réalité.
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- Mais cette femme vous a pris votre mari, Mma ! protesta Mma Makutsi. N'importe quelle femme serait en colère après cela ! C'est dans la nature humaine !
- Pas pour un mari comme celui que j'avais moi, contra Mma Manchwe. Vous le connaissez ? Ça m'étonnerait. Figurez vous que c'est un homme très gentil. Très, très gentil...avec les dames. Avec beaucoup de dames. Dix, douze , peut- être même plus... Oh, oui, il est vraiment très gentil !
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