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Citations de Alexandre Page (87)


Le venin de la vipère

Elle demeurait seule depuis plusieurs années et ne roulait pas sur l'or suivant le dicton consacré. Elle n'avait plus l'âge d'amasser une fortune et d'en faire usage, et pourtant, cupide, défaut qui ne s'efface pas avec le temps, elle continuait de guetter les opportunités de s'enrichir à bon compte.
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Il n’avait pas eu cette certitude immédiate en longeant le lac, en échangeant avec Ivan, qu’il se trouvait derrière les légendes de Tcherepitsa autre chose que du folklore et de vieilles croyances.
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— Il y a des loups à Saint-Pétersbourg, mais ils ne sont pas comme ceux des forêts. Ils sont bien pires. En vérité, je ne passe qu’une partie du temps à Saint-Pétersbourg. Depuis deux ans, je voyage en Russie pour la Société russe de géographie. Ces loups, je les ai rencontrés en Carélie, dans le nord, dans une contrée bien moins belle et plus hostile que Tcherepitsa. Heureusement, on m’avait conseillé d’être armé et je l’étais. J’ai pu les faire fuir à défaut d’en abattre un seul, car je n’avais jamais appris à tirer.
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Ce n’est pas la première fois qu’une représentante du beau sexe ose la peinture d’histoire, et celles qui s’y essayent le font par vocation à n’en pas douter, mais pourquoi diable leur donner la vocation alors qu’elles n’ont ni l’expérience ni le tempérament, et pourquoi diable le jury persiste-t-il à les exposer aux regards ? Une femme donne la vie, elle ne sait peindre la mort. Une femme ne connaît de la guerre que ce qu’elle voit au théâtre et lit dans les livres, peut-on l’imaginer peindre une bataille, et pourtant, c’est là le sujet qu’a choisi Mme Clémence Chasselat pour sa grande machine qui, pour être sa première, sera, souhaitons-le, sa dernière ! (…)
Je n’en dirai pas davantage, il ne revient point à un homme de salir une femme qui a la vocation, mais pourquoi donc ne pas prendre exemple sur Mme Madeleine Lemaire qui nous gratifie chaque année de bouffées florales avec le talent qu’on lui connaît, ou sur Mme Rosa Bonheur qui, absente cette année, nous entraîne à sa suite dans les merveilles de nos provinces rurales ? Que Mme Clémence Chasselat peigne ce qu’il est dans sa nature de peindre et elle pourrait bien être la gloire de son époux, époux qui à cette heure, osons le dire, serait futé de lui confisquer son pinceau pour l’honneur de son nom.
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Je voulais peindre des arbres et des ruisseaux, on réclamait de moi des
batailles et des soldats. Elle voulait peindre des batailles et des soldats,
et on réclamait d’elle des arbres et des ruisseaux.
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La forêt dort du sommeil de l'hiver,
A verse, les flocons tombent sur elle.
La neige pend en festons aux arbres verts,
Dun souffle tranchant, Aquilon la cisèle.
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Je te préviens, car pire que la mort
Est de vivre avec de tels souvenirs.
La victoire n’efface pas les remords,
Même un combat juste vaut de s’abstenir.
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Ils pénètrent tous deux dans l’édifice,
Plongé dans le silence et la pénombre ;
Sur les murs peints, l’humidité prédatrice
A dessiné des tâches comme des ombres.
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- Je le sais bien, rétorqua le Ras. Si ma colonne est frappée par une telle épidémie, je ne peux risquer de contaminer la garnison. Mais que vont penser mes hommes ? Il y a là-bas leurs femmes, leurs enfants. Les revoir bientôt est l'espoir qui les porte encore.
- Si nous transportons une maladie inconnue et contagieuse avec nous, excellence, répliqua le lieutenant Boulatovitch, cela ne repoussera pas seulement les temps de leurs retrouvailles mais les séparera définitivement. Des guerriers solides tombent en deux jours. Qu'en serait-il de petits enfants et de femmes ?
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-Ah, le lac ! soupira Ivan. Il se raconte bien des choses sur lui. Il est maudit et il maudit notre village avec lui !
- Vous le croyez donc ?
Ivan ne répondit pas immédiatement, mais plongeant la main dans une poche de sa tunique, il en extirpa des feuilles flétries :
- Tout le monde ici croit à la malédiction, et ceux qui n'y croient pas y croient assez pour s'en prémunir.
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Sous les cumulus enténébrés de l'orage, le lac prenait des airs sinistres et sa surface piquetée par la pluie s'agitait vivement sous les rafales de vent. En d'autres circonstances cependant, il aurait pu être charmant, car des aulnes bordaient ses rives, une herbe verte et douce couvrait ses berges, et l'on imaginait facilement le poète appuyé contre le tronc d'un arbre, assis dans ce tapis de nature à méditer ses vers devant les ondes du lac bercé par le vent en songeant aux sirènes mythiques qui l'habitaient.
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Les cinq jeunes gens de Joinville

C'était une belle après-midi de mai et les effluves parfumés de la glycine emplissent l'air chaud heureusement rafraîchi par les eaux calmes de la Marne qui brillait d'argent sous les rayons du soleil.
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J’en étais arrivé à ce degré d’injustice où la fidélité, où combattre ses propres vices, devient un sacrifice condamnant l’autre à vous devoir quelque chose, lorsque ce n’est que le devoir d’un honnête homme.
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La mer !... Étrangement, ce ne fut pas tellement sa vue qui me submergea. Elle était immense et du reflet bleu émeraude des poètes et des peintres. Non, ce qui me submergea était ce que les artistes ne pouvaient décrire. Il y avait l’air, chargé d’ozone et de sel, un médecin aurait dit qu’il faisait palpiter le cœur et se dilater les poumons, mais au bénéfice du patient ! Puis il y avait le sac et le ressac, bruit lancinant et ininterrompu qui jette sur la plage quantité de curiosités merveilleuses puisées au fond des abîmes pour le plaisir ou parfois la frayeur des promeneurs. La plage qui était d’un sable si fin qu’il paraissait de la poudre, et parce qu’il était aussi doux que le pelage d’un chat, les habitués disaient que même les femmes en habits n’avaient rien à craindre pour leur attifets.
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(…) il vaut parfois mieux affronter la tempête que de demeurer des années prisonniers d’une île déserte, (…)
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Un couple est une petite barque au milieu de la tempête du monde, les vagues tentent de le faire craquer, il peut leur céder ou résister à leurs assauts.
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Elle avançait peu et elle sortait plus souvent insatisfaite qu’heureuse des longues heures laborieuses passées devant sa toile monumentale. Elle vivait ce que vivent tous les artistes qui font ce qu’ils n’aiment pas faire, mais le font car le public l’exige d’eux.
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(…) je conçus l’idée d’exposer directement dans mon atelier. Plus exactement, d’exposer dans le salon de réception et de répandre la nouvelle dans la presse. L’exercice était déjà commun à cette époque, la visite aux ateliers d’artistes était devenue une mode et un type de sortie fort apprécié. Les amateurs d’art aiment voir les coulisses de la création, et quelle plus belle manière de les découvrir qu’en visitant l’atelier du créateur ? Les artistes installés avaient assez de notoriété pour faire de leurs ateliers des galeries d’art courues, et même des salles de spectacles, de concerts, de théâtre, car rien n’est trop beau pour donner à des clients ordinaires le sentiment de privilèges extraordinaires. Je commençais seulement dans l’exercice et je prévoyais une petite réception musicale et dansante, assez légère et divertissante pour susciter chez le visiteur l’envie d’acheter, mais sans trop d’artifices qui les auraient détournés de l’objet de leur visite.
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La presse ne disait presque rien du tableau, et lorsqu’elle disait, elle médisait, et dans ce cas, il était aisé de deviner que l’on parlait moins de l’œuvre que de son exécutante. La médiocrité du tableau tenait dans la prétendue impossibilité de l’artiste à comprendre son sujet. C’était là ce que je redoutais et que Clémence avait imaginé pouvoir surmonter avec son talent seul, or, si le jury avait accepté l’œuvre, la presse se permettait de gloser allégrement sur l’hybris de mon épouse qui s’essayait à des sujets trop élevés pour son sexe.
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Bien sûr, ce n’était que le début de nouvelles longues semaines d’angoisse à attendre de savoir si l’œuvre allait susciter l’intérêt, la curiosité, l’indifférence ou le rejet du public et de la critique, si elle finirait récompensée ou dans un placard, mais lorsqu’on apprend que l’on figure au Salon, on apprend en même temps que l’on sera exposé avec les maîtres qui ont fait notre admiration, sur des cimaises prestigieuses, sous des regards qui, intéressés ou dédaigneux, seront ceux du Tout-Paris, à commencer par celui du président de la République. C’est une gloire qui consacre chaque année plusieurs milliers d’artistes dont l’essentiel n’en connaîtra pas d’autres, mais dans un monde aussi difficile et ardu que l’art, où les efforts sont aussi grands que la reconnaissance est rare, elle apparaît grandiose au jeune artiste, et plus encore lorsqu’à la manière de Clémence, elle n’arrive pas comme une évidence.
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