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Critiques de Alexandre Tisma (14)
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La jeune fille brune

Dans sa préface, l’écrivain belge Michel Lambert, en plus de globalement raconter tout le livre (de ces préfaces qu’il faudrait postfacer…), nous inclut ce roman dans ce qu’il appelle « littérature des vaincus », Tisma à coté de Simenon, Tchekhov, Fitzgerald et Bove… Je ne connaissais pas cette engeance, et quelques recherches me font tomber sur… Alain Soral…! Me voilà également vaincu, et pas plus avancé…



Un autre roman sur l’inassouvissement en amour, malheureusement aussi flamboyant qu’une allumette humide. Un narrateur plutôt morne, et de sa vie peuplée de petites déceptions aux grandes conséquences, pour lui qui, quoi qu’il entreprenne, n’est jamais du bon côté de la décision.



Une jeune fille brune, et une jeune fille blonde… pas de tentation d’en faire un symbolisme d’opposition facile… pas de Patricia Arquette dans Lost Highway… simplement une histoire difficile à s’y identifier.



Selon sa culture ou son expérience des rapports entre les sexes, on pourra s’étonner ou s’agacer de certaines considérations… ou de leurs absences… Désolé de ne pas plus développer, mais ce livre n’en vaut selon moins pas la peine, malgré une écriture agréable…
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Celles qu'on aime

Novi Sad apres la deuxieme guerre mondiale. La ville a du mal a se relever, et avec les nombreux villageois des environs qui affluent, il est difficile de gagner dignement sa vie. Les femmes souffrent plus que les hommes de cet etat de choses. Certaines, leurs maris boivent tout leur salaire et c'est a elles de se debrouiller pour nourrir leurs enfants; d’autres sont carrement abandonnees. Alors il y en a qui se resolvent a faire commerce de leur corps.





Aleksandar Tisma, le chantre de Novi Sad (son "L'usage de l'homme" est un petit chef-d'oeuvre), nous les presente, raconte leur quotidien et leur devenir, leurs prouesses et leurs embarras, leurs joies et leurs peines, sans affectation, crument, mais avec beaucoup de tendresse, sinon de comprehension.



Voici Katarina l'entremetteuse. Mariee a un vieux retraite, sa maison ne peut etre le theatre de rencontres. Elle est donc obligee de loger la fraiche campagnarde qu'elle a recrutee, Beba, chez Miluska la moustachue. Mais Beba a de l'ambition et elle reussit a s'enfuir pour se faire entretenir par un technicien argente, Mijuskovic. Miluska enrage mais bientot elle pourra proposer une vraie attraction: une epaisse italienne qui sait raconter ses aventures vecues, mille et une aventures d'un glorieux passe imaginaire.



Paula, elle, tient une maison plu fournie, bien qu'elle doive faire attention a ne pas indisposer ses voisins. On peut y trouver Kaja, qui a prefere abandonner son ennuyeux travail a la cooperative de brosses. Et Envera, qui tombe enceinte et se voit obligee de marier un petit militaire. Mais elle continue a etre appelee de temps a autre, ses charmes lactes faisant sensation. Quand sa petite soeur, Emina, arrive, elle l'envoie chez Paula: il faut bien contribuer aux depenses domestiques! Mais suite a une dispute qui tourne au scandale, la police fait irruption. Emina sera jugee et risque la prison, alors que les autres, plus rouees ou plus experimentees, s'en tirent mieux.



La maison de la tante Ruza est plus bourgeoise. Madame Nata la couturiere y va chaque fois que son Mari disparait pour quelques jours.



Vera “la noire” est revenue en ville apres 10 ans d’absence. A la guerre elle etait repartie dans son village et s'etait mariee. Maintenant son mari a ete mute a Novi Sad. Alors elle reprend, pour arrondir les fins de mois.



Mara “la sale” amene ses clients chez elle et leur demande de donner quelques piecettes a ses deux enfants pour qu'ils aillent s’acheter une glace et les laissent libres.



Elles sont jeunes et moins jeunes, belles et moins belles, et pour la plupart c'est un deuxieme travail, un revenu d'appoint. Qui les cherche? Des representant de commerce de passage, comme ce Ruzisic que la petite Nada recoit chez une amie bienveillante; des maris lasses de leur legitime, des romantiques comme Devic qui s'amourache d'Emina, des vieux comme l'horloger Spiler qui ne peut passer une journee sans chercher un exutoire a ce qui est devenu son addiction, son vice. A tous elles donnent leurs corps, et peut-etre aussi de l'amour. A Novi Sad (comme partout ailleurs?) elles sont “Celles qu'on aime".





Sans pretentions morales mais tout autant sans frivolite Tisma explore la dimension sociale du desir et de son chetif commerce en une ville appauvrie. Le desir assouvi furtivement dans des mansardes humides, entoure de linge qui seche et d’odeurs de cuisine. Et la misere qui se degage des rapports de ces attouchements peut glacer les os de tout lecteur. Les protagonistes ressortent de chaque rencontre frustres, chagrins, mais les hommes reviennent, comme a la recherche d'un embrasement, d'un éclair, et les femmes n'ont pas vraiment le choix, la possibilite de sortir de cet engrenage.



Tisma suit leurs errances, les cerne et les discerne, et les plaint, et les aime. Les desolees et laconiques declarations d'amour de ce grand ecrivain aux prostituees de sa ville sont d'un lyrisme touchant autant qu'atterrant. Tisma nous a donne la un roman tres noir. C'est un roman d'amour.

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La jeune fille brune

Dans une Serbie d'après-guerre (seconde guerre mondiale), un jeune homme cherche sa place. Journaliste de vie locale, il découvre Senta, une petite ville où il rencontre 2 jeunes filles : une blonde, une brune.

Rencontre fortuite, aventure romanesque mais pas romantique, qui jalonnera ensuite sa vie, ne lui laissant pas de repos : qu'a-t-il laissé échapper ? pourquoi ?

L'histoire sensuelle d'un apprentissage. L'écriture est pleine de sensations : le narrateur est dans le ressenti de "pleine conscience" (si je peux utiliser ce mot moderne pour un livre écrit en 1963). Nous sommes à travers l'âme humaine - pas glorieuse, le narrateur n'a rien d'un héros chevaleresque qui plein de témérité force la vie à être ce qu'il souhaite - l'âme d'un homme qui se rencontre lui-même dans une petite ville de Serbie où il y eût, un soir d'hiver enneigé, une jeune fille blonde et une jeune fille brune.
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La jeune fille brune

Ce livre est l'histoire de rendez-vous manqués. le jeune narrateur a fait une rencontre d'un soir, une jeune fille brune, qu'il ne cessera de rechercher par la suite. Quête amoureuse qui le ramène encore et toujours à Senta, cette petite ville de Serbie où la jeunesse s'amuse comme elle peu.

Le narrateur est touchant, jeune homme désabusé par la vie, qui aurait voulu accomplir de grande chose. Il nous montre le décalage qu'il y a entre les jeunes gens qui entrent à la faculté tout de suite après le bac, et ceux de sa génération pas beaucoup plus vieux mais ayant connus la guerre et démobilisés. Il ne se sent plus à sa place, a des difficultés à s'intégrer ou à s'imaginer dans le groupe de ces étudiants.

Ce sont donc des rendez-vous manqués avec la brune comme avec la blonde, rendez-vous manqués avec son destin et avec ses rêves.

Lecture agréable qui nous montre

l'ambiance dans la Serbie d'après-guerre aux côtés d'un narrateur sympathique et attachant.
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L'usage de l'homme

Livre poignant, une illustration à travers plusieurs personnages de la puissance de l'Histoire, capable d'emporter les hommes sur des chemins inattendus. Une vision de la guerre et des hommes qui balaie les barrière établies du "bien " et du "mal".
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La jeune fille brune

Quel dommage que cet auteur ne soit pas davantage mis à l'honneur en France. La traduction de la Jeune Fille brune est agréable à lire et parvient à garder la sensualité et la finesse du style de Tisma. La lecture est fluide, l'histoire, à la fois simple et humaine. Que devient un amour de jeunesse ? Quelle place peut-il occuper dans une vie ?

Une très belle découverte littéraire.



A noter une préface éclairante de l'écrivain belge Michel Lambert, qui décrit toute la poésie de l'oeuvre.
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L'école d'impiété

Comme les choses semblent évidentes quand on examine les événements avec le recul des années. Comme il est facile de juger le comportement des individus quand la guerre est finie.

Dans ce recueil de nouvelles âpres et sans concession, les personnages sont pris dans l’engrenage de la corruption ou amenés à des choix cruels : victime ou bourreau, insoumis à en mourir ou martyre destiné à la mort.

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La jeune fille brune

Pour dénicher des pépites, il faut lire des livres peu connus. Le problème, c’est qu’on peut aussi tomber sur des livres non seulement peu connus, mais qu’en plus on ne conseillerait pas.

C’est le cas de ce roman serbe. Le narrateur a une vingtaine d’années au début du roman ai milieu des années 40. Journaliste, il s’ennuie, il vagabonde. Dans une petite ville, il rencontre deux jeunes femmes, passe la nuit avec l’une, la brune. Et à chacun de ses retours dans cette ville, même 20 ans plus tard, il retrouvera la blonde, pour lui demander où a bien pu passer la fameuse jeune fille brune.



Non seulement c’est répétitif, mais ce jeune homme est également très agaçant. Il est oisif, toujours à se plaindre et dans le roman il passe son temps à essayer de coucher avec des femmes, à les jauger, à réfléchir à laquelle est la plus fraîche, la plus appétissante, mais pourra-t-il l’avoir ?

Ce ne sont pas vraiment des réflexions qui m’intéressent, voyez-vous.

On n’en apprend même pas beaucoup sur la Serbie, sa culture. A l’époque les femmes portent des fichus quand elles sortent, voilà à peu près tout ce que je retiendrai !



Donc oui, je suis déçue de ce roman à cause de son narrateur nombriliste et pas du tout attachant. Tant pis, espérons que le prochain roman déniché en dehors des sentiers battus me plaira plus – on ne peut pas tomber sur des perles à chaque nouvelle découverte !

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La jeune fille brune

C'est un livre très peu connu qui mériterait certainement un peu plus de lumière. Ca raconte un amour, un amour de jeunesse, un amour court mais obsédant, une quête, des regrets. Ce roman se lit très facilement, toutefois l'écriture reste belle, voire même poétique et sensuelle à certains moments. On s'attache beaucoup au personnage principal. En résumé c'est une petite lecture qui m'a touchée et que je recommande chaudement !
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La jeune fille brune

« Toutes les femmes sont à la fois la brune et la blonde, chaque être, mais aussi chaque chose, chaque sentiment a besoin de son contraire pour exister, de sa part de réalité et de sa part de rêve. » Cet éclairage de l’écrivain Michel en préface du livre donne le ton du roman. Chaque mot du récit est précis et puissant. Un petit bijou d’intimité.
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La jeune fille brune

Alors que la période d’après-guerre vient juste de s’ouvrir, un jeune homme fraîchement démobilisé circule entre les trois villes serbes de Subotica, de Topola et de Senta, pour le compte du journal pour lequel il vient d’être embauché.



En cet hiver 1946, la neige tombe, la nuit arrive tôt et avec elle le froid glacial. Dans les locaux vides et mal chauffés du journal à Subotica, le narrateur jamais nommé est pris par le découragement à l’idée des efforts à fournir pour que sa carrière démarre. C’est ce même hiver qu’il fait la rencontre, dans la petite ville de Senta, de deux filles : une blonde, et une brune.



Avec la brune, Maria, il passe une nuit inoubliable. Mais il la perd aussitôt, et ne garde contact qu’avec la blonde, Katia, vers laquelle il revient dès qu’il a l’occasion de passer par Senta, toujours dans l’espoir de retrouver Maria.



Les quatre longs chapitres de ce court roman retracent ainsi les deux grandes préoccupations d’une vie dont on n’apprend, sinon, que très peu : la recherche toujours renouvelée de la jeune fille brune et du sentiment fugace d’harmonie complète auquel est associé son souvenir, et le désarroi face à l’effondrement de ses rêves de sortir de la médiocrité de sa situation, sont les deux thèmes récurrents du livre.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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L'école d'impiété

Quatre nouvelles d’une ex-Yougoslavie marquée par l’Histoire longue et par les méandres bureaucratiques, projetés dans l’intimité de la mémoire mélancolique.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/07/28/note-de-lecture-lecole-dimpiete-aleksandar-tisma/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La jeune fille brune

Très bon livre d'un auteur serbe ( il a 39 ans quand il l'écrit) sur la nostalgie d'un amour de jeunesse. Le style de l'auteur alterne entre une écriture sensuelle et un phrasé court, descriptif, parfois sec. La fine description de la psychologie des personnages rend ceux ci fort touchants.
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L'usage de l'homme

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