AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alina Bronsky (88)


Comme chaque matin, j'ai un moment de surprise en regardant mes pieds, larges et noueux dans les sandales de marche allemandes. Ce sont des sandales solides, à toute épreuve. Dans quelques années, je ne serai plus, mais elles, elles seront sûrement encore là.
Commenter  J’apprécie          170
C'est embarrassant, mais il faut bien dire ce qui est. Ce matin-là, justement, je dors plus longtemps qu'il ne faudrait. Quand j'ouvre les yeux, la place à côté de moi dans le lit est vide. Si je démarrais en trombe, il me faudrait passer le reste de la semaine à ramper à quatre pattes, et je suis trop vieille pour ça.
Commenter  J’apprécie          160
Il est comme ça Petrov. Il a besoin de livres comme un alcoolique de schnaps. Quand il n'a plus assez à lire, il devient invivable. Et il n'a jamais assez. Tchernovo n'a pas de bibliothèque nationale, et il.a déjà dévoré tout ce qu'il y avait ici, jusqu'aux modes d'emploi plus vieux que lui.
Commenter  J’apprécie          142
Nous rendons parfois visite à nos voisins, mais jamais tous ensemble. Il y a entre nous une sorte d'accord tacite selon lequel chacun résout ses problèmes seul et fiche la paix aux autres.
Commenter  J’apprécie          140
Le ciel, j'en ai simplement parlé comme ça. Je n'y crois pas. Enfin, je crois bien sûr au ciel au-dessus de nos têtes, mais je sais que nos morts ne sont pas là-bas. Même petite, je ne croyais pas qu'on puisse se blottir dans les nuages comme dans un édredon. Je croyais qu'on pouvait les manger comme de la barbe à papa.
Commenter  J’apprécie          140
Il est comme ça Petrov , il a besoin de livres comme d’autres de schnaps . Quand il n’a plus rien à lire , il devient invivable .Et il n’a jamais assez . Tchernovo n’a pas de bibliothèque nationale , il a déjà dévoré tout ce qu’il y avait ici , jusqu’aux modes d’emploi plus vieux que lui .
Commenter  J’apprécie          140
J'entre donc dans la banque. Pendant que je fais la queue, un vent glacial me souffle sur les mollets et je suis bien contente de porter mes chaussettes de laine. Quand mon tour arrive enfin, j'évoque le froid qui règne dans les locaux. Au guichet, la jeune employée qui sent le parfum et le chewing-gum déclare avec fierté que c'est climatisé, maintenant.
Commenter  J’apprécie          130
Au fond, je suis profondément convaincue que l'être humain est fait pour vivre avec un autre. Du moins quand il a une mission. La famille c'est pour deux. Déjà de son vivant, Yegor me manquait beaucoup, quoi que j'aie toujours prétendu.
(p. 66)
Commenter  J’apprécie          130
Après la mairie, après le repas, après avoir trinqué avec tout le monde, chez nous, dans la cour, j'ai quitté mes chaussures et dansé. Les hommes se sont tous mis à chanter, à siffler et à crier à qui mieux mieux. Yegor m'a éloignée des regards, poussée dans un coin et il a dit qu'à compter de maintenant, je garderai bien gentiment mes chaussures. Il a fait mine d'écraser mes orteils nus avec ses grosses bottes. Alors j'ai su que j'avais commis une erreur.
Je n'en veux pas à Yegor ; à l'époque, la plupart des hommes étaient comme ça. L'erreur, ce n'était pas d'avoir choisi le mauvais. L'erreur, c'était de s'être mariée.
(p. 42-43)
Commenter  J’apprécie          130
J’entre dans la banque .Pendant que je fais la queue , un vent glacial me souffle sur les mollets et je suis bien contente de porter mes chaussettes de laine .Quand mon tour arrive enfin , j’évoque le froid qui règne dans les locaux .Au guichet , la jeune personne qui sent le parfum et le chewing-gum déclare avec fierté , que c’est climatisé maintenant.
Commenter  J’apprécie          130
Pendant les premières années de notre mariage, il en parlait beaucoup. Je l'écoutais -je savais comment il fallait se tenir, en tant qu'épouse. Le plus important était de ne pas faire remarquer à l'époux qu'il racontait n'importe quoi. L'indulgence de l'épouse était le ciment du mariage.
Commenter  J’apprécie          120
J'avais entendu dire qu'un nouveau restaurant avait ouvert à Moscou, dans la rue Gorki, et qu'on faisait des heures de queue pour y entrer. Nous avons pris le métro pour y aller et en effet : ceux qui se trouvaient au début de la file d'attente n'en voyaient pas le bout. Bien sûr, nous nous sommes empressées de prendre nous aussi notre tour, comme tout le monde. Je me relayais avec Sulfia : l'une de nous gardait la place dans la queue tandis que l'autre soignait ses courbatures sur un banc ensoleillé. Au bout de trois heures et demie, c'était enfin à nous. Après avoir examiné les plats représentés en grand sur des posters bariolés, nous avons répété sans les comprendre les mots que prononçaient les clients précédents. Nous avons ainsi commandé des bâtonnets de pommes de terre légers et croustillants, de la viande glissée dans un petit pain incroyablement tendre et des chaussons chauds fourrés à la pomme et à la myrtille. Tout était soigneusement emballé dans du papier et placé dans de petites boîtes en carton. "C'est un très bon restaurant," ai-je dit à Sulfia.
Commenter  J’apprécie          110
« Parfois, j'ai l'impression que ma mère est mariée à ta grand-mère, m'a glissé Vera à l'oreille.
- Impossible, tu sais bien qu'elles se détestent », ai-je dit, comme si c'était un critère décisif en matière de mariage.
Commenter  J’apprécie          100
Grand-Mère a inspiré bruyamment. Les ailes de son nez ont frémi.
« Tu as fumé devant le petit ? Tu as perdu la tête ?
- Non, non, me suis-je écrié, c'était à l'arrêt de tramway. Il y avait un monsieur ! Et il avait une cigarette !
- Et ton grand-père, il était là pour quoi ? Il n'aurait pas pu arracher la cigarette de la gueule de ce porc et la lui fourrer dans les fesses ? »
Fasciné par le choix de son vocabulaire, j'en ai brièvement oublié mon angoisse.
(p. 64)
Commenter  J’apprécie          100
- Maman, tu sais quand même ce que c'est, la radioactivité. Tout est contaminé.
- Je suis vieille, plus rien ne peut me contaminer, moi. Et quand bien même, ce ne serait pas la fin du monde. (...)
- Je ne viendrai pas te voir là-bas.
- Je sais, ai-je dit, mais tu ne viens pas souvent de toute façon.
- C'est un reproche ?
- Non. C'est bien comme c'est. Pourquoi devrait-on passer son temps chez ses vieux ?
Elle m'a regardée un peu de biais, comme bien des années avant, quand elle était petite. Elle ne m'a pas crue. Mais je pensais vraiment ce que je disais. Elle n'a rien à faire ici, et je ne lui fais aucun reproche.

(p. 18)
Commenter  J’apprécie          100
Maria m'a déjà raconté un tas de choses sur son Alexander. Notamment qu'il la rouait de coups et qu'un jour où il était plein comme une barrique, un tracteur lui a roulé dessus. Elle s'est occupée de lui pendant un moment et, du lit où il était cloué, il a continué à l'insulter et à lui lancer sa canne ou ce qu'il avait de lourd à portée de la main. Quelques jours avant le réacteur [accident de Tchernobyl], il a lancé une radio sur Maria et il l'a touchée. La radio s'est cassée, ce qui a mis Maria tellement en colère qu'elle est partie avec les liquidateurs et un baluchon de vêtements, sans se soucier d'Alexander. Quand on l'a retrouvé, il était déjà mort, et maintenant, elle se fait des reproches et se réinvente un passé tout rose.

(p. 27)
Commenter  J’apprécie          90
Je lui apporte une tasse d'eau chaude avec des brins de menthe.
- Je préférais un Coca avec des glaçons, soupire-t-il, appuyé sur la bêche.
- Du froid industriel quand il fait chaud, c'est un truc à y rester, dis-je.
Commenter  J’apprécie          80
Il ne vient jamais de visiteur chez nous, mis à part les gens de la télé, les photographes et les biologistes. Et l'infirmière qui, tous les deux, trois ans, vient de la ville avec la ferme intention de prendre notre tension et de nous faire des prélèvements sanguins.
Commenter  J’apprécie          80
C'est étrange comme on s'habitue vite les uns aux autres, quand on n'a pas le choix.
Commenter  J’apprécie          80
La plupart du temps, toutefois, un écriteau "Pas de lait aujourd'hui" y était accroché. Je me demandais par quel mystère le lait était tout à coup devenu si rare. Où étaient passés nos troupeaux de vaches ? Avaient-ils donc tous déserté les pâturages de notre immense pays ?
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alina Bronsky (248)Voir plus

Quiz Voir plus

RV au bal !

Film de guerre américain réalisé par Edward Dmytryk sorti en salles le 2 avril 1958 aux États-Unis et en France, adapté d'un roman de Irwin Shaw. C'est le bal ...

des enragés
mécanique
des maudits
des voleurs

12 questions
25 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , chanson , films , peintureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}