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Critiques de Alina Reyes (80)
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Quand tu aimes, il faut partir

Un petit récit doux, léger, moelleux comme un caramel tendre qui parle de la route, de l’amour, de l’acte d’écrire, de la vie…et de la fusion de toutes ces choses : amour mêlé de voyage tissé d’écriture, qui permettent d’accéder au bonheur simple de vivre.



Vie bohême, vie nomade, vie d’amoureuse, vie d’écrivain, que la narratrice, Alina Reyes elle-même, déroule comme on avale les kilomètres en voiture ou en train, avec cette fugacité qu’ont les images lorsqu’elles miroitent un bref instant derrière la vitre puis disparaissent, en laissant malgré tout une trace vivace de lumière qui viendra s’immortaliser dans la rétine comme un fil d’argent, et prendre sa place dans la boîte aux souvenirs.



Accomplissement d’une existence qui refuse le schéma traditionnel : argent, confort, sédentarité, routine ; qui s’abreuve à la source de l’imprévu, de l’imprévisible, de l’impromptu, quand bien même elle rimerait quelquefois avec les incertitudes et les difficultés pécuniaires, la précarité des situations, les doutes et les peurs aussi, parfois.



Elle est écrivain, femme divorcée avec deux enfants, elle vit un amour plein et entier avec Oscar, un homme plus jeune.

Ce matin-là, le désir de partir se fait sentir avec toute la force d’une injonction, impératif, primordial.

Dans sa vieille voiture, elle prend la route, direction Eralitz, sa maison des Hautes-Pyrénées, sa bergerie isolée au fond des bois, son repaire, son fief, le lieu où se ressourcer, l’endroit où se chercher, où se retrouver. Un refuge qui contient « les objets rescapés d’une dizaine de déménagements, les albums de photos, les lettres d’amours, les dessins et les poèmes, les livres… », tous ses souvenirs en sommeil au fond de sa poitrine, enfermés dans des boîtes en cartons.

Quelques jours à Eralitz, le temps de prendre une plume, d’écrire cette histoire, de parler de son amour avec Oscar, de leur rencontre, des premiers temps passionnels et douloureux de leur idylle, et puis l’installation à Montréal sur un coup de tête, sans certitude professionnelle, le voyage aux Etats-Unis et les villes qui défilent comme des instantanées, cheveux au vent et décapotable, « La Nouvelle-Orléans, ville de joie, San-Francisco, ville amusante, Las Vegas, ville électrique, Salt Lake City, ville comptable, El Paso, ville barrière, Tombstone, ville fantôme… »



Une existence qui glisse comme le bitume sous les roues, simplement esquissée, happée au détour d’une image, d’un souvenir. Alina Reyes ne s’attarde pas, ses mots ont soif d’urgence, jetés sur le papier en notes éparses, comme en partance eux-aussi, ils ont le goût du départ à l’instar de leur calligraphe, voués à l’éphémère comme ils le seront peut-être dans le cœur du lecteur, qui, passé le bien-être d’une lecture à la grâce aérienne, ne gardera sans doute pas un souvenir impérissable de ces mots condensés, ramassés sur leur brièveté. Mais qu’importe ce sentiment de provisoire, on passe un délicieux moment en partageant un peu de cette évasion perpétuelle qui sied tant à ce couple d’artistes. Car comme nous le dit la narratrice, « la route, c’est un peu comme l’amour », c’est renaître, c’est se débarrasser de sa mue comme un serpent pour donner vie à une autre, pour engendrer un être neuf, c’est pouvoir être libre, par l’action même de se libérer de ses anciennes enveloppes.

Ecrire fait partie de la même procédure, écrire est un voyage, écrire c’est aimer ; « autant que je m’en souvienne j’ai toujours écrit pour dire que j’aimais. Au point de ne plus très bien savoir si j’écris pour mieux aimer, ou si j’aime pour mieux écrire ». L’encre s’écoule, on s’en abreuve, on s’en nourrit.



Dans cette vie où le confort, la peur du lendemain, les contraintes du quotidien impriment souvent un sentiment de vide, de monotonie, de médiocrité, il est agréable d’écouter la voix de cette femme qui a tenté de construire son existence autour des mots amour, écriture et départs. « Rêves, réseaux de la mémoire…voyages…jouissances…Tout ensemble, tout mêlé. J’écris ça dans mon lit, comme toujours j’ai de l’encre sur les doigts…J’aime ça, j’aime ça. »

Une femme qui, même si elle avoue être habitée parfois par un sentiment de peur ou de perte et n’être pas toujours sereine, demeure malgré tout foncièrement et inébranlablement ardente et palpitante de vie, « je veux continuer à sentir que ma vie est en même temps précieuse et dérisoire, je veux rester légère, fragile et vivace comme une fleur sauvage».



Parce qu’il nous dit des choses simples, élémentaires mais sensibles : « il n’y a pas de modèle, parce qu’il faut inventer ses amours, inventer sa vie», et qui font du bien, le livre d’Alina Reyes est ainsi comme un caramel tendre, petit récit intimiste généreux et bienveillant…

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Le boucher

Le boucher....



Je sors de ce petit roman, troublée, partagée, séduite?

L'histoire est très courte, mais écrite avec une belle plume. Alina Reyes a réussi à me faire partir vers toutes sortes d'émotions, pleines de contradiction! Passant du dégoût, au désir, de la curiosité au rejet, mais sans jamais cesser de tourner les pages afin d'en connaître le dénouement.

Je suis partie avec un apriori certain, quant à certaines images plutôt glauques utilisées par l'auteur en apport avec le sexe et le sanglant du monde de la boucherie.



J'ai même craint qu'elle finisse dans des pratiques plutôt douteuses, mêlant torture physique (à en faire passer le martinet pour une douce plume d'oiseau, en comparaison) au plaisir charnel.



Mais rapidement j'ai été détrompée, non sans un sourire au coin des lèvres. L'histoire courte et abrégée prend forme. Nul temps de se lasser, il n'y a que l'essentiel. Peut-être un sentiment de pas assez? Une envie de plus de détail, de plus de lenteur? De crier " ENCORE! Plus! Donnes en plus!" Oui. Probablement.



Cependant, cette rapidité exacerbée dans le début de l'histoire à pour effet de créer une certaine attente, une tension palpable qui je pense, était peut-être/sûrement, l'effet attendu.



La fin en revanche me laisse perplexe, bien que j'en comprends tous les tenants.



Notre protagoniste s'est laissée envahir par ces images, qui ne la quittaient plus. Envies qu'elle a tenté de réprimer, subissant les effets physiques d'un tel renoncement. Sens aiguisés, poitrine douloureuse, sensation horrible au bas du ventre, ce besoin d'être remplie... assouvie. Mais qu'il fallait empêcher! Pour ne pas sombrer dans les ténèbres si envieux de vous engloutir. Pour ne pas tomber dans un monde de vice où la moralité et la vie de tous les jours ne sont qu'ennuies et désintérêts. Car il suffit parfois de s'y laisser tenter qu'une fois, pour glisser à tout jamais dans le jeu du vice, qui lui, n'a aucune limite. Sans foi ni loi. Mais à force de tenir bon, et d'être affaiblie physiquement et moralement par son combat, celle-ci à céder. Et délaissant raisons et sentiments, c'est avec plaisirs et folie qu'elle a tendue la main aux plaisirs de la luxure.
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Le boucher

La narratrice tient la caisse dans une boucherie. C’est un job d’été. Le boucher la trouble au plus haut point. Voir s’étaler sous ses yeux la chair du boucher et celle du bœuf a pour elle quelque chose de fascinant : « Qui a dit que la chair est triste ? […] la chair est notre guide, notre lumière noire et dense, le puits d’attraction où notre vie glisse en spirale, sucée jusqu’au vertige ». Le boucher lui parle de sexe toute la journée, il lui promet la lune : « Tu verras comme je prendrais soin de toi… J’ai les mains habiles, tu sais, Et la langue longue, tu verras. » Si écœurant et si doux. Elle l’a surpris une fois dans la chambre froide avec la bouchère : « La bouchère s’était agrippée des deux mains à deux gros crochets de fer au-dessus d’elle, comme on le fait dans le métro ou dans le bus pour garder l’équilibre. Sa jupe était remontée et roulée autour de la taille, découvrant ses cuisses et son ventre blanc, avec la touffe noire qui, de profil faisait une tache en relief. Derrière elle se tenait le boucher, le pantalon aux pieds et le tablier entortillé autour de la ceinture, la chair débordante. » Pas ragoutant le boucher, et pourtant elle ne pourra résister à son charme si particulier : « J’eus envie de lui. Il était laid, avec son gros ventre moulé dans le tablier taché de sang. Mais sa chair était aimable. » Leurs ébats vont s’étaler sur une vingtaine de pages, dans une succession de scènes d’un érotisme torride. Chaud bouillant !



Alina Reyes ne cherche pas à faire fantasmer la ménagère. Alliant poésie et sauvagerie, elle traduit avant tout la conscience du corps qui s’éveille et s’abandonne jusqu’à à atteindre le seuil d’une certaine forme de folie. Troublant et dérangeant.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Le boucher

Ce petit livre de 89 pages, n'a pas eu la saveur escomptée, bien que l'on sente

à plein nez l'odeur de la viande et du sang, écoeurante à souhait !



Le boucher, que j'ai imaginé bouche lippue, petits yeux porcins, bien enrobé de gras , n'a rien d'un Apollon ni d'un Don Juan, mais si ce n'était que cela !

Il susurre à l'oreille de sa jeune caissière, non pas des mots bleus, mais des mots crus comme l'est la viande qu'il découpe à longueur de journée.

Ces mots vont réveiller un désir latent chez la jeune femme et lui faire découvrir des fantasmes inavoués et insoupçonnés.



Je n'ai pas réussi à me projeter dans cet érotisme qui manque singulièrement de finesse.

Pas le moindre émoustillement, pas le moindre titillement de mes sens - Rien !



Il y a même eu des passages où je n'ai absolument rien compris de ce que voulait sous-entendre l'Auteure, curieux délires !



L'empressement de ces désirs urgents , a tué la poésie des mots et la beauté des gestes.
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Quand tu aimes, il faut partir

Un beau roman écrit comme un journal intime. Un hymne à l'amour et aux voyages. Une écriture très féminine. Beaucoup de finesse et de psychologie. J'ai beaucoup aimé. Une belle découverte.
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Nus devant les fantômes

Milena Jesenská est une journaliste tchèque qui est tombée en admiration devant la prose de Kafka avant d'entamer avec lui une "passion épistolaire". Ils finirent par se rencontrer quatre jours à Prague puis Kafka repartit en Allemagne et ils reprirent leur échange de lettres et ne se rencontrèrent plus que de façon très brève. Nous sommes en janvier 44, Kafka est mort depuis vingt ans et Milena est depuis quatre ans internée au camp de concentration de Ravensbrück pour ses activités militantes anti-nazi. Elle est très malade et elle sent ses forces diminuer. Elle peut compter sur le secours et l'amitié indéfectible de Margarete Buber-Neumann qui, elle, survivra aux camps et écrira sur son amie le livre "Milena". Milena rassemble ses dernières forces pour écrire sur du papier toilette une lettre à l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer : Franz Kafka.



Ce livre est un très bel exemple de fiction mis au service de la vérité, la vérité des sentiments, la vérité des caractères, celle de l'abomination nazie et celle de la force des mots et tout particulièrement de la littérature. C'est le récit d'un amour exceptionnel avec comme toile de fond la pire tragédie du XXe siècle, tragédie dont on peut hélas déchiffrer les signes avant-coureurs dans les écrits de Kafka. Un livre que je recommande chaudement.
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Le boucher

Trop court, beaucoup trop court pour être excellent !



J'aime les livres érotiques lorsqu'ils m'appellent incessamment, titillent mes sens, ajoutent de la magie, percent petit à petit un mystère, envahissent mon regard d'images colorées, donnent envie, me laisse en suspens ou en tension, esquissent un sourire sur mes lèvres, me donnent soif...

J'aime qu'on me prenne par la main, doucement.

Qu'on m'invite lentement à braver les interdits.



L'empressement tue la poésie.

Ici, tout est livré sur un plateau. Rapidement. Tout est dit en quelques pages qui sont, ma foi, crues à souhait et fort bien décrites. Il y a urgence : des besoins profonds à assouvir. On ne peut pas attendre, je le comprends bien.

L'écriture d'Alina Reyes dont c'est mon deuxième roman est brute, franche, sans fioritures. Elle plaît ou elle déplaît. Moi, elle me plaît...



Alors pourquoi est-ce que ça ne dure pas plus longtemps ?
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Le boucher

Une jeune étudiante des Beaux Arts également caissière dans une boucherie va découvrir la sexualité via son collègue, le gros boucher.

C'est donc un roman érotique, mon premier. Hé bien...bof bof.

C'est vrai que les passages olé olé sont émoustillants mais je regrette l'essence des personnages.

D'un côté il y a cette jeune femme innocente qui ne dit aucun mot mais est obsédée par cet homme, le boucher, balourd au possible voire la caricature du vrai beauf, qui flirte avec toutes les femmes et parle de manière très crue.

J'aurais aimé sentir des étincelles, une électricité, quelque-chose qui passe entre eux sans avoir recours aux mots avant qu'ils ne passent à l'acte.

Certes, c'est un livre érotique, mais à mes yeux, la sensualité fait partie du concept. Or, la seule once de sensualité réside dans le souffle chaud de l'homme collé au dos de sa collègue lui chuchotant des obscénités à l'oreille.

En résumé, c'est un livre émoustillant mais qui manque un peu de finesse à mon goût.
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Derrière la porte

Le livre Derrière la porte d'Alina Reyes n'a d'original que la forme. En effet, l'auteure invite le lecteur et la lectrice a un parcours individualisé. On emprunte un chemin masculin ou féminin selon qu'on débute par la couverture ou par sa quatrième. Ensuite, Alina Reyes reprend le système des "livres dont vous êtes le héros" et l'on passe d'une porte à une autre en fonction des choix faits.



Quant aux scènes qui se passent derrière la porte, elles varient en intensité et en fantaisie, ou en nombre de partenaires. Ce qui peut être amusant au début du cheminement devient assez vite lassant. J'ai eu rapidement la sensation de perdre mon temps avec ce jeu de piste érotique. Alors qu'il y a tant de bons livres à lire, ou d'autres choses à faire. L'auteure a néanmoins le mérite de ne tomber ni dans la vulgarité ni le graveleux.
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Le boucher

J'avais beaucoup aimé "le carnet de Rrose" du même auteur mais ce livre qui raconte le fantasme boucher/caissière m'a profondément ennuyée.

Quelques pages intéressantes sur la viande mais l'entrecôte est-elle sexy et source d'excitation ? personnellement je n'y a pas été sensible.

90 pages de platitude. Un langage cru, peu de finesse, l'érotisme n'est pas vraiment au rendez-vous.
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Lucie au long cours

J'étais assez réticente au départ en lisant la quatrième de couverture mais lorsque ma belle-mère, qui possède une bibliothèque incroyablement bien fournie, m'a dit que je risquais d'être surprise (au bon sens du terme) en lisant cet ouvrage, je me suis laissée tenter.



Lucie est une jeune femme qui, un beau jour s'égard dans les montagnes et trouve refuge dans une grotte. Cependant, ce qu'elle ignore encore, c'est que cette même grotte est habitée par un ours. Entre ces deux êtres que tout sépare va se créer un lien inexplicable que l'on peut qualifier d'amour et même d'amour charnel puisque l'ours va délivrer Lucie de sa malencontreuse stérilité. Je vous rassure tout de suite (enfin je me rassure moi-même surtout), il n'y a absolument pas de descriptions choquantes de cet amour que l'on pourrait plus considérer comme une incroyable complicité entre l'homme et "la bête".



On retrouve Lucie un an plus tard dans la ville (elle a de nouveau intégré la civilisation) où elle vit dans une église désaffectée avec son bébé qu'elle a prénommé Johnny. Elle vend quelques colliers de perles qu'elle fabrique elle-même pour se payer de quoi se nourrir et a une relation avec un certain Omi qui, lui squatte un grenier avec quelques autres et qui est aussi démuni qu'elle. Aimant se réfugier dans le Cimetière de la cité qu'elle apprécie pour sa sérénité, elle fait la connaissance de Nadia qui, elle, va l'emmener à la Grande Bibliothèque où elle fera la connaissance d'un grand écrivain au doux prénom d'Ange...



Je ne vous en dis pas plus pour ce qui concerne le reste de l'histoire (mais sachez que ce n'est pas du tout ce à quoi vous vous attendez) car il y a une formidable mise en abîme qui vous emporte dans d'autres temps et d'autres lieux.



Une écriture assez fluide qui mêle légende et réalité et, même qi je ne peux pas dire que j'ai beaucoup aimé cet ouvrage, je ne peux pas affirmer non plus que je l'ai détesté. Une curiosité, à découvrir !
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Sept nuits

« Qui j'aime ? »

La question est posée par Alina Reyes cette nuit.



« J'aime qui j'aime, qui j'aimai, qui j'aimerai. Qui j'aime est une spirale dans le temps, et elle n'a pas de fin. »

La réponse est donnée à la lecture de Sept nuits : l'amour est intemporel.



Dans ce roman la narratrice raconte sept nuits avec son amant. Il a décidé du rythme et des contraintes que chacun doit respecter afin de laisser le désir monter progressivement entre les partenaires.



Mais...



Sinon cela ne serait pas drôle :) « tout ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a que l'amour. »



La narratrice évoque régulièrement ''Qui j'aime'', ces mots repris comme un leitmotiv dans le roman le ponctuent à tel point que j'en suis venue à m'interroger : et si je me trompais de cible... Qui aime-t-elle ? « Qui j'aime est une spirale dans le temps, et elle n'a pas de fin, ni moi qui l'aime. »



Partant de là, je n'ai pas été surprise par la fin « Qui j'aime était l'une d'elles, voguant au-dessus de l'écume il me regardait le regarder dans mon plaisir, sachant que je ne pourrais jamais, jamais épuiser mon désir de lui, et que c'était pour nous deux une bénédiction, et une malédiction. »



En très peu de pages, Alina Reyes met en place une petite musique surprenante sous couvert d'un roman érotique léger. Elle rend palpable les interrogations de la narratrice et mélange avec une certaine habileté ses questionnements d'écrivain. Je me suis demandée si ce roman n'était pas un essai, une tentative pour voir l'écriture érotique autrement de la part de l'auteur. N'en ayant pas lu d'autres d'elle, je n'ai pas de réponse, mais il est vraiment intriguant ce roman d'une nuit.
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Nus devant les fantômes

Milena Jesenská est une journaliste tchèque qui est tombée en admiration devant la prose de Kafka avant d'entamer avec lui une "passion épistolaire". Ils finirent par se rencontrer quatre jours à Prague puis Kafka repartit en Allemagne et ils reprirent leur échange de lettres et ne se rencontrèrent plus que de façon très brève. Nous sommes en janvier 44, Kafka est mort depuis vingt ans et Milena est depuis quatre ans internée au camp de concentration de Ravensbrück pour ses activités militantes anti-nazi. Elle est très malade et elle sent ses forces diminuer. Elle peut compter sur le secours et l'amitié indéfectible de Margarete Buber-Neumann qui, elle, survivra aux camps et écrira sur son amie le livre "Milena". Milena rassemble ses dernières forces pour écrire sur du papier toilette une lettre à l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer : Franz Kafka.



Ce livre est un très bel exemple de fiction mis au service de la vérité, la vérité des sentiments, la vérité des caractères, celle de l'abomination nazie et celle de la force des mots et tout particulièrement de la littérature. C'est le récit d'un amour exceptionnel avec comme toile de fond la pire tragédie du XXe siècle, tragédie dont on peut hélas déchiffrer les signes avant-coureurs dans les écrits de Kafka. Un livre que je recommande chaudement.
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Le boucher

Il est souvent dommage que les romans érotiques ait une photo en page de garde. Cela ne leur rend pas justice et cela peut même faire fuir. A tout mettre, autant choisir un dessin.

Le boucher est un étrange roman qui réussit superbement à faire le pont entre les différentes formes de chaire et le lien entre la cuisine et le sexe. Les livres de cuisine des années 2000 ont bien remplacé, en plus puritain, les romans érotiques des années 70 à 90.

Toutefois dans ce court roman, il me manque, ce petit quelque chose que j'avais trouvé dans « Parties communes » d'Anne Vassivière, à savoir le pont entre les personnes humaines (et pour le coup j'ai bien aimé sa couverture plus discrète).

Le roman est fluide jusqu'au trois quarts, j'ai décroché sur le dernier quartier.
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Le boucher

Un livre pseudo érotique qui m'a laissée dubitative.

La belle langue utilisée n'a pas suffi à m'intéresser plus que ça à une drôle de relation charnelle avec un boucher, mais un vrai de vrai.

Le genre de livre dont les médias parlent beaucoup sur le moment, et puis qui s'oublie dès l'instant où on l'a posé.

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Le boucher

Souvenir « hot » du lycée, ce livre vient de remonté à ma mémoire sans savoir pourquoi. La découverte de la sexualité dans les bras d’un bouché voilà le texte. Saignant. A ne pas mettre entre toutes les mains.
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Quand tu aimes, il faut partir

Dans "Quand tu aimes il faut partir", il s'agit de voyages... Des pics des Pyrénées aux grandes plaines de Montréal, l'auteur nous emmène avec elle de par le monde, dans sa fuite, dans sa recherche...

Il s'agit de voyages et il s'agit d'amour aussi, du couple, de la recherche de la meilleure façon de s'aimer et de former un couple.

Et pour finir, dans "Quand tu aimes il faut partir", il s'agit d'écriture : Qu'est-ce que c'est écrire? Comment écrire?

C'est un tout petit roman, si court qu'il se dévore en une heure à peine, mais puisqu'il s'agit de voyages, d'amour et d'écriture, il est grand, non?
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Quand tu aimes, il faut partir

Je découvre Alina Reyes avec ce court roman qui sonne comme une injonction : « Quand tu aimes, il faut partir ».

Il s'agit d'un livre d'autofiction mais n'est pas Annie Ernaux qui veut. La narratrice raconte une escapade en montagne, son envie subite de partir alors qu'il n'y a aucune raison apparente d'autant plus qu'elle vit avec Oscar dont elle est amoureuse.

Elle va se rendre à Eralitz dans les Pyrénées où elle possède une bergerie pour prendre un temps de réflexion, seule. Elle prévient rapidement son compagnon et profite de ce refuge pour écrire sur sa relation amoureuse avec lui. Elle raconte sa rencontre avec Oscar, plus jeune qu'elle, et les lieux de leur vie commune : Bordeaux, Montréal, New York, Miami, la Louisiane, le Texas… Paris.

C'est donc une parenthèse créatrice qu'elle s'est autorisée et personnellement je trouve cela très bien comme cette idée d'associer l'amour et le voyage. Pour autant, il est difficile d'écrire simple et ce roman prends parfois des allures de journal un peu décousu. J'aurais aimé un peu plus de relief surtout quand l'inspiration vient de la montagne.





Challenge Riquiqui 2021

Challenge Cœur d'artichaut 2021

Challenge XXème siècle 2021

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Le boucher

On est loin des romans harlequins : on ne cherche pas qu'à s'émoustiller la madame, ici! On veut choquer et passer un message.



C'est une novella érotique un peu tordue racontant l'histoire d'une jeune étudiante qui est engagée comme caissière dans une boucherie pour l'été et qui commence à fantasmer sur le boucher, qui lui susurre des cochonneries à l'oreille quand personne ne peut entendre. le dépeçage des animaux est décrit d'une façon poétique et dérangeante, et le parallèle est facile à faire entre la viande palpée par les mains expertes du boucher et la chair fraîche de la jeune fille. le sexe, comme la surlonge tranchée, est très cru! Un peu malsain, aussi, puisque le comportement de la fille semble plutôt autodestructeur. Je crois que le but recherché était d'exciter et de rebuter en même temps, pour créer le malaise, et ça fonctionne.



Plusieurs éléments de cette histoire sont problématiques, à commencer par l'idée véhiculée que les femmes aiment en secret le harcèlement sexuel qu'elles subissent au travail! Cependant, je crois qu'on ne doit pas prendre cette histoire au premier degré et que le personnage de la jeune fille est là pour illustrer un certain type de comportement poussé à l'extrême.



Je ne suis pas une grande fan de littérature érotique, mais je suis forcée d'admettre que j'ai dévoré ce livre tout cru! Je conçois bien qu'il puisse déplaire à certains pour différentes raisons, mais c'est vraiment bien écrit et bien construit. J'ai été troublée, parfois d'une bonne façon, parfois d'une moins bonne! C'est une lecture qui vient vraiment vous remuer le fond du dedans, et en ce sens, c'est vraiment réussi.

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Le boucher

Ce classique de la littérature érotique ne mérite même pas 1*.

On n'arrive pas à suivre et on ne s'attache pas aux personnes.

Des histoires de fesses sans queue ni tête.

Sans grande conviction, j'ai lu ce livre en 30 min!

J'espère vraiment que l'auteur à écrit mieux que ce torchon!!
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